Texte intégral
ROMAIN DESARBRES
Bonjour Prisca THEVENOT.
PRISCA THEVENOT
Bonjour.
ROMAIN DESARBRES
Merci d'être avec nous, vous êtes l'invitée de "La Grande interview", porte-parole du Gouvernement, évidemment. Beaucoup de sujets à évoquer avec vous Prisca THEVENOT, et je voulais qu'on commence avec ce qui se passe au lycée Maurice Ravel. Le proviseur du lycée Maurice Ravel qui a été contraint de partir à la retraite plus tôt que prévu, il a eu une carrière exemplaire, il est obligé de sortir par la petite porte de l'Éducation nationale, il était menacé de mort après avoir demandé simplement à une élève de respecter la règle et de respecter la loi, de retirer son voile islamique. Qu'est-ce qui a véritablement changé en France depuis Samuel PATY, depuis Dominique BERNARD ?
PRISCA THEVENOT
Déjà rappelé qu'effectivement, dès l'instant où il y a eu des menaces à l'encontre de ce proviseur, les services de l'État se sont déployés, se sont déployés pour l'accompagner, pour effectivement le rassurer, mais également pour déployer des forces de sécurité à l'endroit de l'établissement et à l'endroit de ce proviseur. Force est de constater qu'elles se sont poursuivies et que la charge est sûrement très compliquée et très lourde, et on peut l'entendre, et que ce proviseur a préféré partir plus tôt de l'établissement au regard de sa capacité à partir à la retraite. Et je dois le dire, je dois le dire, nous devons le répéter, la République qui s'impose à tous et partout. Et je dois aussi en profiter pour le remercier pour tout ce qu'il a fait, tout ce qu'il a fait lui, mais également l'ensemble du corps enseignant, parce que tous les jours ils nous permettent de tenir debout et de faire en sorte que nos enfants puissent continuer à apprendre comme il se doit dans nos écoles, en respectant un principe plus simple, mais ferme, la laïcité. Et c'est la raison pour laquelle le Premier ministre, Gabriel ATTAL, a annoncé mercredi, sur une chaîne de grande écoute, que l'État continuerait à le soutenir et à se tenir à ses côtés en déposant plainte contre cette jeune adolescente.
ROMAIN DESARBRES
Il a préféré partir plus tôt parce qu'il était menacé de mort, il a préféré partir plus tôt parce que la situation était plus qu'inconfortable, il n'a pas préféré partir plus tôt, c'est la situation qui s'est installée à lui.
PRISCA THEVENOT
Vous avez raison, vous avez raison, et c'est insupportable. C'est insupportable.
ROMAIN DESARBRES
Qui a laissé croire à cette jeune fille qu'elle était autorisée à se comporter de la sorte ?
PRISCA THEVENOT
Personne ne l'a laissé croire, et d'ailleurs quand le proviseur lui a demandé d'enlever son voile dans l'enceinte de l'établissement, il a été soutenu, la jeune fille n'a plus eu le droit de venir dans l'établissement, et ça je tiens à le rappeler, parce que s'il viendrait l'idée à d'autres de faire de même, la loi s'impose à tous, la laïcité est à impose au sein de nos établissements scolaires. Maintenant ce qu'on doit voir c'est que derrière il y a eu, comme ça arrive, c'est déjà arrivé malheureusement dans notre pays, il y a eu une escalade de violence, et de menaces, sur les réseaux sociaux, avec des dénonciations calomnieuses proférées, et donc cela nous devons collectivement, collectivement, être capable de le dénoncer, et c'est pour ça, je le répète à nouveau, mais c'est important de le dire, que le Premier ministre de la France a saisi la justice pour défendre ce proviseur.
ROMAIN DESARBRES
Alors justement, est-ce qu'il faut systématiser les dépôts de plainte contre les élèves qui refusent de retirer leur voile islamique ou qui vont à l'école en abaya, ou les garçons qui vont à l'école en tenue islamique ?
PRISCA THEVENOT
Vous savez, sur ce principe-là, il faut finir avec le pas de vague, mais ce n'est pas moi qui le dis, c'est Gabriel ATTAL qui était alors à l'Éducation nationale qui le disait, justement à l'endroit de la rentrée scolaire 2023-2024, nous ne devons rien laisser passer, et cette voix de fermeté elle doit s'imposer à tous.
ROMAIN DESARBRES
Donc ce matin vous nous dites, oui au dépôt de plainte systématique contre les élèves qui pratiquent l'entrisme islamique à l'école ?
