Interview de M. Gabriel Attal, secrétaire d'État, porte-parole du gouvernement, à France Info le 2 septembre 2021, sur le protocole sanitaire de la rentrée scolaire et le déplacement du président de la République à Marseille.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Gabriel Attal - Secrétaire d'État, porte-parole du gouvernement

Média : France Info

Texte intégral

MARC FAUVELLE
Bonjour Gabriel ATTAL.

GABRIEL ATTAL
Bonjour.

MARC FAUVELLE
Qu'est-ce que le porte-parole du gouvernement a à souhaiter à tous les élèves et à tous les enseignants qui se retrouvent aujourd'hui ?

GABRIEL ATTAL
Une belle année scolaire, une année scolaire la plus normale possible, j'aurai l'occasion de leur dire directement puisque juste après l'interview je me rendrai au collège de la Paix à Issy-les-Moulineaux, sur ma circonscription, pour échanger avec des élèves qui rentrent en 6e et leurs parents, voilà, et on va tout faire pour que cette année se déroule dans les meilleures conditions possibles, avec évidemment une situation sanitaire qui reste un point de vigilance puisque le Covid continue à circuler dans notre pays, mais pour laquelle on a aussi connu des progrès, notamment avec la vaccination, y compris la vaccination chez le collégiens et les lycéens.

MARC FAUVELLE
On ne sait pas, vous ne savez pas aujourd'hui, si la rentrée scolaire, le retour des vacanciers, va relancer l'épidémie qui diminue depuis 10 jours ?

GABRIEL ATTAL
C'est un point d'interrogation sur les semaines qui viennent, je l'assume, il y a effectivement la rentrée scolaire, la reprise du travail aussi pour beaucoup de Français, et on sait que ces activités, ces interactions, elles peuvent avoir un impact et entraîner, ici ou là, une reprise de l'épidémie. Il y a eu des grands mouvements de population ces derniers jours, ces dernières semaines, avec des Français qui sont rentrés de vacances, on a vu qu'il y avait une circulation forte du virus dans les territoires les plus touristiques, les zones littorales notamment dans le Sud, et donc ça peut avoir un impact.

MARC FAUVELLE
Je suis désolé, ça devient une habitude, c'est arrivé la dernière fois avec Jean-Michel BLANQUER, puis-je vous demander d'éloigner votre téléphone…

GABRIEL ATTAL
Bien sûr.

MARC FAUVELLE
Comme en classe, je vais la même blague qu'avec le ministre de l'Education, on l'éloigne parce qu'on me signale que ça grésille un peu dans le poste.

GABRIEL ATTAL
D'accord.

SALHIA BRAKHLIA
Gabriel ATTAL, selon une étude de l'Institut Pasteur les enfants pourraient représenter la moitié des contaminations à l'automne, à cause du variant Delta, à ce sujet écoutez la maire de Lille, Martine AUBRY, elle était à votre place hier, et elle, elle est très inquiète car elle trouve que le protocole sanitaire mis en place dans les établissements scolaires, eh bien il est un peu léger.

MARTINE AUBRY, MAIRE DE LILLE
Moi je serai allée un peu plus loin.

SALHIA BRAKHLIA
Dans le protocole sanitaire ?

MARTINE AUBRY
Nous, nous avons toujours été un peu plus loin d'ailleurs que ce que l'on nous demandait. Là, moi je crois qu'il faut se poser la question de savoir vraiment, les parents vont me dire "non, non, ce n'est pas bien", mais si les enfants ne doivent pas porter le masque, en élémentaire j'entends, pendant les récréations, et puis aussi faire des tests, on a eu des tests dans quelques écoles une fois, il faut faire des tests permanents pour les élèves.

SALHIA BRAKHLIA
Vous savez d'ailleurs combien de tests salivaires vous allez recevoir dans vos écoles ?

MARTINE AUBRY
Ah non.

SALHIA BRAKHLIA
Non ?

MARTINE AUBRY
Non. Déjà on est très content parce qu'on a eu la circulaire de rentrée scolaire deux jours avant, alors que d'habitude on l'a dans la nuit, si vous voulez, de l'ouverture, donc merci Monsieur BLANQUER.

SALHIA BRAKHLIA
Voilà, elle relève plusieurs points qui ne vont pas, le port du masque pendant la récréation dans les écoles élémentaires, c'est ce qu'elle propose, est-ce que c'est envisagé par le gouvernement ?

GABRIEL ATTAL
D'abord je crois que dans cette interview hier, je n'ai pas tout écouté, mais j'ai vu des extraits, il y a assez peu de points qui trouvaient grâce à ses yeux dans la politique du gouvernement.

MARC FAUVELLE
Si, le pass sanitaire.

