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Réseau public de transport électrique : quel développement à l'horizon 2040 ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Les objectifs de décarbonation de l'économie française et de réindustrialisation doivent porter la part de l’électricité à plus de 50% dans le mix énergétique d'ici 2050. Cela rend nécessaire le renforcement du réseau public de transport d’électricité. Dans quelle mesure ?

Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité (RTE) a présenté, le 13 février 2025, le schéma décennal de développement du réseau (SDDR) à l'horizon 2040.
Ce plan stratégique décrit comment, où et à quel rythme le réseau public de transport d’électricité doit évoluer pour permettre :

  • l’électrification de l'économie française ;
  • la construction de nouvelles industries ;
  • le développement du parc de production nucléaire et renouvelable.

Trois grands objectifs pour le réseau

Le SDDR poursuit trois grands objectifs : 

  • Renouveler le réseau en l'adaptant au changement climatique (conformément à la trajectoire de réchauffement de référence pour l'adaptation au changement climatique TRACC).
    Selon RTE, "l’âge du réseau français le rend vulnérable aux fortes chaleurs et aux inondations : il a été construit en deux vagues (après la Seconde Guerre mondiale pour assurer la reconstruction du pays puis entre 1970 et 1990 pour accompagner le développement du parc électronucléaire)". Aujourd’hui 27% des lignes aériennes ont plus de 60 ans et 65 000 pylônes affichent un âge compris entre 70 et 105 ans ;
  • Raccorder en priorité l'industrie bas-carbone (production d'hydrogène bas-carbone ou d'e-carburants...) ou les infrastructures numériques (data centers, intelligence artificielle...) ; 
  • Renforcer la colonne vertébrale du réseau haute et très haute tension. Il s'agit de faire transiter davantage d’électricité sur le réseau, tout en optimisant son fonctionnement afin d’éviter les congestions que pourraient générer ces nouveaux flux.

Un quatrième objectif concernant la résistance aux agressions physiques et informatiques relève de la sécurité nationale (il n’est donc pas détaillé dans la version publique du SDDR).

Près de 100 milliards d'euros d'investissement sur 15 ans

Les investissements à réaliser dans le réseau sont significatifs. 

40 000 km de lignes électriques nécessitent des travaux d’ici 2040 (60% à renouveler et 40% à renforcer ou à bâtir). Selon RTE : "L’effort industriel est comparable à celui engagé par la France dans le cadre du plan Messmer (programme électronucléaire)" :

  • le renouvellement et l'adaptation au changement climatique sont estimés à 24 milliards d'euros (Md€) ;
  • le raccordement de l’industrie et de la production bas-carbone est estimé à 53 Md€ ;
  • le renforcement de la structure du réseau à très haute tension est estimé à 16,5 Md€.

Dans le détail :

20 Md€ seraient dédiés au renouvellement et à l'adaptation au changement climatique du réseau existant ;
4 Md€ aux télécoms et systèmes d’information liés à l’infrastructure ;
20 Md€ au réseau à très haute tension à terre ;
10,5 Md€ au réseau à haute tension à terre ;
37 Md€ aux réseaux en mer (éolien) ;
2,5 Md€ aux interconnexions avec les pays voisins.