Conférence de presse de Mme Sophie Primas, ministre déléguée, porte-parole du Gouvernement, sur le transfert des missions de la direction de l'expertise nucléaire de défense et de sécurité (DEND) au ministre de la défense, le budget 2025, les violences contre les élus, la crise agricole et Mayotte, Paris le 3 janvier 2025.

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Intervenant(s) : 
  • Sophie Primas - Ministre déléguée, porte-parole du Gouvernement

Circonstance : Conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres

Texte intégral

Sophie PRIMAS
Bonjour à toutes et à tous,

C'est avec humilité et détermination que je vous accueille ici, dans les locaux du Palais de l'Élysée, pour ce permier compte rendu du Conseil des ministres du gouvernement de François Bayrou.

Mes premiers mots, si vous le permettez, seront pour saluer le travail qui a été réalisé par Maud Bregeon, au sein du gouvernement de Michel Barnier. Je la remercie de sa passation chaleureuse et j'aurai plaisir à la retrouver, dans quelques temps, sur les bancs de l'Assemblée nationale.

Mesdames et Messieurs les journalistes, votre présence reflète l'attention portée à cette étape importante de notre vie démocratique du compte rendu du Conseil des ministres. Je vous en remercie chaleureusement et j'en profite pour vous adresser mes vœux les plus chaleureux pour 2025.

Ce compte rendu est certes un moment important, bien sûr pour moi en tant que porte-parole, mais c'est surtout un moment important pour nos concitoyens, dont un nombre croissant s'éloigne du débat politique de qualité, fondé sur des faits objectivables, sur des débats construits et contradictoires. Ensemble, vous et moi, nous partageons une responsabilité qui me semble essentielle : c'est offrir une information claire, intelligible, fiable, garantissant un débat public éclairé et en ce sens, je veux vous dire ici mon attachement total à la liberté de la presse, qui est consubstantielle de la démocratie, et vous pourrez compter sur moi pour la défendre.

Nous savons tous que l'ère des réseaux sociaux, qui a permis une diffusion large et rapide de l'information, peut aussi amplifier les clivages, favoriser l'émergence de mondes clos, et parfois nourrir la désinformation. Ce phénomène désoriente nos concitoyens et nous devons, ensemble, relever ce défi avec détermination et intégrité. Dans mon rôle de porte-parole, je m'engage donc devant vous à une parole sincère, une parole transparente et sans détour. Cela signifie aussi que je serai une porte-parole de terrain : j'irai à la rencontre des Français, partout où ils se trouvent, y compris dans les zones qui sont en général moins visitées par les autres membres du Gouvernement. À l'issue de la déclaration de politique générale, je débuterai donc un tour de France à la rencontre de nos concitoyens pour leur expliquer les annonces du Premier ministre et entendre leurs attentes.

Nous devons parler directement à nos concitoyens qui se sentent trop souvent oubliés et ne comprennent plus, parfois, ni les mots, ni notre action, ni la nécessité d'un temps long pour passer des intentions politiques aux résultats factuels. Je suis une porte-parole – selon une expression du Président Larcher – qui a "des bottes dans son coffre", c'est-à-dire qui aime le contact. C'est "mon ADN", en tant qu'ancienne élue locale : maire, députée, sénatrice de terrain.

Avant d'entrer dans le cœur de nos travaux, permettez-moi de partager quelques réflexions avec vous. Le moment politique que nous vivons est totalement inédit, et d'ailleurs, à la fois, le Premier ministre, dans ses vœux au Gouvernement à Beauvau, mais également le président de la République, dans l'introduction du Conseil des ministres, l'ont redit : ce moment est tout-à-fait inédit, il est porteur de risques pour la stabilité de nos institutions. Ce Gouvernement est né dans la tourmente d'une crise politique majeure que vous connaissez (la censure, l'éclatement des majorités, la montée en puissance des extrêmes) et c'est précisément dans ces tempêtes que chacun doit prendre ses responsabilités, sortir des positions inflexibles – lignes rouges, disent certains – et faire le choix des exigences, mais aussi du dépassement, plutôt que de l'obstruction.

C'est le sens profond de ma présence ici – je ne doute pas que vous allez m'interroger sur ce point. Chacun sait que je ne suis pas une macroniste de la première heure, ni même une adhérente au Modem. Ma famille politique sont Les Républicains. En tant que gaulliste, il me semble qu'il y a des moments où il faut additionner les forces politiques présentes pour notre pays. Ce moment en est un. C'est donc pour moi un moment de responsabilité et un devoir au regard de la situation de la France.

La mission du Gouvernement est claire : remettre la France en mouvement, rassembler au-delà des clivages, et offrir des réponses tout-à-fait concrètes à nos concitoyens. Face à l'alliance des contraires, front improbable qui réunit l'extrême-droite et l'extrême-gauche, le choix de François Bayrou et des forces politiques qui ont choisi de le soutenir est clair : l'union pour l'action partout où cela est possible. Chaque texte, chaque décision portera l'ambition d'unir, de bâtir des majorités responsables et constructives, dans l'hémicycle comme dans le pays.