GABRIEL ATTAL
Oui, tout en disant que ce n'était pas courageux, etc., bon, j'ai entendu ça.

SALHIA BRAKHLIA
Que c'était obligatoire.

GABRIEL ATTAL
Sur la vaccination, elle a trouvé le moyen de dire que ce n'était pas génial, alors que, objectivement on a eu un été exceptionnel en termes de vaccination depuis l'allocution du président de la République, quand on parle de la population vaccinale, éligible à la vaccination, on est nettement au-dessus de tous nos voisins…

MARC FAUVELLE
On a rectifié les propos ce matin, je ne sais pas si vous étiez à l'écoute de France Info…

GABRIEL ATTAL
Oui, oui j'ai entendu.

MARC FAUVELLE
79% d'adultes vaccinés en France, 70% dans le reste de l'Europe.

SALHIA BRAKHLIA
Mais sur ce qu'elle propose ?

GABRIEL ATTAL
J'ai entendu, mais c'est important de le dire. Vous savez…

SALHIA BRAKHLIA
Sur ce qu'elle propose ?

GABRIEL ATTAL
Vous savez, je vais vous dire, vous avez des personnes qui disent que le protocole sanitaire n'est pas assez strict et puis d'autres qui disent qu'il est trop strict, c'est ce que j'entends dans le débat public, on essaye de faire au mieux, c'est-à-dire qu'on fait en sorte de garantir que les élèves puissent retourner à l'école, c'est notre choix depuis le début de cette crise, on a fait le choix de l'école, les écoles, en France, ont été ouvertes deux fois plus qu'en Allemagne, trois fois plus qu'en Italie, quatre fois plus qu'aux États-Unis, on se donne les moyens d'y arriver, si on avait écouté les plus alarmistes, les écoles seraient fermées depuis 1,5 an.

SALHIA BRAKHLIA
Mais précisément Gabriel ATTAL, le port du masque pendant les récréations dans les écoles élémentaires, vous dites non aujourd'hui ?

GABRIEL ATTAL
Ce que je dis c'est qu'il peut toujours y avoir des évolutions du protocole sanitaire, selon les risques, selon les risques, moi j'entends aussi ce que disent certains sur l'impact du port du masque pour les plus jeunes, pour les plus petits, voilà, et d'ailleurs Martine AUBRY le dit elle-même, au niveau local il peut y avoir des initiatives pour renforcer un protocole sanitaire, évidemment, et ça se fait en discussion entre les collectivités locales, les rectorats et les équipes scolaires.

SALHIA BRAKHLIA
Sur les tests aussi.

MARC FAUVELLE
Pourquoi il n'y a, sur les tests, que 600 000 tests salivaires proposés chaque semaine dans les écoles primaires pour 6 millions d'enfants, pourquoi ce chiffre, c'est parce que les enfants ou leurs parents n'en veulent pas ou parce qu'on ne les a pas ?

GABRIEL ATTAL
Jean-Michel BLANQUER a eu l'occasion de le dire, d'abord 600 000 c'est un nombre important, de tests, ensuite…

MARC FAUVELLE
Comparé au nombre d'enfants c'est relativement peu, on le rappelait hier ici même à Martine AUBRY, c'est un enfant sur dix, ça veut dire que si on teste tout le monde, chaque enfant sera testé au mieux une fois d'ici aux prochaines vacances scolaires, celles de la Toussaint.

GABRIEL ATTAL
Ensuite il a indiqué, Jean-Michel BLANQUER, que la Société française de pédiatrie ne recommande pas spécialement qu'on fasse des tests systématiques permanents et qu'on place les enfants dans cette ambiance-là, pour reprendre ses termes…

MARC FAUVELLE
Le Conseil scientifique si.

GABRIEL ATTAL
Pour reprendre ses termes, et je sais que pour lui les avis de la Société française de pédiatrie, des pédiatres qui accompagnent les enfants au quotidien, sont extrêmement importants, et puis enfin, je vais vous dire, ce qui est très important c'est qu'on soit en capacité, dès lors qu'un cas positif est détecté ou qu'un élève est cas contact, d'avoir immédiatement une politique de tests ciblés sur la classe, voire sur l'établissement, avec des tests pour le coup systématiques, qui peuvent être pratiqués sur les élèves pour pouvoir identifier des chaînes de contamination.

MARC FAUVELLE
Mais pas obligatoires ?

GABRIEL ATTAL
Non, il y a un accord parental, qui est toujours demandé, c'est vrai que c'était en sujet quand on a déployé les tests salivaires à partir du printemps dernier, il fallait aller recueillir, il faudra toujours aller recueillir le consentement des parents, c'est très important qu'il y ait ce consentement, pour pouvoir dépister des cas, évidemment.

