Conférence de presse de Mme Sophie Primas, ministre déléguée, porte-parole du Gouvernement, sur les 20 ans de la loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, le budget 2025, les motions de censure, la reconstruction de Mayotte, l'immigration, la situation en Ukraine et les Kurdes de Syrie, Paris le 5 février 2025.

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Intervenant(s) : 
  • Sophie Primas - Ministre déléguée, porte-parole du Gouvernement

Circonstance : Conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres

Texte intégral

Bonjour,

Merci de votre présence, fidèle.

Avant d'aborder le conseil des ministres comme chaque semaine, permettez-moi de faire un petit point d'actualité. Cet après-midi, vous le savez, le Gouvernement fera face à deux motions de censure, contre ce qu'il faut bien appeler, sans trop d'emphase mais réellement, un accord historique.

Historique, parce que notre pays traverse une crise politique et budgétaire qui est inédite depuis quelques décennies – je vous le rappelle : pas de majorité à l'Assemblée nationale, un premier gouvernement renversé, aucun budget adopté en février – et pourtant il nous semble que nous avons trouvé une première issue à cette crise, avec une version du budget adoptée en commission mixte paritaire.

Accord historique également, parce que pour la première fois, des sensibilité politiques différentes, qui peuvent s'affronter dans leurs convictions parfois, se sont accordées sur un budget. C'est un signe très très fort, celui que le dialogue est possible, et cela donne des perspectives, après des mois d'incertitudes.

Mais nous ne pouvons pas nous arrêter là. Il fallait agir vite. Un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget, et c'est la raison pour laquelle la responsabilité du Gouvernement a été engagée dès ce lundi par le Premier ministre.

Aujourd'hui, je vous rappelle le calendrier des débats : à 15h30 aujourd'hui, la discussion sur la première motion de censure sera engagée. Si elle est rejetée, la seconde sera examinée indépendamment et immédiatement. Elle porte évidemment sur la première partie du projet de loi de finances de la sécurité sociale. À l'issue, et de nouveau si la censure n'est pas votée, le Premier ministre engagera la responsabilité du Gouvernement sur la deuxième partie du projet de loi de finances de la sécurité sociale, et la semaine prochaine, ce sera sur la troisième partie. Nous devrions donc, si les censures ne sont pas votées, évidemment, avoir un budget adopté à la fois sur le budget de l'État et sur la sécurité sociale, mi-février, et promulgué d'ici la fin du mois de février.

Ce budget répond, vous le savez, à une priorité qui était essentielle pour ce Gouvernement : ramener le déficit public à 5,4 % du PIB en 2025, un premier pas tout à fait indispensable pour remettre la France sur une trajectoire financière responsable. Mais ce budget ce n'est pas qu'un chiffre, c'est un budget qui est construit pour les Français, avec des choix qui ont été affirmés, qui sont clairs. Le premier c'était de protéger les ménages et la grande partie des entreprises d'un choc fiscal, aucun nouvel impôt pour les classes moyennes. C'est aussi de faire des économies avant d'augmenter les impôts : 50 milliards d'euros d'efforts dont 30 milliards issus de la baisse des dépenses. Et enfin un État qui montre l'exemple avec moins de 2 % des dépenses publiques – c'est la plus forte réduction depuis 25 ans. Nous avons écouté les préoccupations des Français qui étaient portées par l'ensemble des formations politiques, avec des dispositions comme : pas de hausse des taxes sur l'électricité, pas de déremboursement des consultations médicales et des médicaments et pas de suppression des 4 000 postes de l'Éducation nationale qui était prévue. Au contraire, 2 000 postes d'accompagnants pour les élèves en situation de handicap qui seront créés.

Cet accord prouve que l'on peut avancer ensemble quand le Gouvernement et l'opposition travaillent "de bonne foi". Nous pouvons trouver des solutions. Mais ce budget n'est pas une fin en soi, c'est un commencement, a dit ce matin le Premier ministre en Conseil. Il marque le début d'une réforme profonde de l'État. Nous avons la volonté et d'ailleurs le devoir d'agir, même dans les incertitudes. Et nous allons lancer plusieurs chantiers pour que les Français voient concrètement les bénéfices des décisions prises et pour aussi reconstruire ce lien d'estime qui est quelque peu biaisé aujourd'hui entre le Gouvernement et les citoyens. Tous les ministères vont devoir se réinterroger sur leur fonctionnement, sur les missions qui sont accomplies par leur ministère, selon un critère unique et central qui est l'efficacité – efficacité des actions pour les Français et efficience pour le fonctionnement des services publics. Vous savez que la France est celle où nous payons le plus d'impôts, où les dépenses sont le plus élevées et où 60 % des Français sont mécontents du service public. Ce chantier est donc tout à fait indispensable.

La réforme de l'État ne s'arrête pas évidemment aux finances publiques, elle passe aussi par la simplification administrative, autant pour les agents de l'État que pour les usagers. Aujourd'hui, cette complexité administrative pèse pour au moins 3 % du PIB. C'est un frein que nous devons lever. Et l'ancien maire que je suis peut attester qu'on est au 3, 4 points de PIB dans les parapheurs des mairies. Je pense qu'il faut libérer et simplifier les formalités. Dans les prochaines semaines, justement, le texte sur la simplification de la vie économique sera adopté en ce sens au Parlement.

