Texte intégral
"Je suis très heureux d'être ici pour ce Conseil 'Agriculture et pêche'. C'est le dernier Conseil avant le Conseil décisif sur les TACs et quotas de décembre. C'est un moment important puisqu'on va parler de la souveraineté européenne, et nous savons que la pêche apporte une contribution essentielle à cet enjeu de la souveraineté alimentaire.
Les discussions que nous allons avoir aujourd'hui vont être relatives à la capacité de pouvoir pêcher à la fois dans nos eaux, et aussi de pêcher avec les autres États tiers. C'est un moment important et sur lequel la France est particulièrement mobilisée avec les autres États membres, parce qu'il faut qu'on soit en capacité vraiment de tenir les trois piliers de la politique commune des pêches : c'est évidemment la protection de la ressource et de la biodiversité, mais aussi la durabilité de nos entreprises, et au fond la capacité à continuer d'avoir des activités de pêche dans nos eaux et dans nos territoires.
Si je vous donne un exemple qui montre à quel point il faut à la fois tenir l'enjeu de la protection de la ressource et celui de la durabilité des entreprises de pêche, c'est celui par exemple du lieu jaune. On sait que le lieu jaune se pêche dans le cadre de pêcheries mixtes, c'est-à-dire que les entreprises de pêche ont plusieurs poissons qu'elles pêchent en même temps. Si nous interdisons la pêche de lieux jaunes, cela entraînerait l'effondrement de beaucoup d'entreprises de pêche puisque ce sont des pêcheries mixtes. C'est pour vous montrer à quel point les discussions que nous avons aujourd'hui, elles sont importantes pour la souveraineté de nos territoires et bien évidemment pour la capacité à nourrir nos populations. Je suis ici aussi avec la volonté de redire le message qui est le nôtre, qu'il nous faut de la fermeté dans les négociations vis-à-vis des États tiers, notamment le Royaume-Uni et la Norvège, puisque ce sera là aussi une condition importante pour pouvoir garantir la durabilité et la soutenabilité de nos entreprises.
À quelques mois des élections européennes, plus que jamais, le Conseil doit démontrer que la pêche est un élément et un secteur important de l'Union européenne et que nous devons faire face à tous les enjeux, celui du changement climatique, de la biodiversité, et aussi celui de la souveraineté économique.
Q - Qu'est-ce que vous pensez de la résolution sur les pesticides ? Qu'est-ce que vous attendez concernant une réduction des pesticides ?
M. Hervé Berville : C'est la prérogative de mon collègue ministre de l'Agriculture, et vous savez que le président de la République, Emmanuel Macron, depuis 2017, est particulièrement engagé sur le plan national et européen pour réduire l'utilisation des pesticides. Il en va de notre capacité collective à tenir l'enjeu de la souveraineté alimentaire et de tenir l'objectif de préservation de la biodiversité. C'est cet équilibre indispensable dans l'Union qui nous permettra de répondre à l'enjeu de nourrir les populations et de préserver la biodiversité. D'ailleurs, je tenais à le dire ici parce que, que ce soit sur la pêche et l'agriculture, c'est le même enjeu. Nous avons en Europe le cadre le plus strict, nous avons en Europe les contrôles les plus poussés, les plus avancés. Il faut en être fier parce que c'est le fruit de décennies de travail, mais il faut – dans ce que nous devons continuer à faire – avoir une action particulièrement forte, notamment sur l'enjeu des clauses miroirs et faire en sorte que les produits que nous importons respectent les mêmes règles, les mêmes normes environnementales et sociales que nous imposons à nos agriculteurs ou à nos pêcheurs."
Source https://ue.delegfrance.org, le 21 novembre 2023