SALHIA BRAKHLIA
En primaire, Gabriel ATTAL, une classe sera fermée dès l'apparition d'un cas positif, ça veut dire quoi, c'est-à-dire que c'est le retour de la galère pour les parents, est-ce qu'il y a quelque chose qui est prévu, le chômage partiel par exemple, pour les parents, est prévu dans ce cas-là ?

GABRIEL ATTAL
Oui, bien sûr, l'objectif c'est que ça soit le moins possible une galère pour les parents, même si évidemment c'est quand même une contrainte, et c'est pour ça que des parents, dont la classe de l'enfant a fermé, s'il n'y a pas un des deux parents qui peut le garder, et si le télétravail d'un des parents n'est pas compatible avec la garde de l'enfant, ce qui est le cas quand même assez souvent, évidemment qu'ils auront accès au chômage partiel, et donc à la prise en charge de leur rémunération, s'ils sont fonctionnaires c'est l'autorisation spéciale d'absence, et s'ils sont indépendants c'est les indemnités journalières.

MARC FAUVELLE
Dans les collèges en tout cas, à partir de la classe de 5e, et dans les lycées, seuls les élèves qui sont vaccinés pourront rester en classe si un cas positif est détecté au sein de leur classe, est-ce que le chef d'établissement connaîtra la liste des élèves vaccinés ou non vaccinés ?

GABRIEL ATTAL
Non.

MARC FAUVELLE
Qui connaîtra cette liste ?

GABRIEL ATTAL
L'Assurance maladie à la liste des personnes qui sont vaccinées, donc très concrètement, ce qui va se passer, s'il y a un cas positif dans une classe au collège, donc à partir de la 5e ou au lycée, à ce moment-là les élèves qui ne sont pas vaccinés sont considérés comme cas contact à risque et donc doivent effectivement observer un isolement chez eux.

MARC FAUVELLE
C'est une question de bonne foi des parents.

GABRIEL ATTAL
Et donc il y aura, de la part des parents dont les élèves sont vaccinés, dont les enfants sont vaccinés, une attestation sur l'honneur qui devra être transmise à l'établissement pour dire "mon enfant est vacciné…"

MARC FAUVELLE
Donc le chef d'établissement connaîtra la liste…

GABRIEL ATTAL
Connaîtra la déclaration des parents, il y aura la déclaration des parents qui lui dira "mon enfant est vacciné, il peut retourner à l'école", et c'est l'Assurance maladie qui fera le contrôle.

SALHIA BRAKHLIA
Mais concrètement comment ça va se passer pour les professeurs, parce qu'ils vont devoir à la fois faire cours, pour ceux qui sont toujours là en classe, en présentiel, et pour ceux qui ne sont pas là, qui sont en distanciel ?

GABRIEL ATTAL
Oui, là aussi c'est une contrainte, alors on a demandé à chaque établissement de mettre en place un plan de continuité pédagogique, pour cette année, c'est-à-dire d'anticiper les scénarios où effectivement des classes devraient fermer, et de prévoir dès maintenant la manière dont la continuité pédagogique pourra se faire, ça dépend des situations. Je pense que les cas où les enseignants pourraient faire cours en simultané aux élèves qui sont dans la classe et à ceux qui sont chez eux sont quand même assez limités, ce n'est pas la majorité des cas où vous avez des classes qui sont équipées en moyens numériques qui permettent de le faire, et donc ça pourra passer par la transmission de devoirs à distance, et moi je veux vraiment saluer tous les efforts que font les enseignants, qu'ils font depuis le début de cette crise, pour maintenir cette continuité pédagogique. On fait tout pour que les élèves puissent continuer à aller à l'école en présentiel le plus possible, malheureusement il y a des cas, pour des raisons sanitaires, où ce n'est pas possible, Jean-Michel BLANQUER citait des chiffres intéressants, ceux de La Réunion, la rentrée a eu lieu il y a un peu plus de deux semaines, il y avait aussi ces inquiétudes sur un nombre de classes important qui fermeraient, et il indiquait que 0,2% des classes, deux semaines après, avaient dû fermer du fait du Covid, donc voilà, on voit que, à ce stade en tout cas, les choses se déroulent quand même le plus normalement possible.

MARC FAUVELLE
C'est le porte-parole du gouvernement, Gabriel ATTAL, qui est ce matin l'invité de France Info, une toute petite pause pour le Fil info à 8h41.

(…)

MARC FAUVELLE
Toujours avec le porte-parole du gouvernent, Gabriel ATTAL. Dans un peu moins d'un mois et demi, à la mi-octobre, les tests de dépistage, qu'ils soient antigéniques ou PCR, vont devenir payants pour tout le monde, quelles seront les exceptions ?