Et puis, je vous rappelle que la Commission européenne a présenté la semaine dernière le cadre stratégique de son initiative pour doper la compétitivité du continent, la boussole de compétitivité qui se compose de 3 axes qui sont l'innovation, la décarbonation et la sécurité et qui comprennent chacun un éventail d'actions de simplification qui sont en phase avec les objectifs du Gouvernement français.

La fin du débat sur le budget permettra au Gouvernement de poursuivre son action pour permettre de répondre à la demande d'ordre et d'autorité exprimée par les Français. La lutte contre la criminalité organisée est une priorité absolue pour le garde des Sceaux et le ministre de l'Intérieur. La proposition de loi bipartisane "Sortir la France du piège du narcotrafic" est en cours d'examen au Sénat. D'autres textes sur la sécurité dans les transports publics, en particulier sur la délinquance des mineurs, vont également être examinés très rapidement. En parallèle, Gérald DARMANIN mène un travail de réforme en profondeur de l'administration pénitentiaire, rendu possible, je l'espère, par l'adoption du budget. Sur l'immigration, le Gouvernement répond à la demande de maîtrise des flux migratoires. Une nouvelle circulaire a été publiée, vous le savez, vendredi par Bruno RETAILLEAU dans ce sens, et plusieurs textes sur le sujet seront examinés par le Parlement, d'ailleurs avec des initiatives de groupes parlementaires.

La fin de ce débat budgétaire permettra également d'instruire des textes qui répondent à des crises sectorielles, comme la crise de l'agriculture, la crise du logement, la reconstruction de Mayotte, le soutien à la Nouvelle-Calédonie, pour ne citer que quelques exemples. Je rappelle pour le soutien aux agriculteurs, que c'est une priorité, évidemment, pour le monde productif agricole. Nous sommes en cours d'examen de la loi d'orientation agricole au Sénat en ce moment même, avec des objectifs qui sont bien connus, et il sera complété, ce projet de loi, par d'autres textes, d'autres paquets législatifs, notamment. Le Sénat a adopté récemment une proposition de loi pour lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur, qui a comme principal objet de revenir sur des surtranspositions françaises au code européen.

La reconstruction de Mayotte est un enjeu également très important. Le projet de loi a été adopté le 22 janvier à l'Assemblée nationale. L'examen se poursuit au Sénat pour affiner le dispositif et l'adoption nous permettra de financer le début de la reconstruction dans l'urgence. Nous aurons également la loi programme "Mayotte débout" qui sera déposée au Parlement à la fin du mois de mars ou en avril et nous voulons repenser l'île sur le long terme et avec évidemment les Mahorais et les élus, et reconstruire l'archipel en affirmant sa place stratégique pour la France dans l'océan Indien.

Parallèlement, la proposition de loi visant à renforcer les conditions d'accès à la nationalité française à Mayotte a été adoptée par la Commission des lois de l'Assemblée nationale le mercredi 29 janvier 2025. Le texte sera le premier à être examiné jeudi prochain à l'occasion de la journée d'initiative parlementaire du groupe Les Républicains.

Lutter contre la crise économique en Nouvelle-Calédonie sera également un enjeu très important. Vous savez qu'il y a une crise politique et économique majeure avec une chute de 15 à 20 % du PIB qui détruit. Le budget voté permettra 600 millions de soutiens à la population dont 200 millions pour les écoles publiques.

Enfin, je finirai cette énumération pour dire que nous travaillons avec la ministre du Logement très fortement sur le choc d'offres dans le domaine du logement. Nous sommes bien conscients de la pénurie de logements. C'est un problème qui est structurel, il faut donc un "choc d'offres". Le Gouvernement entend agir, évidemment.

L'adoption du budget, c'est le prêt à taux zéro qui a été élargi sur l'ensemble des territoires. Nous allons libérer les fonds propres des bailleurs sociaux à hauteur de 200 millions pour permettre la création de nouvelles constructions. Nous allons permettre les donations sans frais de succession uniquement pour cette année pour remettre, pardonnez-moi l'expression, un peu de "fioul dans la machine".

En construisant, nous allons construire également 15 000 logements de plus par an pour les étudiants pendant trois ans. Là aussi, le Premier ministre nous a demandé d'être créatifs et de nous inspirer d'exemples dans d'autres pays, notamment européens. Et nous simplifions les procédures administratives pour reconstruire plus vite.

Alors, en conclusion, vous le voyez, nous sommes attentifs évidemment à l'adoption de ce budget, mais nous sommes déjà à l'œuvre pour réformer, pour transformer, et les mois à venir seront évidemment déterminants. Notre cap est clair : plus d'efficacité, plus de simplicité, plus de responsabilité, plus de résultats. Et nous avons la volonté d'agir. Pour cela, nous avons besoin d'une stabilité politique au-delà du budget. Les politiques publiques ont besoin de temps, ont besoin de constance pour produire des effets. La stabilité aujourd'hui est un élément essentiel du redressement à long terme du pays.

Voilà, merci à vous. Je vais vous faire état des deux points à l'ordre du jour.

