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Drogues et addictions : l'évolution du regard sur les produits licites et illicites

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Cocaïne, cannabis, alcool, tabac... Une enquête de l’observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) montre que la perception de la dangerosité des substances dépend aujourd’hui davantage des habitudes d'usages que de leur statut légal.

L’observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) a publié, le 17 juillet 2025, les résultats de l’enquête sur les représentations, opinions et perceptions sur les psychotropes portant sur l'année 2023.

Il s'agit de la 6e enquête menée depuis 1999. Les réponses ont été collectées auprès d’un échantillon représentatif de 2 718 adultes âgés de 18 à 75 ans résidant en France hexagonale.

Une évolution de la perception de la dangerosité

L'enquête relève une baisse de la dangerosité perçue de trois drogues illicites : l'héroïne, la cocaïne et le cannabis. Cette baisse est particulièrement marquée concernant le cannabis. En 2023, 38% des personnes interrogées considèrent que le cannabis est dangereux dès l’expérimentation contre 54% en 1999.

À l'inverse, s'agissant des drogues licites, le tabac et l’alcool sont perçus comme plus dangereux en 2023 qu’en 1999.

La part des personnes estimant que le tabac ne présente de danger qu’en cas de consommation quotidienne est passée de 77% en 1999 à 56% en 2023, tandis que la part de celles le jugeant dangereux dès la consommation occasionnelle est passée de 1% à 17%.

Pour l’alcool, la perception du danger à partir d’une consommation quotidienne est passée de 84% à 71%, tandis que la perception d’un risque dès la consommation occasionnelle a doublé, passant de 10% à 24%.

Selon les termes de l'OFDT : "Ces changements de perceptions peuvent s’interpréter comme un indicateur positif de l’efficacité des campagnes d’information et des politiques de sensibilisation menées au cours des deux dernières décennies, notamment en matière de prévention du tabagisme et de lutte contre les consommations excessives d’alcool."

Les opinions sur les politiques de prévention et la réponse pénale

Afin de limiter la consommation d'alcool :

  • 62% des personnes interrogées sont favorables à la mise en place de messages de prévention sur les bouteilles d’alcool de manière similaire à ceux des paquets de cigarettes ;
  • 61% sont favorables à la limitation de vente d’alcool à des magasins réservés aux adultes.

La majorité des personnes interrogées sont favorables à l'expérimentation de la mise à disposition de seringues et de matériel d’injection dans des salles de consommation à moindre risque (SCMR) ou haltes soins addictions (HSA). 73% d'entre elles sont favorables à l'ouverture de salles dans d’autres villes de France que Paris et Strasbourg. Toutefois, lorsqu’on leur demande si elles seraient d’accord avec l’ouverture d’une salle de consommation dans leur propre quartier, seules 20% se disent "tout à fait d’accord".

Concernant l'application de la législation sur les drogues, les personnes interrogées expriment une nette préférence pour les mesures à visée éducative ou thérapeutique. Les dispositifs d’obligation de soins suscitant le plus large assentiment.
Les amendes financières sont perçues positivement par près de deux tiers des personnes alors que la plupart des répondants sont défavorables à des peines de prison pour les consommateurs.

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