L'essentiel du projet de loi
Le projet de loi de finances de fin de gestion (PLFG) présente l’actualisation des prévisions de finances publiques, sur l’ensemble des administrations publiques et sur le périmètre du budget de l’État. Il a été amendé par le Sénat et en commission mixte paritaire.
Le déficit public est maintenu à 5,4% du PIB, conformément à la loi de finances initiale pour 2025 et au cadrage présenté dans le projet de loi de finances pour 2026. Les années 2023 et 2024 avaient été marquées par des dérapages importants entre prévisions et exécution, en particulier du côté des recettes.
Le déficit de l’État s'élèverait à 131,6 milliards d'euros (Md€), contre près de 156 Md€ en 2024. La loi de finances initiale pour 2025 tablait sur un déficit budgétaire de 139 Md€. Cette amélioration de plus de 7 Md€ résulte :
- d'une diminution des dépenses du budget général, portée par la baisse de la charge de la dette et par celle des crédits budgétaires des ministères ;
- d'une progression des recettes fiscales et non fiscales.
Le texte procède à 3 Md€ d'ouverture de crédits indispensables à la fin de gestion 2025 pour financer notamment les dépenses liées :
- au versement en décembre de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) et à la prime d’activité ;
- à la hausse des charges du service public de l’énergie ;
- à l'hébergement d'urgence ;
- aux Armées ;
- aux missions de protection des populations à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie.
Les parlementaires ont débloqué des crédits supplémentaires en particulier pour soutenir :
- le service civique afin de créer des places supplémentaires ;
- les contrats de plan État-Régions (CPER) ;
- la présence dans les territoire de la Poste ;
- l'hébergement d'urgence ;
- les centres municipaux de santé ;
- les actions en faveur de la forêt face au changement climatique ;
- les viticulteurs dans le cadre de l'assurance récolte ;
- les centres d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) et toutes les associations accueillant les femmes victimes de violence.
Ces ouvertures de crédits sont gagées par des annulations de crédits sur d'autres programmes, garantissant le respect des cibles de dépenses. Les parlementaires ont supprimé les réductions de ressources affectant le réseau des Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) et l'aide publique au développement.
Les dépenses de rémunération de l'État (hors cotisations employeurs au CAS Pensions) devraient progresser de +1,1 % en 2025 par rapport à 2024. Elles sont en forte baisse par rapport à l'évolution annuelle constatée en 2024 (+6,7 %). Le strict respect des enveloppes catégorielles et du schéma d'emplois de l'État a permis de contenir la hausse de la masse salariale de l'État au même niveau que l'inflation, attendue elle aussi à +1,1 % en 2025. Le projet de loi augmente de 323 équivalents temps plein travaillés (ETPT) le plafond d'emploi de deux opérateurs de l'État :
- de la Société des grands projets (SGP) pour y intégrer les emplois nécessaires à la conduite du Grand Paris Express (+196 ETPT) ;
- des instituts régionaux d'administration (IRA) dans le cadre de la réforme de la scolarité dans ces établissements (+127 ETPT).
L'avis du Haut Conseil des finances publiques
Dans son avis du 31 octobre 2025, le Haut Conseil estime que la prévision de déficit public, qui s’établit toujours à 5,4 points de PIB, reste crédible. Cela ne signifie pas qu’une exécution avec un déficit public de 5,4 % du PIB soit certaine, mais que cette prévision apparaît centrale au regard des informations disponibles à ce jour et que les aléas autour de celle-ci sont globalement équilibrés. Une stricte maîtrise en fin de gestion des objectifs de dépenses pilotables accroît les chances de tenir l’objectif de déficit.
Cette page propose un résumé explicatif du texte pour le grand public. Elle ne remplace pas le texte officiel.
Sources
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Légifrance :
Dossier législatif : Projet de loi de finances de fin de gestion pour 2025 -
Collection des discours publics :
Conseil des ministres du 10 novembre 2025