Premier point : le ministre de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation et le ministre chargé des Transports ont présenté un décret qui porte diverses modifications de la partie réglementaire du Code des transports et du Code de l'aviation civile, dont je vous passe les détails, mais qui sont effectivement une partie réglementaire très, très simple.

Ensuite, le ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles et le ministre délégué chargé de l'Autonomie et du Handicap ont présenté une communication portant sur les 20 ans de la loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation à la citoyenneté des personnes handicapées. Cet anniversaire, la semaine prochaine, sera l'occasion d'analyser quelles ont été les principales avancées des dernières années, notamment en matière d'accessibilité, de scolarisation, d'emploi, d'accès aux droits, mais aussi d'accompagnement sociomédical. Nous regarderons quelles sont les avancées que nous voulons pour les prochaines années, et nous y reviendrons la semaine prochaine, mais je peux d'ores et déjà vous dire que le Gouvernement, évidemment, renouvelle son engagement à intensifier les actions pour construire une société inclusive où chacun trouve sa place.

Voilà, je vous remercie. Je suis bien sûr maintenant à votre disposition – je vois que vous êtes déjà en place – pour répondre à vos questions.


Léopold AUDEBERT
Oui, bonjour. Léopold AUDEBERT de BFM TV. Je reviens sur l'actualité internationale très chargée et notamment cette déclaration nocturne pour nous à Paris de Donald TRUMP qui dit vouloir prendre possession de la bande de Gaza et je cite "à long terme en faire la Côte d'Azur du Moyen-Orient". Il dit en avoir parlé à différents pays membres de la région qui selon lui ont je cite adoré cette idée. Deux questions d'abord la réaction du Gouvernement à ces mots et est-ce que le président de la République en conseil des ministres a réagi à cette déclaration ? Je vous remercie.

Sophie PRIMAS
Merci de votre question, évidemment de grande actualité. Je veux réitérer ici le fait que la France est opposée pleinement au déplacement des populations. C'est un sujet de déséquilibre dans le Moyen-Orient évidemment qui est contraire à la solution à deux États que nous prônons depuis des années. Je rajouterai que les déclarations sont probablement dangereuses pour la stabilité et pour le processus de paix qui est enclenché. Nous avons encore des otages, nous avons la possible déstabilisation de ce territoire qui est à feu et à sang depuis trop d'années et par conséquent nous en tenons à notre politique qui est : pas de déplacement des populations. La recherche d'un cessez de feu temporaire vers un processus de paix et une solution à deux États.

Journaliste
Sur les mots du Président (inaudible).

Sophie PRIMAS
Sur les mots du Président, c'est le ministre des Affaires étrangères qui a pris la parole sur ce sujet. Le Président n'a pas réévoqué le sujet et après, il était pleinement d'accord avec cette position émise par évidemment le ministre des Affaires étrangères.

Clélie MATHIAS
Bonjour, Clélie MATHIAS, CNews. Deux questions. La première, c'est Éric PIOLLE, le maire de Grenoble qui propose de tester les élus et ministres aux différentes drogues et autres substances. Je voulais savoir ce que vous en pensiez. Et la deuxième question concerne les déclarations de Jean-Luc MÉLENCHON qui a repris à son compte le terme et l'expression de "grand remplacement".

Sophie PRIMAS
Bon, je ne vais pas commenter de la rhétorique de provocation de part et d'autre. Je pense que les deux sujets qui sont importants derrière les déclarations d'Éric PIOLLE et de Monsieur MÉLENCHON, c'est d'abord pour Éric PIOLLE la difficulté aujourd'hui à lutter contre le narcotrafic et la drogue, et dans sa ville en particulier, on sait que c'est un sujet très, très important. Donc, je crois que ce n'est pas un sujet qu'il faut prendre à la légère. C'est un sujet qu'il faut travailler. C'est l'objectif à la fois de Bruno RETAILLEAU et de Monsieur DARMANIN qui travaillent sur ces questions de narcotrafic, de dangerosité, de délinquance importée par la drogue dans l'ensemble de nos communes, d'ailleurs qu'elles soient grandes ou maintenant plus petites et ce sujet mérite mieux que des petites phrases. Sur Monsieur MÉLENCHON, le grand remplacement dans les campagnes et dans la ruralité là aussi est une provocation je pense, mettre de l'huile sur le feu sur un sujet dont je vous ai dit la semaine dernière qui nécessitait beaucoup de sérénité et une attitude responsable ne me semble pas être de bonne politique. Merci.

Christelle MÉRAL
Madame la ministre, bonjour. Christelle MÉRAL, France Télévisions. Considérez-vous les motions de censure cet après-midi comme un non-événement dans la mesure où elles ne devraient pas être votées ? Par ailleurs, vous avez évoqué plusieurs textes législatifs.
D'ici combien de temps souhaitez-vous les voir adoptés ? Et enfin, vous n'avez pas mentionné les 2 textes sur la fin de vie. Cela veut-il dire que ce n'est pas une priorité pour le Gouvernement ? Merci.

