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© Florence Piot - stock.adobe.com

Budget 2026 : le gouvernement détaille sa stratégie de défense

Temps de lecture  5 minutes

Par : La Rédaction

Le 15 décembre 2025, le gouvernement a fait, devant le Sénat, une déclaration portant sur la stratégie de défense nationale. Les sénateurs ont largement approuvé le principe d'une augmentation du budget des armées. Munitions, drones, défense sol-air, spatial militaire... Que financera concrètement cette hausse du budget des armées ?

Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a présenté les axes prioritaires de la stratégie de défense nationale devant l'Assemblée nationale le 10 décembre 2025, puis devant le Sénat le 15 décembre 2025. 

En application de l'article 50-1 de la Constitution, la déclaration a été suivie d'un débat et d'un vote, sans engager la responsabilité du gouvernement. Députés et sénateurs ont largement approuvé cette déclaration.

Dans le même temps, le 15 décembre 2025, le Sénat a adopté en première lecture le projet de loi de finances pour 2026 (PLF 2026) qui prévoit une hausse budget du ministère des armées. Toutefois, à partir du 19 décembre 2025, députés et sénateurs doivent encore se réunir en commission mixte paritaire afin de trouver un compromis sur le texte du PLF 2026.

Hausse de 6,7 milliards d'euros du budget de la défense

Depuis 2017, le budget du ministère des armées a presque doublé, passant de 32,7 milliards d’euros à 57,1 milliards d'euros l'année prochaine, si le PLF 2026 est adopté. Pour 2026, les crédits de la mission "Défense" devraient augmenter de 6,7 milliards d’euros : 

Ces crédits ont pour but de moderniser les forces armées et de renforcer leur efficacité opérationnelle face aux nouvelles menaces. Les conflits en Ukraine, mais aussi au Proche et au Moyen-Orient combinent désormais moyens militaires conventionnels, armements de haute technologie et usage massif de drones sur le champ de bataille. 

Les tensions entre puissances nucléaires et la prolifération accrue des technologies nucléaires dans certains États, comme la Corée du Nord et l’Iran, accentuent les risques de conflits. La menace terroriste reste également présente, avec des mouvements djihadistes actifs au Sahel et au Levant. Le Premier ministre a insisté sur la nécessité de "donner aux armées de la France les moyens d'assumer son rôle de grande puissance, de garantir notre sécurité et de défendre nos intérêts partout sur la planète".

Une montée en puissance des forces armées

L'accélération du réarmement se concentre sur des chantiers prioritaires : 

  • reconstitution des stocks de munitions : une commande de plus d’un demi-milliard d’euros sera réalisée pour garantir des niveaux de stocks suffisants en missiles, obus et petits calibres. Cela implique une transformation des capacités de production des industriels pour produire plus vite et en plus grande quantité ;
     
  • production en masse de drones : la France lancera une filière industrielle dédiée aux drones avec un investissement de 150 millions d’euros. L’objectif est de produire des drones à jour technologiquement et en grande quantité, pour garantir la supériorité sur le champ de bataille ;
     
  • protection du ciel et lutte anti-drones : le budget 2026 prévoit l’achat de radars et de brouilleurs pour protéger les infrastructures stratégiques face aux missiles longue portée et aux drones. L'industrie française produit le SAMP-T, déjà déployé en Ukraine, qui sera renforcé et modernisé ;
     
  • maîtrise du champ électromagnétique : il s’agit d’équiper les armées de moyens pour brouiller, intercepter ou neutraliser les systèmes ennemis ;
     
  • développement d’une alerte avancée autonome : aujourd’hui dépendante des États-Unis pour la détection des missiles balistiques, la France veut se doter d’un système d’alerte avancée permanent d’ici à 2035. Le radar transhorizon constituera la première brique de ce dispositif dès 2030 ;
     
  • protection des intérêts dans l’espace : la France prévoit la commande de quatre nouveaux satellites en orbite basse dès 2026, ainsi que des satellites patrouilleurs pour assurer la protection des infrastructures spatiales ;
     
  • développement de l’intelligence artificielle (IA) et des technologies quantiques : l’État a créé une agence ministérielle dédiée à l'IA de défense, qui vient d’être dotée d'un supercalculateur pour le traitement des données classifiées. Un laboratoire du quantique sera lancé en 2026 pour développer des technologies embarquées innovantes pour les futurs équipements militaires. 

Le Premier ministre a rappelé que le service national, annoncé par le président de la République le 27 novembre 2025, sera proposé aux Français de 18 à 25 ans, dès l’été 2026. Rémunéré, il sera ouvert aux jeunes sur la base du volontariat.