Image principale 1
Image principale 1
© philippe paternolli - stock.adobe.com

Une forte hausse du nombre de logements vacants en France depuis 1990

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) révèle qu'en 2023, plus de 3 millions de logements sont inoccupés en France. Ce chiffre a augmenté de 60% en 30 ans, alors même que les Français font face à de nombreuses difficultés d’accès au logement. Quels sont les départements les plus touchés ?

L’Insee a publié, le 16 janvier 2024, une étude sur les logements vacants en France. Les résultats de cette étude sont issus de données fiscales et du recensement de la population de 2020.

Selon l'Insee, un logement est vacant s'il est inoccupé et :

  • proposé à la vente ou à la location ; 
  • déjà attribué à un acheteur ou un locataire et en attente d’occupation ; 
  • en attente de règlement de succession ; 
  • conservé par un employeur pour un usage futur au profit d’un de ses employés ; 
  • sans affectation précise par le propriétaire (logement vétuste, occupant logeant ailleurs pour un temps...).

Une forte hausse des logements vacants depuis 2005

3,1 millions, c'est le nombre de logements vacants que compte la France en 2023 (hors Mayotte). Cela représente 8,2% du parc total de logements. En 1990, l’Insee en recensait 1,9 million (7,2% du parc). Avec 1,2 million de logements vacants supplémentaires, la part de ces logements a augmenté de plus de 60% depuis 1990. 

Malgré une légère baisse entre 2000 et 2004, les logements vacants sont en constante augmentation depuis 2005, avec une hausse moyenne de 2,5% par an. Un pic a été atteint entre 2005 et 2017, période durant laquelle le nombre de logements inoccupés a progressé de 47,3%. Le nombre de logements vacants a ainsi augmenté 2,3 fois plus vite que le nombre total de logements entre 2005 et 2023.

L'Insee différencie la vacance "frictionnelle", temporaire en raison des délais de relocation ou de revente d'un bien, et la vacance "structurelle". Cette dernière, de plus longue durée, peut résulter de divers facteurs : repli démographique, inadéquation entre l'offre et la demande, ancienneté voire insalubrité du logement, litiges, problèmes de succession…

Des disparités territoriales

La vacance des logements, mesurée au niveau départemental entre 2009 et 2020, progresse dans tous les départements, à l'exception de la Corse et de l'Hérault

Les départements ruraux, le long de la zone appelée la "diagonale du vide", et l'Orne sont particulièrement touchés par la vacance en 2020, et l’étaient déjà en 2009. Ainsi, dans neuf départements de France, le taux de vacance des logements augmente de plus de 2,5 points entre 2009 et 2020, atteignant ou dépassant les 11% : la Creuse, la Nièvre, les Ardennes, le Cher, l’Yonne, l’Indre, la Meuse, l’Orne et les Vosges. Les départements d'outre-mer connaissent également une forte hausse, notamment en Martinique, où le taux de vacance est le plus élevé de France en 2020 (16,1%).

À l'inverse, les zones les moins touchées sont les départements alpins, ceux situés le long de l'Atlantique et en Île-de-France (hors Paris), ainsi qu'en Ille-et-Vilaine et dans le Var. Tous ces départements ont enregistré une croissance démographique au cours de la période 2009-2020.


La part de logements vacants est plus élevée dans les territoires les moins densément peuplés, en dehors des zones d'attraction urbaine, ainsi que dans les aires comptant moins de 200 000 habitants. En revanche, elle demeure plus faible dans les grandes aires d’attraction des villes, les territoires en croissance démographique ou réputés pour leur attrait touristique, comme ceux longeant les littoraux (Ajaccio, Agde, Les Sables-d’Olonne...).