Texte intégral
Monsieur le Président, cher Jacques Lafleur,
Monsieur le Maire de Nouméa, cher Jean Lèques,
Monsieur le Président du Gouvernement, cher Pierre Frogier,
Monsieur le Président du Congrès, cher Simon Loueckhote,
Mesdames, Messieurs, chers compatriotes de Nouvelle-Calédonie,
D'emblée, je voudrais vous dire, mes chers amis, combien je suis heureux d'être parmi vous, ici à Nouméa, pour cette réunion de soutien à notre candidat, à notre champion Jacques CHIRAC.
A cette joie se mêle une émotion que je ne saurai dissimuler plus longtemps.
Emotion de fouler pour la première fois le sol de la Grande Terre car le gaulliste que je suis n'oublie pas que la Nouvelle-Calédonie s'est ralliée à la France libre dès septembre 1940.
J'ai encore en mémoire le prix du sang versé par les Calédoniens, à vingt mille kilomètres du " Caillou ", pour libérer notre France du joug nazi.
J'ai encore en mémoire le souvenir vivace du courage, de l'abnégation et des faits d'arme des vaillants soldats du Bataillon du Pacifique, le bataillon de la liberté et de la fraternité.
Emotion aussi car le Président du Sénat que je suis n'oublie pas que notre assemblée s'est engagée à vos côtés dans les heures graves des années 1984 et 1985, à un moment crucial où tout aurait pu basculer.
J'ai la conviction que durant cette période trouble, que pendant ces heures sombres, l'action déterminée du Sénat a contribué à empêcher le lâchage et le bradage de la Nouvelle-Calédonie par le Gouvernement socialiste.
Il existe donc un lien charnel, un lien fraternel, - parce que c'est vous, parce que c'est nous -, entre la Nouvelle-Calédonie et le Sénat de la République française.
Emotion également car je retrouve mon ami le Président Jacques Lafleur pour qui j'éprouve un immense respect et une indéfectible amitié.
Véritable homme d'Etat et homme de bonne volonté, Jacques Lafleur a eu le courage, au lendemain du drame d'Ouvéa et dans un contexte de quasi guerre civile, de tendre la main et de procéder à " l'échange de paroles " avec Jean-Marie Tjibaou, cet autre humaniste, qui a payé de sa vie son engagement pour la paix.
C'est grâce à cette démarche généreuse, consacrée par les accords de Matignon de juin 1988, que l'humanisme de la République a pu triompher de la violence et de la haine et faire obstacle à l'indépendance voulue par une infime minorité.
C'est grâce à cette démarche courageuse que les habitants de Nouvelle-Calédonie ont pu bâtir ensemble un avenir commun, un avenir de paix, un avenir de solidarité et un avenir de prospérité mieux partagée.
Je voudrais également saluer les autres acteurs essentiels de ces accords de Matignon, ces autres artisans du dialogue :
Jean Lèques, le toujours dynamique maire de Nouméa et Dick Ukeiwé, mon ancien collègue, que nous appelions affectueusement : Dick.
Je n'aurais garde d'oublier la relève c'est-à-dire nos amis Pierre Frogier et Simon Loueckhote qui ont été, dix ans après Matignon, les protagonistes éclairés de l'accord de Nouméa, du 5 mai 1998 qui va permettre de continuer à gérer, ensemble et pacifiquement, le développement de la Nouvelle-Calédonie.
J'observe que même notre ami Simon Loueckhote vieillit un peu puisqu'il n'est plus, depuis les dernières élections sénatoriales de septembre 2001, le benjamin de notre assemblée
Plus sérieusement, je voudrais vous dire, mes chers compatriotes, que vous avez de la chance de pouvoir vous appuyer et compter sur une lignée d'hommes politiques d'une telle qualité, d'une telle dimension, d'une telle envergure.
Emotion, enfin, de vous retrouver si nombreux, mes chers compatriotes, pour communier ensemble dans le soutien, franc et massif, que nous apportons à Jacques CHIRAC, cet homme de cur qui éprouve un attachement charnel pour les français d'Outre-Mer.
En métropole, certains esprits chagrins clament haut et fort que cette campagne présidentielle est terne, grise et ennuyeuse. Votre liesse et votre ferveur leur opposent un cinglant démenti.
Je veux donc vous remercier chaleureusement de votre présence, avec une pensée particulière pour ceux d'entre vous qui ont fait de longues heures de route pour être avec nous, pour nous communiquer leur énergie inépuisable et leur volonté farouche de gagner. Votre enthousiasme me va droit au cur.
Comme vous le savez, Jacques CHIRAC n'a pu, en raison de la brièveté de la campagne et de la longueur du déplacement, venir lui-même vous remercier de votre fidélité.
Il m'a donc fait l'honneur de me demander de le représenter.
A défaut du premier personnage de l'Etat, vous recevez ce soir le deuxième personnage de la République
La venue de Jacques CHIRAC n'est que partie remise car il m'a demandé de vous dire que s'il est réélu, sa première visite outre-mer sera pour vous, sera pour la Nouvelle-Calédonie. Vous le méritez bien.
Pour ma part, je serai le gardien et le notaire, - pardon Jean Lèques pour cette concurrence déloyale -, de cet engagement solennel.
Vous connaissez toutes et tous, la passion qu'éprouve Jacques CHIRAC pour les français d'outre-mer.
Il ne conçoit pas la France sans l'outre-mer, sans les outre-mer.
Il ne conçoit pas la France sans le message universel que vous insufflez à notre République.
