Interview de M. Gabriel Attal, secrétaire d'État, porte-parole du gouvernement, à RTL le 29 octobre 2020, sur les restrictions liées au reconfinement, le protocole sanitaire des établissements scolaires et le télétravail.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Gabriel Attal - Secrétaire d'État, porte-parole du gouvernement

Média : Emission L'Invité de RTL - RTL

Texte intégral

BENJAMIN SPORTOUCH
Bonjour Gabriel ATTAL.

GABRIEL ATTAL
Bonjour.

BENJAMIN SPORTOUCH
Merci d'être avec nous ce matin. Alors c'est un coup dur pour les Français, mais on va être très concret tout d'abord, parce qu'il y a des milliers de vies, important. Les marchés, par exemple, est-ce qu'ils vont rester ouverts les marchés ?

GABRIEL ATTAL
Bonjour Benjamin SPORTOUCH. Je vais répondre aux plus de questions que vous avez à me poser. Je veux simplement préciser, pour vous et vos auditeurs, que le président de la République s'est exprimé hier, que le Premier ministre va s'exprimer aujourd'hui devant le Parlement, à l'Assemblée nationale dès ce matin, au Sénat dès cet après-midi, qu'il y aura une Conférence de presse pour répondre à un certain nombre de questions avec des ministres en charge, donc je ne répondrai peut-être pas toutes vos questions, puisqu'elles seront pour certaines précisées par mes collègues dans la journée, mais je vais essayer de répondre au plus de questions. Pour votre question sur les marchés, oui ils seront ouverts. Il pourra y avoir comme dans le cadre du premier confinement, des décisions préfectorales, dans le cas où ça se ne passerait pas bien, mais le principe c'est que les marchés pourront être ouverts.

BENJAMIN SPORTOUCH
Les marchés couverts et en plein air.

GABRIEL ATTAL
Oui.

BENJAMIN SPORTOUCH
Très bien. Les parcs et jardins, est-ce qu'ils vont rester ouverts ? C'est important pour les gens qui pourront marcher une heure maximum, dans un périmètre d'un kilomètre.

GABRIEL ATTAL
J'entends bien cette question, la réponse est oui.

BENJAMIN SPORTOUCH
D'accord. Les Français pourront-ils, parce que malheureusement eh bien c'est un week-end de Toussaint aussi, en même temps, qui tombe en même temps, pourront-ils fleurir les tombes de leurs défunts à la Toussaint ?

GABRIEL ATTAL
Le président de la République a dit hier qu'il souhaitait, qu'il disait que les Français pourraient évidemment aller se recueillir sur les tombes de leurs proches, à l'occasion de la Toussaint, et pour cette raison les fleuristes ne fermeront pas comme les autres commerces ce soir, mais pourront rester ouverts jusqu'à dimanche soir et donc les Français pourront fleurir les tombes de leurs proches évidemment.

BENJAMIN SPORTOUCH
Les lieux de culte également.

GABRIEL ATTAL
Il y a une un échange pour le coup entre à Gérald DARMANIN et les responsables des cultes, décision est prise, mais ce n'est pas à moi de l'annoncer là. Pour le coup, le ministre des Cultes Gérald DARMANIN, échange avec les responsables des cultes, ce sera annoncé dans la journée.

BENJAMIN SPORTOUCH
Et ce sera a priori le cas. Pas un mot hier du président de la République sur la culture, pourquoi ne pas laisser par exemple les librairies ouvertes, alors que s'annonce toute la saison des prix littéraires ? Ce n'est pas plus dangereux que d'aller dans une supérette, c'est ce que nous disent beaucoup de Français, ça a été aussi la polémique du premier confinement.