En tant qu'ancienne vice-présidente du Sénat et en tant qu'ancienne présidente de commission, j'ai fait du compromis une méthode et une arme politique, mais certainement pas un renoncement. Aujourd'hui, cette culture du dialogue et de la concorde est devenue la colonne vertébrale de ce Gouvernement, nous n'avons pas le luxe de l'immobilisme. Les Français exigent des résultats et face aux défis immenses qui nous attendent (je pense au redressement des finances publiques, aux enjeux sécuritaires, aux enjeux de santé, à la reconstruction de Mayotte, de la Nouvelle-Calédonie, à la relance agricole, à la transition écologique, à la réforme des services publics) nous devons répondre par des actes.

Le temps des affrontements idéologiques et des ambitions personnelles viendra à la prochaine élection présidentielle, et c'est bien normal : c'est la compétition qui est au cœur de la démocratie. Mais aujourd'hui, c'est l'heure des solutions, pas des confrontations, et le bloc central a décidé d'affronter l'urgence.

Nous ne sommes pas ici pour gérer. Le président de la République nous a engagés à l'audace ce matin. Mais nous sommes ici pour transformer. La France a besoin de courage et je le répète, c'est une responsabilité et c'est un devoir que nous avons pour le pays.

Je voulais vous faire ces quelques propos liminaires pour ma prise de fonction de porte-parole pour vous donner l'état d'esprit dans lequel nous nous trouvons au Gouvernement et dans lequel je me trouve, à titre individuel.

Un très rapide point sur le Conseil des ministres, qui n'a pas été très épais, comme vous le savez. Il y a eu beaucoup de nominations individuelles, sur lesquelles je ne vais pas revenir. Nous avons examiné ce matin un projet de décret qui a été présenté par le ministre des Armées et qui organise le transfert des missions de la Direction de l'expertise nucléaire de défense et de sécurité, qui était à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), au ministère chargé de la défense, et qui modifie des dispositions qui sont relatives aux attributions du délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les installations et les activités intéressant la défense. Il s'agit-là d'un décret, à la suite de l'application de l'article 11 de la loi relative à l'IRSN et l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui avait été prise pour permettre d'aller plus vite dans la relance de la filière nucléaire.

Voilà le point unique qui a été vu ce matin en Conseil des ministres. Sur ce bref résumé, je vais vous laisser la parole pour les questions.


Bastien AUGIER
Bonjour, Bastien AUGIER pour TF1 et LCI. Ce matin, lors du petit déjeuner de rentrée du Gouvernement, le Premier ministre a dit que sur la question de la stabilité, notamment, "il existe un chemin, il est même mieux défini qu'on ne le croit". Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus sur ce chemin et sur vos espoirs de réussir à atteindre la stabilité, puisque l'idée du président de la République, quand il a nommé François BAYROU, c'était de lui demander d'obtenir un accord de non-censure, notamment pour ne pas dépendre du Rassemblement national, et les dernières discussions entre le Premier ministre et le Parti Socialiste notamment se sont plutôt mal passées. Si on en croit les déclarations d'Olivier FAURE, qui a dit que pour l'instant il n'avait pas trouvé de raison de ne pas censurer, qu'il ne se sentait pas écouté notamment sur la question des retraites. Donc est-ce que vous avez encore espoir de trouver un accord de non-censure avec une partie de la gauche ? Quelles concessions est-ce que vous êtes prêts à faire notamment sur la question des retraites ou alors est-ce qu'il faudra miser sur une forme de bienveillance de Marine LE PEN ?

Sophie PRIMAS
Merci beaucoup pour votre question qui me paraît en effet assez essentielle et qui tient à la stabilité de nos institutions et la stabilité est le maintien de ce Gouvernement dans la durée.

Je vous ai dit tout à l'heure qu'il fallait que les Français, et d'ailleurs ils le comprennent très bien, aient en face d'eux un Gouvernement qui ait du temps pour implémenter des mesures et en mesurer l'effectivité. Donc toute la question du maintien de ce Gouvernement et de la stabilité institutionnelle est vraiment très, très importante. Le Premier ministre a en effet dit qu'il y avait un chemin. Ce chemin, c'est le chemin qu'il souhaite prendre au travers des concertations qui sont d'ailleurs engagées notamment par Bercy, par le ministère de l'Économie, par Catherine VAUTRIN sur le PLFSS. Donc vous me posez la question des retraites, vous me posez la question du budget. Evidemment, moi, je ne veux pas être condamnée avant d'avoir essayé. Et donc tout le chemin que nous essayons de trouver, au-delà des postures politiques des uns et des autres, c'est d'engager avec chacun des groupes politiques, avec chacun des parlementaires également, des discussions pour savoir quels sont les chemins. Je vous ai dit tout à l'heure qu'on allait essayer de sortir des lignes rouges, des postures. C'est exactement ce que nous demandons à l'ensemble des groupes politiques, ceux qui sont à l'intérieur du Gouvernement, ceux qui sont à l'extérieur du Gouvernement. Mais je crois que chaque groupe politique a devant lui aussi la demande des Français. Ca fait un an, en fait, que nous sommes en situation instable, un an que nous repoussons des réformes, d'ailleurs, pour lesquelles il y a une sorte de concorde, je pense, par exemple, à l'aide que nous devons et aux solutions que nous devons apporter pour nos agriculteurs. Ça fait à peu près maintenant 7 mois, 8 mois, 9 mois, que nous avons à peu près le chemin pour nos agriculteurs et que nous sommes empêchés. Et donc chaque groupe politique devra, au-delà de ses postures, au-delà de ses déclarations et de ses tweets, prendre une responsabilité pour que ce Gouvernement puisse avancer, prendre sa part parce que dialoguer, c'est aussi faire valoir son point de vue. C'est comme je le faisais au Sénat, c'est accepter qu'une partie de ces revendications soit prise et une partie ne soit pas prise. Ce n'est pas tout ou rien. Donc je crois qu'on a un chemin de responsabilité qui concerne les groupes politiques qui sont dans le Gouvernement, mais qui est aussi celle des groupes politiques en dehors du Gouvernement. C'est en tout cas ce que demandent les Français. Et je serais quand même étonnée que cette nécessité de responsabilité que nous avons vis-à-vis des Français nous conduise… Enfin, je serais étonnée. On est étonné de plus rien. En tout cas, je serais vraiment surprise qu'on ne réponde pas aux demandes des Français.

