Le rapport se concentre sur la place des femmes dans le sport amateur et professionnel. Dans le sport amateur, alors que les hommes sont 62 % à pratiquer du sport au moins une fois par semaine, seules 58 % des femmes en font de même. La pratique sportive des femmes est, en outre, moins tournée vers la compétition que celle des hommes : seulement 38 % des licenciés sont des licenciées.
Au terme de leurs travaux au cours desquels ils ont entendu plus de soixante-dix acteurs du monde sportif, les rapporteurs dressent un bilan mitigé de la pratique sportive des femmes et de leur place dans le sport.
Dans le sport amateur, à tous les âges de la vie, la pratique sportive des femmes diffère de celle des hommes : le premier écart de pratique sportive entre les filles et les garçons se manifeste entre cinq et neuf ans, les garçons sont près de 1,5 million à être inscrits dans des activités sportives contre environ 980 000 filles de la même tranche d'âge.
Cet écart se creuse à l'adolescence où la pratique sportive des filles décroche et ne rattrape celle des garçons qu'à l'âge de la retraite où le temps libre des femmes augmente. Les raisons de ces écarts de pratique sont multifactorielles : une persistance de stéréotypes de genre dévalorisant la pratique féminine et un sous-investissement chronique dans le sport féminin (infrastructures, moyens humains, activités proposées) éloignent les femmes du sport notamment amateur.
De la même manière, dans le sport de haut niveau, les femmes subissent encore des stéréotypes de genre et s'entraînent dans des conditions matérielles souvent difficiles. De plus, on constate une faible représentation des femmes dans l'encadrement technique et les instances dirigeantes en dépit d'une volonté politique d'asseoir la place des femmes dans le sport comme en attestent les lois du 4 août 2014 et du 2 mars 2022.
Partant du constat que le sport féminin, amateur et professionnel, fait encore face à de multiples obstacles, les rapporteurs identifient des leviers d'actions majeurs : l'éducation et la visibilité, la gouvernance et le financement du sport, pour consolider la place du sport féminin.
SYNTHÈSE DES RECOMMANDATIONS
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : LE SPORT FÉMININ AMATEUR ET PROFESSIONNEL FAIT FACE À DE MULTIPLES OBSTACLES
I. L'HISTOIRE ET LA CULTURE DU SPORT METTENT EN AVANT LA PRATIQUE SPORTIVE DES HOMMES AU DÉTRIMENT DES FEMMES
A. HISTORIQUEMENT LE SPORT S'ADRESSE À UN PUBLIC PRINCIPALEMENT MASCULIN
B. LE SPORT, VECTEUR DE STÉRÉOTYPES DE GENRE DONT LES SPORTIVES PEINENT ENCORE À SE DÉBARRASSER
1. Les tenues des sportives : une mainmise sur le corps des femmes ?
2. Une répartition sexuée de la pratique sportive entre hommes et femmes
II. LE SPORT FÉMININ (AMATEUR COMME PROFESSIONNEL) EST CONFRONTÉ À DE NOMBREUX OBSTACLES QUI LIMITENT LA PRATIQUE
A. DANS LE SPORT AMATEUR, DES SPORTIVES OCCASIONNELLES DONT LA PRATIQUE S'INTERROMPT TOUT AU LONG DE LA VIE
1. Des freins qui apparaissent à chaque étape de la vie et s'accumulent
2. L'accumulation de freins conduit à un nombre moins élevé de pratiquantes et de manière peu intensive
B. POUR LES SPORTIVES DE HAUT NIVEAU, UNE FAIBLE RECONNAISSANCE DE LEURS MÉRITES ET DES CONDITIONS MATÉRIELLES D'ENTRAÎNEMENT DIFFICILES
1. Une reconnaissance limitée sous tendue par des stéréotypes de genre exacerbés
2. Malgré des premières évolutions, des conditions de travail qui demeurent difficiles sans garantie de reconversion professionnelle
DEUXIÈME PARTIE : DES LEVIERS CLÉS POUR CONSOLIDER LA PLACE DES FEMMES DANS LE MONDE SPORTIF
I. CHANGER LES MENTALITÉS EN MISANT SUR L'ÉDUCATION ET LA VISIBILITÉ DU SPORT FÉMININ
A. DONNER LE GOÛT DU SPORT DÈS LE PLUS JEUNE ÂGE POUR ACCROÎTRE LA PRATIQUE TOUT AU LONG DE LA VIE
1. Dès le plus jeune âge, inciter les jeunes filles à aimer le sport
2. Inciter les femmes à faire du sport tout au long de la vie
B. ENCOURAGER LES SPORTIVES À S'APPROPRIER L'ESPACE PUBLIC ET SPORTIF
1. Accroître le recours au design actif dans l'espace public
2. Mettre en place un "plan Marshall" des vestiaires et des sanitaires
C. RENFORCER LA VISIBILITÉ DU SPORT FÉMININ DANS LES MÉDIAS SOUS LE REGARD ATTENTIF DE L'ARCOM
1. Une faible visibilité du sport féminin pourtant plébiscité par les spectateurs
2. Une faible valorisation des femmes journalistes de sport trop souvent ramenées à leur genre
II. RÉFORMER LA GOUVERNANCE
A. LES LOIS DE 2000, 2014 ET 2022 ONT CLARIFIÉ ET AMÉLIORÉ LA PLACE DES FEMMES DANS LES INSTANCES DE GOUVERNANCE SPORTIVES
1. Depuis les années 2000, le cadre légal favorise l'accès des femmes à des postes à responsabilité
2. Malgré ces initiatives courageuses de réforme, un bilan en demi-teinte dans un milieu réfractaire au changement
B. CES AVANCÉES DOIVENT ÊTRE PROLONGÉES POUR GARANTIR AUX FEMMES UNE PLACE DANS LE MONDE DU SPORT
1. "Imposer l'égalité par le sommet" en renforçant les dispositions législatives existantes
2. Accroître le vivier des femmes candidates à des postes techniques ou officiels
III. REPENSER LE FINANCEMENT DU SPORT FEMININ
A. UNE NÉCESSAIRE CONTRIBUTION DES FINANCEMENTS PRIVÉS AU DÉVELOPPEMENT DU SPORT FÉMININ
1. Au niveau des fédérations et des clubs, un soutien conditionné à la promotion du sport féminin
2. Pour les sponsors, des incitations à soutenir le sport féminin
B. UNE PLUS GRANDE VIGILANCE LORS DE L'ATTRIBUTION DES FINANCEMENTS PUBLICS
1. Lier le versement de subventions à la mise en place de mesures concrètes en faveur du sport féminin
2. À l'ANS, renforcer l'attention accordée au sport féminin
3. Dans les collectivités territoriales, introduire la budgétisation intégrant l'égalité pour favoriser le sport féminin
CONCLUSION
TRAVAUX DE LA DÉLÉGATION
I. AUDITIONS DE LA DÉLÉGATION
II. ÉVÈNEMENT SUR LA MIXITÉ DANS LE SPORT
III. EXAMEN DU RAPPORT PAR LA DÉLÉGATION
ANNEXE
LISTE DES PERSONNES AUDITIONNÉES PAR LES RAPPORTEURS
- Type de document : Rapport parlementaire
- Édité par : Assemblée nationale
- Collection : Documents d'information de l'Assemblée nationale
- Numéro dans la série : 2719