Texte intégral
BENJAMIN SPORTOUCH
Bonjour Gabriel ATTAL.
GABRIEL ATTAL
Bonjour.
BENJAMIN SPORTOUCH
Merci d'être avec nous ce matin sur RTL. Alors la grande gagnante de cette élection, on l'a dit, on le dit depuis ce matin sur RTL, c'est l'abstention. Vous avez désigné hier la pandémie, Gabriel ATTAL, comme principale cause de cette abstention, est-ce que ce n'est pas un peu facile, vous êtes au pouvoir depuis 4 ans, est-ce que ce n'est pas Emmanuel MACRON qui n'a pas réussi à ré-enchanter la politique, à donner envie notamment aux jeunes, comme vous, de voter, ils sont restés chez eux ?
GABRIEL ATTAL
Ce que j'ai dit, c'est que, une partie de cette abstention pouvait probablement être expliquée par le fait que, avec la pandémie, il n'y a quasiment pas eu de campagne, et que, probablement, beaucoup de Français n'ont pas la tête aux élections, d'ailleurs, on avait vu l'an dernier au moment des municipales que la participation avait été 20 points inférieure aux municipales précédentes, c'est à peu près le même ordre de baisse pour ces régionales par rapport aux régionales précédentes, mais évidemment que ce niveau abyssal d'abstention doit nous interroger sur cette question démocratique…
BENJAMIN SPORTOUCH
Alors, eh bien, qu'est-ce que vous dites…
GABRIEL ATTAL
Pour répondre à votre deuxième partie de votre question…
BENJAMIN SPORTOUCH
Quelles responsabilités endossez-vous ?
GABRIEL ATTAL
Ecoutez, je pense qu'il y a une responsabilité collective de l'ensemble des formations politiques, mais ce que je constate, c'est qu'on a eu des élections européennes pendant ce quinquennat en 2019, avec un niveau de participation pour le coup historique, au bon sens du terme, plus de 50% de participation, je crois que c'était le plus haut niveau de participation depuis 1994 à des élections européennes. Donc on voit bien qu'il n'y a pas de fatalité, et on voit bien que dans ce quinquennat, on a eu les élections, entre guillemets, intermédiaires, avec un niveau de participation important sur ce scrutin par rapport aux précédents.
BENJAMIN SPORTOUCH
Oui, mais en même temps, vous avez du mal à faire votre examen de conscience ce matin, vous dites : c'est collectif, tous les partis, mais vous, en particulier, le président de la République n'a-t-il pas une responsabilité particulière dans cette abstention et ce désintérêt collectif ?
GABRIEL ATTAL
Nous, on considère que notre responsabilité, c'est de proposer les voies et moyens pour moderniser notre démocratie, et notamment, la participation au vote. Qu'est-ce qu'on a fait depuis…
BENJAMIN SPORTOUCH
Alors, c'est quoi, c'est quoi la modernisation ?
GABRIEL ATTAL
Eh bien, oui, qu'est-ce qu'on a fait depuis 2017 ? On a proposé une réforme institutionnelle, avec notamment la mise en place de la proportionnelle pour les élections législatives au niveau national, bloquée par les oppositions ; ensuite, on a proposé quoi, on a proposé des modernisations, avec par exemple le vote par anticipation, le vote électronique, bloqué par la majorité de droite au Sénat, c'était, il y a encore quelques mois…
BENJAMIN SPORTOUCH
Ça, le vote par correspondance le ministre de l'Intérieur n'en voulait pas, pourquoi vous ne l‘avez pas mis en place, est-ce que vous le mettrez en place pour l‘année prochaine ?
GABRIEL ATTAL
On a proposé une première étape qui était un vote par anticipation, qui ressemble un peu à un vote par correspondance, puisqu'un vote par correspondance, on vote en avance. On a proposé ce vote par anticipation, le Sénat, la majorité LR, nous a bloqués, on est favorable…
BENJAMIN SPORTOUCH
C'est la faute des autres ?
