Texte intégral
F. Laborde Les chiffres du chômage ne sont pas bons : c'est la huitième hausse consécutive, + 2,2 en un mois et l'objectif qui était de passer sous la barre des 2 millions de chômeurs ne sera pas atteint.
- "Non, il ne sera pas atteint pour cette année 2002, même si nous avons beaucoup créé d'emplois durant ces cinq dernières années, même s'il y a eu une baisse du chômage de près d'un million de personnes dans cette législature. Il y a, à cause du ralentissement américain, à cause des événements du 11 septembre, une remontée légère mais déjà insupportable du chômage. C'est pourquoi il faut continuer à agir et c'est aussi pourquoi les enjeux électoraux qui vont bientôt être présentés aux Français doivent intégrer la perspective du plein-emploi. Ce n'est pas parce qu'il y a aujourd'hui un retournement conjoncturel qu'une nouvelle fois, il faudrait dire qu'il y a une fatalité de la hausse du chômage."
Vous reste-t-il des instruments, est-ce que vous n'avez pas déjà utilisé toutes les palettes ?
- "D'abord, heureusement que nous avons utilisé des instruments : emplois-jeunes, dispositif d'insertion - que l'on appelle le programme TRACE -, soutien de la consommation... Tout cela doit demeurer, voire être amplifié. Il faut y ajouter un effort considérable à engager sur la formation, parce qu'au même moment où on constate une remontée même légère du chômage, des secteurs professionnels, des domaines de l'activité économique recherchent de la main d'oeuvre. Il y a donc une inadaptation entre des chômeurs qui, d'un coté, cherchent de l'emploi et de l'autre, des entreprises qui cherchent du personnel. Il faut donc que l'on fasse, dans les prochains mois, les prochaines années - ce serait une grande proposition de la campagne qui va s'ouvrir chez les socialistes -, un grand programme de formation, de requalification des salariés."
On sait que la croissance sera moins bonne qu'on ne l'espérait, les chiffres seront annoncés par L. Fabius la semaine prochaine. La droite dit aujourd'hui que vous avez vécu une période idyllique de croissance et que vous n'avez pas su faire. Regardez les chiffres du chômage qui ne vont pas du tout...
- "On a eu une forte période de croissance, c'est vrai, grâce à la conjoncture internationale, c'est incontestable, grâce aussi à la politique économique. La preuve, c'est que l'on a fait plus de croissance en France durant ces quatre dernières années que partout en Europe, sauf en Espagne. Et quand on regarde notre situation par rapport à l'Allemagne, on constate que l'on fait deux fois plus de croissance. C'est vrai en période "d'euphorie" - entre guillemets, parce que pour beaucoup ce n'est quand même pas facile - des quatre dernière années, mais c'est vrai aussi en période de ralentissement économique, que c'est en France que l'on fait le plus de croissance, parce qu'on a des instruments et une politique économique. Et heureusement, si je puis dire, que la droite avait laissé la responsabilité à la gauche en 1997 sinon, nous n'aurions pas gagné toutes ces marges de manoeuvre favorables à la croissance. De la même manière, il faudra continuer à faire plus de croissance que les autres, parce que nous avons plus de population active que les autres et donc, peut-être aussi plus d'efforts à faire en matière de réduction de la lutte contre le chômage."
Vous prenez l'avion ce soir pour Porto Alegre, le sommet social ou "contre-sommet". Mais pourquoi allez-vous à Porto Alegre ? Il y a les mêmes à Paris, il y a la moitié du Gouvernement et de la classe politique française, les associations qui montent Porto Alegre sont, pour la plupart, comme Attac, des associations françaises !
