Déclaration de M. François Bayrou, Premier ministre, sur la ruralité, dans le cadre du Comité interministériel aux ruralités et le Plan France ruralités 2023-2027, Mirecourt (Vosges) le 20 juin 2025.

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Texte intégral

(…) avec Monsieur le préfet de la région Grand-Est (qui vient d'avoir un accident, mais ça va s'arranger) avec Madame la préfète des Vosges, qui était là, avec Monsieur le président de la région Grand-Est, qui était là et qui a dû partir, avec Monsieur le président du conseil départemental des Vosges, qui était là aussi et qui a dû partir, avec Monsieur le maire de Mirecourt, [coupure micro] reconnu, repéré comme étant symbole d'excellence et d'attractivité.

L'école nationale de la lutherie, avec des étudiants qui viennent du bout du monde, de Corée du Sud, par exemple, et d'Islande, et donc tout ça était extrêmement symbolique du rayonnement de cette école, donc du rayonnement de votre région au travers de cette école. Et comme vous savez, c'est pluriséculaire. Et puis, le lycée agricole et forestier dans lequel nous sommes aujourd'hui.

C'est donc une très grande vitalité, et c'était en raison de cette vitalité et de l'enracinement de l'association des maires ruraux que nous sommes réunis dans le cadre de ce Comité interministériel de la ruralité. Pour analyser ce qu'a été l'action du Gouvernement ces dernières années. Le précédent plan, c'était Élisabeth BORNE comme Premier ministre qui le portait. Et donc pour analyser ce que ce plan a été et ses réussites, pour poursuivre ce qu'il faut poursuivre et inventer de nouveaux enjeux et les nouvelles réponses aux enjeux.

La ruralité, c'est 80 % du territoire de la France, et c'est plus du tiers, presque la moitié de sa population. Et il est vrai que ces dernières années, on a eu le sentiment qu'il y avait parfois un sentiment d'abandon, ou de relégation, et pourtant, nous avons pu vérifier que de magnifiques projets existaient, pouvaient se développer, pouvaient s'épanouir, et toute l'action publique, l'action du Gouvernement, l'action de toutes les administrations est pour aider ceux qui portent ces projets, notamment les élus locaux, dont nous avons vérifié ce matin la créativité. Je vais signaler quelques enjeux pour amplifier les politiques, donc lancées en 2023 par Elisabeth BORNE, avec France ruralité.

D'abord, un très grand succès. Nous sommes le seul pays européen qui a porté à son terme le déploiement de la fibre dans toutes les communes rurales afin de supprimer la fracture numérique, c'est 92 % du territoire qui est désormais couvert. Et si vous remontez un peu dans votre mémoire, en vous interrogeant sur ce qu'était la situation il y a seulement 4 ans ou 5 ans, alors on pourra mesurer l'incroyable progrès qui a été fait dans le domaine du numérique, de la couverture numérique du pays, et c'est évidemment très important.

Deuxième grand succès que je voudrais signaler, les maisons France services, présentes partout, réseaux de voisinage, de proximité, pour aider concrètement nos concitoyens à répondre aux enjeux qu'ils ont devant eux, avec les administrations, peut-être même au-delà, les grandes entreprises publiques, et c'est tout à fait important. Il y a 2 800 maisons France services en France. Ça veut dire plusieurs dizaines par département au moyen. Dans ce département même, il y en a 26, c'est dire à quel point cette création, ce réseau a été extrêmement positif. Et d'ici à 2030, nous en déploierons plusieurs centaines de plus, au moins 200 maisons France services de plus.

Ensuite, la ministre d'État est là pour l'engagement pour l'éducation des jeunes avec le déploiement des territoires éducatifs ruraux, et nous savons tous que c'est là que se joue l'égalité des chances. D'où que vous veniez, vous devez avoir votre chance. J'ajoute, on en parle très souvent : d'où que vous veniez et à quel moment de votre vie que vous soyez, vous devez avoir une deuxième chance, si la première n'a pas été remplie. Et même, je crois, une troisième chance. Mais ça commence évidemment par l'école, et donc les territoires éducatifs ruraux sont évidemment très importants.

Nous avons présenté – quatrième objectif – dans le Cantal, il y a six semaines à peine, le plan d'action gouvernemental pour l'accès aux soins et notamment pour la suppression des zones blanches dans lesquelles la population ne trouve plus de médecins. Dès ce mois-ci, dès les jours qui viennent, va être présenté le plan précis de toutes les zones blanches en France qu'on a établies entre les agences de santé et les élus, dans chaque département français, et on aura plusieurs centaines de zones blanches auxquelles on va apporter une réponse, et cette réponse, elle est tout à fait inédite, tout à fait nouvelle : on va demander à tous les médecins généralistes et spécialistes qui sont dans des zones surdotées d'accepter de prendre un jour ou deux jours par mois pour aller tenir une permanence dans les zones qui n'ont pas de réponse médicale. C'est un effort de solidarité, porté par la communauté médicale, et je suis persuadé, en tout cas, les signes que nous avons, c'est qu'on va pouvoir mettre ça en place dès la rentrée.

Et vous voyez, la philosophie que nous développons, c'est : pas de plans grandiloquents, mais des réponses concrètes, immédiates. Et nous sommes persuadés que ça peut changer les choses. Politique d'installation des commerces, de nouveaux commerces. Aider à s'installer, ça peut être une épicerie, une brasserie, un commerce d'alimentation avec un coin pour faire bar, et on les aide. Et ça peut être aussi le commerce itinérant, parce que dans le monde rural, évidemment, ça compte beaucoup. Plus de 600 projets ont déjà été accompagnés en trois ans. Nous allons aider, ça doit être le cinquième enjeu ou sixième, aider les élus locaux dans leur action quotidienne avec le texte que nous allons examiner tout de suite à l'Assemblée au mois de juillet sur le statut de l'élu, et deuxièmement aussi apporter une aide technique, ce qu'on appelle de l'ingénierie dans un mot compliqué, aide technique et administrative, avec la poursuite des programmes Villages d'avenir et Petites villes de demain, qui concernent au total plus de 4 500 communes en France et qui, auprès des préfets, vont pouvoir apporter de l'aide aux élus qui le demanderont.

Enfin, le dernier sujet que nous avons abordé, c'est que la ruralité est un espace de développement économique, et donc c'est l'action en faveur de l'implantation et du renforcement de notre tissu industriel et agricole, car évidemment, l'agriculture dans le monde rural était évidemment le premier enjeu de production. Et donc, les campagnes ont un rôle de premier plan à jouer dans cette réponse, un rôle à leur redonner ou leur donner ou pour soutenir leur vitalité. Et ayant identifié tous ces défis-là, la réponse est complète, globale, qui prend en charge tous les secteurs pour développer la politique de ruralité. Voilà le compte rendu de ce Conseil interministériel.


Source https://www.info.gouv.fr, le 23 juin 2025