GABRIEL ATTAL
Ça sera précisé par le ministère de la Santé évidemment en amont. Ce qu'on a dit…

MARC FAUVELLE
Si je suis cas contact ?

GABRIEL ATTAL
Ce qu'on a indiqué, c'est qu'ils resteront pris en charge par la Sécurité sociale en cas de prescription médicale, ensuite…

MARC FAUVELLE
Donc ça veut dire que si je suis cas contact, si vous êtes malade, ce que je ne vous souhaite pas, que je suis votre cas contact, je dois d'abord aller voir mon médecin, prendre rendez-vous, avant d'aller me faire dépister ?

GABRIEL ATTAL
C'est là, Marc FAUVELLE, où il y a un modus operandi qui va être précisé par le ministère de la Santé, voilà, on peut imaginer qu'il y ait une forme, ce n'est pas une annonce ici que je fais, mais on peut imaginer qu'il y ait une forme d'automatisme quand vous êtes déclaré cas contact par l'Assurance maladie pour que vous puissiez avoir un test pris en charge, mais il faut bien comprendre la logique de ça, ce qui est visé c'est les tests, je me j'aime pas trop employer le terme de tests de confort, parce que ce n'est jamais très confortable de se faire tester, mais en tout cas des tests qui sont un peu utilisés comme un vaccin de substitution, c'est-à-dire des personnes qui ne veulent pas se faire vacciner, qui veulent continuer à accéder à un certain nombre d'activités et qui donc multiplient les tests, d'abord c'est moins protecteur le test, ce n'est même pas protecteur du tout, que le vaccin, et puis ensuite ça coûte à la Sécurité sociale, et donc c'est l'argent des Français, et donc c'est pour ça qu'on va mettre en place une prise en charge contrôlée.

MARC FAUVELLE
Ça coûtera combien, ce sera le même tarif que pour les touristes qui se faisaient dépister cet été, 29 et 49 euros, on ne sait pas encore ?

GABRIEL ATTAL
Ça c'est pareil, ça doit être précisé, c'est vrai qu'on a mis en place les tests payants pour les étrangers au début de l'été, et que c'est 29 euros le test antigénique, 49 euros le test PCR, je ne sais pas vous dire si ça sera exactement la même chose, mais a priori ça ne sera pas très éloigné.

SALHIA BRAKHLIA
Gabriel ATTAL, à partir du 30 septembre le pass sanitaire sera aussi obligatoire pour les 12-17 ans, qui donc veulent se rendre au cinéma, au restaurant ou dans les centres commerciaux, pour ceux qui ne sont pas vaccinés, parce qu'il en reste encore, est-ce qu'ils devront eux aussi payer leurs tests dès la mi-octobre, les 12-17 ?

GABRIEL ATTAL
Moi je vous ai dit, le principe des tests payants c'est à partir de la mi-octobre, après il y a la manière dont les choses vont se mettre en place qui va être précisée, ce qui est certain…

MARC FAUVELLE
Ce qui veut dire que…

GABRIEL ATTAL
Non, mais ce qui est certain c'est que d'abord les tests sur prescription médicale, il faut voir comment est-ce qu'elle se fera, seront pris en charge par la Sécurité sociale et que, évidemment, les tests qui sont faits pour les élèves dans un cadre scolaire resteront gratuits, les tests pratiqués à l'école ne seront évidemment pas payants.

SALHIA BRAKHLIA
Mais un ado qui veut aller au cinéma avec ses copains et qui n'est pas vacciné devra aller se faire tester et donc, dans ces cas-là, on ne sait pas encore s'il devra payer ?

GABRIEL ATTAL
Le principe c'est que les tests deviennent payants à partir de la mi-octobre, et notamment pour accéder à certaines activités. Moi je veux quand même signaler que, aujourd'hui, pour les 12-17 ans, on est, je crois, à deux tiers des jeunes qui ont reçu au moins une première injection, c'est beaucoup, et je vais vous dire, c'est beaucoup plus que ce à quoi on s'attendait pour la rentrée. Quand on a ouvert la vaccination aux mineurs on ne s'attendait pas arriver à ce niveau-là de vaccination à la rentrée, et donc il faut le saluer, c'est des jeunes, des familles, qui ont fait ce choix-là, en responsabilité, et je suis absolument persuadé que ça va se poursuivre, notamment parce qu'on met en place des dispositifs de vaccination dans les établissements scolaires ou aux abords des établissements scolaires.