Il ne conçoit pas la France sans cette indicible richesse humaine, sans cette population arc-en-ciel, sans cette diversité culturelle, sans cette variété d'horizons, bref sans le supplément d'âme que vous apportez à notre pays, à notre maison commune, à notre République plurielle.
Jacques CHIRAC veut faire de l'outre-mer une richesse pour ses habitants, une richesse pour la France, une richesse pour l'Europe.
Il souhaite un outre-mer fort et ambitieux, riche de ses diversités, tout en étant solidement ancré dans la République.
Jacques CHIRAC vous adresse son salut le plus affectueux, le salut de la fraternité républicaine, le salut de la passion, le salut du cur.
Comme vous le savez, Jacques CHIRAC a proposé à tous nos compatriotes, au cours de cette campagne, de voir " La France en grand ", de voir " La France ensemble ".
Vous êtes " la France en grand ", car la Nouvelle-Calédonie donne à l'hexagone sa dimension mondiale et à l'Europe ses nouvelles frontières.
Vous êtes " la France ensemble ", car l'exigence de solidarité prend ici tout son sens. Solidarité entre les cultures dans le respect de l'identité Kanak. Solidarité entre les continents pour assurer la continuité territoriale entre les diverses composantes de la République. Solidarité entre la métropole et l'outre-mer dans le respect de la dignité de chacun.
La " France en grand ", c'est une France libérée de toutes les entraves, de tous les carcans qui asphyxient et annihilent les énergies et les initiatives des français.
C'est une France libérée de tous ces freins, de tous ces obstacles que les gouvernements socialistes ont multiplié et sédimenté au cours de leur quinze années de règne depuis 1981.
Ils ont pour nom : prélèvements obligatoires confiscatoires, dépenses publiques excessives, étatisme larvé, réglementations tatillonnes, mesures égalisatrices, dispositions démobilisatrices, assistanat rampant
Alors que Jacques CHIRAC veut une France forte, généreuse et rayonnante, Lionel Jospin apparaît comme le candidat du déclin de la France.
Une France dont la richesse par habitant, calculée en standard de pouvoir d'achat, n'occupe plus que le 12ème rang européen.
Une France qui détient la médaille de bronze européenne du taux de chômage le plus élevé. Seules l'Espagne et la Grèce font pire que nous.
Depuis 1997, la France est au 9ème rang européen pour la baisse du chômage. Cela signifie que 8 pays ont fait mieux que nous pour réduire le chômage sans avoir besoin, pour autant, de recourir à des mesures aussi autoritaires et anti-économiques que l'application rigide et inégalitaire des 35 heures ou l'illusion onéreuse des emplois-jeunes.
Une France qui a reculé, en termes de compétitivité, de la 16ème place mondiale en 1992, à la 25ème en 2000.
Pour enrayer cette spirale du déclin, Jacques CHIRAC fait le pari de la confiance en s'engageant à libérer les énergies des Français par la baisse des charges sociales, la réduction des impôts, la création pour chaque Français d'un compte personnel de formation, l'assouplissement de l'application des 35 heures, l'allégement des contraintes administratives
La " France en grand ", c'est aussi une France qui mise davantage sur le dialogue social que sur l'interventionnisme de l'Etat.
Jacques CHIRAC, c'est l'homme de la confiance, face à Lionel Jospin, l'homme de la contrainte qui ne peut concevoir une société autrement que dominée par l'Etat.
Pour vous, chers compatriotes de Nouvelle-Calédonie, " La France en grand " c'est un développement économique durable et équilibré de votre territoire.
Après l'égalité politique, après la parité sociale, voici venu le temps de l'égalité des chances économiques qui sera mise en uvre par une loi de programmation ambitieuse, d'une durée de 15 ans, valorisant les atouts de l'outre-mer, avec des objectifs chiffrés et des engagements budgétaires intangibles. Cette loi sera présentée au Parlement avant la fin de la présente année.
Cette loi de promotion économique devra, en particulier, assurer la continuité territoriale de la Nouvelle-Calédonie avec son environnement immédiat et avec la métropole.
A cet égard, Jacques CHIRAC s'engage à faire bénéficier la Nouvelle-Calédonie comme les autres collectivités d'outre-mer, d'un dispositif d'abaissement du coût des transports grâce à un partenariat entre l'Etat, les collectivités territoriales concernées et l'Europe.
Ce dispositif vaudra non seulement pour les billets d'avion mais aussi pour les liaisons maritimes ou pour le fret à l'exportation.
Jacques CHIRAC s'engage aussi à promouvoir une véritable concurrence dans les transports aériens.
Donner à l'outre-mer les moyens de son développement, c'est aussi abaisser les charges qui pèsent sur les entreprises pour leur permettre de créer de véritables emplois durables.
C'est aussi recréer un système efficace de soutien aux investissements par une nouvelle politique de défiscalisation innovante, lisible, transparente et pérenne.
A cet égard, il faut en finir avec les trois années d'atermoiements du Gouvernement Jospin qui ont été préjudiciables aux investissements outre-mer.
Il faut en finir avec cette ère du soupçon qui a conduit à des situations ubuesques et kafkaiennes comme celle du combat persévérant mené pendant deux ans par Jacques Lafleur, Pierre Frogier et Simon Loueckhote, pour obtenir la défiscalisation de deux Airbus pour Air Calin.
Il faut, en outre, inverser la logique actuelle et poser le principe que toutes les activités seront éligibles à la défiscalisation à l'exception de celles qui seront exclues par le législateur.
Il faut également consacrer le concept d'entreprise franche.
Enfin, le développement économique durable et équilibré de la Nouvelle-Calédonie passe, me semble-t-il, par son inclusion dans la zone euro.
