Image principale 1
Image principale 1
© Couperfield - stock.adobe.com

Narcotrafic : les préconisations du Sénat pour mieux lutter contre le trafic de drogue

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Depuis 30 ans, l'internationalisation du narcotrafic a connu une forte accélération. La sophistication des procédés pour produire, transporter et distribuer la drogue a permis aux narcotrafiquants de diversifier leurs modes d’action. C'est ce que relève en particulier un récent rapport du Sénat.

Selon le rapport publié le 14 mai 2024 par la commission d'enquête du Sénat sur l'impact du narcotrafic en France, le narcotrafic gagne progressivement les villes moyennes, voire petites, ainsi que les zones rurales. Les territoires ultramarins (notamment les Antilles et la Guyane), proches de l’Amérique latine, font quant à eux office de lieux de transit et de porte d'entrée vers l’Europe. 

Avec le perfectionnement des réseaux et la forte augmentation de l’offre et de la demande de drogues, en France et à l’étranger, les auteurs du rapport appellent ainsi à une réorganisation des services chargés de la lutte contre la narcotrafic. 

Des services sous-dotés face à un trafic mondialisé

Dans un contexte de trafic mondialisé, si la coopération interétatique existe, elle n'est pas systématique et des points de "blocages" perdurent avec certains pays (émirat de Dubaï au sein des Émirats arabes unis en particulier). L’Union européenne, quant à elle, dispose de moyens mais son cadre juridique peut limiter l’accès aux "données de connexion". Par ailleurs, la législation évolue bien plus lentement que le trafic lui-même, les trafiquants tirant profit des nouvelles technologies et des réseaux cryptés. 

De nombreux policiers et gendarmes rencontrés sur le terrain avouent se limiter au "bas du spectre", faute de moyens juridiques et humains leur permettant de toucher les têtes de réseaux. La France connait également une pénurie de magistrats, greffiers et assistants spécialisés.

Les auteurs craignent ainsi "que la priorité donnée à la lutte contre l’embolisation des services via des réponses pénales rapides ne se fasse au détriment de procédures certes plus longues, mais aussi plus à même d’avoir un effet curatif à long terme, par le démantèlement des filières.

Comment mieux organiser les services chargés de la lutte contre le narcotrafic ?

Le rapport pointe des problèmes de "coordination, d’ignorance réciproque, de chevauchements de compétences, voire de rivalités entre services" et de positionnement de l’Office anti-stupéfiants (Ofast) "vis-à-vis des autres acteurs de la lutte contre le narcotrafic". 

 À la suite de ce constat, les auteurs font plusieurs recommandations dont notamment :

  • la transformation de l'Ofast en "vrai chef de file de la lutte contre le narcotrafic" ;
  • la création d'un Parquet national anti-stupéfiants
  • le renforcement de la lutte contre la corruption ;
  • la systématisation des enquêtes patrimoniales contre le blanchiment ;
  • la mise en place d'une stratégie visant à repousser les flux et les réseaux implantés outre-mer
  • la sécurisation des infrastructures portuaires, principales voies d’entrée de la cocaïne en Europe.