- "Je ne me plains pas que la France soit à l'initiative du mouvement pour un autre monde, pour un gouvernement de la mondialisation. C'est vrai qu'il y a aujourd'hui des problèmes qui sont de l'ordre de l'international, parce qu'en matière d'économie, d'environnement, d'alimentation, c'est à cette échelle qu'il faut intervenir. Partout, des mouvements associatifs - pas seulement en France - se battent et on ne va pas s'en plaindre. Ce n'est pas quand on constate une perte des référents civiques à l'échelle, parfois, de notre propre pays, qu'il faudrait se dire que ce n'est pas bien qu'il y ait un mouvement comme celui-là. Donc, la France, les mouvements de gauche en particulier, le mien, doivent être à Porto Alegre, non pas pour dire que la mondialisation, ce n'est pas bien - cela ne suffit pas, c'est une protestation -, mais pour organiser, avec cette société civile en mouvement, un autre monde."
N'y a-t-il pas un double discours ? N'y a-t-il pas une certaine fermeté à Paris, où on ne reçoit pas forcément toutes ces associations, où on les regarde avec un peu de distance et puis, subitement, on se précipite à Porto Alegre, parce c'est un peu l'endroit à la mode et que l'on va écouter un autre discours. Mais ce discours-là, vous ou le Premier ministre pourriez l'écouter à Paris !
- "Le Premier ministre et nous-mêmes, nous écoutons les mouvements et les associations qui nous disent : "Voilà nos propositions. Faites en sorte qu'elles puissent avancer sur le plan politique". Mais quand il y a un mouvement international, la moindre des choses, le moindre des respects, c'est quand même d'aller discuter avec ces associations. Nous sommes présents à Porto Alegre, parce que la gauche brésilienne a souhaité que le Parti socialiste français soit aussi leur interlocuteur. Je veux dire ici qu'il faut contester, protester, lutter mais en même temps il faut traduire politiquement. S'il n'y a pas le prolongement politique, cette contestation ne trouve pas son effet."
De toute façon, on n'arrêtera pas la mondialisation.
- "Donc, il faut s'organiser politiquement. Et c'est pour cela qu'il y a un débat entre la gauche et la droite partout dans la monde."
Le leader afghan, H. Karzaï, a choisi d'aller à New York, ce qui prouve que même à New York, on peut s'intéresser aux problèmes du Tiers-Monde et des pays pauvres.
-"Que le Président afghan vienne à New York, sur le site de l'attentat, pour dire "Plus jamais ça !", c'est d'abord une belle image. C'est bien, aussi, que le monde ne fasse pas simplement la police ou même la justice, mais que le monde fasse aussi réparation. Il faut donc organiser la reconstruction de l'Afghanistan. Je crois que cette présence, y compris dans ce cercle des décideurs à New York, est absolument indispensable ."
Il y aura quelques Français, comme D. Strauss-Kahn...
- "Absolument ! Et c'est très important, car il faut que nous, les socialistes, nous soyons capables de tenir des discours partout, que l'on puisse dire la même chose aux associations qui contestent la mondialisation qu'à ceux qui l'organisent, en disant que nous voulons réguler, que nous voulons des normes, des règles, du contrôle de cette économie qui n'est pas l'apanage des puissants."
Hier, vous avez été pris à partie assez vigoureusement, fermement, par N. Sarkozy, par P. Devedjian. Cela vous fait plaisir d'être secoué ainsi par l'opposition ?
- "Cela veut peut-être dire que ce que l'on dit doit toucher et que ce que l'on dit est juste quand on dit : "Qu'est-ce que vous avez fait du septennat de J. Chirac ? Que s'est-il passé pendant sept ans qui justifierait qu'aujourd'hui, il y ait matière pour un quinquennat avec le même Président ?". Cette phrase simple ne touche pas les personnes, elle n'est pas blessante, mais on dit qu'il faut qu'ils présentent leur bilan."
Devedjian parle d' "injures répétées" de la part...
