Texte intégral
Mes chers amis,
Il y a quelques jours, nous sommes entrés officiellement dans la campagne présidentielle.
Je dis officiellement, mais il s'agit en fait d'un décret médiatique. Il a fallu attendre que Chirac, la jambe tremblotante, nous annonce, sur TF1, sa " passion " et que Jospin, sur France 2, nous informe d'un air sinistre que sa disponibilité s'était transformée en candidature, pour que les médias s'avisent enfin que le 21 avril, les Français devront choisir leur Président pour les 5 prochaines années. Et pour eux, seuls deux candidats sont " crédibles " : Josrac et Chipin.
Crédibles pour les médias, mais pas crédibles pour les Français.
3 Français sur 4 en effet, ne voient aucune différence entre nos joyeux duettistes. Pour eux, c'est bonnet rouge et rouge bonnet.
Et pour cause. Jusqu'ici, le " débat " politique a surtout consisté à opposer Schuller à Teulade et les détournements des uns aux malversations des autres. Et aussi à étaler aussi les divergences internes : Bayrou sifflé à Toulouse au meeting de l'Union en Mouvement ou Hue criant au complot du fond abyssal de ses sondages.
Le débat de fond, le débat d'idées, quant à lui, est d'une grande indigence. Si l'on entend parfois parler d'insécurité - le mot criminalité, trop réaliste, trop dur, est banni du vocabulaire politiquement correct - c'est plus pour la qualifier de " préoccupation " des Français que pour prendre en compte une réalité intolérable et proposer des solutions concrètes.
Quant au domaine social, il fait l'objet de grandes déclarations d'intention, aussi creuses que mensongères.
Qui peut croire qu'ils feront demain ce qu'ils n'ont pas su, pas pu ou surtout pas voulu faire hier, quand ils avaient le pouvoir ?
I- Or, l'heure est grave et il n'y a vraiment pas de quoi se réjouir. Le septennat de Chirac n'a pas réduit la fracture sociale, bien au contraire. En revanche, il a alourdi considérablement la facture.
La France connaît aujourd'hui la désintégration sociale, c'est-à-dire la décomposition de son tissu social.
Le premier symptôme de cette décomposition, c'est le chiffre du chômage. Symptôme premier et aussi le plus inquiétant, parce que l'insertion dans la société et l'épanouissement personnel passent par le travail.
Savez-vous qu'en 1960, il n'y avait en France que 133.000 chômeurs ? Aujourd'hui, il y en a officiellement 2,3 millions, c'est-à-dire 15 fois plus.
Le taux de chômage officiel de la France - 9% - est supérieur à la moyenne de la zone euro - 8,5% - taux lui-même supérieur au taux de chômage des Quinze, qui est de 7,8 %.
On notera d'ailleurs au passage que les pays qui ont choisi l'euro font moins bien que ceux qui sont abstenus. La France est au 13ème rang sur 15. Un chômeur européen sur 6 est Français.
Ce niveau officiel du chômage est déjà intolérable.
Mais le pire, c'est que les chiffres réels, ceux qui ne sont pas tripatouillés pour dissimuler la vérité aux Français, ceux qui recensent réellement tous les Français qui n'ont pas d'emploi et qui en cherchent un, sont encore plus mauvais.
Croyez bien, Mesdames et Messieurs, qu'en matière d'escamotage statistique, l'imagination des pouvoirs publics est sans bornes.
En effet, si l'on ajoute au chiffre officiel les chômeurs découragés qui ne se déclarent plus à l'ANPE, les travailleurs qui subissent un CDD ou un temps partiel, ceux qui bénéficient d'un emploi aidé ou d'un stage, les CES, CEC, emplois-ville ou emplois-jeunes, tous les faux emplois sous-payés créés par les technocrates, tous les plus de 50 ans en pré-retraite ou dispensés de recherche d'emploi en raison de leur âge, on arrive au total ahurissant de 5,5 millions de chômeurs réels !
Je n'invente rien. Cette méthode de calcul de la véritable ampleur du chômage a été employée par Henri Guaino, Commissaire au plan, dans un rapport de 1996 qui a fait date. Au moins pour ceux qui ont pris la peine de s'y intéresser.
A la désintégration sociale par le chômage, il faut ajouter la désintégration sociale par la pauvreté ou par la précarité.