GABRIEL ATTAL
Il y a, Benjamin SPORTOUCH, une attention absolue et particulière sur cette question de la culture, et Roselyne BACHELOT, la ministre de la Culture, s'est particulièrement mobilisée sur cette question ces dernières semaines, notamment au moment du couvre-feu, avec des aides supplémentaires qui avaient été débloquées, plus de 120 millions d'euros, je crois, pour soutenir le secteur de la culture. Le président de la République y est particulièrement attentif. Vous posez la question des libraires. C'est très compliqué objectivement de faire une distinction autre que celle des commerces alimentaires essentiels et des autres commerces dans les commerces qui pourront ouvrir. Je sais que les commerçants et notamment les libraires ont fait des efforts, je sais qu'ils se sont équipés, je sais que c'est très difficile et qu'il y a une inquiétude très forte. Moi, ce que je veux vous dire aujourd'hui, c'est ce qu'a dit le président de la République hier, c'est que si nous prenons ce coup de frein brutal aujourd'hui, c'est précisément pour pouvoir dans quelques semaines, peut-être 15 jours, peut-être un peu plus, en tout cas dès qu'on le pourra, rouvrir progressivement un certain nombre de lieux et de commerces. S'agissant des libraires en particulier, ce que je veux dire c'est que, évidemment les aides qui avait été renforcées, annoncées pour les restaurateurs par exemple, avec un soutien au chiffre d'affaires jusqu'à 10 000 euros par mois, leur seront accessibles. Ce que je veux dire ensuite, c'est que Bruno LE MAIRE annoncera dans la journée des aides supplémentaires pour ces commerces qui seront fermés, avec notamment la question de la prise en charge du loyer et la question de la trésorerie des charges. Ce que je veux dire enfin, c'est qu'il n'y a pas de fatalité à ce que AMAZON et les géants du numérique remplacent nos petits commerçants.

BENJAMIN SPORTOUCH
C'est ce qui risque de se passer.

GABRIEL ATTAL
Mais je comprends l'inquiétude.

BENJAMIN SPORTOUCH
Notamment pour les fêtes de Noël.

GABRIEL ATTAL
Mais le président de la République l'a dit hier, chaque Français peut aussi évidemment participer, agir, il y a aujourd'hui des plateformes qui existent, je pense à placedeslibraires.fr, librairiesindépendantes.com, qui vous permettent d'acheter à distance des livres en soutenant les librairies indépendantes. Il y a aussi le geste que chacune et chacun d'entre nous pouvons faire, je voyais sur les réseaux sociaux que Laurence PARISOT disait hier : et si on achetait tous un livre demain, c'est-à-dire aujourd'hui ? Et c'est vrai, si chacun des auditeurs qui nous écoute, qui le peut et qui le veut, aujourd'hui avant de rentrer chez lui, passe chez son libraire, achète un livre, moi c'est ce que je vais faire, non seulement c'est un geste financier, mais c'est aussi une manière de dire à nos libraires qu'évidemment nous serons avec eux quand ils rouvriront et que nous serons au rendez-vous.

BENJAMIN SPORTOUCH
C'est un appel que vous lancez ce matin à nos auditeurs, d'aller acheter un livre aujourd'hui en librairie. Les déplacements, en cas d'infraction, il y aura toujours une amende de 135 euros, c'est bien ça ?

GABRIEL ATTAL
Oui.

BENJAMIN SPORTOUCH
Et en cas de récidive ?

GABRIEL ATTAL
Ah, c'est comme ce qui avait été prévu à la fois dans le premier confinement et dans le couvre-feu, en cas de récidive je crois que c'est 1 500 euros.

BENJAMIN SPORTOUCH
Les transports en commun resteront ouverts ?

GABRIEL ATTAL
Oui, bien sûr.

BENJAMIN SPORTOUCH
Il y a des personnes, vous le dites, qui sont en EHPAD qui pourront retrouver et aller voir leurs parents, d'autres ont des parents mais qui ne sont pas en EHPAD mais qui sont isolés, est-ce qu'ils pourront aller les voir dans une autre région ?

GABRIEL ATTAL
Vous vous souvenez, au moment du confinement, et je crois d'ailleurs que dans le cadre du couvre-feu ça avait été aussi prévu pour l'attestation, quand vous devez venir en aide, en assistance à une personne qui en a besoin, qui est dépendante, qui est vulnérable, il y a une dérogation possible. Mais je le redis, l'objectif du couvre-feu ça n'est pas de continuer à pouvoir faire comme avant…

BENJAMIN SPORTOUCH
Du confinement.

GABRIEL ATTAL
C'est difficile mais malheureusement ça veut dire qu'il faut s'imposer une restriction absolue des contacts sociaux. Maintenant, il y a évidemment des situations qui nécessitent de pouvoir venir en aide à un proche.

BENJAMIN SPORTOUCH
Le message est passé. Et puis il y a les écoles, bien sûr, puisque c'est la grande nouveauté de ce nouveau confinement, elles pourront rester ouvertes, mais les masques seront-ils obligatoires pour les enfants à partir de 6 ans ? On entendait ce matin une épidémiologiste au micro d'Yves CALVI, disant : il faut le faire.