PRISCA THEVENOT
Je vous le dis, de façon très claire, qu'il faut que la loi s'applique à tous, si le refus est avéré d'une personne, un jeune homme, une jeune fille, de ne pas respecter la laïcité dans le cadre de l'établissement scolaire, alors toutes les mesures doivent pouvoir être déployées par les autorités compétentes, et l'État se tiendra bien évidemment présent pour rappeler que la laïcité s'applique et s'impose à tous.
ROMAIN DESARBRES
…Le soutien sur les plateaux de télévision, il y a le soutien d'une ministre qui se déplace, et entre ne pas se déplacer et se déplacer, c'est mieux de se déplacer, mais il y a la réalité des professeurs, la réalité du terrain, moi ce qui m'intéresse c'est le terrain et ce qui se passe vraiment dans le pays, c'est le professeur qui se gare sur son parking, qui marche quelques centaines de mètres à pied, qui va jusqu'à l'école, qui peut regarder derrière lui s'il est suivi ou pas, ou le professeur qui tout simplement se dit "Tiens, aujourd'hui j'ai enseigné la Shoah", ça va être compliqué aujourd'hui, qui a des craintes, qui se pose des questions, qui le soutient lui ?
PRISCA THEVENOT
Mais nous le soutenons tous, vous, comme moi, comme tout le monde, et c'est notre devoir, et celles et ceux qui ne soutiennent pas, ou qui ont une parole ambiguë, ne sont pas des Républicains, et ça je pense qu'il est aussi important de le rappeler. Non, la République ne recule pas, non l'école ne recule pas, nous sommes là, tenus debout, pour renforcer les outils disponibles, pour justement combattre celles et ceux qui font de l'entrisme, et nous ne le faisons pas depuis quelques semaines, nous le faisons depuis le début de la présidence d'Emmanuel MACRON, et ça avait été rappelé notamment dans son discours des Mureaux. Nous avons renforcé les renseignements territoriaux, nous avons renforcé les outils législatifs pour cela également, et donc nous devons continuer à avoir une position ferme, collective, et ne pas avoir une voix dissonante, en tant que Français, sur ce principe-là.
ROMAIN DESARBRES
La députée d'extrême gauche, France Insoumise, Danielle SIMONNET avait écrit que le respect du non-port du voile ne devait pas entraîner de violences physiques, au sujet de ce qui s'est passé au lycée Maurice Ravel, certains à gauche sont en soutien des islamistes ?
PRISCA THEVENOT
Mais pire que ce tweet, pardon, vous oubliez le mot le plus important, elle commençait par "si le proviseur", ce "si"…
ROMAIN DESARBRES
Elle mettait en doute la parole du proviseur.
PRISCA THEVENOT
Exactement, exactement, alors qu'il était, à ce moment-là, l'objet, il faisait l'objet de menaces sur les réseaux sociaux. Je pense que…
ROMAIN DESARBRES
Comment vous qualifiez l'attitude de Danielle SIMONNET ?
PRISCA THEVENOT
Irresponsable, irresponsable, et je pense que le plus important aujourd'hui ce n'est pas de venir rappeler ce tweet, que tout le monde connaît, cette position que tout le monde connaît, mais c'est plutôt de rappeler la position de la France, et c'est celle-là que nous devons rappeler aujourd'hui, et c'est celle-là que nous devons faire entendre à toutes celles et ceux qui commencent à mettre des "si" ou des "mais" dans leur capacité à défendre les valeurs de notre pays.
ROMAIN DESARBRES
On va changer de sujet, on va parler de dette et du déficit, c'est catastrophique, Prisca THEVENOT invitée de "La Grande interview", porte-parole du Gouvernement, CNews/Europe 1. Quels mots utiliseriez-vous, Prisca THEVENOT, pour qualifier l'état de nos finances publiques ?
PRISCA THEVENOT
Mais qu'est-ce qui est catastrophique, c'est d'annuler 10 milliards…
ROMAIN DESARBRES
Qu'est-ce qui est catastrophique ?
PRISCA THEVENOT
Je vous pose…
ROMAIN DESARBRES
Ce qui est catastrophique, je vais vous dire…
PRISCA THEVENOT
Attendez…
ROMAIN DESARBRES
Non, mais vous me posez la question, je vais vous le dire, c'est que la dette soit à 110 % du PIB.