10 % de la population est touchée par la pauvreté. C'est une proportion qui n'a pas varié depuis plus de 10 ans. La nouveauté, c'est que le chômage n'est plus la seule source de pauvreté. On peut aussi travailler, à temps partiel subi, dans des emplois temporaires ou saisonniers, et être pauvre ! 700.000 personnes, françaises dans leur immense majorité, sont sans abris ou mal logées.
Quant à ce que l'on appelle la précarité, cette situation qui précède juste l'exclusion et la pauvreté, elle toucherait 12 millions de personnes. 1 Français sur 5 !
Comment un pays comme la France a-t-il pu en arriver là ?
Il n'y a que nos gouvernants qui refusent de voir l'évidence.
Comment ne pas voir en effet que les causes de nos difficultés sont le libre-échangisme débridé, le socialisme bureaucratique et son cortège d'impôts et de taxes, l'immigration qui occupe 2 millions d'emplois et coûte en même temps à la France 350 milliards de francs par an.
Le libre-échangisme, c'est l'ouverture progressive de notre économie à une concurrence mondiale sauvage, sans aucune protection ni barrière.
Depuis 40 ans, avec l'aval et la complicité des différents gouvernements, c'est l'Europe de Bruxelles qui a décidé de nos droits de douane, lesquels ont été divisés en moyenne par trois.
Je dis en moyenne, parce que par exemple ces droits n'existent plus depuis belle lurette avec nos voisins européens.
Ils n'existent plus avec la Turquie, pays avec lequel Bruxelles a conclu une union douanière. Sans oublier tous les accords commerciaux ultra-préférentiels que cette Europe-là a conclu avec des dizaines de pays, du tiers-monde ou de l'est.
Et dans le même temps où on livrait notre économie à cette concurrence impitoyable, on lui refusait les moyens de gagner la compétition, en multipliant les textes et la réglementation, parfois jusqu'à l'absurde, en faisant exploser les impôts et les taxes
Nos dirigeants n'ont visiblement jamais su choisir ce qui était bon pour la France. De chacun des systèmes, l'ultra- libéral ou le socialiste, ils ont retenu le pire: l'ultra-libre échangisme face à la concurrence des pays à faible coût de main d'uvre et sans législation sociale ; et à l'intérieur, l'interventionnisme tous azimuts qui nécessite des budgets publics toujours plus lourds et toujours moins bien gérés.
La mondialisation tout d'abord, dans un contexte de crise économique ou de croissance ralentie, a fait des ravages dans notre industrie. Depuis 25 ans, 100.000 emplois ont été perdus dans l'automobile, 100.000 dans la sidérurgie, 150.000 dans le textile, 200.000 dans la mécanique et la fonderie... La liste est longue et affligeante, qu'il s'agisse des plans de licenciements ou des délocalisations d'activités.
L'ultra-libéralisme domine l'économie.
Mais la doctrine du " laissez faire, laissez passer ", de la permissivité absolue, de l'individualisme forcené, a aussi irrigué tous les domaines de la société. C'est une mentalité profondément destructrice des communautés, quelles qu'elles soient. Toutes les structures fondamentales dans lesquelles l'individu s'enracinait, dans lesquelles il trouvait protection et réconfort, ont volé en éclat.
Ce processus s'est étalé sur des décennies, mais il s'est accentué à la fin du XXème siècle et il trouve aujourd'hui son point d'aboutissement : l'atomisation de la société, la perte des valeurs, des repères et des racines.
Avec l'exode rural et l'urbanisation, les individus ont été privés de leur enracinement régional et terrien. 3 Français sur 4 vivent aujourd'hui dans des villes qui ne représentent que 18 % du territoire, avec les conséquences que l'on connaît en matière de pollution, de désertification des campagnes ou de qualité de vie en général, à commencer par la dégradation des relations humaines et l'insécurité.
Cette perte de racines " géographiques " est encore aggravée par la suppression de nos frontières, mais aussi par l'immigration invasion, la perte d'identité de notre peuple et sa lente colonisation par des peuples qui n'ont en commun avec lui ni l'histoire, ni la culture, ni la religion.
