Depuis l'entrée en guerre de la Russie en Ukraine, l'UE a globalement réduit sa dépendance au gaz russe alors que, selon la Commission, "près de la moitié" provenait avant le conflit de cet unique fournisseur, au risque d'une menace d'instrumentalisation de la sécurité de l'approvisionnement énergétique européen.
Avec l'arrêt du transit du gaz russe par le territoire ukrainien, la proportion des importations de gaz russe dans l'UE va encore reculer.
La fin d'un accord russo-ukrainien...
Le 31 décembre 2024, l'accord de transit du gaz russe en direction de l'UE, via le territoire ukrainien, est arrivé à expiration. Cet accord souscrit depuis de nombreuses décennies avait été renouvelé fin 2019 pour cinq ans. Dès lors, en dépit de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, en février 2022, les livraisons de gaz se poursuivaient.
Depuis le 1er janvier 2025, le gaz ne transite plus par ce gazoduc qui, acheminait encore près d'un tiers des importations de gaz russe dans l'UE, soit quelque 14 milliards de m3. L'Ukraine prive ainsi la Russie d'une source de revenus servant à financer la guerre à son encontre : la perte de recettes pour Gazprom, et donc pour l'État russe, est estimée à 6,3 milliards d'euros par an (l'Ukraine se privant pour sa part d'environ 800 millions d'euros de droits de transit).
... qui n'entame pas la sécurité d'approvisionnement de l'UE
Dans une déclaration faisant suite à la réunion du groupe de coordination pour le gaz, le 2 janvier 2025, la Commission européenne a affirmé que la fin du contrat russo-ukrainien n'entraînerait aucun "problème de sécurité d'approvisionnement". Conformément aux objectifs REPowerEU, mis en place au printemps 2022 pour faire face aux conséquences de l'invasion russe, l'usage de gaz d'origine non russe a été facilité. Le recours à d'autres voies (Italie, Allemagne) et des retraits des stocks gaziers (actuellement remplis à 72%) permettent de faire face à la situation actuelle.
Des mesures d'efficacité énergétique ainsi que de réduction de la demande sont également intervenues.
Enfin, les capacités d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) ont été renforcées depuis 2022. Cependant, une partie de ce GNL livré par méthaniers est d'origine russe.
Par ailleurs, l'Europe continue à être approvisionnée en gaz russe par le sud-est avec le gazoduc TurkStream, et son prolongement BalkanStream.