Francesco FONTEMAGGI
Bonjour, madame la ministre. Meilleurs vœux aussi, Francesco FONTEMAGGI de l'Agence France Presse. Vous avez dit que le président de la République vous a appelé à l'audace en propos liminaire du Conseil. Pouvez-vous nous dire un petit peu plus ce qu'il vous a dit ou demandé en ce premier Conseil des ministres ? Et par ailleurs, l'une des premières urgences sera donc le budget pour cette année, qui a déjà commencé. Est-ce que vous confirmez que l'objectif de déficit public sera revu par rapport à celui qui avait été fixé par Michel BARNIER ? Le Monde écrit 5,4 pour cette année. Est-ce que c'est l'objectif du nouveau Gouvernement ? Merci.

Sophie PRIMAS
Merci beaucoup. Je reprends mes petites notes sur l'intervention du président de la République ce matin. Le président de la République a engagé effectivement à l'unité, pour les raisons que je viens d'expliquer, parce que c'est une demande forte de la part des Français, mais il a également insisté sur le fait que nous devions faire preuve d'audace, c'est-à-dire encore une fois sortir des chemins habituels pour trouver des solutions ensemble, qui sont des solutions peut-être impensées jusqu'à présent et qui nous permettent d'avancer. Il a beaucoup insisté en disant que rien ne serait simple, mais ça, ce n'était pas du tout un scoop pour aucun d'entre nous, évidemment. Beaucoup insistaient aussi pour dire que la France était dans une situation d'une société qui devait affronter de nombreuses crises, que nous n'étions d'ailleurs pas le seul pays à faire face et que l'ensemble des démocraties font face à des crises qui les déstabilisent : crise de la démocratie, crise de l'information, des coups de butoir et également d'autres types de gouvernements qui challengent nos démocraties et que pour résister à cela, il fallait évidemment faire preuve d'unité, mais aussi d'audace, pour proposer de nouvelles mesures, de nouvelles façons de gérer notre pays. Il nous a dit : "il ne faudra pas caboter le long du rivage", pour reprendre exactement son expression, mais il faudra faire preuve d'audace et ne pas se contenter de gérer, voilà, mais de proposer de nouveaux dispositifs. Il a été également très attentif à ce que la défense de la liberté, de nos libertés, soit au cœur de notre action. Alors pour ce qui est, vous m'avez interrogé sur le déficit et les annonces qui ont été faites à différents endroits, je ne vais pas vous répondre sur cette question pour être très claire, parce que d'abord le déficit sera le résultat des concertations et du chemin qui sera trouvé lors des concertations à Bercy et également pour le PLFSS. Donc on va se fixer d'abord ce dialogue, se fixer et après être entre 5-4, 5-1, 4-9, 4-8, on verra le résultat de ces négociations et on verra où est le chemin et ce qui est supportable pour le déficit français. Nous savons et nous ne perdons pas de vue l'objectif qui était également celui de Michel BARNIER de réduire la dette de la France, évidemment. C'est un enjeu qui est un enjeu économique, un enjeu moral vis-à-vis de la dette que nous laissons aux générations suivantes, qui est un enjeu économique parce qu'un pays qui n'investit plus, parce qu'il n'en a plus les capacités, est un pays qui recule. Et donc c'est un objectif évidemment financier puisque aujourd'hui le service de la dette est le premier poste de dépense de l'État. Donc nous devons réduire les déficits. Est-ce que ce sera 5-4, 5-2, 5-1, 5-4-8 ? Je ne le sais pas. Ce sera le fruit des discussions qui sont en cours avec mes collègues, mes différents collègues et les forces politiques.

Caroline MOTTE
Bonjour. Caroline MOTTE pour France Télévisions. Le ministre de l'Intérieur a confirmé qu'un influenceur algérien, Zazou YOUSSEF, a été interpellé à Brest ce matin. Il appelait sa communauté à commettre des violences envers les opposants au régime algérien en France. Il était très suivi. Il avait 500 000 followers. Et selon le Figaro, il était sous OQTF depuis avril 2024. Est-ce qu'il va y avoir, du coup, une surveillance particulière ? Et est-ce que l'exécutif craint une recrudescence de la menace terroriste et un passage à l'action ?