Au-delà de votre appartenance à une communauté de destin riche de 350 millions de personnes, cette inclusion dans la zone euro serait un puissant facteur d'attraction des investissements et donc une mesure propice à l'emploi.
J'ai longuement débattu de cette question avec Jacques CHIRAC et je suis en mesure de vous dire que Jacques CHIRAC y est, à titre personnel, très favorable.
Si c'est un souhait partagé par les calédoniens, Jacques CHIRAC s'engage à effectuer les démarches nécessaires auprès des instances européennes pour aboutir, dans les meilleurs délais, à cette réforme monétaire.
Une " France en grand ", c'est donc, avant tout, une France qui libère les énergies des Français, une France qui fait confiance aux Français.
Une " France en grand ", c'est aussi une France qui accepte de tempérer son jacobinisme initial pour libérer les initiatives locales, pour favoriser le plein épanouissement de l'autonomie locale, bref pour faire vivre la démocratie locale.
Si la France veut rester un grand pays, moderne et compétitif, elle doit réussir la révolution de la démocratie locale et construire la République des proximités. Elle doit bâtir une véritable République territoriale, version unitaire du fédéralisme.
C'est une exigence démocratique. C'est un impératif d'efficacité. C'est une nécessité économique et sociale.
A cet égard, l'architecture des pouvoirs en Nouvelle-Calédonie peut constituer, sous réserve d'adaptations, une source d'inspiration.
En l'occurrence, je tiens à déclarer solennellement que Jacques CHIRAC s'engage à respecter l'accord de Nouméa du 5 mai 1998 et, si besoin en était, à en être le gardien. Tout l'accord de Nouméa, Rien que l'accord de Nouméa.
A ce propos et s'agissant de la composition du corps électoral, je tiens à rappeler, en premier lieu, que la négociation de l'accord de Nouméa s'est effectuée sous l'égide du Premier ministre Lionel Jospin et non pas sous celle du Président de la République.
Donc s'il y a eu des ambiguïtés ou des divergences d'interprétation, la faute en incombe à Lionel Jospin.
Seconde observation : je crois savoir, - mais je parle sous le contrôle de Pierre FROGIER qui était présent -, que Jacques CHIRAC a été parfaitement clair lorsqu'il a reçu, le 25 janvier dernier, le comité des signataires de l'accord de Nouméa.
Il a dit deux choses :
· la première, c'est que si les recours formés par les personnes écartées du corps électoral aboutissaient, il serait tenu en sa qualité de garant des engagements internationaux de la France de se conformer aux jugements et d'en tirer toutes les conséquences ;
· la seconde, c'est que ce délicat problème doit être traité dans la sérénité. Nous avons le temps puisque la question ne se posera pas avant 2008, au plus tôt.
" La France en grand ", mais aussi " la France ensemble ".
" La France ensemble ", c'est d'abord une France sûre qui assure la sécurité des personnes et des biens.
N'oublions pas que la sécurité, élément constitutif du pacte social, est la première des libertés.
Loin de constituer un fantasme, un délire ou une hystérie collective, la montée de l'insécurité, avec son cortège de violences, avec son lot d'horreurs, est un phénomène objectif et quantifiable, lourd de conséquences néfastes.
C'est ainsi que l'insécurité constitue, à l'évidence, une entrave à la liberté.
A la liberté d'aller et venir, à la possibilité d'emprunter certains transports en commun, à la liberté de se rendre dans certains endroits, à la faculté de se promener à certaines heures
Or, les Français ont besoin de se sentir libres, et surtout libérés de cette crainte, libérés de cette angoisse qui nous habitent dans les actes de notre vie quotidienne.
Entrave à la liberté, l'insécurité est aussi une atteinte à l'égalité.
Car si l'insécurité est omniprésente, elle frappe d'abord les plus démunis et les plus vulnérables d'entre nous, et en particulier ceux qui vivent dans des quartiers difficiles.
L'existence de ces zones de non droit, qui bafoue les lois de la République, constitue une injure au principe républicain d'égalité devant la loi. C'est inadmissible et intolérable
Il faut se donner la volonté et les moyens de rétablir l'autorité de l'Etat et de réaffirmer l'Etat de droit.
A cet égard, la conversion de Lionel Jospin, le candidat de la repentance, est trop récente pour être crédible. Sa " naïveté ", qui constitue en réalité une faute grave, s'est traduite, depuis cinq ans, par une forte augmentation de l'insécurité qui contraste avec le recul de la délinquance observée de 1995 à 1997, sous le Gouvernement Juppé.
Et même si la naïveté changeait de camp, et même si nous décidions, par un effort de volonté, de croire à la sincérité de la conversion de ce trotskiste opportuniste, son entourage, son ex majorité singulièrement plurielle resteraient, eux, marqués par la culture permissive de mai 68.
Cette culture de l'interdiction d'interdire, cette culture de l'excuse qui conduit à ignorer la victime pour prendre le parti du délinquant, cette culture de la démolition systématique de l'autorité sous toutes ses formes.
Non, décidément NON, Lionel Jospin n'est pas crédible.
Jacques CHIRAC, lui, est déterminé à lutter, avec une volonté politique sans faille et une autorité sans faiblesse, contre ce véritable fléau social, cette gangrène que constitue l'insécurité, ce terrorisme du quotidien.
Deux mots clefs résument l'esprit et le contenu de cette riposte républicaine voulue par Jacques CHIRAC : proximité et impunité zéro.
Proximité, tout d'abord, avec une plus grande implication des exécutifs locaux, et en particulier des Maires, dans le combat quotidien contre l'insécurité.
