Déclaration de M. Thani Mohamed Soilihi, ministre délégué chargé de la Francophonie et des partenariats internationaux, sur l'Outre-mer et les territoires insulaires face au défi du changement climatique.

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Intervenant(s) : 
  • Thani Mohamed Soilihi - Ministre délégué, chargé de la francophonie et des partenariats internationaux

Circonstance : 48ème Sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement de la CARICOM

Texte intégral

Madame la Première ministre, chère Mia Mottley,
Madame la Présidente de la Commission européenne,
Mesdames et Messieurs les chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres, associés, et observateurs de la CARICOM,
Madame la Secrétaire générale de la CARICOM,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants auprès de la CARICOM,
Chers partenaires, chers amis,


Je tiens tout d'abord à remercier Mme la Première ministre, Présidente de la CARICOM, Mia Mottley, de son invitation.

Je suis très heureux d'être parmi vous ce soir à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du 48ème Sommet de la CARICOM qui marquera, comme vous le savez, l'adhésion de la Martinique à la CARICOM, un moment historique que nous attendions depuis 2012.

Ce soir, je suis heureux d'intervenir également plus largement sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur, celui de nos Outre-mer et des territoires insulaires, face au défi du changement climatique.

Etant originaire de Mayotte, comme vous le savez, j'ai pu constater combien les territoires insulaires subissent de manière disproportionnée les conséquences de la dégradation de la santé de

S'il était encore nécessaire de le démontrer, le passage du cyclone Chido, l'une des catastrophes naturelles les plus importantes que Mayotte et la France aient dû affronter, a littéralement dévasté l'île il y a quelques semaines.

La biodiversité est ravagée, la majorité des arbres est à terre et le lagon est extrêmement pollué car toute la taule et les encombrants y ont été charriés.

La phase de reconstruction durera des années et nécessitera des moyens considérables qui seront mobilisés par l'Etat grâce à la loi spéciale qui a été adoptée par notre Parlement.

Cet exemple nous montre l'urgence d'agir et le coût de l'inaction. Les îles, vous le savez, font face à des vulnérabilités particulières, liées à leur isolement, leur localisation dans des zones souvent très exposées aux phénomènes météorologiques extrêmes; elles subissent donc de plein fouet les conséquences du changement climatique et de l'effondrement de la biodiversité.

Par ailleurs, au-delà des défis spécifiques qu'ils rencontrent, les mondes insulaires sont aussi des territoires résilients avec une relation existentielle à la mer, qui développent déjà des solutions et des modèles d'économie bleue nouveaux, différents des mondes continentaux.

Afin que les défis auxquels font face les États insulaires soient pleinement pris en considération, nous prévoyons d'organiser en marge de la 3e Conférence des Nations unies, qui se tiendra à Nice du 9 au 13 juin, un " Forum des Îles " qui permettra aux États et acteurs insulaires d'y porter leurs priorités, un an après la 4e Conférence des Nations unies sur les petits États insulaires en développement qui s'est tenue en mai 2024 à Antigua et Barbuda.

Je serais ravi que vous, Chefs d'État et de gouvernement et responsable des territoires insulaires, répondiez « présents», mais que participent également les institutions financières internationales et les banques de développement, les acteurs privés et la société civile : scientifiques, philanthropies, entreprises, investisseurs et ONG.

Toutes ces parties prenantes seront invitées à porter des initiatives en faveur du développement de l'économie et de la finance bleues, pour la résilience des populations et la préservation de l'environnement dans les pays insulaires, en cohérence avec le Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète et l'initiative de Bridgetown.

Concilier gestion durable des ressources et développement économique sera un sujet central de ce forum.

Comme je le fais aujourd'hui devant vous, je devrais me rendre mi avril à Perth en Australie puis à Suva à Fidji, pour mobiliser également les territoires insulaires de l'Océan indien et du Pacifique en travaillant avec les organisations régionales telles que l'IORA et le FIP.

En conclusion, j'indiquerai sans surprise combien il me parait essentiel de poursuivre notre mobilisation pour permettre aux Etats insulaires de faire face au changement climatique : la conférence UNOC nous en donnera collectivement l'occasion en juin prochain, à Nice.


Soyons au rendez-vous de notre avenir commun !

Je vous remercie.


Source https://sr.ambafrance.org, le 26 mars 2025