Sophie PRIMAS
Alors écoutez, pour être très honnête, je ne suis pas très très au courant de ce dossier particulier. Ce qui est certain, c'est qu'à la fois le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux sont très déterminés, l'un et l'autre, pour lutter contre tous les entrismes de quelle que nature qu'ils soient et tous les acteurs potentiels d'actes de terrorisme sur notre pays. Donc je ne connais pas encore une fois ce dossier particulièrement, mais je crois que la détermination et du ministre de l'Intérieur et du garde des sceaux et également bien sûr du Premier ministre est totalement entière sur ces sujets.

Oscar TESSONNEAU
Bonjour Madame. Oscar TESSONNEAU, fondateur d'un nouveau magazine, c'est un nouveau magazine qui a la particularité d'être entièrement fait par des personnes handicapées mentales.

Sylvie PRIMAS
(inaudible).

Oscar TESSONNEAU
Ces projets peuvent être mis en place en France grâce à vos anciens collègues au Sénat qui ont fait un travail formidable, je pense à Cédric VIAL ou Bruno ROJOUAN qui était directeur d'un IME. Ma question va porter sur un papier paru dans La Croix il y a quelques jours, sur l'arrivée de matériels à Mayotte. L'armée française a mis en place des A400M qui font le vol de la Réunion jusqu'à Mayotte, pour arriver dans un aéroport à Mayotte plusieurs fois par jour. Est-ce que vous pouvez nous dire jusqu'à quand ces vols à hauteur de 4 ou 5 fois par jour, vont continuer pour affréter du matériel à Mayotte ? Et enfin, une deuxième question sur l'article paru ce matin dans Libération qui documente les violences qu'a subies Jean-Luc MÉLENCHON dans son domicile, dans le Loiret, il y a quelques jours, ou Mathilde PANOT et d'autres élus de la France Insoumise s'inquiètent des violences qu'ils subissent sur les réseaux sociaux et même parfois dans la rue. Est-ce que vous êtes inquiets des violences que subissent aujourd'hui beaucoup de parlementaires et beaucoup de sénateurs, que ce soit dans les espaces numériques ou même parfois dans la rue, dans l'espace public ?

Sophie PRIMAS
Alors pour répondre à votre première question sur le fret à destination de Mayotte au travers de La Réunion, sans dévoiler ce qui a été dit dans le Conseil de défense ce matin, il y a une coordination très forte entre l'aviation civile, l'aviation militaire, et également le transport maritime en provenance de La Réunion pour acheminer du matériel nécessaire. Par exemple, je vais prendre un exemple très très simple, pour rétablir l'électricité dans tout Mayotte, on a besoin des nacelles d'EDF, bon. Donc ces nacelles, elles sont emportées par des avions militaires, déposées à La Réunion. Le groupe CMA-CGM derrière, fait le nécessaire pour les acheminer jusqu'à Mayotte, mais encore à Mayotte, il faut des ponts d'appontage, il faut pouvoir les débarquer, donc c'est tout ça qui est en train d'être organisé. Donc pour répondre à votre question, je n'ai pas la date d'arrêt des transferts en avion depuis La Réunion jusqu'à Mayotte, mais ce sera jusqu'à ce que les infrastructures portuaires, en particulier, permettent de prendre le relais. Voilà, donc la détermination du Gouvernement là-dessus est très très grande. Et dans le Conseil de défense ce matin, j'ai pu voir à quel point tous les ministères sont vraiment à pied d'œuvre pour rétablir les infrastructures. Et c'est un enjeu qui est un enjeu absolument colossal. Je l'ai mesuré en discutant notamment avec Manuel VALLS qui a été très impressionné par les conditions des infrastructures. Et il n'y a plus rien, c'est vraiment assez impressionnant. Pour répondre à votre deuxième question, permettez-moi d'élargir un peu le champ de la question et de ne pas le concentrer sur les violences qui ont été faites vis-à-vis de Monsieur MÉLENCHON. Je dirais que la haine n'a pas sa place à l'Assemblée nationale, elle n'a pas sa place dans les réseaux et elle n'a pas sa place non plus au regard de tous ceux qui sont élus pour représenter et servir notre nation.

Journaliste
(inaudible) Libération révèle ce matin que plusieurs élus du Rassemblement national, notamment Thomas MÉNAGÉ, étaient au courant de l'opération qui serait menée et qu'il y a eu des dialogues et des Telegram entre des sources policières.

Sophie PRIMAS
C'est pour ça que je vous dis que la haine est absolument insupportable dans le milieu des élus. Au Sénat, d'ailleurs, je me permets de faire un petit retour en arrière, on s'inquiète de la violence qui est faite aux élus d'une façon générale, et ça commence par les maires, d'ailleurs, dans leurs communes, qui est un phénomène assez prégnant et qui se déploie également évidemment sur les réseaux numériques. Donc là-dessus, moi, je n'ai pas le plan pour l'instant de bataille du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux. Mais je suis certaine que c'est un élément sur lequel ils vont travailler. La violence est absolument inacceptable. Il faut que nous-mêmes, hommes et femmes politiques de tous les niveaux, nous soyons très attentifs à nos paroles et à nos actes dans l'Hémicycle, dans les Hémicycles, dans la vie courante, dans nos tweets, dans notre communication. Je pense qu'il faut qu'on soit respectueux les uns des autres et que la violence n'a pas sa place dans la vie politique.