Sophie PRIMAS
Alors, les motions de censure sont des actes importants, des actes politiques importants qui permettent à chaque groupe politique de se positionner par rapport à la séquence politique et notamment budgétaire que nous espérons clôturer d'ici la semaine prochaine. Je pense que c'est l'occasion pour chaque groupe politique d'affirmer ses particularités, d'affirmer la particularité d'être complètement en opposition, la particularité d'être dans l'opposition, mais constructifs, et chacun aura ses arguments. Je pense que ce sont des moments politiques importants, donc ils ont toute légitimité à exister, et nous écouterons avec attention les remarques et les autres...

Christelle MÉRAL
Mais ce n'est pas une formalité, là ?

Sophie PRIMAS
Il ne faut pas penser qu'une motion de censure est une formalité, c'est toujours un acte politique extrêmement important qu'il faut prendre en sérieux, justement, dans la stratégie qui est celle du Premier ministre, je le rappelle, d'écoute, de dialogue et de responsabilité. Donc, on est dans l'écoute et on écoutera avec attention les arguments des uns et des autres. Je n'ai pas mentionné effectivement les textes sur la fin de vie. Ils font partie de l'agenda. J'ai eu l'occasion de le dire plusieurs fois. Ils font partie de l'agenda d'ici la fin de la session parlementaire. Je n'ai pas encore de date, car l'agenda parlementaire est très, très contraint et très plein, tant nous avons de chantiers à ouvrir et de textes à passer, et d'initiatives parlementaires, d'ailleurs, à passer, mais le texte fin de vie… enfin, les textes fin de vie, parce que le Premier ministre a réitéré le fait qu'ils seraient examinés en même temps, mais avec deux textes, sera dans l'agenda.

Christelle MÉRAL
Et pour les autres projets de loi que vous avez évoqués : simplification, Mayotte, etc ?

Sophie PRIMAS
Alors, Patrick MIGNOLA, qui est le ministre des Relations avec le Parlement, est en train de terminer avec les conférences des présidents, l'agenda parlementaire du premier semestre, je le dis, c'est un agenda casse-tête car il y a beaucoup d'enjeux, je vous… On a pris beaucoup trop de temps pour le budget. Évidemment, ce n'est pas un agenda classique. On a perdu les deux premiers mois de l'année et maintenant, les enjeux sont très importants sur Mayotte, sur le logement, sur la sécurité, sur la fin de vie. Il faut caser ça tous ensemble avec beaucoup d'initiatives parlementaires. Il y a beaucoup d'objets qui sont d'initiatives parlementaires et qui sont intéressants. Donc, nous sommes en train de travailler sur ce calendrier-là.

Christelle MÉRAL
Merci.

Sophie PRIMAS
Merci.

Meriem LARIBI
Bonjour, Meriem LARIBI, journaliste indépendante. Quand le président TRUMP a tenu les propos qui ont été rappelés par mon confrère concernant la prise de possession américaine de Gaza et la déportation de la population de Gaza, Benyamin NETANYAHOU se trouvait à ses côtés. Il s'est rendu à Washington. Et selon les données de suivi de vol, l'avion Wing of Zion du Premier ministre NETANYAHOU aurait traversé donc l'espace aérien français. Est-ce que vous confirmez cette information ?

Sophie PRIMAS
Je ne la confirme ni ne l'infirme, je n'ai pas d'informations à ce sujet.

Meriem LARIBI
Les données de suivi de vol indiquent qu'il a survolé la Grèce, l'Italie et la France.

Sophie PRIMAS
Je n'ai pas de commentaire, je ne suis pas les plans de vol de Monsieur NETANYAHOU.

Meriem LARIBI
D'accord, mais c'est une question importante, ce n'est pas une question anodine. Vous savez que Benyamin NETANYAHOU est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité par la CPI. La France a obligation de l'arrêter s'il passe sur les territoires français. S'il a survolé l'espace aérien français, c'est donc volontairement que la France lui a accordé cela. Vous n'avez pas d'informations sur ce sujet ?

Sophie PRIMAS
Je n'ai pas d'informations sur ce sujet. Je ne veux pas vous donner des informations dont je ne connaîtrai pas l'exactitude.

Journaliste
Très bien, merci.

Jacques SERRET
Bonjour, madame la ministre. Jacques SERRET, Europe 1. Hier a été rendu public les chiffres concernant l'immigration en France en 2024. Près de 337 000 premiers titres de séjour ont été délivrés. C'est le chiffre le plus haut depuis 1945. Jamais les portes de la France n'ont été aussi ouvertes. Est-ce un bon ou un mauvais bilan selon votre Gouvernement ? Merci.