Dans une société fondée sur le matérialisme, il ne peut plus y avoir de valeurs transcendantes, il ne peut plus y avoir de structures morales solides
La famille a été une des premières victimes de cette désintégration morale. En 30 ans, le nombre des mariages a chuté de 30 % et le nombre de divorces a été multiplié par 3. Une naissance sur trois a lieu hors mariage. Le dernier avatar de cette désagrégation est le PACS, qui transforme l'union de deux êtres, pas forcément de sexes opposés, en contrat à caractère commercial.
Cette perte des racines, des repères culturels, religieux et moraux, et la difficulté à vivre dans une telle société, ont des conséquences psychiques sur les individus.
Notre pays détient le record du monde de consommation de tranquillisants (près de deux boîtes par an par habitant). En 25 ans, les admissions en hôpitaux psychiatriques ont été multipliées par 3, les troubles mentaux par 2, l'hypertension par 4.
Sans compter le nombre alarmant de suicides, 12.000 par an sur environ 160.000 tentatives. Le suicide est la 1ère cause de mortalité chez les 25-34 ans. Et que dire de l'aggravation de l'alcoolisme ou de la toxicomanie ? Que dire des violences conjugales dont une femme sur trois au moins serait victime ?
Ce sont de très mauvais chiffres, de très mauvais signes qui démontrent que les Français vont mal, qu'ils ne sont pas heureux de vivre dans cette société-là.
Mesdames et Messieurs, les gouvernements successifs depuis 30 ans sont responsables de cette situation. En premier lieu parce qu'ils ont imposé ce modèle de société. Et parce que l'ayant imposé, ils se révèlent incapables d'en sortir.
II- Toute la politique sociale mise en place et menée par les socialistes comme par les libéro-gaullistes a accru les difficultés de nos compatriotes en engageant notre économie dans une spirale infernale.
Logiquement, avec l'explosion du chômage, les comptes de la protection sociale ont plongé dans le rouge.
Comment aurait-il pu en être autrement, avec moins de travailleurs qui cotisent, sur des salaires qui n'augmentent pas assez vite, alors que les besoins de financement augmentent en raison même du chômage.
La solution qu'ils ont trouvé a consisté à augmenter les taux de cotisations ou à créer de nouveaux impôts, comme la CSG. Mais aussi à réduire les prestations sociales, à rogner le pouvoir d'achat des retraites, à moins rembourser les soins, voire, avec les ordonnances Juppé, à les rationner.
Aujourd'hui, l'ensemble de l'effort social de la nation, qu'il s'agisse de l'assurance maladie, des retraites de base ou complémentaires, de l'aide sociale stricto sensu, de l'aide au logement, de l'indemnisation du chômage, des minima sociaux, etc... représente 2.800 milliards de francs par an. 30 % de la richesse produite dans notre pays ! Une part qui n'a cessé de croître depuis le milieu des années 70 !
L'ensemble des prélèvements fiscaux et sociaux atteint 46% du PIB. De tels niveaux de ponction freinent la consommation et l'épargne, et donc la croissance. Ils entravent les investissements, donc la possibilité de créer des emplois dans le futur. Ils renchérissent le coût de travail, donc dissuadent l'embauche. Ils découragent les entreprises, donc les incitent à trouver sous d'autres cieux, dans d'autres pays, des travailleurs moins chers et des administrations moins voraces.
Ils écurent les cadres et les jeunes diplômés qui préfèrent, eux aussi, partir travailler à l'étranger, dans des pays qui les laisseront profiter des fruits de leur travail. Non seulement, comme le disait un économiste célèbre, trop d'impôt tue l'impôt, mais il tue aussi l'emploi.
C'est là le cercle vicieux dans lequel cette politique-là est enfermée : en ponctionnant trop l'économie, en tarissant les sources de richesses, elle s'est condamnée à créer du chômage, de la pauvreté, de la précarité. Et donc à ponctionner encore plus l'économie pour " traiter " ces problèmes.
Mais l'absurdité de la politique sociale va encore plus loin. D'économiquement aberrante, elle est également devenue anti-nationale.
Au nom de l'égalité absolue de traitement, les étrangers ont aujourd'hui accès sans limites à nos avantages sociaux, au RMI, à la couverture maladie universelle, aux allocations familiales, à l'aide au logement....
Par exemple, 60.000 d'entre eux émargent aux Assedic sans jamais avoir travaillé. Miracle de la générosité française !