Élodie HUCHARD
Bonjour, Madame la ministre. Élodie HUCHARD pour CNews. Une question concernant la crise agricole qui est toujours bien prégnante. Les agriculteurs demandent notamment à être reçus par le Premier ministre. Pour l'instant, ils disent n'avoir aucun retour. Est-ce que vous savez si une rencontre est prévue entre les agriculteurs et le Premier ministre, s'il vous plaît ?

Sophie PRIMAS
Merci. Alors effectivement, la crise agricole, elle n'a pas disparu. Je l'ai prise comme exemple tout à l'heure pour dire que l'instabilité politique avait des effets sur la vie quotidienne de nos concitoyens. La crise agricole en est un bon exemple parce qu'il y a une loi d'orientation agricole dont les termes sont connus maintenant depuis au moins 8 mois et qu'on n'arrive pas à faire passer au Gouvernement en raison de l'instabilité. Je n'ai pas connaissance de ce rendez-vous entre le Premier ministre et les organisations agricoles. Néanmoins, je sais que la ministre de l'Agriculture, ma collègue, est très déterminée, que ses outils législatifs sont prêts et que nous sommes en train de caler les dates pour que les textes législatifs soient vus dans les semaines qui viennent. Il va falloir passer le budget. Il y a quelques petites… voilà, il y a quelques petites échéances budgétaires, mais les textes agricoles sont dans les premiers textes qui seront examinés à l'Assemblée nationale et au Sénat.

Sophie DUPONT
Bonjour, Madame la ministre. Sophie DUPONT pour BFMTV. Deux questions. La première, Emmanuel MACRON a évoqué lors de ses vœux sa volonté de consulter les Français. Est-ce qu'il vous a fait part de cette volonté ce matin autour de la table du Conseil des ministres ? Et est-ce qu'il a précisé quelle forme pourrait prendre cette consultation ? Et j'ajoute donc une question sur l'urgence qui arrive sur le budget, vous en avez parlé. Le ministre de l'Économie a déjà commencé à recevoir les forces politiques. Mais est-ce que vous savez nous dire aujourd'hui quand est-ce que vous comptez présenter ce budget ? Merci.

Sophie PRIMAS
Alors, comme vous l'avez remarqué, je ne suis pas porte-parole du président de la République, mais porte-parole du Gouvernement. Et donc je laisserai Emmanuel MACRON poursuivre l'idée qu'il a présentée lors de ses vœux sur le fait de consulter les Français. La consultation des Français peut prendre des formes très, très différentes sur lesquelles, effectivement, nous nous interrogeons tous. Moi, je n'ai pas plus de commentaires à faire que ça. Je vous ai dit tout à l'heure que je serais une porte-parole dans les deux sens. C'est que, moi, mon travail, c'est d'aller expliquer la position du Gouvernement en France, mais aussi de remonter les attentes des Français au Gouvernement. Ce sera ma part de consultation des Français. Je pense que les Parlementaires aussi sont les relais de la consultation des Français sur leurs territoires. Et puis, si le président de la République a d'autres dispositifs à présenter, je pense qu'il en parlera avec le Premier ministre, et que toute initiative est bonne à prendre.

Sophie DUPONT
Il n'en a pas reparlé aujourd'hui autour de la table du Conseil des ministres ?

Sophie PRIMAS
À ma connaissance, mais je ne suis pas dans leur déjeuner. Donc aujourd'hui, il n'en a pas parlé au Conseil des ministres. Et sur le budget, je n'ai pas encore de calendrier exact à vous donner, mais les principales orientations seront probablement dans la déclaration politique générale du 14 janvier et je laisse donc au Premier ministre le soin de vous annoncer tout cela dans cette déclaration, à vous et aux Parlementaires, bien sûr. Aux Parlementaires et à vous (inaudible).

Paul LARROUTUROU
Bonjour Madame la porte-parole.

Sophie PRIMAS
Bonjour.

Paul LARROUTUROU
Paul LARROUTUROU, TF1 Info.

Sophie PRIMAS
Je vous connais, vous, vous assurez ma célébrité, donc...

Paul LARROUTUROU
Ah ! Vous faites référence peut-être aux tweets que je vais justement vous lire. Vous avez tweeté en février dernier "Coucou me revoilou ! Mais où est passé le #nouveaumonde ?" Et vous évoquiez à ce moment-là, donc en février dernier, la volonté de François BAYROU de redevenir Premier ministre, qu'il est aujourd'hui. Donc c'est une question à la fois personnelle. J'ai bien noté en propos liminaire que vous vous dites gaulliste et que donc, vous dites que la France est en crise. Mais néanmoins, comment vous allez faire, personnellement, pour porter la parole d'un homme que vous avez critiqué publiquement à de multiples reprises ? Je ne vais pas vous lire les 14 tweets. Et lié à cette question…

Sophie PRIMAS
Ça va, 14 tweets en 7 ans, ça va, c'est raisonnable.