GABRIEL ATTAL
Mais je vous dis les faits, c'est-à-dire qu'on a fait des propositions, et que vous avez une Chambre parlementaire qui nous a bloqués. On est favorable à la mise en place progressive du vote électronique, d'ailleurs, on l'a mis en place…
BENJAMIN SPORTOUCH
Eh bien, pour la présidentielle, Gabriel ATTAL, dites-nous…
GABRIEL ATTAL
D‘ailleurs, je vais vous dire, Benjamin SPORTOUCH…
BENJAMIN SPORTOUCH
Mais dites-nous.
GABRIEL ATTAL
Vous savez qu'il y a quelques semaines, on en a peu parlé dans les médias nationaux, il y a eu les élections des Français de l'étranger, pour les représentants des Français de l'étranger, pour la première fois, il y a eu un vote électronique, ça s'est bien passé, eh bien, donc on voit que c'est possible, et donc qu'on a raison de proposer ça, et c'était dans le programme d'Emmanuel MACRON.
BENJAMIN SPORTOUCH
Alors, le souhaitez-vous ce vote par correspondance ou par anticipation pour la prochaine présidentielle ?
GABRIEL ATTAL
Je ne sais pas si on a le temps de le mettre en place pour la présidentielle, en tout cas, évidemment que j'y suis favorable, et que La République En Marche, le Président de la République y sont favorables, puisque, on en parlait déjà dans la campagne présidentielle en 2017…
BENJAMIN SPORTOUCH
Donc vous ferez tout pour que ce soit mis en place d'ici l'année prochaine ?
GABRIEL ATTAL
Eh bien, je pense que ça fait partie des choses qu'on peut regarder, mais je ne sais pas si c'est faisable d'ici à la prochaine présidentielle…
BENJAMIN SPORTOUCH
Mais vous le souhaitez.
GABRIEL ATTAL
Mais moi, évidemment, je me suis engagé derrière Emmanuel MACRON, notamment autour de cette idée.
BENJAMIN SPORTOUCH
Et le vote obligatoire ?
GABRIEL ATTAL
Ça, je pense que c'est un débat qui est au-delà d'un débat sur les modalités pratiques de vote, donc je veux dire, c'est un débat institutionnel qui peut se poser, moi, je vais vous dire ma conviction personnelle, c'est que si on veut convaincre les gens d'aller... enfin, c'est plus important de convaincre les gens d'aller voter en les convainquant de l'enjeu d'une élection et de l'importance pour la démocratie de voter, plutôt que de dire : vote obligatoire, voilà, mais, après, je pense que tous les débats peuvent être lancés…
BENJAMIN SPORTOUCH
Le débat doit être lancé. Alors, c'est une grosse claque pour la majorité, La République En Marche, c'est le 5ème parti de France ce matin, Gabriel ATTAL, et les ministres en lice ont fait de très mauvais scores, c'est donc aussi un désaveu pour le président de la République.
GABRIEL ATTAL
Benjamin SPORTOUCH, ce qui s'est passé, c'est que vous avez un niveau très faible de participation, et dans ces conditions, ça favorise les sortants partout, vous regardez, les régions qui étaient dirigées par la droite, eh bien, c'est les présidents de Conseils régionaux de droite qui sont en tête, les régions qui étaient dirigées par la gauche, c'est les présidents Conseils régionaux de gauche qui sont en tête. La République En Marche, on n'avait pas de régions, on est dans une logique d'implantation scrutin après scrutin, évidemment que c'est dur, évidemment que ça prend du temps…
BENJAMIN SPORTOUCH
Donc ce n'est pas un message qui vous est adressé, en fait, ce matin, vous dites, bon, l'abstention est très forte, les gens sont restés chez eux, les primo-sortants, donc, nous, il n'y a pas forcément de message qu'on va retenir de cette élection…
GABRIEL ATTAL
D'abord, ce que je vous dis, c'est que l'abstention en tant que telle est un message qui est adressé aux responsables politiques, évidemment…
BENJAMIN SPORTOUCH
Et notamment à vous ?