Certes, la sécurité demeure un devoir de l'Etat mais les Maires doivent devenir des acteurs plus engagés parce qu'ils connaissent les problèmes et les attentes de leurs concitoyens et parce qu'ils sont responsables devant eux.
Il s'agit, en premier lieu, de confier aux Maires le rôle de chef d'orchestre de la coordination de toutes les actions de prévention qui s'exercent sur le territoire de leurs communes.
Il s'agit, en second lieu, de rompre avec l'expérience socialiste des contrats locaux de sécurité, qui s'est avérée une coquille vide, et d'instituer autour du Maire ou du Président de la communauté d'agglomération, un véritable conseil local de sécurité.
En outre, aucune infraction, si légère soit-elle, ne doit être laissée sans réponse, sans réponse adaptée, proportionnée à la faute, sans réponse juste mais certaine, sans réponse immédiate et dissuasive. C'est cela " l'impunité zéro ".
Pour ce faire, il est indispensable et urgent d'adapter l'ordonnance du 2 février 1945, qui n'est pas taboue, aux réalités de la délinquance des jeunes, afin d'offrir au juge une gamme de réponses graduée, allant de l'éducatif au répressif.
Cette palette de réponses s'étendrait de la réprimande ou du rappel à la loi à la détention dans des établissements distincts de ceux des adultes.
Entre ces deux extrêmes, cette gamme graduée comprendrait également des placements, sur condamnation du tribunal, dans des externats spécialisés, dans des centres d'éducation renforcée ou dans des établissements éducatifs.
Par ailleurs, il faut créer des " centres préventifs fermés " pour les délinquants en instance de jugement.
C'est le seul moyen d'empêcher les petits caïds de défier les habitants de leur quartier et les forces de l'ordre, après avoir commis des agressions graves.
C'est le seul moyen de rassurer témoins et victimes et de les protéger contre le risque de représailles quand elles portent plainte.
Cette mobilisation contre l'insécurité exige, à l'évidence, des moyens supplémentaires.
C'est ainsi que Jacques CHIRAC a prévu deux grandes lois de programmation, l'une pour la justice et l'autre, pour les forces de sécurité, avec un effort supplémentaire total de 6 milliards d'euros, soit près de 40 milliards de francs, sur 5 ans.
A cet égard, il est urgent de remotiver les forces de police et de gendarmerie par une revalorisation de leur situation et de veiller à une répartition plus rationnelle et à un meilleur emploi des forces de l'ordre.
Restaurer l'Etat de droit, rétablir l'autorité de l'Etat pour faire reculer l'insécurité, mais aussi restaurer l'autorité à l'école.
L'école doit redevenir le creuset de l'intégration républicaine, le garant de l'égalité des chances, le lieu de la promotion sociale, l'école de l'apprentissage de la citoyenneté.
Là encore, les socialistes ont échoué. Ils ont préféré porter 80 % d'une génération au niveau du bac. Ils ont fait du chiffre, sans élever le niveau, ils ont fait du chiffre au détriment de la transmission des savoirs fondamentaux.
Pour rompre avec ces errements démagogiques, Jacques CHIRAC s'engage à mettre en uvre un plan national contre l'illettrisme et à créer, dès l'école primaire, des parcours de soutien afin que chaque élève maîtrise le calcul, la lecture et l'écriture avant l'entrée en sixième.
Pour les jeunes de l'outre-mer, Jacques CHIRAC est encore plus ambitieux.
Il s'engage, en effet, à créer pour les jeunes en cours d'études un " passeport mobilité " par une prise en charge de leurs billets d'avion, en combinant le développement des bourses universitaires et les conventions avec des organismes de formation.
Derrière ce plus large accès aux universités métropolitaines se profile, en outre, une ouverture sur les universités européennes.
D'une manière générale, il s'agit d'offrir à la jeunesse bien formée de l'outre-mer français la faculté de profiter de l'opportunité constituée par le déficit de cadres du secteur public comme du secteur privé que la métropole va connaître prochainement.
Offrons à cette jeunesse un projet de vie, un projet de vie réussie dans la dignité et l'accomplissement de ses pontentialités.
Comme vous avez pu le constater, mes chers amis, le programme de Jacques CHIRAC pour l'outre-mer procède d'un vrai projet, global, structuré, cohérent et enthousiasmant.
Ce projet ambitieux et généreux contraste avec la sécheresse des sept lignes que Lionel Jospin accorde à l'outre-mer dans son programme, plus par obligation que par conviction.
Oui, décidément, entre, d'une part, le vide et la froideur de Lionel Jospin et, d'autre part, la richesse, la générosité et l'ambition des propositions de Jacques CHIRAC, le choix s'impose de lui-même.
Comme l'a fort bien dit Jacques CHIRAC, " les socialistes n'ont jamais eu de vraie politique pour l'outre-mer, parce qu'ils n'aiment pas l'outre-mer. Or on ne peut pas comprendre ce qu'on n'aime pas ".
Alors répondons, répondez massivement à l'appel de Jacques CHIRAC.
Sachons lui montrer notre détermination et notre confiance.
Pour qu'il puisse, avec nous, construire une France sûre, ouverte et généreuse.
Pour qu'il puisse, avec nous, bâtir une France moderne, une France dynamique, une France plurielle, une France solidaire.
Alors, avec Jacques CHIRAC, nous pourrons clamer avec fierté et dans la sérénité, vive la Nouvelle-Calédonie, Vive la Nouvelle-Calédonie dans la République, Vive la République, Vive la France.