Paul LARROUTUROU
Je vous en laisse l'appréciation, mais j'ai une question aussi très concrète, très politique. En 2020, vous critiquiez donc le Haut commissaire, François BAYROU. Il s'agit d'une récompense pour Monsieur BAYROU, sans contrôle du Parlement, sans contrôle du Premier ministre, et surtout, tweetiez-vous : "sans application du non-cumul" Or, lors de son déplacement à Pau, le Premier ministre a clairement dit qu'il était pour le retour du cumul des mandats. Donc, par exemple, là, comment allez-vous faire pour porter la parole de François BAYROU ?

Sophie PRIMAS
Je suis très à l'aise avec la parole sur le non-cumul parce que je suis très en accord sur le fait qu'il faut rétablir le cumul des mandats. Donc, je suis très à l'aise sur ce point particulier. Vous apprendrez à me connaître et à savoir que parfois, il m'arrive de manier l'ironie, voilà, y compris dans mes tweets, ce qui me paraît être moins violent que d'autres types de tweets. Quand je disais "coucou le revoilou !" voilà, on parlait de l'ancien monde, parce que vous savez, en 2017, on nous a beaucoup parlé du nouveau monde. Et en fait, en tweetant cela, je voulais simplement mettre à jour que l'expérience, voilà, des élus de terrain, ça a de la valeur, et que finalement, on y revient. Voilà. Donc aujourd'hui, je suis dans une position où, je l'ai dit tout à l'heure, je fais partie de la famille de la droite républicaine, des Républicains, qui a eu une histoire avec François BAYROU, parfois un peu tumultueuse. Mais ce qui nous rassemble aujourd'hui, c'est la défense de notre pays, c'est le retour à un mouvement pour notre pays, c'est de retrouver les fondamentaux pour notre pays et ça, c'est beaucoup plus important que notre histoire, nos chicanes passées, et ça nous semble être beaucoup plus important à porter aujourd'hui que cette histoire-là.

Paul LARROUTUROU
Vous avez un retour sur le calendrier du retour du cumul des mandats, justement ?

Sophie PRIMAS
Non, pas du tout. Je crois que ce n'est pas du tout prioritaire pour l'instant dans l'esprit des Français, qu'il y a beaucoup d'autres choses qui sont plus prioritaires, notamment le budget, notamment la loi agricole, notamment ce qui sera fait sur la santé, etc. Je pense que c'est prioritaire.

Paul LARROUTUROU
Merci beaucoup.

Sophie PRIMAS
Bonjour.

Louis HAUSALTER
Bonjour, Madame la ministre. Louis HAUSALTER pour Le Figaro. C'est une question liée justement. François BAYROU, avant de devenir Premier ministre, a depuis longtemps porté l'introduction de la proportionnelle aux élections législatives. Est-ce qu'il compte l'inscrire dans son programme de Gouvernement à court terme, ça ou toute autre réforme de nature institutionnelle ?

Sophie PRIMAS
Merci de votre question. La question de la proportionnelle, vous avez raison, a été longtemps… est depuis très longtemps portée par le nouveau Premier ministre. C'est un point sur lequel, là aussi, il y a des différences d'appréciation entre les groupes politiques qui intègrent aujourd'hui son Gouvernement. Il en a parlé comme étant un élément important pour lui, nécessitant d'ailleurs une réflexion. Je rappelle que Michel BARNIER avait lancé une étude sur la proportionnelle. Parce qu'en fait, on parle de proportionnelle, mais personne ne sait ce que ça veut dire. En réalité, on ne sait pas quel mécanisme il y a derrière, quelles conséquences ça va avoir sur les députés, enfin bon… Donc, on ne sait pas du tout de quoi il s'agit. On parle de la proportionnelle comme étant un Graal de la représentation, d'une meilleure représentation politique des Français. Mais en réalité, on ne sait pas exactement. Donc ça nécessite un peu de temps, un peu de... Pardonnez-moi l'expression de jus de cervelle, un petit peu de réflexion. Mais je pense... Alors, je laisserai évidemment cette question au Premier ministre. Je ne sais pas si ça fera partie de sa déclaration de politique générale ou pas. En tout cas, c'est un sujet qui, pour lui, est un sujet important. Donc il n'est peut-être pas prioritaire, encore une fois, par rapport à d'autres sujets, comme le budget, comme la loi agricole, etc., qui me semblent être plus dans le quotidien nécessité de l'urgence. Mais c'est un sujet que porte le Premier ministre.

Louis HAUSALTER
Est-ce que vous savez si la mission confiée par Michel BARNIER à Pascal PERRINEAU est interrompue ou pas ?

Sophie PRIMAS
Je ne sais pas. Non, je ne sais pas. Je pourrais revenir vers vous pour vous le dire, mais pour l'instant, je ne le sais pas. À ce jour et à cette heure, je ne le sais pas.

