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La Première ministre a demandé à l'Inspection générale des finances et au Conseil général de l’économie d'établir un diagnostic de la filière nickel en Nouvelle-Calédonie et d'engager une réflexion sur la stratégie nickel à long terme dans le territoire.
La mission a examiné :
- comment ce secteur pourrait contribuer à la stratégie nationale de sécurisation des approvisionnements en métaux critiques pour la transition énergétique, en produisant du nickel dans le respect des meilleurs standards environnementaux ;
- les différents types de produits intermédiaires que pourraient fournir les usines situées en Nouvelle-Calédonie, ainsi que leurs prix cibles ;
- de quantifier les investissements nécessaires pour procéder aux transformations nécessaires.
Le présent rapport propose un modèle de long terme pour cette industrie, dont la viabilité n’est cependant pas garantie, quelles que soient les orientations stratégiques qui seront retenues. Par conséquent, le rapport analyse également les différents enjeux de la défaillance d’un ou plusieurs acteurs.
INTRODUCTION
1. POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DE L’UNION EUROPÉENNE EN NICKEL POUR BATTERIES, LA NOUVELLE-CALÉDONIE DEVRAIT RÉSORBER UN DÉFICIT DE COMPÉTITIVITÉ CONSIDÉRABLE
1.1. L’Union a des capacités de production de produits intermédiaires et de sulfate de nickel très éloignées des cibles fixées par le critical raw materials act (CRMA) et des besoins à terme de son industrie des batteries
1.1.1. La concentration des moyens de transformation des métaux critiques (dont le Nickel en Chine et en Indonésie) crée des risques auxquels le CRMA tente de répondre
1.1.2. La France et l’UE seront confrontées, à tous les maillons de la chaîne de valeur, à un important déficit de nickel pour satisfaire leurs besoins
1.2. La Nouvelle-Calédonie pourrait jouer un rôle important pour la sécurisation des approvisionnements de l’UE, mais la filière n’a pas démontré sa viabilité économique
1.2.1. L’activité d’exportation de minerai brut est bénéficiaire, mais les métallurgistes ont des résultats négatifs depuis plusieurs années
1.2.2. Les acteurs de la métallurgie sont exposés à la volatilité des prix du nickel, à d’importants enjeux de production, et à des coûts énergétiques élevés
2. SANS NOUVELLE INTERVENTION DES ACTEURS PRIVÉS ET DES POUVOIRS PUBLICS, ET MALGRÉ DES SOUTIENS RÉCENTS ET MASSIFS, LA FERMETURE DE CERTAINS SITES PARAIT À CE JOUR INÉVITABLE
2.1. Malgré des soutiens publics massifs, les trois usines ont à court terme d’importants besoins de financements
2.1.1. Les expositions publiques directes atteignent près de 700 M€ et s’ajoutent à de nombreux soutiens indirects
2.1.2. Plusieurs échéances proches appellent de nouvelles décisions de financement de la part des parties prenantes privées comme publiques
2.2. La défaillance d’un ou plusieurs acteurs aurait des conséquences économiques et financières d’ampleur pour le territoire, et devrait conduire les autorités calédoniennes à réexaminer leur approche de la filière
2.2.1. En cas de fermeture d’une ou plusieurs usines, les pouvoirs publics sont susceptibles de devoir prendre en charge une partie du passif environnemental
2.2.2. La défaillance d’un ou plusieurs opérateurs accentuerait les déséquilibres des comptes du territoire
2.2.3. La fermeture d’un ou plusieurs sites contraindrait vraisemblablement les autorités calédoniennes à revenir sur leur doctrine de contrôle des exportations
2.2.4. Les perspectives de reprise des sites placés en procédure collective seraient très incertaines
3. DES TRANSFORMATIONS PROFONDES DE LA FILIÈRE CONDITIONNENT SA VIABILITÉ À LONG TERME
3.1. La continuité d’activité des métallurgistes passe par l’abaissement de leurs coûts de production
3.1.1. Une réforme du contrôle des exportations de minerai est indispensable pour consolider la viabilité économique des acteurs
3.1.2. L’ajout d’un processus de production de matte à KNS et à la SLN les désensibiliserait en partie au marché asiatique et pourrait permettre une intégration verticale entre des acteurs calédoniens et européens
3.1.3. À long terme, la transformation du mix énergétique du territoire est doublement nécessaire pour abaisser les coûts énergétiques et les émissions de CO₂ des métallurgistes afin de leur permettre d’exporter leur production vers l’UE
3.2. Le désalignement d’intérêts entre les parties prenantes conduit à de mauvais choix de financement et fait obstacle à la conduite normale des opérations minières, pénalisant la production des usines et des mines
3.2.1. L’acceptabilité de l’activité sur le territoire pourrait être améliorée en repensant les mécanismes de partage de la valeur
3.2.2. Les intérêts des actionnaires publics ne sont pas alignés entre eux, ni avec ceux des actionnaires privés
3.3. À supposer que ces transformations soient intégralement opérées, la pérennité de la filière ne serait pas nécessairement assurée
3.3.1. Les solutions examinées pour réduire les coûts ou augmenter les revenus des métallurgistes à moyen et long terme ne règlent pas leurs problèmes de financement de court terme
3.3.2. Le succès des transformations engagées par le territoire dépendrait de facteurs exogènes, tels que la construction de raffineries de sulfate de nickel dans l’Union et l’évolution future de la chimie des batteries
- Type de document : Rapport d'étude
- Pagination : 71 pages
- Édité par : Inspection générale des finances : Conseil général de l'économie, de l'industrie, de l'énergie et des technologies