PRISCA THEVENOT
Alors, mais pourquoi cette dette, mais pourquoi cette dette en fait, qu'est-ce qu'on n'aurait pas dû faire au cours des dernières années, mais vraiment ? on n'aurait pas dû défendre et protéger la santé des Français pendant la crise Covid et faire tout ce qui était en notre possible, en notre pouvoir, pour mettre en place des vaccins ? On n'aurait pas dû mettre en place le chômage partiel pour protéger les Françaises et les Français ? On n'aurait pas dû…
ROMAIN DESARBRES
Les dépenses d'investissement, tous les Français les comprennent, en revanche des dépenses à fonds perdu, ça les Français commencent à ne plus les soutenir.
PRISCA THEVENOT
Mais qu'est-ce qu'une dépense à fonds perdu à ce moment-là, je vous dis ? Qu'est-ce qu'une dépense à fonds perdu ? C'est de mettre en place le plan de relance pour soutenir notre économie au lendemain de la crise Covid, une dépense à fonds perdu, c'est d'être en capacité de continuer à défendre le pouvoir d'achat alors qu'il y avait une crise de l'inflation et de mettre en place des bouclier tarifaires, pour tous, de façon ouverte, ou c'est de mettre en place la remise à la pompe, c'est quoi ce qui est à fonds perdu ? En fait c'est toujours facile de venir raconter l'histoire une fois qu'on a lu le livre, mais sur ce même plateau, je vous le dis…
ROMAIN DESARBRES
Ce qui se passera à terme…
PRISCA THEVENOT
Non mais, je vous le dis vraiment, je vous le dis vraiment, et c'est une question tout à fait légitime, je vous le dis vraiment, sur ce même plateau, sur cette même antenne, j'ai fait beaucoup de plateaux quand j'étais porte-parole du groupe Renaissance, ou du mouvement politique En Marche, on nous disait, à l'époque, "vous n'en faites pas assez", et aujourd'hui on nous dit "vous en avez fait trop." Nous avons un devoir…
ROMAIN DESARBRES
Alors je ne sais pas qui est "on", en tout cas, avec une dette pareille…
PRISCA THEVENOT
Moi je sais qui.
ROMAIN DESARBRES
À terme on ne pourra plus aider personne !
PRISCA THEVENOT
Mais nous continuons à le faire, d'où le principe. Nous avons effectivement annoncé une annulation de dépenses de 10 milliards d'euros, 10 milliards sur combien ?
ROMAIN DESARBRES
Sur 1 000 milliards supplémentaires depuis le…
PRISCA THEVENOT
Sur 1 600 milliards supplémentaires, exactement, donc, vous le voyez très justement avec ces chiffres, 10 sur 1 600, que nous économisons, là où nous pouvons, et nous continuons à investir, là où nous devons, sur la santé, sur l'école, pour nos services publics, notamment sur les services de sécurité, sur la justice, pour nos armées, donc je pense qu'il est aussi important de remettre de la responsabilité dans les chiffres que nous avançons.
ROMAIN DESARBRES
La responsabilité, c'est vous qui êtes en responsabilité, comme on dit. La situation est catastrophique, les objectifs, même certaines agences de notation n'y croient pas, ils disent que c'est improbable qu'on revienne sous la barre des 3 % en 2027.
PRISCA THEVENOT
On va laisser les agences de notations se prononcer, de façon indépendante, et l'enjeu n'est pas de faire du si ou du mais, mais d'attendre les conclusions qui seront apportées, et je me tiens à votre disposition pour revenir et pour effectivement commenter ces conclusions, mais j'aimerais juste qu'à un moment on arrête en permanence d'avoir des mots à l'endroit de notre pays, qui sont…
ROMAIN DESARBRES
Donc la situation ne vous inquiète pas plus que ça ?
PRISCA THEVENOT
Ce n'est pas ce que je dis, je dis attention quand vous dites que la situation est catastrophique. Nous sommes le pays qui avons le plus protégé les Français pendant la crise Covid, nous sommes le pays qui avons le plus protégé les Français pendant la crise de l'inflation, nous sommes le pays qui avons mis en place des mesures…
ROMAIN DESARBRES
Mais à termes vous ne pourrez plus protéger personne…
PRISCA THEVENOT
De relance.