Sophie PRIMAS
Merci de votre question. Ça nous ramène à la question de la semaine dernière sur, effectivement, comment les Français souhaitent que nous maîtrisions les flux migratoires. C'est un sujet qui est entier, qui est devant nous. Là aussi, il faut de la sérénité. Là aussi, il faut des chiffres qui sont réels et qui sont approuvés par les plus grandes autorités. Nous avons effectivement un bond sur les titres de séjour. Je suis dans l'attente d'une analyse plus précise sur les types de titres de séjour qui sont inclus. Vous savez que nous avons des titres de séjour différents, l'asile, les étudiants, les chercheurs, etc. Donc, nous avons besoin de cette analyse. J'observe par ailleurs qu'il y a une augmentation très, très forte de l'exécution des OQTF, de l'exécution des obligations de quitter le territoire, qui sont très faibles. On était l'année dernière à 7 % d'exécution des OQTF. On a bondi, je crois, d'à peu près 30 %. Donc, c'est un progrès. Ça montre aussi qu'avec de la détermination, de la volonté, on peut essayer de réguler ces flux migratoires sur les titres de premier séjour. J'attends d'avoir l'analyse précise. Mais de toute façon, vous avez bien compris que la régulation des flux migratoires est un enjeu à la fois du Premier ministre, porté par le ministre de l'Intérieur et porté également par Gérald DARMANIN et que nous sommes très volontaristes. Des textes sont en cours d'examen et nous allons poursuivre également dans les relations avec l'Angleterre parce qu'il y a aussi un sujet d'un certain nombre de personnes qui sont en transit vers l'Angleterre. Et l'Angleterre, en fait, ne les récupère pas. Donc on a aussi des sujets assez complexes et de liaison avec nos collègues européens.

Jacques SERRET
Mais quelle est l'ambition, la feuille de route de votre Gouvernement ? Est-ce que c'est de suivre cette tendance pour cette année 2025 ou bien de réduire cette immigration ?

Sophie PRIMAS
Je pense que c'est clair dans les propos du ministre de l'Intérieur. Ce qui est important pour nous, c'est de réduire effectivement les flux migratoires non voulus. C'est ça l'objectif du Gouvernement.

Jacques SERRET
Je vous remercie.

Sophie PRIMAS
Merci.

Oscar TESSONNEAU
Bonjour Madame PRIMAS.

Sophie PRIMAS
Bonjour.

Oscar TESSONNEAU
Oscar TESSONNEAU (ph) pour Rightbrain Magazine. Hier, le président du groupe Horizon, Paul CHRISTOPHE, vous a longuement interrogé sur les questions de budget. Quelques minutes plus tard, un article du Monde documentait avec des chiffres les dépenses de la France qui s'estime à 156,3 milliards pour le déficit et les dépenses à environ 500 milliards d'euros. Plusieurs réunions auront lieu avec des ministres pour voir quels sont les biais d'économie qui sont possibles. Libération nous apprend ce matin qu'il y a une réunion sur la compétitivité et la croissance. Est-ce que vous êtes plutôt confiants sur les capacités de vos collègues de différents ministères, que ce soit Laurent MARCANGELI à la Fonction publique, l'Intérieur, à réduire ces budgets ? Et enfin, parmi les principaux postes de dépenses de l'État, vous l'avez encore mentionné ce matin, il y a la question policière avec plus de budget pour la police municipale et également plus de budget pour la police nationale. Comment avez-vous reçu la participation de Bruno RETAILLEAU à une manifestation du syndicat alliance hier ? Et comme le rappelait Thomas LEGRAND qui est journaliste à Libération ce matin, il y a quand même des règles extrêmement strictes qui doivent être établies entre la séparation du pouvoir, donc les prises de parole d'un syndicat, d'une corporation et celle d'un ministre ?

Sophie PRIMAS
Ça fait beaucoup de questions dans la question. Effectivement, comme je vous l'ai indiqué dans mon propos liminaire, le Gouvernement est au travail déjà pour identifier quelles sont les pistes d'économie qui sont nécessaires et qui sont... D'ailleurs, ce n'est pas juste, est-ce qu'on est confiant, c'est qu'on doit arriver à faire des économies, d'abord pour répondre à la feuille de route qui nous est donnée par le budget. Et c'est une détermination extrêmement importante du Premier ministre. Donc, nous devons être plus efficaces dans l'action publique en réduisant les dépenses et en offrant un meilleur service à nos concitoyens. Donc ça, ça concerne tous les ministères. Nous allons donc interroger, vous savez que le Premier ministre nous a demandé de changer de méthode, c'est-à-dire de partir pour construire le budget 2026 des besoins et de voir comment on y répond au lieu de reprendre le budget de l'année précédente et de lui mettre un petit coût d'inflation pour le prévoir sur l'année suivante. Donc, nous allons repartir des besoins, voir si ces besoins d'ailleurs sont adressés par un, deux, trois services. Il arrive quelquefois qu'il y ait des redondances de missions entre les agences et l'État. C'est en cela qu'un travail sur les agences va s'engager. Vous connaissez le travail qui est engagé aujourd'hui par le Sénat, justement, pour faire cet audit sur les agences. Et nous devons questionner aussi la question de la simplification. Par exemple, nous avons des demandes à... Je prends la MDPH qui s'occupe du handicap avec des formulaires dans tous les sens à remplir pour des allocations. Donc, nous sommes dans ce travail de simplification, nous sommes dans ce travail de rationalisation de l'argent public, dans ce travail d'efficience de l'argent public, et chacun doit travailler avec beaucoup d'ardeur à cela pour remplir les objectifs qui nous sont demandés par le budget. Et votre question portait sur les policiers, mais je n'ai pas bien compris, en fait, excusez-moi.

Oscar TESSONNEAU
Alors hier, votre collègue Bruno RETAILLEAU manifestait avec le syndicat Alliance devant l'Assemblée nationale. Est-ce que…

Sophie PRIMAS
Je pense qu'il ne manifestait pas, si vous me permettez. Il est allé les voir.