MARC FAUVELLE
La France vient de lancer la campagne de rappel pour la troisième dose de vaccin, alors même que l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé, nous dit réservez les doses aux pays les plus pauvres, une troisième dose aujourd'hui c'est comme donner un nouveau gilet de sauvetage à quelqu'un qui en a déjà un, c'est ce qu'a dit l'un des responsables de l'OMS. Est-ce qu'on est en train de faire quelque chose d'égoïste ?

GABRIEL ATTAL
J'entends ce que dit l'un des responsables de l'OMS, on écoute aussi ce que nous disent nos agences sanitaires, notamment la Haute autorité de santé. Il y a des études scientifiques qui montrent qu'au bout d'un certain nombre de mois l'immunité conférée par le vaccin semble diminuer, et que l'enjeu c'est évidemment de continuer à protéger au maximum ceux qui sont les plus fragiles, c'est-à-dire les plus âgés, qui sont les plus fragiles vis-à-vis de l'épidémie. Est-ce que ça veut dire que dans le même temps on ne met pas en place une politique précisément pour les pays en développement, les pays pauvres, leur fournir des vaccins ? Evidemment non, puisque c'est ce qu'on fait.

MARC FAUVELLE
On leur donne tous nos vaccins Astrazenaca en ce moment, c'est ça ? Il n'y a plus un seul vaccin Astrazenaca qui est injecté en France.

GABRIEL ATTAL
Je crois qu'il y en a très peu, oui, je n'ai pas d'exemple…

MARC FAUVELLE
Ils sont tous dans le dispositif COVAX désormais ?

GABRIEL ATTAL
Mais pas uniquement, il n'y a pas que des vaccins Astrazenaca, vous avez d'autres types de vaccins aussi, et le président de la République s'est engagé, je crois d'ici à la fin de l'année, à avoir livré, je n'ai plus le chiffre exact, mais plusieurs dizaines de millions, aux pays en développement, on a commencé à le faire, en Tunisie par exemple, j'ai le souvenir que, au début de l'été, on a livré, sur quelques jours, 1 million de vaccins, pour accompagner ces pays, c'est un enjeu évidemment de solidarité, mais c'est aussi un enjeu sanitaire, parce que la réalité c'est que tant que l'épidémie et que le virus continuera à circuler, y compris dans des pays très éloignés de nous, il y aura le risque que le virus mute et que potentiellement il y ait un variant plus agressif, peut-être qui résiste aux vaccins, qui ensuite revienne chez nous, donc c'est aussi dans l'intérêt sanitaire des Français que de permettre à tous les pays du monde de s'équiper en vaccins.

SALHIA BRAKHLIA
Gabriel ATTAL, depuis hier le président de la République, Emmanuel MACRON, est à Marseille pendant trois jours, il va égrener des annonces sur les écoles, les logements, les transports et la sécurité aussi, il l'a fait hier. Hier le président a donc dit "on ne lâchera rien contre la drogue, les consommateurs sont complices de fait", il parle de qui, il parle de celui qui fume un joint occasionnellement ou alors il parle de la personne qui est dépendante à l'héroïne, à la cocaïne. ?

GABRIEL ATTAL
Ce qu'a dit le président de la République d'abord c'est que, on a fait ce choix-là, qui est un choix politique, et on s'en donne les moyens, de pilonner les trafics dans notre pays, et notamment à Marseille, parce que ça occasionne des drames absolus, avec des règlements de comptes, parce que les trafics de drogue c'est aussi ce qui finance tout une criminalité, et que l'enjeu c'est donc de lutter contre ces trafics, et donc on a déployé beaucoup de moyens, avec des débuts de résultats, à Marseille, +56% de saisies de drogue, une augmentation des saisies d'armes à feu à Marseille, +30% depuis le début de l'année, des interpellations, des verbalisations qui ont augmenté aussi, et qu'il faut continuer. Et ce qu'il a dit ensuite c'est que, il ne faut pas avoir de naïveté, la drogue c'est une chaîne, et donc un consommateur, y compris dans un beau quartier où il n'y a pas d'enjeu de sécurité, où il n'y a pas de règlements de comptes à cause des trafics, quand il achète de la drogue, il finance par définition, et de fait, pour reprendre ses termes, un trafic, et de l'autre côté de la chaîne il y a malheureusement ces situations dramatiques et très graves qu'on voit, notamment dans les quartiers Nord de Marseille.

SALHIA BRAKHLIA
Est-ce que ça veut dire que vous allez être beaucoup plus sévères ou est-ce que vous allez augmenter cette amende qui est infligée aux consommateurs lorsqu'ils sont attrapés par la police ?

