Image principale 1
Image principale 1
© StockPhotoPro - stock.adobe.com

Travailleurs de plateformes : des conditions de travail plus intenses

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Dans une récente étude, le service des statistiques du ministère du travail analyse les profils et les conditions de travail des travailleurs de plateformes en 2023. Livreurs, coachs, agents immobiliers, kinésithérapeutes, plombiers... ils exercent des activités très variées dans des conditions spécifiques.

En 2023, 2% des travailleurs sont des indépendants qui accèdent à leur clientèle via des plateformes numériques, montre l'étude de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) publiée le 21 novembre 2024. Ces travailleurs qui passent par des plateformes numériques pour accéder à leur clientèle représentent un peu moins de 600 000 personnes. 

Les activités des travailleurs de plateformes ne se résument pas aux livreurs-chauffeurs. Ils sont aussi gérants de campings, agriculteurs, garagistes, plombiers, avocats ou encore architectes. 18% des travailleurs de plateformes sont des intermédiaires et prestataires de services.

Leurs conditions de travail présentent des particularités par rapport aux salariés et aux autres indépendants. 

Des contraintes horaires plus fortes

Les travailleurs de plateformes ont des conditions de travail spécifiques :

  • des horaires "plus longs et plus atypiques" que ceux des salariés et, dans une moindre mesure, des autres indépendants : le soir, la nuit ou très tôt le matin (75%) ou le week-end (88%) ;
  • un travail "plus intense et plus exigeant émotionnellement" (manque de soutien social) ;
  • un travail fortement numérisé où 58% des travailleurs voient leur travail noté par des clients ou le public.

44% des plateformes numériques organisent le travail, souligne la Dares :

  • 21% des travailleurs reçoivent "des instructions précises sur la manière de travailler et la moitié d’entre eux peuvent être sanctionnés s’ils ne les appliquent pas" ;
  • dans 20% des cas, la plateforme contrôle la manière dont les tâches sont réalisées. 

Qui sont-ils ?

L'étude dresse le profil-type du travailleur de plateformes :

  • un homme ;
  • plus âgé que les salariés ;
  • plus diplômé que les salariés ;
  • plus concerné par la pluriactivité.

Une meilleure santé que les autres travailleurs

Les travailleurs de plateformes ont une meilleure santé que les autres travailleurs (30% des travailleurs de plateformes déclarent ne pas avoir une bonne ou très bonne santé contre 37% des salariés), note l'étude qui avance plusieurs raisons :

  • une sélection à l'embauche de personnes capables de tenir les longues journées de travail ;
  • un risque plus élevé de chômage ou d’inactivité pour les travailleurs en mauvaise santé ;
  • une "fuite" vers des régimes de protection sociale plus favorables ;
  • des reconversions.