GABRIEL ATTAL
Le président de la République a dit hier que nous maintenions nos établissements scolaires ouverts, et c'est très important. C'est important, parce que ce que nous avons vu dans le cadre du premier confinement, c'est que la fermeture des établissements scolaires avaient entraîné du décrochage et accru les inégalités sociales vis-à-vis de l'école. C'est important aussi, parce qu'il y a un certain nombre de Français qui doivent pouvoir continuer à travailler, que ce soit d'ailleurs en télétravail chez eux ou en présentiel, et que donc le fait que leurs enfants soient accueillis, évidemment y participe. Le président a aussi dit qu'il y aurait un protocole sanitaire renforcé, et celui-ci sera annoncé dans la journée.

BENJAMIN SPORTOUCH
Mais les masques, les masques pour les enfants à partir de 6 ans, ce sera le cas ?

GABRIEL ATTAL
C'est le Premier ministre qui l'annoncera aujourd'hui. Je ne vais pas…

BENJAMIN SPORTOUCH
Mais pourquoi ne pas le dire tout de suite ? Enfin, c'est vrai que, vous voyez ce suspense quelque part, entre nous les Français ne le comprennent plus, Gabriel ATTAL. Vous êtes là, et on s'interroge. Ils ont besoin de se préparer pour acheter des masques tout simplement adaptés à leurs enfants, on ne les trouve pas facilement dans le commerce.

GABRIEL ATTAL
Je l'entends parfaitement, et ce que je vous dis c'est que dans la journée ils auront toutes les réponses à ces questions.

BENJAMIN SPORTOUCH
Donc ils devront attendre ce soir, le Premier ministre, 24 heures après les annonces du président…

GABRIEL ATTAL
Peut-être même pas ce soir, il y a des expressions au Parlement qui ont lieu dans la journée.

BENJAMIN SPORTOUCH
Alors, espérons qu'ils le sachent assez tôt. Est-ce qu'il faut se préparer, Gabriel ATTAL, à ne pas passer Noël en famille ? On se dit aujourd'hui que déconfiner à 3 semaines de Noël ce serait bien imprudent.

GABRIEL ATTAL
Là encore, c'est ce que je disais tout à l'heure pour les commerces, on met un coup de frein brutal, et c'est difficile, et ça donne lieu évidemment à un sentiment d'injustice pour des commerçants, pour des PME qui s'étaient peut être préparés, qui avaient travaillé, qui avaient investi pour ça. Mais si on le fait c'est précisément pour pouvoir le plus rapidement possible revenir à une vie la plus normale possible. Et le président hier a clairement fixé comme cap le fait de pouvoir passer des fêtes de Noël en famille.

BENJAMIN SPORTOUCH
Mais pourquoi ne pas leur, alors c'est le cap, mais en même temps les Français n'y croient pas. Un sondage montre que seulement 20% d'entre eux pensent que le confinement se terminera le 1er décembre et 80% estiment qu'il s'étendra bien au-delà, donc pour les fêtes de Noël, est-ce que ce n'est pas dire la vérité ce matin aux Français que, non, cette année il faudra y renoncer ?

GABRIEL ATTAL
Ecoutez, moi je refuse la fatalité, nous refusons de devoir renoncer et abdiquer. Ce que nous a montré à cette épidémie, c'est qu'elle est sévère, c'est qu'elle est parfois inattendue, c'est que nous n'en maîtrisons pas tous les tenants et les aboutissants, et quand je dis nous, c'est le monde entier et l'Europe entière, parce qu'on parle de ce qui se passe là en France, je sais qu'il y a eu un sujet ce matin sur votre antenne, sur ce qui se passe en Europe. L'Europe entière a été prise de court, non pas par la deuxième vague dans son principe, nous savions qu'une deuxième vague pouvait arriver, mais par sa force et sa rapidité, et des mesures sont en train d'être accélérées partout. Donc il y a cette part d'incertitude, mais il y a aussi une certitude, c'est que quand on se mobilise tous, quand on prend des mesures fortes, eh bien ça finit par payer et c'est ce qu'on a vu dans le cadre du premier confinement.

BENJAMIN SPORTOUCH
Alors, mobilisation Gabriel ATTAL, on se dit que les hôpitaux vont être saturés, on est inquiet, c'est un drame qui s'annonce nous disent certains, pourquoi ne pas mobiliser tout de suite l'armée ? A-t-on des hôpitaux de campagne suffisants pour augmenter cette capacité ? Il y en avait eu un à Mulhouse, combien y en-a-t-il, combien vont être installés ?