- "Ce n'est pas une bonne façon de dialoguer ! Il faut dire à chacun de présenter son bilan ; la gauche avec ce qui a marché, ce qui est encore en discussion, avec les critiques que l'on peut nous apporter. Je suis prêt à discuter, mais il faut que chacun vienne avec son bilan. Et puis ses propositions, parce que ce que les Français veulent, c'est que ce qui va s'ouvrir pendant cinq ans soit meilleur pour la France."
Ce que les Français veulent, c'est que la campagne commence et elle ne commence pas ! Pourquoi elle ne se déclare pas ?
- "Vous avez le sentiment que la campagne n'est pas commencée, quand on regarde toutes ces réunions ?"
On sent qu'il y a des positions un peu cosmétiques [sic]...
- "Moi, j'ai le sentiment qu'à Elysée, la campagne est commencée."
Est-ce que J. Glavany, qui sera selon toute vraisemblance le directeur de campagne de L. Jospin, est le bon choix ? Il parait que certains s'étonnaient de ce choix au PS, en disant que ce n'était pas le plus proche de L. Jospin. Et il y a maintenant cette affaire qui remonte, l'affaire Destrade, le financement du PS dans les années 1993, pour laquelle J. Glavany doit être entendu par un juge. Est-ce que ce n'est pas embêtant ?
- "Deux remarques. La première : au PS, on rassemble tout le monde. Il n'y a pas de division, il y a du débat, mais on rassemble tout le monde, parce que l'on ne peut gagner qu'avec une équipe. Et il est vrai que depuis cinq ans, autour de L. Jospin, un bloc compact s'est organisé et c'est bien ainsi, parce que l'essentiel n'est pas de s'occuper des personnes, mais des Français. Deuxième remarque : lorsqu'il y a une demande d'un juge pour entendre qui que ce soit, nous nous y rendons. Et ce sera vrai, je le suppose, pour J. Glavany comme pour tout autre. S'il y a des informations à donner, nous sommes toujours prêts à les livrer."
N'est-ce pas un handicap dans ce contexte qu'il soit le directeur de campagne de L. Jospin ?
- "Donner la vérité n'est jamais un handicap."
(Source http://Sig.premier-ministre.gouv.fr, le 31 janvier 2002)
- "Non, il ne sera pas atteint pour cette année 2002, même si nous avons beaucoup créé d'emplois durant ces cinq dernières années, même s'il y a eu une baisse du chômage de près d'un million de personnes dans cette législature. Il y a, à cause du ralentissement américain, à cause des événements du 11 septembre, une remontée légère mais déjà insupportable du chômage. C'est pourquoi il faut continuer à agir et c'est aussi pourquoi les enjeux électoraux qui vont bientôt être présentés aux Français doivent intégrer la perspective du plein-emploi. Ce n'est pas parce qu'il y a aujourd'hui un retournement conjoncturel qu'une nouvelle fois, il faudrait dire qu'il y a une fatalité de la hausse du chômage."
Vous reste-t-il des instruments, est-ce que vous n'avez pas déjà utilisé toutes les palettes ?
- "D'abord, heureusement que nous avons utilisé des instruments : emplois-jeunes, dispositif d'insertion - que l'on appelle le programme TRACE -, soutien de la consommation... Tout cela doit demeurer, voire être amplifié. Il faut y ajouter un effort considérable à engager sur la formation, parce qu'au même moment où on constate une remontée même légère du chômage, des secteurs professionnels, des domaines de l'activité économique recherchent de la main d'oeuvre. Il y a donc une inadaptation entre des chômeurs qui, d'un coté, cherchent de l'emploi et de l'autre, des entreprises qui cherchent du personnel. Il faut donc que l'on fasse, dans les prochains mois, les prochaines années - ce serait une grande proposition de la campagne qui va s'ouvrir chez les socialistes -, un grand programme de formation, de requalification des salariés."
On sait que la croissance sera moins bonne qu'on ne l'espérait, les chiffres seront annoncés par L. Fabius la semaine prochaine. La droite dit aujourd'hui que vous avez vécu une période idyllique de croissance et que vous n'avez pas su faire. Regardez les chiffres du chômage qui ne vont pas du tout...
