Conférence de presse de Mme Maud Bregeon, ministre déléguée, porte-parole du Gouvernement, sur l'accord portant création du Centre de développement des capacités cyber dans les Balkans occidentaux, l'accord de cessez-le-feu au Liban, l'arrestation en Algérie de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, et le bilan des actions contre les violences faites aux femmes, Paris le 27 novembre 2024.

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Intervenant(s) : 
  • Maud Bregeon - Ministre déléguée, porte-parole du Gouvernement

Circonstance : Conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres

Texte intégral

[Le Conseil des ministres a abordé plusieurs] sujets. Le premier est la lutte contre la cybercriminalité en Europe, avec un projet de loi autorisant l'approbation d'un accord international présenté par Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.

Le deuxième point, comme chaque semaine, [a été] un point sur la situation internationale, j'aurai l'occasion d'y revenir, et notamment sur l'accord de cessez-le-feu au Liban.

Et enfin un dernier volet [a été] consacré à l'enjeu de la lutte contre les violences faites aux femmes.

J'en viens au premier point et à la lutte contre la cybercriminalité en Europe. Jean-Noël Barrot a présenté un texte permettant de ratifier un accord international pour protéger les Européens face aux attaques cyber. Cet accord créé un centre de lutte contre la cybercriminalité. Je rappelle que les pays concernés ont été récemment la cible de cyberattaques d'ampleur. En les aidant à renforcer leurs défenses cyber via de telles coopérations régionales, nous améliorons la protection des Français et la sécurité de tous les citoyens de l'Union européenne.

J'en viens maintenant au point international en commençant par le cessez-le-feu au Liban. Pour la première fois, depuis trop longtemps, le Liban s'est réveillé ce matin dans le calme. Ce cessez-le-feu est le résultat de longs mois d'efforts conjoints avec nos partenaires américains. Le président de la République a participé à cette négociation en effectuant trois voyages en Israël et au Liban, en quelques semaines. Cet accord va permettre la fin d'une tragédie qui a coûté la vie à près de 4 000 personnes, et le retour dans leur foyer de nombreux déplacés. Je vous rappel [qu'il y a] 60 000 déplacés en Israël et plus d'un million au Liban.

C'est un succès diplomatique auquel la France a amplement contribué et dont nous pouvons être fiers. Bien sûr, ce cessez-le-feu doit être pérenne, et nous y contribuerons. Premièrement en soutenant l'armée libanaise, deuxièmement en renforçant les casques bleus de la FINUL où la France joue un rôle central, et enfin en accompagnant l'État libanais qui doit trouver désormais une solution politique qui passe d'abord par l'élection d'un nouveau président et par des réformes permettant le redressement économique du pays.

Deuxième point : sur l'arrestation de notre compatriote Boualem Sansal. [J'aimerais vous] redire, même si Jean-Noël Barrot a eu l'occasion de s'exprimer chez vos confrères de France Info TV ce matin, que nous sommes stupéfaits et choqués de l'annonce de l'inculpation de notre compatriote. Nous partageons la grande émotion des nombreux Français qui apprécient l'homme et son œuvre. Celle d'un humanisme courageux et engagé, qui fait honneur à ses deux pays et aux valeurs que nous chérissons.

Rien dans les activités de Boualem Sansal ne permet d'accréditer les accusations qui lui valent aujourd'hui d'être emprisonné. La détention, sans fondement sérieux, d'un écrivain de nationalité française est inacceptable. Dans l'immédiat, les service de l'État sont pleinement mobilisés pour suivre la situation de notre compatriote et lui permettre de bénéficier de la protection consulaire prévue par le droit.

J'en viens enfin au troisième volet de ce Conseil des ministres sur la lutte contre les violences faites aux femmes. Le Premier ministre a fait de cet enjeu une priorité absolue, dans la lignée de ce qui a été fait et entrepris par le président de la République et les gouvernements successifs ces sept dernières années. Il l'a dit au cours de son discours de politique générale et a eu l'occasion de s'exprimer sur ce sujet lundi.

Un plan interministériel a été annoncé, dans la continuité des actions menées depuis 2017. C'est un combat qui se mène avec un cadre législatif qui a été largement revu, modernisé, pour plus d'efficacité, par des moyens qui ont été multipliés par 2,5, par des outils concrets pour détecter, accueillir, protéger les femmes qui subissent ces violences. C'est un combat, je le redis, que nous allons intensifier.

Les ministres sont toutes et tous concernés et ont rappelé les mesures qui ont été prises jusqu'à présent. Sans être exhaustive, je vous en cite quelques-unes : l'augmentation du budget de l'aide universelle d'urgence de 13 à 20 millions d'euros, l'expérimentation d'une plateforme sécurisée pour orienter les victimes vers du soutien psychologique et l'extension du dépôt de plainte dans chaque hôpital doté d'un service d'urgence et d'un service gynécologique.

Le Président a bien sûr eu un mot sur cette cause qu'il porte depuis plus de sept ans maintenant, en rappelant que c'était aussi un combat culturel, qu'il fallait poursuivre le travail mené en insistant notamment sur le travail de formation, et se concentrer sur l'alerte la plus précoce possible.

Il a eu également un mot sur l'importance, pour le Gouvernement, de travailler à l'égalité économique, qui passe par l'accès à l'emploi, par l'égalité salariale, et qui permet de lutter contre la dépendance économique, qui touche aujourd'hui les femmes.

Je vous remercie.


Source https://www.info.gouv.fr, le 28 novembre 2024