GABRIEL ATTAL
Mais à tout le monde, Benjamin SPORTOUCH…
BENJAMIN SPORTOUCH
Et quel sens vous lui donnez ?
GABRIEL ATTAL
Mais, enfin, c'est le sens qu'il faut continuer à faire en sorte de tisser le lien démocratique entre les Français et les collectivités territoriales, et la politique d'une manière générale, évidemment, je pense que c'est un message qui s'impose à tout le monde, c'est vrai que j'ai entendu assez peu hier à droite ou à gauche relever ce sujet-là, et dans les déclarations, j'ai assez peu entendu de responsables politiques nationaux de ces partis s'interroger sur ce niveau d'abstention, moi, je vous dis que ça pousse à s'interroger, qu'il faut un sursaut démocratique, évidemment.
BENJAMIN SPORTOUCH
Oui, mais en même temps, vous faites très peu votre mea culpa ce matin, vous dites : bon, eh bien, voilà, les jeunes ne se sont pas déplacés, c'est un sorte de parenthèse, alors, on se dit : mais il n'y a pas vraiment d'examen de conscience ce matin dans ce que vous dites, parce que…
GABRIEL ATTAL
Je vous ai dit qu'il devait y avoir un examen de conscience collectif, ce que je vous disais aussi…
BENJAMIN SPORTOUCH
Collectif, bon, collectif…
GABRIEL ATTAL
Eh bien, oui, Benjamin SPORTOUCH, jusqu'à preuve du contraire, ça n'est pas nous qui étions à la tête des régions, et donc la mobilisation des électeurs pour venir voter à ces élections, pour prendre conscience de l'enjeu de ces élections dans leur vie quotidienne, je ne crois pas qu'elle puisse incomber, en tout cas uniquement, au parti présidentiel, qui n'était même pas candidat aux précédentes élections, puisque nous n'existions pas en 2015.
BENJAMIN SPORTOUCH
Ah, d'accord, donc vous ne pouviez que progresser, c'est ce que vous nous dites ce matin, parce que vous n'existiez pas sur le terrain. Les électeurs vous ont tout de même renvoyé dos à dos avec le Rassemblement national hier, quelque part, dans cette élection, ils ne veulent pas de ce duo, est-ce que c'est ce que vous retenez aussi pour 2022, ils ne veulent pas à nouveau de ce duel Emmanuel MACRON/Marine LE PEN ?
GABRIEL ATTAL
Je ne sais pas si vous avez été voter, Benjamin SPORTOUCH, ce dimanche, je ne sais pas en tout cas si vous avez interrogé des personnes qui sont allées voter ce dimanche, moi, c'est mon cas, surtout que j'ai fait la campagne, je me suis déplacé dans beaucoup de régions, je suis élu local à Vanves, j'ai échangé avec des électeurs, ils sont venus voter pour des élections régionales, moi, je n'ai pas entendu d'électeurs me dire : je viens pour envoyer un message sur ci, un message sur ça au niveau national, ils sont allés voter, ceux qui sont allés voter, parce que c'est des élections régionales, la plupart du temps, pour reconduire leurs sortants.
BENJAMIN SPORTOUCH
Mais pardon, Gabriel ATTAL, il n'y a pas de message national alors qu'il y a 15 ministres qui étaient en lice, le Premier ministre qui s'est déployé la semaine dernière sur le terrain, vous nous dites : bon, c'était une élection locale, ça ne veut rien dire pour 2022, c'est ça que vous nous dites ce matin…
GABRIEL ATTAL
Oui, mais je vous dis que c'était une élection locale, une élection régionale en l'occurrence, vous avez des membres du gouvernement qui pour la plupart n'avaient pas de mandat local, qui ont voulu se frotter à une élection locale, et non seulement, je le comprends, mais je le soutiens, moi, il se trouve que je suis élu local à Vanves, dans ma commune, depuis un certain temps, mais je comprends que des collègues du gouvernement qui n'ont pas de mandat local, aient souhaité se frotter à une élection, encore une fois, et je pense que vos reporters, vos journalistes qui ont couvert cette élection régionale ont probablement vu que les enjeux de cette élection étaient des enjeux régionaux, évidemment.