- "On a eu une forte période de croissance, c'est vrai, grâce à la conjoncture internationale, c'est incontestable, grâce aussi à la politique économique. La preuve, c'est que l'on a fait plus de croissance en France durant ces quatre dernières années que partout en Europe, sauf en Espagne. Et quand on regarde notre situation par rapport à l'Allemagne, on constate que l'on fait deux fois plus de croissance. C'est vrai en période "d'euphorie" - entre guillemets, parce que pour beaucoup ce n'est quand même pas facile - des quatre dernière années, mais c'est vrai aussi en période de ralentissement économique, que c'est en France que l'on fait le plus de croissance, parce qu'on a des instruments et une politique économique. Et heureusement, si je puis dire, que la droite avait laissé la responsabilité à la gauche en 1997 sinon, nous n'aurions pas gagné toutes ces marges de manoeuvre favorables à la croissance. De la même manière, il faudra continuer à faire plus de croissance que les autres, parce que nous avons plus de population active que les autres et donc, peut-être aussi plus d'efforts à faire en matière de réduction de la lutte contre le chômage."
Vous prenez l'avion ce soir pour Porto Alegre, le sommet social ou "contre-sommet". Mais pourquoi allez-vous à Porto Alegre ? Il y a les mêmes à Paris, il y a la moitié du Gouvernement et de la classe politique française, les associations qui montent Porto Alegre sont, pour la plupart, comme Attac, des associations françaises !
- "Je ne me plains pas que la France soit à l'initiative du mouvement pour un autre monde, pour un gouvernement de la mondialisation. C'est vrai qu'il y a aujourd'hui des problèmes qui sont de l'ordre de l'international, parce qu'en matière d'économie, d'environnement, d'alimentation, c'est à cette échelle qu'il faut intervenir. Partout, des mouvements associatifs - pas seulement en France - se battent et on ne va pas s'en plaindre. Ce n'est pas quand on constate une perte des référents civiques à l'échelle, parfois, de notre propre pays, qu'il faudrait se dire que ce n'est pas bien qu'il y ait un mouvement comme celui-là. Donc, la France, les mouvements de gauche en particulier, le mien, doivent être à Porto Alegre, non pas pour dire que la mondialisation, ce n'est pas bien - cela ne suffit pas, c'est une protestation -, mais pour organiser, avec cette société civile en mouvement, un autre monde."
N'y a-t-il pas un double discours ? N'y a-t-il pas une certaine fermeté à Paris, où on ne reçoit pas forcément toutes ces associations, où on les regarde avec un peu de distance et puis, subitement, on se précipite à Porto Alegre, parce c'est un peu l'endroit à la mode et que l'on va écouter un autre discours. Mais ce discours-là, vous ou le Premier ministre pourriez l'écouter à Paris !
- "Le Premier ministre et nous-mêmes, nous écoutons les mouvements et les associations qui nous disent : "Voilà nos propositions. Faites en sorte qu'elles puissent avancer sur le plan politique". Mais quand il y a un mouvement international, la moindre des choses, le moindre des respects, c'est quand même d'aller discuter avec ces associations. Nous sommes présents à Porto Alegre, parce que la gauche brésilienne a souhaité que le Parti socialiste français soit aussi leur interlocuteur. Je veux dire ici qu'il faut contester, protester, lutter mais en même temps il faut traduire politiquement. S'il n'y a pas le prolongement politique, cette contestation ne trouve pas son effet."
De toute façon, on n'arrêtera pas la mondialisation.
- "Donc, il faut s'organiser politiquement. Et c'est pour cela qu'il y a un débat entre la gauche et la droite partout dans la monde."
Le leader afghan, H. Karzaï, a choisi d'aller à New York, ce qui prouve que même à New York, on peut s'intéresser aux problèmes du Tiers-Monde et des pays pauvres.