(Source http://www.senat.fr, le 25 avril 2002)
Monsieur le Maire de Nouméa, cher Jean Lèques,
Monsieur le Président du Gouvernement, cher Pierre Frogier,
Monsieur le Président du Congrès, cher Simon Loueckhote,
Mesdames, Messieurs, chers compatriotes de Nouvelle-Calédonie,
D'emblée, je voudrais vous dire, mes chers amis, combien je suis heureux d'être parmi vous, ici à Nouméa, pour cette réunion de soutien à notre candidat, à notre champion Jacques CHIRAC.
A cette joie se mêle une émotion que je ne saurai dissimuler plus longtemps.
Emotion de fouler pour la première fois le sol de la Grande Terre car le gaulliste que je suis n'oublie pas que la Nouvelle-Calédonie s'est ralliée à la France libre dès septembre 1940.
J'ai encore en mémoire le prix du sang versé par les Calédoniens, à vingt mille kilomètres du " Caillou ", pour libérer notre France du joug nazi.
J'ai encore en mémoire le souvenir vivace du courage, de l'abnégation et des faits d'arme des vaillants soldats du Bataillon du Pacifique, le bataillon de la liberté et de la fraternité.
Emotion aussi car le Président du Sénat que je suis n'oublie pas que notre assemblée s'est engagée à vos côtés dans les heures graves des années 1984 et 1985, à un moment crucial où tout aurait pu basculer.
J'ai la conviction que durant cette période trouble, que pendant ces heures sombres, l'action déterminée du Sénat a contribué à empêcher le lâchage et le bradage de la Nouvelle-Calédonie par le Gouvernement socialiste.
Il existe donc un lien charnel, un lien fraternel, - parce que c'est vous, parce que c'est nous -, entre la Nouvelle-Calédonie et le Sénat de la République française.
Emotion également car je retrouve mon ami le Président Jacques Lafleur pour qui j'éprouve un immense respect et une indéfectible amitié.
Véritable homme d'Etat et homme de bonne volonté, Jacques Lafleur a eu le courage, au lendemain du drame d'Ouvéa et dans un contexte de quasi guerre civile, de tendre la main et de procéder à " l'échange de paroles " avec Jean-Marie Tjibaou, cet autre humaniste, qui a payé de sa vie son engagement pour la paix.
C'est grâce à cette démarche généreuse, consacrée par les accords de Matignon de juin 1988, que l'humanisme de la République a pu triompher de la violence et de la haine et faire obstacle à l'indépendance voulue par une infime minorité.
C'est grâce à cette démarche courageuse que les habitants de Nouvelle-Calédonie ont pu bâtir ensemble un avenir commun, un avenir de paix, un avenir de solidarité et un avenir de prospérité mieux partagée.
Je voudrais également saluer les autres acteurs essentiels de ces accords de Matignon, ces autres artisans du dialogue :
Jean Lèques, le toujours dynamique maire de Nouméa et Dick Ukeiwé, mon ancien collègue, que nous appelions affectueusement : Dick.
Je n'aurais garde d'oublier la relève c'est-à-dire nos amis Pierre Frogier et Simon Loueckhote qui ont été, dix ans après Matignon, les protagonistes éclairés de l'accord de Nouméa, du 5 mai 1998 qui va permettre de continuer à gérer, ensemble et pacifiquement, le développement de la Nouvelle-Calédonie.
J'observe que même notre ami Simon Loueckhote vieillit un peu puisqu'il n'est plus, depuis les dernières élections sénatoriales de septembre 2001, le benjamin de notre assemblée
Plus sérieusement, je voudrais vous dire, mes chers compatriotes, que vous avez de la chance de pouvoir vous appuyer et compter sur une lignée d'hommes politiques d'une telle qualité, d'une telle dimension, d'une telle envergure.
Emotion, enfin, de vous retrouver si nombreux, mes chers compatriotes, pour communier ensemble dans le soutien, franc et massif, que nous apportons à Jacques CHIRAC, cet homme de cur qui éprouve un attachement charnel pour les français d'Outre-Mer.
En métropole, certains esprits chagrins clament haut et fort que cette campagne présidentielle est terne, grise et ennuyeuse. Votre liesse et votre ferveur leur opposent un cinglant démenti.
Je veux donc vous remercier chaleureusement de votre présence, avec une pensée particulière pour ceux d'entre vous qui ont fait de longues heures de route pour être avec nous, pour nous communiquer leur énergie inépuisable et leur volonté farouche de gagner. Votre enthousiasme me va droit au cur.
Comme vous le savez, Jacques CHIRAC n'a pu, en raison de la brièveté de la campagne et de la longueur du déplacement, venir lui-même vous remercier de votre fidélité.
Il m'a donc fait l'honneur de me demander de le représenter.
A défaut du premier personnage de l'Etat, vous recevez ce soir le deuxième personnage de la République
La venue de Jacques CHIRAC n'est que partie remise car il m'a demandé de vous dire que s'il est réélu, sa première visite outre-mer sera pour vous, sera pour la Nouvelle-Calédonie. Vous le méritez bien.
Pour ma part, je serai le gardien et le notaire, - pardon Jean Lèques pour cette concurrence déloyale -, de cet engagement solennel.
Vous connaissez toutes et tous, la passion qu'éprouve Jacques CHIRAC pour les français d'outre-mer.
Il ne conçoit pas la France sans l'outre-mer, sans les outre-mer.
Il ne conçoit pas la France sans le message universel que vous insufflez à notre République.