BENJAMIN SPORTOUCH
Même avec la présence d'autant de ministres, vous n'y voyez pas un désaveu pour l'exécutif, c'est que vous nous dites…
GABRIEL ATTAL
Eh bien, ce que je vous dis, c'est qu'il y a des ministres qui se sont présentés autour d'un projet local derrière une tête de liste régionale…
BENJAMIN SPORTOUCH
En plus, et qui vont rester au gouvernement après avoir perdu ?
GABRIEL ATTAL
Enfin, je veux dire, c'est une élection locale, encore une fois…
BENJAMIN SPORTOUCH
C'est ce que vous nous dites…
GABRIEL ATTAL
Citez-moi un quinquennat ou un président de la République où vous avez des ministres qui étaient candidats à des élections locales, qui ont perdu et qui ont dû quitter le gouvernement parce qu'ils avaient perdu…
BENJAMIN SPORTOUCH
Donc ils resteront, il n'y aura pas de remaniement à la suite de cette élection après ces défaites…
GABRIEL ATTAL
Il y a toujours eu un usage républicain sur le fait que des ministres candidats à des élections nationales, c'est-à-dire, notamment les législatives, quitter le gouvernement, ça n'a jamais été le cas pour des élections régionales ni même pour des municipales.
BENJAMIN SPORTOUCH
Bon, alors donc pas de remaniement, c'est ce que vous me dites ce matin…
GABRIEL ATTAL
Ça, par contre, enfin, je veux dire, un remaniement, c'est le président de la République qui décide, je veux dire, je ne fais pas d'annonce sur ce sujet-là ici, ce que je vous dis, c'est que vous retournez en arrière sur les élections régionales…
BENJAMIN SPORTOUCH
Mais ça n'affaiblit pas Jean CASTEX et son gouvernement ce matin, cette élection ?
GABRIEL ATTAL
A nouveau, je vous redis, puisque vous me reposez encore une fois la question…
BENJAMIN SPORTOUCH
... Parce que je n'ai pas très bien compris…
GABRIEL ATTAL
C'est des élections régionales, on ne peut pas d'un côté déplorer, et j'entends aussi les journalistes le faire…
BENJAMIN SPORTOUCH
Régionales, pas d‘élection nationale…
GABRIEL ATTAL
Déplorer le fait qu'il y ait un désintérêt pour ces élections, et puis, quand on commente ces élections, commenter un enjeu qui n'est pas celui de ces élections. D'ailleurs, c'est ce que vous êtes en train de faire.
BENJAMIN SPORTOUCH
Oui, alors, Xavier BERTRAND est largement en tête dans les Hauts-de-France, vous savez qu'il sera candidat pour 2022, votre candidat La République En Marche a dit qu'il le soutiendrait, qu'il appelait à voter pour lui, donc ça veut dire qu'Emmanuel MACRON votera pour Xavier BERTRAND, la semaine prochaine, ce dimanche à venir, puisque le président de la République vote dans les Hauts-de-France ?
GABRIEL ATTAL
Bon, d'abord, moi, je ne me prononce pas sur le vote des autres, mais ce que je veux dire, c'est que la logique, puisque notre candidat l'a dit, c'est évidemment de permettre l'élection de Xavier BERTRAND face au Rassemblement national, voilà.
BENJAMIN SPORTOUCH
Donc Emmanuel MACRON votera Xavier BERTRAND ?