GABRIEL ATTAL
Ce qui est fait, ce qui est décidé aujourd'hui, vise précisément à empêcher que nos hôpitaux soient débordés, Benjamin SPORTOUCH. Ce que nous a dit l'institut Pasteur mardi, c'est que du fait des contaminations que nous avions eues ces derniers jours, avec cette hausse fulgurante que nous avons vue dans toute l'Europe, avec une exponentielle jamais vue, du fait de ces contaminations, nous devrions dans 2 semaines atteindre dans nos réanimations, le même nombre de patients qu'il y avait lors du pic de la première vague. Et donc si nous prenons ces mesures très difficiles, très brutales, c'est précisément pour éviter que nos hôpitaux soient débordés, éviter comme l'a dit le président de la République hier, que nous devions faire un tri et choisir quel patient pouvait être accueilli ou pas.

BENJAMIN SPORTOUCH
Ce terrible mot de "tri". Pourquoi alors ne pas installer tout de suite des structures provisoires ?

GABRIEL ATTAL
Evidemment que notre armée est mobilisée, évidemment que le service de santé des armées est mobilisé. Il y a aujourd'hui…

BENJAMIN SPORTOUCH
Pourquoi n'y-a-t-il pas des hôpitaux de campagne en préparation qui sont installés en ce moment ?

GABRIEL ATTAL
Il y a aujourd'hui un hôpital de campagne et les armées qui sont mobilisées. En Guadeloupe, où vous savez que la situation a été extrêmement difficile, il y a des moyens qui vont être déployés en Polynésie française, où vous savez que la situation est très difficile aussi et où il n'y a pas le même accès à des infrastructures hospitalières qu'en métropole. Evidemment que nous continuerons à mettre tous les moyens militaires pour continuer à protéger les Français, que ce soit pour les accueillir dans le service de santé des armées ou pour transporter des patients si c'est nécessaire…

BENJAMIN SPORTOUCH
Mais la capacité des hôpitaux de campagne, vous ne pouvez pas nous le dire ce matin, concrètement, en nombre de lits.

GABRIEL ATTAL
Je ne peux pas vous dire en nombre de lits, mais en tout cas ce que je vous dis c'est qu'elle est évidemment pleinement mobilisée sur cette épidémie et qu'aujourd'hui elle est concentrée en Guadeloupe, mais qu'en fonction de la circulation du virus les choses peuvent se redéployer.

BENJAMIN SPORTOUCH
Le travail, le télétravail a dit le président de la République, sera fortement incité, mais il reste, soyons clairs ce matin, à la discrétion de l'employeur, c'est bien ça, il n'y a aucune obligation.

GABRIEL ATTAL
Benjamin SPORTOUCH, je vais vous dire les choses très clairement. DANS le premier confinement il n'y avait pas eu de loi ou de décret imposant le télétravail. Le télétravail est la règle. Toutes les fonctions qui peuvent être télétravaillées, seront télétravaillées, c'est ce qui a été très clairement dit par le président de la République.

BENJAMIN SPORTOUCH
Enfin, c'est en moyenne 1 sur 10, nous dit-on, qui peut potentiellement travailler en France.

GABRIEL ATTAL
C'est ce que le président de la République a dit hier, ça c'est comme le premier confinement. Evidemment l'Inspection du travail va accompagner, conseiller, aider les entreprises, il y aura des contrôles évidemment, et si c'est nécessaire des sanctions. Mais le président de la République…

BENJAMIN SPORTOUCH
Il y aura des sanctions si le télétravail est possible et qu'il n'est pas accompli, c'est ce que vous nous dites ce matin.

GABRIEL ATTAL
Ben sûr.

BENJAMIN SPORTOUCH
Quelles sanctions, Gabriel ATTAL ?

GABRIEL ATTAL
Ce sera précisé par la ministre du Travail, mais évidemment il y a une règle qui est fixée, quand une fonction peut être télétravallée, elle doit être télétravaillée. Il y a certaines fonctions qui ne peuvent pas être intégralement télétravaillées, et dans ces cas-là vous savez qu'il peut y avoir une part de présentiel et une part télétravaillée.

BENJAMIN SPORTOUCH
Alors, vous parliez tout à l'heure du bilan qui avait été fait par le président de la République lui-même, des quelques semaines, on a l'impression qu'il y a eu beaucoup de temps perdu, Gabriel ATTAL. Les Français qui nous écoutent ce matin se disent : mais pourquoi ne pas avoir réagi plus tôt ? Vous aviez les avertissements du Conseil scientifique qui datent du mois d'août et qui annonçaient déjà une seconde vague sévère à l'automne. Vous aviez dès le 9 septembre Jean-François DELFRAISSY qui était ici même, lundi matin, qui vous disait : le 9 septembre il faudra prendre des décisions difficiles. Ça a été balayé, il a même été vilipendé.