-"Que le Président afghan vienne à New York, sur le site de l'attentat, pour dire "Plus jamais ça !", c'est d'abord une belle image. C'est bien, aussi, que le monde ne fasse pas simplement la police ou même la justice, mais que le monde fasse aussi réparation. Il faut donc organiser la reconstruction de l'Afghanistan. Je crois que cette présence, y compris dans ce cercle des décideurs à New York, est absolument indispensable ."
Il y aura quelques Français, comme D. Strauss-Kahn...
- "Absolument ! Et c'est très important, car il faut que nous, les socialistes, nous soyons capables de tenir des discours partout, que l'on puisse dire la même chose aux associations qui contestent la mondialisation qu'à ceux qui l'organisent, en disant que nous voulons réguler, que nous voulons des normes, des règles, du contrôle de cette économie qui n'est pas l'apanage des puissants."
Hier, vous avez été pris à partie assez vigoureusement, fermement, par N. Sarkozy, par P. Devedjian. Cela vous fait plaisir d'être secoué ainsi par l'opposition ?
- "Cela veut peut-être dire que ce que l'on dit doit toucher et que ce que l'on dit est juste quand on dit : "Qu'est-ce que vous avez fait du septennat de J. Chirac ? Que s'est-il passé pendant sept ans qui justifierait qu'aujourd'hui, il y ait matière pour un quinquennat avec le même Président ?". Cette phrase simple ne touche pas les personnes, elle n'est pas blessante, mais on dit qu'il faut qu'ils présentent leur bilan."
Devedjian parle d' "injures répétées" de la part...
- "Ce n'est pas une bonne façon de dialoguer ! Il faut dire à chacun de présenter son bilan ; la gauche avec ce qui a marché, ce qui est encore en discussion, avec les critiques que l'on peut nous apporter. Je suis prêt à discuter, mais il faut que chacun vienne avec son bilan. Et puis ses propositions, parce que ce que les Français veulent, c'est que ce qui va s'ouvrir pendant cinq ans soit meilleur pour la France."
Ce que les Français veulent, c'est que la campagne commence et elle ne commence pas ! Pourquoi elle ne se déclare pas ?
- "Vous avez le sentiment que la campagne n'est pas commencée, quand on regarde toutes ces réunions ?"
On sent qu'il y a des positions un peu cosmétiques [sic]...
- "Moi, j'ai le sentiment qu'à Elysée, la campagne est commencée."
Est-ce que J. Glavany, qui sera selon toute vraisemblance le directeur de campagne de L. Jospin, est le bon choix ? Il parait que certains s'étonnaient de ce choix au PS, en disant que ce n'était pas le plus proche de L. Jospin. Et il y a maintenant cette affaire qui remonte, l'affaire Destrade, le financement du PS dans les années 1993, pour laquelle J. Glavany doit être entendu par un juge. Est-ce que ce n'est pas embêtant ?
- "Deux remarques. La première : au PS, on rassemble tout le monde. Il n'y a pas de division, il y a du débat, mais on rassemble tout le monde, parce que l'on ne peut gagner qu'avec une équipe. Et il est vrai que depuis cinq ans, autour de L. Jospin, un bloc compact s'est organisé et c'est bien ainsi, parce que l'essentiel n'est pas de s'occuper des personnes, mais des Français. Deuxième remarque : lorsqu'il y a une demande d'un juge pour entendre qui que ce soit, nous nous y rendons. Et ce sera vrai, je le suppose, pour J. Glavany comme pour tout autre. S'il y a des informations à donner, nous sommes toujours prêts à les livrer."
N'est-ce pas un handicap dans ce contexte qu'il soit le directeur de campagne de L. Jospin ?
- "Donner la vérité n'est jamais un handicap."
(Source http://Sig.premier-ministre.gouv.fr, le 31 janvier 2002)