Il ne conçoit pas la France sans cette indicible richesse humaine, sans cette population arc-en-ciel, sans cette diversité culturelle, sans cette variété d'horizons, bref sans le supplément d'âme que vous apportez à notre pays, à notre maison commune, à notre République plurielle.
Jacques CHIRAC veut faire de l'outre-mer une richesse pour ses habitants, une richesse pour la France, une richesse pour l'Europe.
Il souhaite un outre-mer fort et ambitieux, riche de ses diversités, tout en étant solidement ancré dans la République.
Jacques CHIRAC vous adresse son salut le plus affectueux, le salut de la fraternité républicaine, le salut de la passion, le salut du cur.
Comme vous le savez, Jacques CHIRAC a proposé à tous nos compatriotes, au cours de cette campagne, de voir " La France en grand ", de voir " La France ensemble ".
Vous êtes " la France en grand ", car la Nouvelle-Calédonie donne à l'hexagone sa dimension mondiale et à l'Europe ses nouvelles frontières.
Vous êtes " la France ensemble ", car l'exigence de solidarité prend ici tout son sens. Solidarité entre les cultures dans le respect de l'identité Kanak. Solidarité entre les continents pour assurer la continuité territoriale entre les diverses composantes de la République. Solidarité entre la métropole et l'outre-mer dans le respect de la dignité de chacun.
La " France en grand ", c'est une France libérée de toutes les entraves, de tous les carcans qui asphyxient et annihilent les énergies et les initiatives des français.
C'est une France libérée de tous ces freins, de tous ces obstacles que les gouvernements socialistes ont multiplié et sédimenté au cours de leur quinze années de règne depuis 1981.
Ils ont pour nom : prélèvements obligatoires confiscatoires, dépenses publiques excessives, étatisme larvé, réglementations tatillonnes, mesures égalisatrices, dispositions démobilisatrices, assistanat rampant
Alors que Jacques CHIRAC veut une France forte, généreuse et rayonnante, Lionel Jospin apparaît comme le candidat du déclin de la France.
Une France dont la richesse par habitant, calculée en standard de pouvoir d'achat, n'occupe plus que le 12ème rang européen.
Une France qui détient la médaille de bronze européenne du taux de chômage le plus élevé. Seules l'Espagne et la Grèce font pire que nous.
Depuis 1997, la France est au 9ème rang européen pour la baisse du chômage. Cela signifie que 8 pays ont fait mieux que nous pour réduire le chômage sans avoir besoin, pour autant, de recourir à des mesures aussi autoritaires et anti-économiques que l'application rigide et inégalitaire des 35 heures ou l'illusion onéreuse des emplois-jeunes.
Une France qui a reculé, en termes de compétitivité, de la 16ème place mondiale en 1992, à la 25ème en 2000.
Pour enrayer cette spirale du déclin, Jacques CHIRAC fait le pari de la confiance en s'engageant à libérer les énergies des Français par la baisse des charges sociales, la réduction des impôts, la création pour chaque Français d'un compte personnel de formation, l'assouplissement de l'application des 35 heures, l'allégement des contraintes administratives
La " France en grand ", c'est aussi une France qui mise davantage sur le dialogue social que sur l'interventionnisme de l'Etat.
Jacques CHIRAC, c'est l'homme de la confiance, face à Lionel Jospin, l'homme de la contrainte qui ne peut concevoir une société autrement que dominée par l'Etat.
Pour vous, chers compatriotes de Nouvelle-Calédonie, " La France en grand " c'est un développement économique durable et équilibré de votre territoire.
Après l'égalité politique, après la parité sociale, voici venu le temps de l'égalité des chances économiques qui sera mise en uvre par une loi de programmation ambitieuse, d'une durée de 15 ans, valorisant les atouts de l'outre-mer, avec des objectifs chiffrés et des engagements budgétaires intangibles. Cette loi sera présentée au Parlement avant la fin de la présente année.
Cette loi de promotion économique devra, en particulier, assurer la continuité territoriale de la Nouvelle-Calédonie avec son environnement immédiat et avec la métropole.
A cet égard, Jacques CHIRAC s'engage à faire bénéficier la Nouvelle-Calédonie comme les autres collectivités d'outre-mer, d'un dispositif d'abaissement du coût des transports grâce à un partenariat entre l'Etat, les collectivités territoriales concernées et l'Europe.
Ce dispositif vaudra non seulement pour les billets d'avion mais aussi pour les liaisons maritimes ou pour le fret à l'exportation.
Jacques CHIRAC s'engage aussi à promouvoir une véritable concurrence dans les transports aériens.
Donner à l'outre-mer les moyens de son développement, c'est aussi abaisser les charges qui pèsent sur les entreprises pour leur permettre de créer de véritables emplois durables.
C'est aussi recréer un système efficace de soutien aux investissements par une nouvelle politique de défiscalisation innovante, lisible, transparente et pérenne.
A cet égard, il faut en finir avec les trois années d'atermoiements du Gouvernement Jospin qui ont été préjudiciables aux investissements outre-mer.
Il faut en finir avec cette ère du soupçon qui a conduit à des situations ubuesques et kafkaiennes comme celle du combat persévérant mené pendant deux ans par Jacques Lafleur, Pierre Frogier et Simon Loueckhote, pour obtenir la défiscalisation de deux Airbus pour Air Calin.
Il faut, en outre, inverser la logique actuelle et poser le principe que toutes les activités seront éligibles à la défiscalisation à l'exception de celles qui seront exclues par le législateur.
Il faut également consacrer le concept d'entreprise franche.
Enfin, le développement économique durable et équilibré de la Nouvelle-Calédonie passe, me semble-t-il, par son inclusion dans la zone euro.