Oscar TESSONNEAU
Il était présent avec le syndicat Alliance en tout cas.

Sophie PRIMAS
Non, mais c'est une chose de manifester, c'est en être une autre, quand on est ministre de l'Intérieur et qu'il y a une manifestation de policiers devant l'Assemblée nationale, d'aller les voir, ce qui me semble assez légitime.

Oscar TESSONNEAU
Justement, c'est la subtilité de…

Sophie PRIMAS
Ce n'est pas une subtilité, c'est très différent. Comme vous l'avez dit, une séparation des pouvoirs, les syndicats ont le droit de manifester. Un ministre qui va avoir des syndicats pour discuter avec eux, ça me semble être légitime.

Oscar TESSONNEAU
Merci beaucoup.

Sophie PRIMAS
Merci.

Hélène TERZIAN
Bonjour Hélène TERZIAN pour RMC. Nos confrères de La Dépêche rapportent que le Président se dit très déterminé à tenir des référendats. C'est le mot consacré maintenant. Il l'avait évoqué lors des vœux, c'était également revenu il y a quelque temps. Il se dit qu'il devrait prendre la parole après le Sommet sur l'IA, après le budget, après les vacances scolaires. Est-ce qu'il a évoqué cela en Conseil des ministres ? Est-ce que vous savez sur quel sujet, sur quel thème les Français pourraient être consultés ?

Sophie PRIMAS
Alors, je vais vous décevoir, mais je ne sais pas, et ce point n'a pas été mentionné au Conseil des ministres du tout. Je note néanmoins dans votre question que vous parlez d'après le sommet de l'IA.

Hélène TERZIAN
Entre autres.

Sophie PRIMAS
Voilà. Le président de la République est très concentré sur le sommet de l'IA. Il est très concentré aussi sur l'actualité internationale, évidemment, qui est celle du Moyen-Orient, qui est celle de l'Ukraine et de la Russie, qui est… voilà. Donc nous n'avons pas abordé ce point ce matin en Conseil des ministres.

Hélène TERZIAN
Merci beaucoup.

Journaliste
Justement, je vais rebondir sur l'actualité internationale et sur la question de l'Ukraine avec cette déclaration de Volodymyr ZELENSKY qui s'est dit prêt à des négociations directes, c'est le terme employé, avec Vladimir POUTINE, et une réaction du Kremlin derrière qui parle de paroles vides. Enfin, en tout cas, voilà, une réaction des deux côtés. Même question que tout à l'heure, est-ce que ça a été évoqué par le ministre des Affaires étrangères en Conseil des ministres ? Est-ce qu'il y a eu un mot du Président sur cette question ? Et puis, généralement, la réaction du Gouvernement.

Sophie PRIMAS
Ce point a été évidemment abordé par le ministre des Affaires étrangères ce matin, en réitérant le fait que nous sommes aux côtés de l'Ukraine, qu'une décision d'aller vers des négociations est du ressort évidemment souverain de l'Ukraine. Nous tenons fidèlement aux côtés de l'Ukraine et nous rappelons également que si négociation il doit y avoir, l'Europe doit être associée, car c'est aussi une question de sécurité du continent européen. Je rappelle que les avancées de la Russie, kilomètre par kilomètre, nous rapprochent, rapprochent nos frontières européennes de la guerre. Et donc, c'est une question de sécurité du continent, nous devons être associés.

Journaliste
Et toujours pas de prise de parole du Président sur ce point aujourd'hui ?

Sophie PRIMAS
Pas de prise de parole. Simplement pour redire notre solidarité et notre parfaite coordination avec le Président ZELENSKY.

Journaliste
Et juste plus généralement, comment ça se passe désormais en Conseil des ministres ? Qui prend la parole ? Est-ce que le Président s'exprime très concrètement autour de la table et sur quel sujet ?

Sophie PRIMAS
Alors le Président s'exprime très concrètement, principalement en entrée sur la situation politique, mais de façon très, très large. Notamment ce matin, il a appelé de ses vœux effectivement le fait que le budget, la période budgétaire soit terminée pour rentrer dans une période de stabilité dont nous avons besoin pour faire face à l'ensemble des défis qui sont les nôtres, défis, j'allais dire, internes à la France, défis européens, défis aussi pour consolider l'Union européenne et puis des positions internationales qui sont de plus en plus tendues sur l'ensemble de la planète, et puis ensuite, il a pris la parole à la fin sur des questions qui sont des questions de nouveau internationales. Voilà, pour réaffirmer et renforcer les propos de Jean-Noël BARROT.

Journaliste
Vous pouvez juste nous répéter ? Il a appelé de ses vœux que la période budgétaire soit terminée pour qu'on soit dans une période de stabilité, c'est ça ?

Sophie PRIMAS
De stabilité interne et pour que l'on puisse faire face à l'ensemble des défis qui se dressent devant nous et qui sont de plus en plus nombreux.

Journaliste
Je vous remercie.

