La population immigrée en France et la population étrangère résidant en France sont-elles comparables ? Selon une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée le 7 octobre 2025, ces deux populations ne se recoupent que partiellement. 6 millions d'étrangers résident en France en 2024. Parmi ceux-ci, 0,9 million sont nés en France.
Une population étrangère jeune et en partie née en France
5,1 millions des étrangers résidant en France sont nés à l'étranger et sont également considérés comme immigrés. Au total, la France dénombre 7,7 millions d’immigrés, dont 2,6 millions ont acquis la nationalité française par naturalisation.
Les personnes étrangères nées en France représentent 0,9 million, dont 0,7 million ont moins de 13 ans, âge à partir duquel elles peuvent obtenir la nationalité française sous certaines conditions. Ces personnes étrangères ne sont pas considérées comme des personnes immigrées.
La part des étrangers dans la population s'établit à 8,8%. Cette proportion est inférieure à la moyenne européenne et à celle de certains pays européens, tels que l'Espagne (13,4%), la Belgique (13,8%) ou l'Allemagne (14,5%).
Immigré, étranger, quelles différences ?
- un immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France depuis au moins un an. Ce terme exclut les personnes nées françaises à l'étranger. "Immigré" est une catégorie bâtie à des fins d’étude, sans valeur juridique, contrairement à étranger ;
- un étranger désigne une personne qui réside en France et qui n'a pas la nationalité française, peu importe son lieu de naissance.
La part des étrangers varie fortement selon l'âge. En 2024, ils représentent 10% des moins de 13 ans, contre 5,6% des 13-17 ans, en raison de "l'acquisition progressive de la nationalité par déclaration anticipée", souligne l’Insee.
Globalement, la part des immigrés ayant acquis la nationalité française tend à diminuer depuis une quinzaine d'années. Les conditions d'accès à la citoyenneté ont évolué, selon l'Insee "en particulier concernant les exigences minimales en termes de maîtrise de la langue française, mais aussi les conditions de durée de résidence pour certaines catégories d'étrangers ou encore le passage au dépôt dématérialisé de la demande de naturalisation depuis 2022".
Acquisition de la nationalité française et nationalité d'origine
34% des immigrés vivant en France ont acquis la nationalité française et ne sont plus comptabilisés comme étrangers. Cette proportion est plus élevée chez les personnes originaires d'Afrique (37%), notamment du Maghreb (41%), et d'Asie (35%), tandis que 28% des immigrés nés en Europe deviennent Français. Les Européens restent plus souvent étrangers (35% des étrangers contre 31% des immigrés). En tant que ressortissants de l’espace Schengen, ils bénéficient de la liberté de résidence et de travail en France, ce qui réduit leur motivation à demander la nationalité. À l'inverse, les Maghrébins demandent davantage à devenir Français. C'est pourquoi ils sont plus nombreux parmi les immigrés (29%) que parmi les étrangers (25%).
46% des étrangers viennent d'Afrique, 35% d'Europe et 13% d'Asie. Mais tous ne suivent pas le même chemin pour devenir Français. L’accès à la nationalité dépend de plusieurs critères. Une personne étrangère peut l'obtenir par naturalisation après un certain temps de résidence (cinq ans ou plus), grâce au statut de réfugié, ou après un service exceptionnel rendu à la France. Il est également possible de devenir Français par déclaration, par exemple lorsqu'on se marie avec un Français. Pour certaines nationalités, le processus peut être plus complexe selon la législation du pays d'origine. Par exemple, les Chinois doivent renoncer à leur nationalité d’origine pour être naturalisés.