GABRIEL ATTAL
Mais je ne peux pas me prononcer. Ce que je vous dis, c'est la logique…
BENJAMIN SPORTOUCH
Enfin, c'est aussi ça le sens du front républicain, c'est la logique…
GABRIEL ATTAL
C'est la logique, la logique, c'est que ceux qui se retrouvent dans les valeurs qui sont portées par La République En Marche, qui veulent faire barrage au Rassemblement national, même s'il y a moins d'enjeux dans les Hauts-de-France aujourd'hui que ce qui avait été escompté, évidemment, notre candidat a appelé à voter pour Xavier BERTRAND…
BENJAMIN SPORTOUCH
Vous avez parlé au président de la République, il a été inquiet par ces résultats d'hier soir ?
GABRIEL ATTAL
Moi, je ne communique pas sur mes échanges…
BENJAMIN SPORTOUCH
Mais vous avez le sourire, donc visiblement…
GABRIEL ATTAL
Non, mais enfin, je veux dire, la réalité, c'est que, il y a évidemment une préoccupation sur le niveau de l'abstention qui doit nous interroger, comme je le disais tout à l'heure.
BENJAMIN SPORTOUCH
Alors, vous parliez de front républicain. En Bourgogne-Franche-Comté, eh bien, la liste La République En Marche est en quatrième position, on appris ce matin qu'elle se maintenait, mais au risque de faire perdre la sortante Marie-Guite DUFAY, qui est menacée par le candidat Rassemblement national, Julien ODOUL, est-ce que c'est ça le front républicain version MACRON ?
GABRIEL ATTAL
Je pense que le risque Rassemblement national est bien moins avéré dans la région Bourgogne-Franche-Comté que dans d'autres régions, et notamment la région PACA, au regard des résultats, je pense que…
BENJAMIN SPORTOUCH
Mais tout de même, il l'est un peu…
GABRIEL ATTAL
Je pense que notre candidat Denis THURIOT a fait une bonne campagne, c'est un élu local, élu de la ville de Nevers, qu'il a un projet, qu'il a une équipe autour de lui avec un large rassemblement, et donc évidemment, je comprends qu'il souhaite poursuivre ce projet et ce programme lors du second tour...
BENJAMIN SPORTOUCH
Ça ne vous gêne pas, vous ne voyez pas un problème sur la dynamique d'un front républicain où vous dites : il n'y a pas de risque avéré, alors que certains en voient un, vous, non ?
GABRIEL ATTAL
Mais je vous dis, il y a une appréciation qui se fait au niveau régional avec nos candidats, avec leurs équipes, qui ensuite font le choix…
BENJAMIN SPORTOUCH
Enfin, visiblement, selon nos informations, c'est vraiment le président de la République qui s'est impliqué en Bourgogne-Franche-Comté en disant : eh bien, que la liste LREM reste en place…
GABRIEL ATTAL
Mais vous savez qu'on a toujours eu une logique qui a été une logique de rassemblement et de dépassement, on l'a vu notamment en PACA, dès le premier tour, c'est la même logique qui anime nos listes partout, et Denis THURIOT en l'occurrence, mais à un moment, il faut prendre ses responsabilités, il faut aller porter son projet.
BENJAMIN SPORTOUCH
Dans une autre région, en Centre-Val de Loire, eh bien, là, Marc FESNEAU, le ministre Marc FESNEAU, subit aussi un revers, puisqu'il arrive en quatrième position, là, il a le choix entre le PS sortant, François BONNEAU ou le Républicain Nicolas FORISSIER, vous qui êtes un ancien socialiste, vous feriez quoi à sa place ?
GABRIEL ATTAL
A la place de Marc FESNEAU ?
BENJAMIN SPORTOUCH
Oui.
GABRIEL ATTAL
Probablement que je me maintiendrais au deuxième tour…
BENJAMIN SPORTOUCH
Ah oui, mais là, il va rejoindre le Républicain a priori Nicolas FORISISIER…
GABRIEL ATTAL
Mais je n'ai pas d'information sur ce sujet-là…
BENJAMIN SPORTOUCH
C'est ce qu'il a dit hier…
GABRIEL ATTAL
Ça ne me surprend... enfin, je veux dire, voilà, c'est à lui de voir au niveau régional ce qu'il veut faire, avec son équipe, je veux dire, c'est compliqué pour…
BENJAMIN SPORTOUCH
... Là, vous lui demandez de se maintenir également, et pas d'aller avec Les Républicains ?