Laïd BERRITANE
Bonjour, Madame PRIMAS. Laïd BERRITANE sur Outre-mer La 1ère. Mes questions, elles sont deux. Elles concernent essentiellement les Outre-mer et particulièrement Mayotte. Le projet de loi devait être présenté aujourd'hui. Il a été reporté, vous nous le confirmez, à mercredi prochain ? Et à l'issue de cette présentation, est-ce que vous nous confirmez également le calendrier de l'examen du projet de loi sera-t-il garanti ? Certains élus s'inquiètent, à Mayotte justement, de ce calendrier. Et ma deuxième question, elle portera sur la gestion de la crise à l'issue du passage du cyclone Chido. Est-ce que le Gouvernement comptera faire un bilan de cette catastrophe en préventif et après-coup ? Parce qu'il y a aussi des critiques concernant l'intervention des secours, la distribution de l'aide alimentaire. Et la troisième question subsidiaire, vous parliez de Tour de France. Est-ce que vous irez à Mayotte également ? Merci.

Sophie PRIMAS
Merci des 3 questions. Alors, en effet, la présentation du projet de loi sur Mayotte a été reportée au prochain Conseil des ministres, tout simplement parce que vous savez que Manuel VALLS est rentré ce matin de Mayotte, qu'il y a encore une estimation des besoins qui est en train d'être finalisée. Je veux vous rassurer et rassurer les élus de Mayotte. Le calendrier d'examen du projet de loi ne sera en rien modifié. Donc, on gagne juste 4-5 jours pour bien consolider le projet de loi, mais son examen ne sera pas reporté et il sera, je l'espère, terminé. Et le projet de loi sera adopté avant la fin du mois de janvier. Voilà. Donc, il n'y aura pas de report de son examen. Vous m'avez posé la question sur le cyclone Chido. Est-ce qu'il y aura finalement un retour d'expérience de ce qui s'est passé ? Pour l'instant, nous sommes en train d'évaluer les besoins, de finir d'évaluer les besoins, de mettre en place – et je vous prie de croire qu'en ayant assisté au Conseil de défense, encore une fois ce matin – que c'est extrêmement complexe, parce qu'évidemment, tout est dans tout et tout est imbriqué dans toutes les compétences de tous les ministères. Tout le monde est à pied d'œuvre. Des renforts importants sont arrivés sur l'île, vont continuer d'arriver. Il y a à remettre en route le fonctionnement de l'État, puisque que le fonctionnement de l'État a été empêché parce que les infrastructures ont été elles-mêmes détruites. Il faut bien sûr envoyer des brigades supplémentaires de sécurité, il faut envoyer de la protection civile, il faut envoyer du corps médical, etc. Mais encore faut-il pouvoir les loger, les accueillir, les nourrir, avoir de l'électricité et de l'eau pour eux. Donc tout ça est très, très compliqué. Donc il y a une priorité sur le fonctionnement de l'État et puis une priorité qui est faite sur la remise en route des besoins de base, d'électricité, eau, gestion des déchets qui est un très, très gros sujet. Et évidemment, tout ce que nous apprenons à Mayotte, comme tout ce que nous avons appris à Saint-Martin, par exemple, il y a quelques années, sert à améliorer à la fois la prévention sur ce type de catastrophe naturelle, mais aussi d'améliorer l'action qui a lieu sur le terrain. Et évidemment, Mayotte… La Réunion va servir vraiment de point d'ancrage pour la reconstruction de Mayotte. Voilà (inaudible). On est à pied d'œuvre là-dessus. Et troisième question, eh bien je n'y ai pas réfléchi encore, est-ce que je vais aller à Mayotte. J'y vais si c'est nécessaire, bien sûr. Voilà, je n'y vais pas pour faire du buzz. Voilà, si je sens ou si le Premier ministre sent que la présence du porte-parole de l'État est importante, du Gouvernement, pardon, est importante pour les élus locaux et pour la population de Mayotte, évidemment, je m'y rendrai.

Fabien RIVES
Bonjour, Fabien RIVES pour Off Investigation. Arié BENSEMHOUN est le directeur France du lobby Elnet, qui a organisé tous frais payés, les voyages en Israël, d'une centaine de parlementaires français. Il a, le 7 décembre 2023, à l'antenne de Radio J, fait l'apologie de crime de guerre en imputant aux habitants de Gaza, je cite: "une responsabilité collective du 7 octobre". Il a appelé à la destruction de Gaza qu'il a explicitement comparée à l'Allemagne nazie. Et après avoir rappelé l'objectif affiché par Israël d'anéantir le Hamas, il a affirmé, je cite : "tous les médecins, tous les journalistes, tous les humanitaires, tous les fonctionnaires des organisations internationales qui vivent à Gaza sont des agents du Hamas, tous". Sachant que plusieurs ministres actuellement en exercice ont déjà publiquement valorisé l'organisation que représente ce monsieur et qu'aucun de ces ministres, à ma connaissance, n'a à ce jour réagi à ses propos, quelle est la position du Gouvernement face à un tel discours ? Est-ce que vous condamnez ces propos qui ont récemment été exhumés par le journaliste Laurent DAURÉ (ph) pour Off Investigation ?

