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© Robert Kneschke - stock.adobe.com

Greffes d'organes : en augmentation en 2023 malgré un fort taux d'opposition

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

L’Agence de la biomédecine publie chaque année un état de l’activité du prélèvement et de la greffe d’organes et de tissus. Si l'activité poursuit sa remontée en 2023, après une forte baisse due au Covid-19, le taux d’opposition à un prélèvement a connu une hausse significative, avec de fortes variabilités selon les régions.

Un plan ministériel 2022-2026 pour le prélèvement et la greffe d’organes et de tissus avait été engagé pour relancer la transplantation, après la baisse de 25% constatée en 2020 avec la crise sanitaire du Covid-19.

L’Agence de la biomédecine rappelle les axes d’amélioration mis en œuvre avec le plan :

  • correspondants territoriaux dans chaque agence régionale de santé ;
  • médecin référent national pour le développement du don vivant de rein ;
  • renforcement de la formation des professionnels de santé (2 338 professionnels formés en 2023, contre 1 819 en 2022) ;
  • nouveaux financements (hausse des forfaits annuels de greffe, acquisition de machines...).

Les chiffres de 2023 rapportés par l'Agence de la biomédecine montrent une progression régulière des greffes depuis 2020 mais aussi une plus grande réticence concernant le don d'organe de patients décédés en mort encéphalique.

Un nombre de greffes en progression

Au 1er janvier 2024, les statistiques font apparaître les données suivantes :

  • 21 866 patients en attente d’une greffe d’organe (dont 11 422 en liste d’attente active, c’est-à-dire immédiatement éligibles à une greffe) ;
  • une hausse de 11,5% de l’activité de prélèvement de tissus (cornées, artères, veines, peau, valves cardiaques, os) ;
  • un taux d’opposition en hausse pour le prélèvement sur des patients décédés en mort encéphalique (+9,4%).

Le niveau de 2019 concernant le total de greffes n’a pas été atteint, à l’exception des greffes issues de donneurs vivants (rein, foie).

Pour 2024, l’Agence de la biomédecine formule trois priorités :

  • définir le prélèvement et la greffe comme une priorité nationale pour tous les acteurs du soin ;
  • généraliser la greffe rénale issue de donneurs vivants ;
  • impliquer davantage les directeurs de CHU et les commissions médicales d’établissement.

Mais des réticences persistantes

Selon le dernier baromètre d'opinion, une forte proportion d'individus reste largement favorable au don d’organes et de tissus après leur décès (80%). Sur la perception et l'état des connaissances de la population en la matière, l'Agence relève les données suivantes :

  • 93% pensent important de faire connaître leur position sur le don d’organes et de tissus ;
  • 24% citent spontanément la loi sur le consentement présumé.

Concernant le taux encore élevé d’opposition à un don d’organe (près de 36% en 2023, malgré les 80% d’opinions favorables au don d’organes), il pourrait s'expliquer par le fait que de nombreuses familles n’ont pas recueilli la position de leur proche décédé sur cette question. 

Règles en la matière

En l'absence de l'inscription de la personne sur un registre national des refus, le consentement à un prélèvement lors du décès est présumé accepté.  

L'Agence soulève aussi la persistance d'idées fausses : absence d'équité dans la répartition des greffons, usage des organes à des fins autres que thérapeutiques, incompatibilité avec des rites religieux, limite d'âge pour les donneurs... Le site de l'Agence de la biomédecine propose d'ailleurs une série de questions-réponses sur ces sujets.