Mieux encore, au nom de la lutte contre la discrimination, ce sont les Français qui sont aujourd'hui discriminés, moins bien traités chez eux, dans leur propre pays, que n'importe quel étranger.
La politique du gouvernement organise en effet une véritable préférence étrangère. Elle existe, cette préférence, quand la non-discrimination à l'embauche favorise de fait l'embauche d'un immigré plutôt que celle d'un Français.
Elle existe quand on préfère faire venir de la main d'uvre immigrée plutôt que de former nos millions de chômeurs pour occuper des emplois d'informaticiens, de serveurs, de chauffeurs routiers ou d'ouvriers du bâtiment.
Cette discrimination anti-Française, elle est omniprésente dans la politique de la " Ville ". Cette politique coûte environ 41 milliards de francs - même la Cour des comptes a du mal à établir un chiffre exact ! Elle consiste à créer, avec l'argent du contribuable, des zones où le droit commun, notamment fiscal et social, ne s'applique pas. Ces zones concentrent bien sûr les populations immigrées.
La politique de la ville, c'est bien sûr un gigantesque mécanisme de redistribution au profit des communautés étrangères vivant sur notre sol.
Comme le disait si justement - une fois n'est pas coutume - Michel Rocard, la France n'a pas vocation à accueillir toute la misère du monde. Elle n'a pas cette vocation - d'autant plus qu'elle ne peut même pas soulager la misère de ses propres enfants- mais depuis 30 ans, les politiques menées par les gouvernements, toutes couleurs politiques confondues, ont envoyé un signal fort de bienvenue à l'ensemble du Tiers Monde.
Il est temps que cela change, avant que cette aberration ne nous mène à la catastrophe. Déjà, la France est descendue du 4ème au 5ème rang mondial en matière de PIB, au 12ème rang européen et au 18ème rang mondial pour la richesse par habitant.
III- Pour mettre un terme à cette descente aux enfers de la paupérisation et du chômage, il faut une autre politique, une politique fondée sur les principes de la solidarité nationale et de la préférence française.
Il est naturel de secourir ou d'aider d'abord ceux qui sont les plus proches. Il est naturel de veiller d'abord au bien être des membres de notre propre communauté, de notre propre famille, avant de nous préoccuper de ce qui se passe ailleurs. Cette solidarité est nécessaire à l'unité et à la cohésion de la société française.
C'est la raison pour laquelle je propose d'inscrire dans la Constitution la préférence nationale dans tous les domaines : priorité nationale à l'emploi, priorité pour le logement, priorité pour la protection sociale, exclusivité pour le RMI ou les allocations familiales...
Seul l'Etat national, populaire et social, peut assurer la mise en uvre d'une telle solidarité.
Le second acte de solidarité est de renouer avec le plein emploi, de permettre à chaque Français qui désire travailler de trouver un emploi conforme à ses compétences. La dignité des hommes passe par leur capacité à mener eux-mêmes leur vie, à se prendre en charge, à être autonomes et responsables.
Cet objectif ne peut être atteint qu'en retrouvant une croissance forte, en permettant à l'économie et aux entreprises de créer des richesses et d'embaucher.
D'abord, il faut protéger notre économie contre la concurrence inégale. Nous rétablirons les contrôles aux frontières, ainsi que nos droits de douanes et les relations commerciales préférentielles que nous désirons entretenir avec tel ou tel pays.
Il faut libérer les créateurs d'emplois potentiels, notamment les petits entrepreneurs, les artisans, les commerçants des carcans administratifs et fiscaux qui les oppriment. En France, comme aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, on doit pouvoir créer sa propre entreprise en 24 heures, en ne remplissant qu'un seul formulaire.
La réforme fiscale que je propose reposera sur une réforme constitutionnelle, sur laquelle les Français devront se prononcer : limiter à 35% du PIB les prélèvements obligatoires. L'impôt sur le revenu sera supprimé pour encourager la consommation. L'épargne populaire sera détaxée, pour permettre aux Français d'acquérir leur logement ou de préparer au mieux leur retraite.
L'impôt sur les bénéfices des petites entreprises sera réduit à 10%, alors qu'elles sont aujourd'hui taxées comme les grandes. Les entreprises de toutes tailles doivent être encouragées à investir.