Au-delà de votre appartenance à une communauté de destin riche de 350 millions de personnes, cette inclusion dans la zone euro serait un puissant facteur d'attraction des investissements et donc une mesure propice à l'emploi.
J'ai longuement débattu de cette question avec Jacques CHIRAC et je suis en mesure de vous dire que Jacques CHIRAC y est, à titre personnel, très favorable.
Si c'est un souhait partagé par les calédoniens, Jacques CHIRAC s'engage à effectuer les démarches nécessaires auprès des instances européennes pour aboutir, dans les meilleurs délais, à cette réforme monétaire.
Une " France en grand ", c'est donc, avant tout, une France qui libère les énergies des Français, une France qui fait confiance aux Français.
Une " France en grand ", c'est aussi une France qui accepte de tempérer son jacobinisme initial pour libérer les initiatives locales, pour favoriser le plein épanouissement de l'autonomie locale, bref pour faire vivre la démocratie locale.
Si la France veut rester un grand pays, moderne et compétitif, elle doit réussir la révolution de la démocratie locale et construire la République des proximités. Elle doit bâtir une véritable République territoriale, version unitaire du fédéralisme.
C'est une exigence démocratique. C'est un impératif d'efficacité. C'est une nécessité économique et sociale.
A cet égard, l'architecture des pouvoirs en Nouvelle-Calédonie peut constituer, sous réserve d'adaptations, une source d'inspiration.
En l'occurrence, je tiens à déclarer solennellement que Jacques CHIRAC s'engage à respecter l'accord de Nouméa du 5 mai 1998 et, si besoin en était, à en être le gardien. Tout l'accord de Nouméa, Rien que l'accord de Nouméa.
A ce propos et s'agissant de la composition du corps électoral, je tiens à rappeler, en premier lieu, que la négociation de l'accord de Nouméa s'est effectuée sous l'égide du Premier ministre Lionel Jospin et non pas sous celle du Président de la République.
Donc s'il y a eu des ambiguïtés ou des divergences d'interprétation, la faute en incombe à Lionel Jospin.
Seconde observation : je crois savoir, - mais je parle sous le contrôle de Pierre FROGIER qui était présent -, que Jacques CHIRAC a été parfaitement clair lorsqu'il a reçu, le 25 janvier dernier, le comité des signataires de l'accord de Nouméa.
Il a dit deux choses :
· la première, c'est que si les recours formés par les personnes écartées du corps électoral aboutissaient, il serait tenu en sa qualité de garant des engagements internationaux de la France de se conformer aux jugements et d'en tirer toutes les conséquences ;
· la seconde, c'est que ce délicat problème doit être traité dans la sérénité. Nous avons le temps puisque la question ne se posera pas avant 2008, au plus tôt.
" La France en grand ", mais aussi " la France ensemble ".
" La France ensemble ", c'est d'abord une France sûre qui assure la sécurité des personnes et des biens.
N'oublions pas que la sécurité, élément constitutif du pacte social, est la première des libertés.
Loin de constituer un fantasme, un délire ou une hystérie collective, la montée de l'insécurité, avec son cortège de violences, avec son lot d'horreurs, est un phénomène objectif et quantifiable, lourd de conséquences néfastes.
C'est ainsi que l'insécurité constitue, à l'évidence, une entrave à la liberté.
A la liberté d'aller et venir, à la possibilité d'emprunter certains transports en commun, à la liberté de se rendre dans certains endroits, à la faculté de se promener à certaines heures
Or, les Français ont besoin de se sentir libres, et surtout libérés de cette crainte, libérés de cette angoisse qui nous habitent dans les actes de notre vie quotidienne.
Entrave à la liberté, l'insécurité est aussi une atteinte à l'égalité.
Car si l'insécurité est omniprésente, elle frappe d'abord les plus démunis et les plus vulnérables d'entre nous, et en particulier ceux qui vivent dans des quartiers difficiles.
L'existence de ces zones de non droit, qui bafoue les lois de la République, constitue une injure au principe républicain d'égalité devant la loi. C'est inadmissible et intolérable
Il faut se donner la volonté et les moyens de rétablir l'autorité de l'Etat et de réaffirmer l'Etat de droit.
A cet égard, la conversion de Lionel Jospin, le candidat de la repentance, est trop récente pour être crédible. Sa " naïveté ", qui constitue en réalité une faute grave, s'est traduite, depuis cinq ans, par une forte augmentation de l'insécurité qui contraste avec le recul de la délinquance observée de 1995 à 1997, sous le Gouvernement Juppé.
Et même si la naïveté changeait de camp, et même si nous décidions, par un effort de volonté, de croire à la sincérité de la conversion de ce trotskiste opportuniste, son entourage, son ex majorité singulièrement plurielle resteraient, eux, marqués par la culture permissive de mai 68.
Cette culture de l'interdiction d'interdire, cette culture de l'excuse qui conduit à ignorer la victime pour prendre le parti du délinquant, cette culture de la démolition systématique de l'autorité sous toutes ses formes.
Non, décidément NON, Lionel Jospin n'est pas crédible.
Jacques CHIRAC, lui, est déterminé à lutter, avec une volonté politique sans faille et une autorité sans faiblesse, contre ce véritable fléau social, cette gangrène que constitue l'insécurité, ce terrorisme du quotidien.
Deux mots clefs résument l'esprit et le contenu de cette riposte républicaine voulue par Jacques CHIRAC : proximité et impunité zéro.
Proximité, tout d'abord, avec une plus grande implication des exécutifs locaux, et en particulier des Maires, dans le combat quotidien contre l'insécurité.