GABRIEL ATTAL
Il n'est pas prévu, à ma connaissance, à ce stade d'augmenter l'amende forfaitaire qui a été mise en place l'an dernier, il me semble, mais ce qui est certain c'est que ça veut dire qu'il faut continuer à agir, il y a une campagne de communication qui a été lancée aussi sur le cannabis ces derniers jours dans les médias, et évidemment continuer à agir sur la question des trafics.

MARC FAUVELLE
Emmanuel MACRON a fait déjà plusieurs annonces hier, création d'un nouveau commissariat à Marseille, 500 caméras de vidéosurveillance en plus, des policiers qui devaient arriver l'an prochain et l'année suivante, vont finalement tous arriver l'an prochain, mais à Marseille on en a vu passer des ministres, des présidents, des Premiers ministres, annoncer ces dernières années des plans en disant "cette fois on a pris conscience de la situation ici", pourquoi cette fois ça devrait marcher ?

GABRIEL ATTAL
Eh bien d'abord si on se dit ça et qu'on a une forme de fatalité, on ne fait plus rien, ensuite…

MARC FAUVELLE
Parce que dans le même temps il avait un message un peu paradoxal Emmanuel MACRON, il a dit hier "l'argent ne fait pas tout."

GABRIEL ATTAL
Oui, c'est certain, et c'est pour ça que sa visite, qui se déroule sur plusieurs jours…

MARC FAUVELLE
Les caméras non plus ça ne fait pas tout, 200 policiers en plus ça ne fait pas tout.

GABRIEL ATTAL
Evidemment, c'est une multitude d'enjeux à Marseille qu'il y a, vous savez, vous avez dans certains quartiers un enclavement total, avec une absence de mobilité, avec pas de tramway, pas de métro, pour pouvoir se déplacer, vous avez un habitat insalubre, on a vu le drame de la rue d'Aubagne, vous avez des écoles qui sont parfois dans un état très difficile…

MARC FAUVELLE
Les tramways, les métros, l'habitat, il faut de l'argent.

GABRIEL ATTAL
Oui, il faut de l'argent.

MARC FAUVELLE
Il en faut même beaucoup.

GABRIEL ATTAL
Il faut aussi, et c'est le sens du propos du président de la République, que tout le monde travaille ensemble, parce que la réalité c'est que, depuis des années, on a vu des élus, des collectivités locales, qui se renvoyaient la balle, le président de la République il va droit au but, pour les faire travailler ensemble et pour faire en sorte qu'on arrive à avancer en plus…

MARC FAUVELLE
Ça c'est le slogan de l'Olympique de Marseille que vous venez de reprendre.

GABRIEL ATTAL
Pour les faire travailler ensemble et faire aboutir ces projets, voilà. C'est un enjeu extrêmement fort, on a, depuis le début de ce quinquennat, une volonté sur tous ces sujets, la politique de la ville, la sécurité, les mobilités, d'avancer, avec des investissements majeurs. On a aussi identifié des territoires où il y a des situations beaucoup plus difficiles, Marseille vous avez certains quartiers qui sont parmi les plus pauvres d'Europe, et donc ça nécessite, ça justifie un plan spécifique.

SALHIA BRAKHLIA
Mais ce n'est pas nouveau ça Gabriel ATTAL, vous entendez bien la critique de l'opposition, notamment Jean-Luc MELENCHON hier, qui faisait partie des élus qui accueillaient le président, il disait "on est bien conscient du calendrier du président de la République, on est à 8 mois d'une élection présidentielle, il arrive avec ses millions, il arrose tout le monde, et en fin de compte on sait que pas un euro vont être va être versé d'ici 2, 3 ans."

GABRIEL ATTAL
Est-ce que vous avez déjà entendu Jean-Luc MELENCHON tenir des propos constructifs sur l'action qui est menée par le gouvernement ? Et si j'en crois ce qu'il dit, si j'écoute ce qu'il dit, ça veut dire que si Jean-Luc MELENCHON était président de la République il considérait qu'un an avant l'élection présidentielle il faut s'arrêter d'agir, il ne faut plus rien faire. Eh bien écoutez, nous ce n'est pas notre conception des choses, surtout dans un moment de crise comme on le connaît. Ce que j'ai entendu aussi, c'est le maire de Marseille, Benoît PAYAN, qui n'est pas de la majorité, qui appartient à un parti de l'opposition…

SALHIA BRAKHLIA
Parti socialiste.

GABRIEL ATTAL
Qui a dit "il faut une vision pour Marseille et le président de la République, avec qui j'ai échangé, il a cette vision pour Marseille", il a dit aussi, je reprends ses termes, "c'est la première fois depuis 15 ans que des engagements sont tenus par un gouvernement en matière de sécurité et en matière de renforcement des effectifs, puisque les effectifs qu'on nous avait promis en plus sont arrivés." J'ai entendu la présidente de la métropole…

MARC FAUVELLE
Il dit aussi qu'il demande 800 policiers et qu'au total il y en aura 300.