La protection sociale, qui doit être ancrée dans les principes de solidarité générale et entre générations, ne sera plus financée par la seule ponction du travail, mais également par une TVA sociale, frappant notamment les importations, ce qui permettra de réduire le coût du travail , donc de favoriser les embauches.
Ce retour à l'emploi entraînera mécaniquement, arithmétiquement, comme l'on prouvé les quatre années de croissance que la France a connu, une nette amélioration des comptes de la sécurité sociale, c'est à dire de l'assurance maladie et des retraites.
Mais la seule croissance ne suffira pas à assurer la pérennité de ces systèmes. Il faudra avoir le courage d'harmoniser dans chaque domaine, tous les régimes de base en un seul régime national de base, seul capable d'assurer la justice et l'équité, c'est à dire de garantir à chacun un droit aux mêmes prestations fondamentales.
Il conviendra également de favoriser des systèmes complémentaires facultatifs, parmi lesquels les Français pourront choisir celui qui leur convient le mieux.
De même les professions de santé attendent les réformes nécessaires pour pouvoir continuer à prodiguer des soins de qualité aux patients.
La première de ces réformes, c'est la suppression des sanctions absurdes instaurées par Juppé et aggravées par Aubry.
Au-delà de ces mesures, la survie à long terme de notre système par répartition suppose d'enrayer le déclin démographique de la France.
Non pas en faisant venir des millions d'immigrés, comme le réclament l'ONU ou Bruxelles. Merci, nous avons vu ce que cela donne, ce que cela coûte à notre pays. Non, il faut engager une grande politique en faveur des familles Françaises, une grande politique de natalité et d'accueil de la vie et réserver les soutiens familiaux aux seules familles françaises.
La politique sociale, populaire et nationale que je propose est la seule possible pour assurer la sécurité des Français en matière sociale. Je vous l'ai soumise, à vous de diffuser ce message auprès de nos compatriotes.
Je vous remercie.
(Source http://www.front-national.com, le 4 mars 2002)
Il y a quelques jours, nous sommes entrés officiellement dans la campagne présidentielle.
Je dis officiellement, mais il s'agit en fait d'un décret médiatique. Il a fallu attendre que Chirac, la jambe tremblotante, nous annonce, sur TF1, sa " passion " et que Jospin, sur France 2, nous informe d'un air sinistre que sa disponibilité s'était transformée en candidature, pour que les médias s'avisent enfin que le 21 avril, les Français devront choisir leur Président pour les 5 prochaines années. Et pour eux, seuls deux candidats sont " crédibles " : Josrac et Chipin.
Crédibles pour les médias, mais pas crédibles pour les Français.
3 Français sur 4 en effet, ne voient aucune différence entre nos joyeux duettistes. Pour eux, c'est bonnet rouge et rouge bonnet.
Et pour cause. Jusqu'ici, le " débat " politique a surtout consisté à opposer Schuller à Teulade et les détournements des uns aux malversations des autres. Et aussi à étaler aussi les divergences internes : Bayrou sifflé à Toulouse au meeting de l'Union en Mouvement ou Hue criant au complot du fond abyssal de ses sondages.
Le débat de fond, le débat d'idées, quant à lui, est d'une grande indigence. Si l'on entend parfois parler d'insécurité - le mot criminalité, trop réaliste, trop dur, est banni du vocabulaire politiquement correct - c'est plus pour la qualifier de " préoccupation " des Français que pour prendre en compte une réalité intolérable et proposer des solutions concrètes.
Quant au domaine social, il fait l'objet de grandes déclarations d'intention, aussi creuses que mensongères.
Qui peut croire qu'ils feront demain ce qu'ils n'ont pas su, pas pu ou surtout pas voulu faire hier, quand ils avaient le pouvoir ?
I- Or, l'heure est grave et il n'y a vraiment pas de quoi se réjouir. Le septennat de Chirac n'a pas réduit la fracture sociale, bien au contraire. En revanche, il a alourdi considérablement la facture.
La France connaît aujourd'hui la désintégration sociale, c'est-à-dire la décomposition de son tissu social.
Le premier symptôme de cette décomposition, c'est le chiffre du chômage. Symptôme premier et aussi le plus inquiétant, parce que l'insertion dans la société et l'épanouissement personnel passent par le travail.