Certes, la sécurité demeure un devoir de l'Etat mais les Maires doivent devenir des acteurs plus engagés parce qu'ils connaissent les problèmes et les attentes de leurs concitoyens et parce qu'ils sont responsables devant eux.
Il s'agit, en premier lieu, de confier aux Maires le rôle de chef d'orchestre de la coordination de toutes les actions de prévention qui s'exercent sur le territoire de leurs communes.
Il s'agit, en second lieu, de rompre avec l'expérience socialiste des contrats locaux de sécurité, qui s'est avérée une coquille vide, et d'instituer autour du Maire ou du Président de la communauté d'agglomération, un véritable conseil local de sécurité.
En outre, aucune infraction, si légère soit-elle, ne doit être laissée sans réponse, sans réponse adaptée, proportionnée à la faute, sans réponse juste mais certaine, sans réponse immédiate et dissuasive. C'est cela " l'impunité zéro ".
Pour ce faire, il est indispensable et urgent d'adapter l'ordonnance du 2 février 1945, qui n'est pas taboue, aux réalités de la délinquance des jeunes, afin d'offrir au juge une gamme de réponses graduée, allant de l'éducatif au répressif.
Cette palette de réponses s'étendrait de la réprimande ou du rappel à la loi à la détention dans des établissements distincts de ceux des adultes.
Entre ces deux extrêmes, cette gamme graduée comprendrait également des placements, sur condamnation du tribunal, dans des externats spécialisés, dans des centres d'éducation renforcée ou dans des établissements éducatifs.
Par ailleurs, il faut créer des " centres préventifs fermés " pour les délinquants en instance de jugement.
C'est le seul moyen d'empêcher les petits caïds de défier les habitants de leur quartier et les forces de l'ordre, après avoir commis des agressions graves.
C'est le seul moyen de rassurer témoins et victimes et de les protéger contre le risque de représailles quand elles portent plainte.
Cette mobilisation contre l'insécurité exige, à l'évidence, des moyens supplémentaires.
C'est ainsi que Jacques CHIRAC a prévu deux grandes lois de programmation, l'une pour la justice et l'autre, pour les forces de sécurité, avec un effort supplémentaire total de 6 milliards d'euros, soit près de 40 milliards de francs, sur 5 ans.
A cet égard, il est urgent de remotiver les forces de police et de gendarmerie par une revalorisation de leur situation et de veiller à une répartition plus rationnelle et à un meilleur emploi des forces de l'ordre.
Restaurer l'Etat de droit, rétablir l'autorité de l'Etat pour faire reculer l'insécurité, mais aussi restaurer l'autorité à l'école.
L'école doit redevenir le creuset de l'intégration républicaine, le garant de l'égalité des chances, le lieu de la promotion sociale, l'école de l'apprentissage de la citoyenneté.
Là encore, les socialistes ont échoué. Ils ont préféré porter 80 % d'une génération au niveau du bac. Ils ont fait du chiffre, sans élever le niveau, ils ont fait du chiffre au détriment de la transmission des savoirs fondamentaux.
Pour rompre avec ces errements démagogiques, Jacques CHIRAC s'engage à mettre en uvre un plan national contre l'illettrisme et à créer, dès l'école primaire, des parcours de soutien afin que chaque élève maîtrise le calcul, la lecture et l'écriture avant l'entrée en sixième.
Pour les jeunes de l'outre-mer, Jacques CHIRAC est encore plus ambitieux.
Il s'engage, en effet, à créer pour les jeunes en cours d'études un " passeport mobilité " par une prise en charge de leurs billets d'avion, en combinant le développement des bourses universitaires et les conventions avec des organismes de formation.
Derrière ce plus large accès aux universités métropolitaines se profile, en outre, une ouverture sur les universités européennes.
D'une manière générale, il s'agit d'offrir à la jeunesse bien formée de l'outre-mer français la faculté de profiter de l'opportunité constituée par le déficit de cadres du secteur public comme du secteur privé que la métropole va connaître prochainement.
Offrons à cette jeunesse un projet de vie, un projet de vie réussie dans la dignité et l'accomplissement de ses pontentialités.
Comme vous avez pu le constater, mes chers amis, le programme de Jacques CHIRAC pour l'outre-mer procède d'un vrai projet, global, structuré, cohérent et enthousiasmant.
Ce projet ambitieux et généreux contraste avec la sécheresse des sept lignes que Lionel Jospin accorde à l'outre-mer dans son programme, plus par obligation que par conviction.
Oui, décidément, entre, d'une part, le vide et la froideur de Lionel Jospin et, d'autre part, la richesse, la générosité et l'ambition des propositions de Jacques CHIRAC, le choix s'impose de lui-même.
Comme l'a fort bien dit Jacques CHIRAC, " les socialistes n'ont jamais eu de vraie politique pour l'outre-mer, parce qu'ils n'aiment pas l'outre-mer. Or on ne peut pas comprendre ce qu'on n'aime pas ".
Alors répondons, répondez massivement à l'appel de Jacques CHIRAC.
Sachons lui montrer notre détermination et notre confiance.
Pour qu'il puisse, avec nous, construire une France sûre, ouverte et généreuse.
Pour qu'il puisse, avec nous, bâtir une France moderne, une France dynamique, une France plurielle, une France solidaire.
Alors, avec Jacques CHIRAC, nous pourrons clamer avec fierté et dans la sérénité, vive la Nouvelle-Calédonie, Vive la Nouvelle-Calédonie dans la République, Vive la République, Vive la France.
(Source http://www.senat.fr, le 25 avril 2002)