GABRIEL ATTAL
Oui, mais il a dit que le chiffre sur lequel on s'était engagé…

MARC FAUVELLE
A la fin de l'année prochaine, c'est-à-dire après la fin de ce quinquennat-là.

GABRIEL ATTAL
Oui…

MARC FAUVELLE
Donc il faudra que la promesse soit aussi tenue par celui ou celle qui sera à l'Elysée en mai prochain.

GABRIEL ATTAL
Il a dit que sur les chiffres sur lesquels on s'était engagé depuis le début de ce quinquennat, on les avait tenus. J'ai entendu la présidente de la métropole, Madame VASSAL, qui elle aussi est dans l'opposition, qui n'est pas du tout du même bord que Monsieur PAYAN, qui est de droite, qui elle aussi a eu un discours très constructif. Donc moi je veux bien que Monsieur MELENCHON explique que ça sert à rien, etc., en même temps je en crois pas qu'il soit très présent à Marseille, où il est élu, il s'est rendu là parce qu'il y a le déplacement du président de la République, ce qui est important c'est de faire avec ceux qui ont envie de faire avec nous, et c'est le cas de beaucoup d'élus sur place.

MARC FAUVELLE
Gabriel ATTAL, porte-parole du gouvernement, il est 8h52, le Fil info.

(…)

SALHIA BRAKHLIA
Toujours avec Gabriel ATTAL, le porte-parole du gouvernement. Jean CASTEX, le Premier ministre, reçoit les partenaires sociaux cette semaine, au menu la reprise économique, la réforme des retraites qui est toujours en suspens, et cette question du pouvoir d'achat des Français, avec la hausse de certains prix, à laquelle les Français ne peuvent pas échapper, comme celle du gaz, +8,7% depuis hier, +55% sur un an, que peut faire le gouvernement ?

GABRIEL ATTAL
D'abord, on a dit depuis le début de ce quinquennat, pour nous le point central du pouvoir d'achat des Français c'est le travail, c'est de faire en sorte que le plus de Français possible puissent trouver un emploi et vivent de leur travail, et que travailler paye mieux. Un salarié au SMIC, aujourd'hui, il gagne 170 euros en net de plus par mois qu'au début du quinquennat, parce qu'on a baissé les cotisations salariales, parce qu'on a augmenté la prime d'activité, il ne paye plus de taxe d'habitation s'il payait la taxe d'habitation, il a pu bénéficier de la prime Macron défiscalisée, et donc, là aussi, d'un investissement de l'État pour qu'il puisse recevoir cette prime. Je ne dis pas évidemment que tout est parfait et que tout a été fait, qu'on ne peut pas faire plus, je dis qu'on a fait beaucoup, y compris pour ceux d'ailleurs qui ne peuvent pas travailler, l'allocation adulte handicapé, le minimum vieillesse, augmentés de 100 euros, ça c'est aussi un investissement massif. Ensuite, il y a ce qu'on peut faire face aux prix de l'énergie qui effectivement peuvent augmenter, c'est un mouvement européen par ailleurs, je crois que les autres pays autour de nous y sont aussi confrontés. Qu'est-ce qu'on peut faire ? D'abord on peut atténuer, pour ceux qui ont le moins de moyens, les plus modestes, les plus précaires, la facture, c'est ce qu'on fait notamment avec le chèque énergie, qu'on a renforcé…

MARC FAUVELLE
Est-ce qu'il est possible que vous augmentiez son montant au nombre de personnes à qui il est distribué, je crois que c'est 3 millions de personnes en France aujourd'hui ?

GABRIEL ATTAL
Oui, il me semble qu'il a été augmenté cette année de 50 euros, je crois que ça fait +25%…

MARC FAUVELLE
Là la hausse du gaz elle est spectaculaire, 9% de hausse, pour les gens qui se chauffent au gaz, Salhia rappelait, 50% de hausse en un an, on est au plus haut depuis 15 ans quasiment pour les prix du gaz.