GABRIEL ATTAL
Mais, je vais vous dire, moi, je ne donne pas d'injonction, Benjamin SPORTOUCH, je suis porte-parole du gouvernement, vous avez des candidats avec une équipe, avec des colistiers, qui ont fait une campagne, c'est à eux de prendre la décision au niveau régional, d'échanger entre eux, et de prendre leur décision en conscience et de mener leur campagne, il n'y a pas d'injonction qui doit tomber du niveau national pour dire à tel candidat ou tel candidat : tu dois te maintenir ou tu dois te retirer.
BENJAMIN SPORTOUCH
En Provence-Alpes-Côte d'Azur, maintenant, que demandez-vous aux électeurs de gauche, de voter pour Renaud Muselier et de ne pas voter pour Laurent FELIZIA, qui se maintient, c'est ça ?
GABRIEL ATTAL
Moi, je ne comprends pas ce qui se passe à gauche, et le fait que la liste se maintienne, je pense que pour le coup, il y a un risque avéré du Rassemblement national dans cette région, qu'on a pris nos responsabilités très tôt pour notre part dans cette région, avec un large rassemblement. Et moi, je n'imagine pas qu'un électeur ou une électrice de gauche ait envie de contribuer à ce que les lycées de ses enfants soient gérés par le meilleur ami de Bachar AL-ASSAD, voilà, je pense qu'il y aura une responsabilité de la part des électeurs au niveau régional.
BENJAMIN SPORTOUCH
Sauf qu'en Bourgogne-Franche-Comté, vous venez de le dire aussi, le risque existe que le Rassemblement national passe. Donc vous demandez à la gauche de PACA de ne pas faire ce que vous, vous ne voulez pas faire (sic)... de faire ce que vous ne voulez pas faire en Bourgogne-Franche-Comté, il y a un peu une incohérence quand même…
GABRIEL ATTAL
Jusqu'à preuve du contraire, Benjamin SPORTOUCH, le Rassemblement national est en tête de près de 5 points ou de plus de 5 points en région PACA, et c'est la gauche qui est en tête en région Bourgogne-Franche-Comté…
BENJAMIN SPORTOUCH
Donc le risque est plus grand pour vous. Nous verrons. Alors, il y a eu des dysfonctionnements assez nombreux dans ces élections, le gouvernement est mis en accusation sur l'organisation du scrutin notamment par Jean-Luc MELENCHON qui demande une commission d'enquête parlementaire, est-ce que vous y êtes favorable ?
GABRIEL ATTAL
Eh bien, en tout cas, moi, ce que je dis, c'est que s'il y a une commission d'enquête parlementaire, évidemment qu'on apportera tous les éléments qui sont à notre disposition, le ministère de l'Intérieur a communiqué hier, il y a un prestataire qui était chargé d'une partie de l'acheminement des plis électoraux auprès des électeurs, ce prestataire dit qu'il y a eu des dysfonctionnements, des défaillances marginales, on va regarder, ils sont convoqués ce matin au ministère de l'Intérieur, on va regarder très clairement ce qu'il en était…
BENJAMIN SPORTOUCH
Ça aurait été mieux de regarder avant qu'après coup…
GABRIEL ATTAL
Eh bien, on a regardé avant, je veux dire, il y a une mobilisation, on va regarder exactement ce qui s'est passé, on en tirera des conséquences, mais en tout cas, aujourd'hui, l'urgence, la grande priorité, c'est de faire en sorte que pour ce deuxième tour, les plis électoraux arrivent chez les Français…
BENJAMIN SPORTOUCH
Ça serait pas mal en effet. Ça serait pas mal. Merci Gabriel ATTAL, bonne journée à vous.
GABRIEL ATTAL
Merci.
YVES CALVI
Ceux qui sont allés voter l'ont fait pour des élections locales, vient de nous dire Gabriel ATTAL.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 22 juin 2021