Sophie PRIMAS
Merci. Vous mettez le doigt sur un sujet qui est évidemment extrêmement sensible et qui fait partie des fractures de notre pays. Je pense que des prises de position aussi extrêmes ne servent rien en fait, elles ne servent pas les Israéliens, elles ne servent pas les Gazaouis, elles ne servent pas à la paix. Je pense que la position de la France est équilibrée, et elle est à la fois exigeante vis-à-vis de la Palestine, en demandant un certain nombre d'avancées, notamment sur les otages, les otages français, mais aussi tous les otages. Elle demande aussi à Israël de respecter un certain nombre de règles internationales, et notamment, je pense aux hôpitaux et aux personnels médicaux, qui ont été l'objet récemment de tirs, etc. Et surtout, elle appelle à la reprise des discussions et même l'engagement, j'allais dire, de discussions pour vite avoir un cessez-le-feu et vite pouvoir amener à la fois de l'aide humanitaire. Donc, je ne vais pas commenter exactement votre question, et pardonnez-moi, mais je trouve que tous ces propos qui sont parfois repris d'ailleurs par des politiques qui sont extrémistes, n'apportent rien et n'apportent aucune solution.

Fabien RIVES
Je pense, par exemple, à des ministres actuellement en exercice comme Manuel VALLS, Bruno RETAILLEAU, Aurore BERGER, Annie GENEVARD ou encore Benjamin HADDAD, qui ont publiquement approuvé ou se sont affichés avec cette organisation. Est-ce qu'il y aura des recommandations à faire vis-à-vis de ces ministres pour clarifier la position de la France vis-à-vis de ce discours ?

Sophie PRIMAS
Bah écoutez, c'est un sujet que je n'ai pas abordé avec le Premier ministre. Donc, je reviendrai avec vous, mais sur cette question, si vous le souhaitez, mais je ne souhaite pas aller plus loin aujourd'hui.

Fabien RIVES
Merci.

Sophie PRIMAS
Merci. D'autres questions ? Eh bien, c'est formidable. Ah, voilà, petit regret, un petit regret. Les chaises sont attachées, ce n'est pas très pratique. On nous dit que c'est pour la sécurité, mais je ne sais pas comment ça peut être parfait.

Journaliste
La sécurité de qui ?

Sophie PRIMAS
Oui, c'est ça.

Elizabeth PINEAU
Bonjour, Elizabeth PINEAU d'agence Reuters. Une question qui... un détail sur le Cognac, qui est un dossier que vous avez suivi quand vous étiez au commerce extérieur et qui est... emblématique des dossiers qui sont arrêtés, peut-être stoppés par l'instabilité politique. Vous aviez défendu ce dossier, vous êtes allée en Chine. Emmanuel MACRON a dit à Rio qu'il y avait des processus en cours et qu'il envoyait Michel BARNIER début 2025 en Chine pour régler ce problème. Où en est-on à l'heure où nous parlons ?

Sophie PRIMAS
Alors, vous avez raison que c'est typique aussi des dossiers qui sont suspendus par l'instabilité politique. Lorsque nous nous sommes déplacés, et d'ailleurs, j'avais pris sous mon bras Jean-Pierre RAFFARIN, ou je ne sais pas qui avait pris sous son bras l'autre, mais en tout cas, on était partis ensemble plaider ce dossier auprès des autorités chinoises. Nous avions obtenu quelques avancées sur ce dossier et notamment des avancées sur les avances de trésorerie, bon c'est un peu technique. Ces avancées, elles sont toujours là. Le Premier ministre Michel BARNIER avait été invité, vous l'avez mentionné. Et donc, dans les prochains jours, parce que là, encore une fois, je n'ai pas eu le temps de parler de ce dossier-là précisément avec le Premier ministre, mais avec Laurent SAINT-MARTIN et avec le Premier ministre, je suggérerais effectivement que le Premier ministre aille en Chine pour apaiser ces relations, particulièrement sur le Cognac et l'Armagnac, pour faire avancer ce dossier. Mais pour l'instant, on est un petit peu dans cette zone grise entre deux. Et vous avez raison sur le Cognac, mais vous avez raison aussi sur le Mercosur, parce que malgré l'annonce de Madame VON DER LEYEN, pendant la période d'instabilité politique, la bataille n'est pas terminée, il faut continuer à la mener au Parlement européen. Et donc ça, ça fait partie des dossiers avec Annie GENEVARD que nous allons continuer à porter.

Paul LARROUTUROU
Excusez-moi (inaudible) TF1. Non, non, on vient d'apprendre à la seconde et peut-être n'avez-vous pas d'éléments parce que vous étiez avec nous. Il y a une prise manifestement, l'AFP alerte de sources policières, une prise d'otages à la prison d'Arras.

Sophie PRIMAS
D'accord.

Paul LARROUTUROU
D'Arles, pardon, mes excuses. Pardon. Désolé, excusez-moi. D'Arles, donc vous n'avez pas d'éléments parce que vous étiez avec nous.

Sophie PRIMAS
J'ai zéro information.

Paul LARROUTUROU
C'était au cas où pendant le…

Sophie PRIMAS
Vous me l'apprenez.

Paul LARROUTUROU
D'accord. Merci.

Sophie PRIMAS
Merci. Eh bien, merci beaucoup à tous et puis alors, à mercredi prochain a priori. Merci, merci beaucoup.


Source https://www.info.gouv.fr, le 20 janvier 2025