GABRIEL ATTAL
Mais, Benjamin SPORTOUCH, vous vous souvenez des réactions qu'il y a eu quand on a pris des mesures, déjà difficiles, depuis plusieurs mois, quand on a imposé le masque dans tous les lieux, quand on l'a imposé dans tous les lieux de travail avec un protocole sanitaire, quand on a commencé à annoncer des fermetures de lieux comme des bars et des restaurants, vous vous souvenez la levée de boucliers, vous vous souvenez ce qu'on nous a dit ? "Vous allez trop vite. Pourquoi vous faites ça alors que le virus ne circule pas massivement en France ?". Evidemment on s'adapte à la situation et on anticipe du mieux qu'on peut. Et moi je vais vous dire, les procès de certaines oppositions, des oppositions qui aujourd'hui nous disent : vous auriez dû anticiper davantage. Monsieur Mélenchon qui il y a un mois nous disait : il ne faut pas fermer les bars, il ne faut pas fermer les restaurants à Marseille, vous en fait trop. Il y a 2 semaines le Parti socialiste et Les Républicains se sont alliés au Sénat pour faire adopter une mesure qui permettait la réouverture des discothèques, immédiate, il y a 2 semaines Benjamin SPORTOUCH, et aujourd'hui ils nous donnent des leçons d'anticipation ? Ces oppositions et leur comportement c'est un Himalaya de mauvaise foi qu'on voit déferler aujourd'hui dans les médias, pour nous expliquer qu'on aurait du faire, mieux faire les choses.

BENJAMIN SPORTOUCH
Et François HOLLANDE, pour lequel vous avez travaillé, puisque vous étiez auprès de Madame TOURAINE, qui dit que, ancienne ministre de la Santé, qui dit que le déconfinement a été trop rapide, François HOLLANDE, ancien président de la République.

GABRIEL ATTAL
Enfin, ces gens ont en 4 mois de retard. Le délai d'incubation du virus ce n'est pas 4 mois, c'est une semaine voire 2 semaines. Les malades qu'on voit arriver aujourd'hui, ils ne sont pas liés au déconfinement qui a eu lieu il y a 4 mois, Benjamin SPORTOUCH, et il faut se souvenir à l'époque, là aussi. Reprenez, reprenons les prises de position qu'il y a eu, des différents partout. On nous disait au moment du déconfinement "vous n'allez pas assez vite, il faudrait tout rouvrir beaucoup plus vite" c'est encore sur le site internet d'un certain nombre de partis politiques.

BENJAMIN SPORTOUCH
C'était peut-être impopulaire, c'était nécessaire, et les Français ce matin nous disent : ils ont été incapables de nous protéger et d'anticiper.

GABRIEL ATTAL
On a toujours pris nos responsabilités, y compris avec des mesures difficiles. Et le président de la République lui-même, ça a même parfois été commenté par les observateurs politiques, a toujours pris ses responsabilités. Les mauvaises nouvelles pour les Français, il ne se dérobe pas, c'est lui qui les annonce, et il assume.

BENJAMIN SPORTOUCH
Les élections régionales n'auront pas lieu, soyons clairs ce matin.

GABRIEL ATTAL
On a confié une mission à Jean-Louis DEBRE pour le dire, il consulte actuellement les formations politiques. Si vous me demandez si là aujourd'hui je considère qu'on pourrait mener sereinement une campagne électorale avec des réunions publiques, des meetings, des distributions de tracts et du porte-à-porte, évidemment la réponse est non, en tout cas de ce qui me concerne, de mon point de vue. Maintenant Jean-Louis DEBRE va travailler pour nous faire une proposition.

BENJAMIN SPORTOUCH
Merci beaucoup Gabriel ATTAL, bonne journée à vous.

YVES CALVI
Le porte-parole du gouvernement qui vient d'annoncer sur RTL que les marchés pourront rester ouverts, les parcs et jardins aussi et les Français pourront donc aller fleurir les tombes de leurs familles ce week-end. Le coup de fin est brutal, mais le but bien entendu est de préparer la suite, par exemple les fêtes de Noël, vient de nous dire le porte-parole du gouvernement. La récidive, nous avons vérifié, pour le couvre-feu, après la première amende, est bien de 1 500 euros et elle peut monter jusqu'à 3 750 en cas d'autres récidivistes.

BENJAMIN SPORTOUCH
Donc restons chez nous.

YVES CALVI
Exactement. Merci à tous les deux.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 octobre 2020