ROMAIN DESARBRES
Puisqu'il n'y aura plus d'argent, plus personne nous prêtera si la situation…
PRISCA THEVENOT
On se redit les chiffres ensemble ? 10 milliards… non, mais vous pouvez hocher la tête, mais les chiffres sont têtus, 10 milliards d'annulations de dépenses sur 1 600 milliards, nous continuons à investir, et je pense que c'est ça qu'il faut aujourd'hui dire, et donc oui, nous devons continuer à regarder là où nous pouvons économiser et là où nous devons continuer à investir. Je vous donne un exemple. On a beaucoup parlé de l'enjeu économique, de l'enjeu écologique, pardon, avec la prime Rénov' que nous avons mis en place avec Emmanuel MACRON, 2,4 milliards de budget l'année dernière sur MaPrimeRénov', force est de constater que l'entièreté du budget n'a pas été utilisée. Qu'est-ce qu'on fait, on continue à le déployer alors que ce n'est pas utilisé, ou on continue à regarder comment on simplifie pour faire en sorte d'être dans une démarche de simplification et une rationalisation intelligente ? Voilà, c'est du bon sens en fait, c'est du bon sens.
ROMAIN DESARBRES
Gabriel ATTAL exclut d'augmenter les impôts pour les classes moyennes, pour le moment, classes moyennes, c'est à partir de combien, enfin jusqu'à combien, pardon ?
PRISCA THEVENOT
Non, mais de façon très claire, les classes moyennes, on peut le résumer parce que beaucoup se sont amusés à essayer de mettre des chiffres et des ordres de grandeur, mais on pourrait entendre que ce qui reste à vivre ne s'apprécie pas de la même façon au regard du territoire et des situations familiales. L'enjeu que nous avons aujourd'hui c'est de reconnaître que, oui, il y a des foyers, il y a des Français, qui considèrent qu'ils gagnent trop pour être aidés et pas et pas assez pour s'en sortir correctement à la fin du mois, et ça nous devons l'entendre. Et c'est la raison pour laquelle nous avons baisser la pression fiscale sur les Français et les entreprises depuis 2017, vous aimez les chiffres, 60 milliards d'euros.
ROMAIN DESARBRES
Est-ce que vous pourriez augmenter les impôts pour les classes plus aisées ?
PRISCA THEVENOT
Ce qu'on fait depuis 2017 c'est baisser la pression fiscale, mais lutter contre les effets de rente, et notamment ces effets de rente qui nous ont permis de capter une partie de ce qu'on appelle communément les superprofits exceptionnels, pendant la crise énergétique, et qui nous ont…
ROMAIN DESARBRES
Non, mais là je parle pour les particuliers !
PRISCA THEVENOT
Mais je vous réponds, je vous réponds ; et donc qui ont permis de capter ces superprofits, ces effets de rente exceptionnels, et qui nous ont permis de financer en partie les boucliers tarifaires mis en place.
ROMAIN DESARBRES
Donc, est-ce que vous pourriez augmenter les impôts pour les classes plus aisées, donc qui gagnent plus que les classes moyennes ?
PRISCA THEVENOT
À partir de combien vous estimez ?
ROMAIN DESARBRES
Je ne sais pas, c'est vous, est-ce que vous pourriez augmenter les impôts, l'impôt sur le revenu pourrait-il augmenter ?
PRISCA THEVENOT
Il n'est pas question d'augmenter les impôts pour les Français, en revanche il est question de regarder en permanence le sujet des effets de rente, avec des situations où en fait ce n'est pas le travail et l'effort qui est récompensé, mais simplement une situation.
ROMAIN DESARBRES
Beaucoup de débats autour de l'utilité réelle des APL dans les grandes villes, c'est une aide qui est accusée de faire monter les loyers, parce que c'est une aide que les propriétaires incluent en établissant le montant de leur loyer, est-ce que vous pourriez toucher aux APL ? On l'a entendu.
PRISCA THEVENOT
Alors, on s'est prononcé dessus, effectivement il y a des informations qui sont sorties et qui n'étaient pas du tout vraies, il n'est pas question de toucher aux APL.
ROMAIN DESARBRES
Gabriel ATTAL veut réformer l'assurance chômage, également pour faire des économies, il y a des négociations actuellement entre syndicats et patronat, déjà, pourquoi est-ce qu'il faut réformer l'assurance chômage, tiens ?
PRISCA THEVENOT
Pourquoi en fait il faut faire en sorte que chacun puisse vivre dignement de son travail ? Je pense que nous avons, vous et moi, la réponse.
ROMAIN DESARBRES
C'est pour ça qu'il faut réformer l'assurance chômage ?
PRISCA THEVENOT
Mais, en fait, le chômage c'est quoi ? C'est cette incapacité qu'ont des personnes, d'un coup, de se retrouver dans une situation qui est une situation instable, où ils ne peuvent plus vivre de leur travail, et donc, oui, nous devons être en capacité collectivement de dire que nous devons lutter contre le chômage. C'est ce que nous avons fait depuis 2017, nous en avons fini avec le chômage de masse, mais force est de constater qu'il reste encore une part de chômage.