Journaliste
Bonjour, [inaudible], journaliste indépendant. Une question internationale. En 2019, les forces démocratiques syriennes, majoritairement kurdes, que vous connaissez, ont débarrassé le monde de Daesh, notamment à notre profit. Il y a quelques jours, à l'occasion des 10 ans de la libération de la ville de Kobané, je m'y suis rendu pour le journal l'Humanité. Sur place, habitants et officiels nous ont rappelé être satisfaits plus ou moins de... du soutien français, mais craignent d'être abandonnés, notamment face aux attaques de drones turcs qui tuent chaque semaine des civils trop nombreux en violation du droit international. Alors à l'heure, vous avez suivi aussi le nouveau pouvoir islamiste à Damas qui exige le désarmement des forces [inaudible] syriennes. La Turquie d'Erdogan salue l'initiative et ne cache pas ses ambitions d'écraser véritablement les Kurdes de Syrie, ces derniers qui sont nos alliés fidèles, nos frères d'armes, pour reprendre les mots du ministre des Affaires étrangères hier à l'Assemblée nationale, ministre qui a rappelé que nous ne les abandonnerons pas, ce sont ces mots encore une fois, et a déclaré hier que le Gouvernement a appelé les autorités turques à cesser le feu sur la ville de Kobané et pas que. Pourtant, feu qui continue à faire des morts, notamment sur cette ville, il y a encore quelques jours, sans compter les autres endroits touchés dans le Rojava. La Turquie agit donc en toute impunité et dans un silence plutôt politique et médiatique, et occupe illégalement les territoires syriens, et nos alliés kurdes sont sous pression. C'est précisément donc l'inverse des souhaits des déclarations du ministre BAYROU hier. Mes questions sont donc précises, je vous les présente. Pourquoi le Gouvernement français ne condamne-t-il pas officiellement les exactions turques quand elles ont lieu dans le Rojava ? Première question. Deuxième question. Comment compte-t-il protéger concrètement ses alliés kurdes face aux attaques turques ? Et enfin, quelles sanctions sont envisagées contre la Turquie d'Erdogan dans ce cadre précis ? Merci.

Sophie PRIMAS
Alors, ce qui est absolument certain, c'est, comme l'a rappelé Jean-Noël BARROT hier à l'Assemblée nationale, que les Kurdes sont nos alliés et que nous n'abandonnerons pas les Kurdes. Ça, c'est évident. C'est une population qui nous a aidés à éradiquer le terrorisme, Daesh, vous l'avez rappelé, qui est un point d'équilibre entre la Turquie et la Syrie, une porte d'entrée, et nous devons aux Kurdes, une fidélité de tous les jours et de tous les instants et de tous les actes. Je ne peux répondre à vos questions, car je n'ai pas aujourd'hui officiellement la possibilité de le faire. Mais je veux vous dire que vraiment, nous prendrons toutes les voies et moyens pour rester les alliés des Kurdes et les protéger de toute attaque.

Journaliste
Et concernant la Turquie, pas un mot, même en tant que représentante de la porte-parole du Gouvernement français, rien, pas un mot ?

Sophie PRIMAS
Pas à cette heure.

Journaliste
Parce que concernant la Russie, par exemple, quand la Russie envahit sa voisine l'Ukraine, là, il n'y a pas d'hésitation.

Sophie PRIMAS
Pas à cette heure, pas à cette heure. Je vous redis, les Français sont les alliés des Kurdes et nous ne les abandonnerons pas. Je ne rentrerai pas dans les détails.

Journaliste
Même face à la Russie ?

Sophie PRIMAS
Voilà.

Journaliste
Merci.

Francesco FONTEMAGGI
Bonjour, Francesco FONTEMAGGI pour l'Agence France Presse. J'ai deux questions. La première, vous avez dit tout à l'heure dans votre propos liminaire que la fin du débat sur le budget permettra au Gouvernement de poursuivre son action pour permettre de répondre à la demande d'ordre et d'autorité exprimée par les Français. Que répondez-vous à ceux qui pensent qu'après avoir fait des concessions et négocié avec la gauche pour le budget, pour obtenir un budget, le Gouvernement va maintenant faire un virage à droite ou un coup de barre à droite pour, disons, être sur les deux plans ?

Sophie PRIMAS
Oui, je ne vais pas rentrer dans les polémiques de timing par rapport au budget. Vous savez, la détermination à la fois du Premier ministre en soutien du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux sur ces questions de sécurité, sur ces questions d'immigration et de stabilisation des flux migratoires et de gestion de ces flux migratoires. Donc, il n'y a pas de timing politique. Il n'y a pas un coup de barre à gauche, un coup de barre à droite. Il y a des négociations. On écoute les préoccupations des Français et on y répond. C'est plutôt comme ça qu'est articulée la politique du Premier ministre.

Francesco FONTEMAGGI
Et ma deuxième question, c'est on parle à nouveau d'une réforme des modes de scrutin municipaux pour Paris, Marseille et Lyon. Est-ce que vous nous confirmez que le Gouvernement et le Premier ministre se sont saisis de cette question, qu'il y a une volonté d'avancer avant les municipales et pour les municipales de 2026 et quels seraient le véhicule et le calendrier pour ce faire ?