GABRIEL ATTAL
On a augmenté le chèque énergie, cette année il me semble, de 50 euros, je crois que ça correspond à 25% d'augmentation, ça c'est le premier point, et deuxième point, c'est qu'il faut aussi agir contre les problèmes structurels, il faut aussi réduire la facture énergétique des Français de manière structurelle. Qu'est-ce qu'on fait ? Avec MaPrimeRénov', qu'on développe dans le cadre du plan de relance, l'État prend en charge jusqu'à 20 000 euros pour les travaux de rénovation thermique des Français. Si vous avez un appartement, une maison, un pavillon, qui est mal isolé, jusqu'à 20 000 euros de prise en charge, par l'État, de vos travaux. On interdit la location des passoires thermiques dans 7 ans, ça c'est dans la loi climat et résilience, c'est issu de la Convention citoyenne pour le climat, c'est dans 7 ans, mais ça envoie aussi un signal dès maintenant, pour que les propriétaires, les bailleurs, puissent faire les travaux nécessaires dans leurs logements. C'est un sujet difficile, on va continuer à agir pour le pouvoir d'achat des Français…

MARC FAUVELLE
Il n'y aura pas de geste supplémentaire, avant la fin du quinquennat, sur le pouvoir d'achat des plus modestes ?

GABRIEL ATTAL
Moi ce que je vous dis c'est que je n'ai pas, moi, d'annonce supplémentaire à vous faire aujourd'hui, maintenant vous l'avez dit, le Premier ministre avec les partenaires sociaux, et l'objectif c'est de continuer à agir jusqu'au bout.

MARC FAUVELLE
Un mot sur l'Afghanistan Gabriel ATTAL, est-ce qu'en ce moment la France discute, d'une façon ou d'une autre, par un intermédiaire ou par un autre, avec le régime des talibans ?

GABRIEL ATTAL
On discute avec des talibans, bien sûr, notamment à Doha sous l'égide du Qatar, qui permet ces discussions, mais comme les États-Unis discutent avec eux, comme un certain nombre d'autres alliés discutent avec eux.

SALHIA BRAKHLIA
Mais ce n'est pas les légitimer, ce n'est pas reconnaître le gouvernement en faisant ça ?

GABRIEL ATTAL
Non, je pense qu'une discussion aujourd'hui, dans un contexte où vous avez encore des personnes que nous souhaitons évacuer et protéger, qui sont en Afghanistan, c'est une nécessité, ça ne veut évidemment pas dire une reconnaissance demain, il n'y aura pas de bénéfice du doute pour les talibans.

MARC FAUVELLE
C'est une négociation qui se fait au niveau des diplomates aujourd'hui à Doha au Qatar, le Qatar qui est la base arrière des talibans, où il est question qu'un membre du gouvernement, éventuellement, aille discuter et serrer la main à ces personnes ?

GABRIEL ATTAL
Non, non, vous avez aujourd'hui des émissaires, des diplomates qui discutent, et vous avez surtout un travail qui se fait au niveau international. Vous savez que sur notre initiative, avec les Britanniques, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution précisément pour permettre l'évacuation, la protection…

MARC FAUVELLE
Mais qui ne reprend pas la proposition française de créer des "safe zone", des zones sécurisées à Kaboul et ailleurs pour que les candidats à l'exil puissent se retrouver.

GABRIEL ATTAL
Oui, mais qui dit il faut sécuriser la zone aéroportuaire et il faut permettre l'évacuation de ceux qui veulent partir et qui doivent être protégés, y compris en travaillant avec les pays voisins, là aussi avec le Qatar. C'est un sujet très difficile, on continue à y travailler, enfin il y a une mobilisation par le président de la République au niveau international, encore ces derniers jours il a pu en parler que ses homologues en Irlande, ou avec son homologue des Pays-Bas, et on va continuer à avancer sur ce sujet-là.

MARC FAUVELLE
D'un mot, le procès des attentats du 13 novembre débute la semaine prochaine, procès exceptionnel évidemment au vu de ce qui s'était passé à l'époque, est-ce que la France va, dans les jours qui viennent, prendre des mesures de sécurité renforcées contre une éventuelle attaque terroriste pendant cette audience ?

GABRIEL ATTAL
Ce que je vous dis c'est qu'on a une vigilance absolue et permanente, et que dès qu'on considère, et que dès que nos services, qui font un travail remarquable, et malheureusement ça c'est le sujet par excellence sur lequel on ne peut pas tout dire, pour des raisons de sécurité, mais je peux vous dire qu'il y a un travail remarquable qui est fait, que vous avez eu, depuis le début de ce quinquennat, une trentaine de projets d'attentats relativement aboutis qui ont été identifiés et qui ont été empêchés par nous services, qui continuent à avoir ce travail, et que dès lors qu'on considère que c'est nécessaire on relève, quand c'est nécessaire, notre niveau Vigipirate, et on prend les mesures qui sont nécessaires. Evidemment que, autour du procès des attentats, il peut y avoir des risques, mais je peux vous dire que nos services sont totalement mobilisés pour les prévenir.

MARC FAUVELLE
Merci Gabriel ATTAL, porte-parole du gouvernement, et bonne journée à vous.

GABRIEL ATTAL
Merci beaucoup.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 20 septembre 2021