ROMAIN DESARBRES
Non, mais là vous réformez l'assurance chômage pour rendre le système plus incitatif.
PRISCA THEVENOT
Mais oui, c'est bien ce qu'on se dit, pour effectivement permettre à chacun de se réinsérer dans le monde professionnel, mais il en va de la liberté et de l'autonomie financière des uns et des autres. Quand vous êtes au chômage, vous êtes empêché, vous limitez vos projets, vous limitez ce que vous pouvez faire au quotidien, est-ce qu'on doit se satisfaire de cela ? Oui, c'est vrai qu'avant 2017 beaucoup se sont satisfaits de cette situation, nous avons dit non, donc nous avons mis fin au chômage de masse, nous avons permis de créer 2,6 millions d'emplois au cours des dernières années, nous avons permis de réindustrialiser la France avec des entreprises extrêmement vertueuses, j'ai pu en voir, notamment la semaine dernière, avec mon collègue Christophe BECHU, en Meurthe-et-Moselle, une industrie qui s'engage volontairement dans la gestion de l'eau, donc ça nous devons pouvoir le regarder et continuer inlassablement à faire en sorte que tout le monde dans notre pays puisse vivre dignement de son travail, un bon emploi, un emploi qui rémunère comme il se doit, et donc l'enjeu que nous avons aussi, en parallèle, c'est de travailler aussi sur cette capacité à lutter contre cette trappe du SMIC.
ROMAIN DESARBRES
Il vaut mieux jouer sur le montant des indemnités ou sur la durée des indemnités, qu'est-ce que vous pensez vous ?
PRISCA THEVENOT
Sur ça le Premier ministre a été très clair, il a donné effectivement une lettre de cadrage, la lettre de cadrage repose sur trois indicateurs, premier indicateur c'est la durée des indemnités, le deuxième c'est la durée de cotisation, et le troisième c'est effectivement faire varier l'indemnité. Sur le troisième indicateur il s'est prononcé en disant qu'il n'y était pas très favorable. L'enjeu que nous avons c'est que cette lettre de cadrage elle sera remise dans le cadre du dialogue social, et c'est sur cette base-là que nous attendons les conclusions du dialogue social, et sur la base desquelles le Premier ministre décidera des conclusions à apporter.
ROMAIN DESARBRES
Prisca THEVENOT, des textes sur la discrimination capillaire et sur les congés menstruels passent à l'Assemblée. Est-ce que c'est vraiment une priorité en ce moment, alors que les finances publiques sont dans un état catastrophique ?
PRISCA THEVENOT
Alors, je viens d'entendre effectivement juste avant l'édito qui a été fait par le journaliste Paul SUGY, que je salue d'ailleurs…
ROMAIN DESARBRES
Sur CNews, voilà.
PRISCA THEVENOT
Sur CNews, et qui remettait, à travers ces deux exemples-là, la capacité d'avancer sur des sujets de progrès. Je vous le dis à l'endroit qui est la mienne, je suis une femme, et je suis ravie…
ROMAIN DESARBRES
Il disait qu'il ne fallait confondre mouvement et progrès, qu'il y avait des priorités.
PRISCA THEVENOT
Oui, enfin… c'est quoi la priorité dans le progrès ? Par exemple, Paul SUGY, mais vraiment, et j'en suis heureuse, il porte des lunettes, je pense qu'il a besoin de lunettes de vue, et c'est très bien, parce qu'il a pris la question des gens myopes, peut-être qu'il n'est pas myope, peut-être qu'il est astigmate ou je ne sais quoi, eh bien moi je ne porte pas de lunettes, eh bien je suis contente de participer au fait que la solidarité nationale permette à ce que Paul SUGY puisse faire ses chroniques avec des lunettes. De la même façon, et blague à part, sur le sujet de l'IVG récemment, est-ce que c'était nécessaire, on pourrait à nouveau se poser la question ? Oui, c'était nécessaire de mettre ce progrès important pour les femmes dans le marbre de la Constitution. Donc attention à ne pas vouloir lancer des sujets sans se rendre compte que derrière, en fait, il peut y avoir des difficultés et des fragilités qui reviendraient mettre en cause des droits extrêmement importants, qui sont remis en cause par ailleurs dans d'autres pays, pas si loin de nous.
ROMAIN DESARBRES
C'était "La Grande interview" de Prisca THEVENOT, porte-parole du Gouvernement, merci beaucoup Prisca THEVENOT.
PRISCA THEVENOT
Merci.
ROMAIN DESARBRES
Et très bonne journée.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 2 avril 2024