Sophie PRIMAS
Merci de cette question. Pour vous dire que c'est un sujet très important pour le Premier ministre parce qu'il pense que c'est un sujet d'équité démocratique. Il y a une proposition de loi qui a été déposée par deux députés qui va servir de support à l'évolution de ce mode de scrutin sur les 3 Métropoles. Il sera déposé, examiné assez rapidement également. Ça fait partie dans le calendrier des propositions qui seront examinées vite. On souhaite, parce que c'est l'usage et parce que c'est plus respectueux des calendriers démocratiques, le faire dans un délai qui soit un an avant les élections municipales de mars 2026. Donc, ça va venir très, très vite.

Francesco FONTEMAGGI
Donc c'est la proposition de loi des députés MAILLARD et AMIEL qui va être reprise ?

Sophie PRIMAS
Qui va être reprise.

Francesco FONTEMAGGI
Dès le mois de mars ?

Sophie PRIMAS
Et discutée très rapidement entre, oui, au mois de mars, au mois de mars, au plus tard. Au mois de mars, au plus tard, sachant que pour le Premier ministre, l'idée qu'une voix égale une voix, un habitant a une voix et compte de la même façon, paraît être d'une justice démocratique absolue. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

Francesco FONTEMAGGI
Merci.

Journaliste
Je reviens au micro pour une question en lien avec la précédente, mais différente, plus franco-française. Le Président MACRON a annoncé une conférence sur la Syrie, vous le savez, pour le 13 février prochain.

Francesco FONTEMAGGI
Oui, 13 février.

Journaliste
Voilà. Hier, toujours à l'Assemblée, Monsieur BARROT a indiqué que les Kurdes y seraient conviés, mais sans donner de précision. J'aurais voulu du coup en avoir peut-être une de votre part. Est-ce que ce sera bien des officiels du Rojava, c'est-à-dire de l'AANES, de l'Administration Autonome du Nord-Est Syrien ou alors d'autres Kurdes, notamment irakiens ? Ce serait quand même différent puisque ceux du Rojava portent un projet émancipateur. Vous connaissez sans doute le sujet féministe, fédéraliste, etc. Donc inviter ces gens plutôt que d'autres, le message n'est pas le même. Est-ce que vous pouvez me donner une (inaudible) ?

Sophie PRIMAS
Alors, je n'ai pas eu cette précision ce matin. La précision a été de dire qu'effectivement, les Kurdes seraient présents le 13 février. Vous savez que nous sommes très attachés au respect de toutes les minorités, quelles qu'elles soient. Et donc, je pense que les Kurdes, dans leur diversité, seront représentés, mais je n'ai pas d'informations extrêmement précises sur la composition de ceux qui seront à cette conférence.

Journaliste
Ce sera la surprise le 13 où on pourra avoir des précisions avant ?

Sophie PRIMAS
Je pense qu'il faut que Jean-Noël BARROT puisse vous donner ces précisions dans les jours qui viennent.

Journaliste
Merci.

Sophie PRIMAS
Merci.

Journaliste
Rebonjour. Une question sur la motion de censure qui sera déposée par le groupe de la France Insoumise cet après-midi. Plusieurs députés des groupes qui la voteront, donc il y en a 3, Les Verts, enfin, le groupe écologiste, le groupe communiste et la France insoumise, se sont exprimés pour dire : "pourquoi ils la voteraient". Et l'un des points qui a été pointé, c'est les budgets des collectivités, notamment pour la transition écologique. Vous avez un exemple très précis, c'est ce qui s'est passé en Bretagne, à Redon et à Rennes, il y a quelques jours, avec la montée du fleuve. Que dites-vous aux élus locaux qui résument la situation en disant on n'est pas forcément armés face à des dégâts des eaux qui se multiplient. On en a eu dans le Nord en 2024, on en a eu en Bretagne cette année. Et êtes-vous sûr que vous pourrez armer des élus locaux face à ce type de catastrophe dans les prochaines années en tout cas ?

Sophie PRIMAS
Alors, je trouve que des groupes parlementaires qui défendent les aménagements dans les collectivités territoriales pour résister et s'adapter à la transition climatique et au bouleversement climatique, feraient bien de voter un budget où il y a plusieurs milliards qui sont destinés à ces infrastructures. Je trouve complètement contradictoire le fait de dire que parce que ce budget n'évolue pas assez vite, il ne faut pas le voter et donc ne pas avoir de budget du tout. Je rappelle que les investissements sur la transition environnementale pour les collectivités sont portés notamment par le Fonds vert. Ce Fonds vert a été réabondé, que l'ensemble des dotations des ETR, dotations d'équipement des territoires ruraux et dotations de subventions à l'investissement local ont également été abondés. Je pense que cet argument est un argument de façade pour préférer procrastiner sur le budget plutôt que de voter des dispositifs qui sont efficients. Vous parliez tout à l'heure des inondations dans le Nord. Il y a des retours d'expérience qui ont été faits des inondations dans le Nord, qui servent aujourd'hui en Bretagne. Il y a des investissements considérables qui doivent être faits à la fois en études et aussi en investissements matériels. Et donc, j'engage vraiment les écologistes à voter le budget qui permettra de faire cela, même si l'enveloppe globale a été un tout petit peu diminuée, comme toutes les enveloppes.

Animatrice
D'autres questions ? Je vous remercie et je vous dis à la semaine prochaine, après cette folle semaine.


Source https://www.info.gouv.fr, le 7 février 2025