Savez-vous qu'en 1960, il n'y avait en France que 133.000 chômeurs ? Aujourd'hui, il y en a officiellement 2,3 millions, c'est-à-dire 15 fois plus.
Le taux de chômage officiel de la France - 9% - est supérieur à la moyenne de la zone euro - 8,5% - taux lui-même supérieur au taux de chômage des Quinze, qui est de 7,8 %.
On notera d'ailleurs au passage que les pays qui ont choisi l'euro font moins bien que ceux qui sont abstenus. La France est au 13ème rang sur 15. Un chômeur européen sur 6 est Français.
Ce niveau officiel du chômage est déjà intolérable.
Mais le pire, c'est que les chiffres réels, ceux qui ne sont pas tripatouillés pour dissimuler la vérité aux Français, ceux qui recensent réellement tous les Français qui n'ont pas d'emploi et qui en cherchent un, sont encore plus mauvais.
Croyez bien, Mesdames et Messieurs, qu'en matière d'escamotage statistique, l'imagination des pouvoirs publics est sans bornes.
En effet, si l'on ajoute au chiffre officiel les chômeurs découragés qui ne se déclarent plus à l'ANPE, les travailleurs qui subissent un CDD ou un temps partiel, ceux qui bénéficient d'un emploi aidé ou d'un stage, les CES, CEC, emplois-ville ou emplois-jeunes, tous les faux emplois sous-payés créés par les technocrates, tous les plus de 50 ans en pré-retraite ou dispensés de recherche d'emploi en raison de leur âge, on arrive au total ahurissant de 5,5 millions de chômeurs réels !
Je n'invente rien. Cette méthode de calcul de la véritable ampleur du chômage a été employée par Henri Guaino, Commissaire au plan, dans un rapport de 1996 qui a fait date. Au moins pour ceux qui ont pris la peine de s'y intéresser.
A la désintégration sociale par le chômage, il faut ajouter la désintégration sociale par la pauvreté ou par la précarité.
10 % de la population est touchée par la pauvreté. C'est une proportion qui n'a pas varié depuis plus de 10 ans. La nouveauté, c'est que le chômage n'est plus la seule source de pauvreté. On peut aussi travailler, à temps partiel subi, dans des emplois temporaires ou saisonniers, et être pauvre ! 700.000 personnes, françaises dans leur immense majorité, sont sans abris ou mal logées.
Quant à ce que l'on appelle la précarité, cette situation qui précède juste l'exclusion et la pauvreté, elle toucherait 12 millions de personnes. 1 Français sur 5 !
Comment un pays comme la France a-t-il pu en arriver là ?
Il n'y a que nos gouvernants qui refusent de voir l'évidence.
Comment ne pas voir en effet que les causes de nos difficultés sont le libre-échangisme débridé, le socialisme bureaucratique et son cortège d'impôts et de taxes, l'immigration qui occupe 2 millions d'emplois et coûte en même temps à la France 350 milliards de francs par an.
Le libre-échangisme, c'est l'ouverture progressive de notre économie à une concurrence mondiale sauvage, sans aucune protection ni barrière.
Depuis 40 ans, avec l'aval et la complicité des différents gouvernements, c'est l'Europe de Bruxelles qui a décidé de nos droits de douane, lesquels ont été divisés en moyenne par trois.
Je dis en moyenne, parce que par exemple ces droits n'existent plus depuis belle lurette avec nos voisins européens.
Ils n'existent plus avec la Turquie, pays avec lequel Bruxelles a conclu une union douanière. Sans oublier tous les accords commerciaux ultra-préférentiels que cette Europe-là a conclu avec des dizaines de pays, du tiers-monde ou de l'est.
Et dans le même temps où on livrait notre économie à cette concurrence impitoyable, on lui refusait les moyens de gagner la compétition, en multipliant les textes et la réglementation, parfois jusqu'à l'absurde, en faisant exploser les impôts et les taxes
Nos dirigeants n'ont visiblement jamais su choisir ce qui était bon pour la France. De chacun des systèmes, l'ultra- libéral ou le socialiste, ils ont retenu le pire: l'ultra-libre échangisme face à la concurrence des pays à faible coût de main d'uvre et sans législation sociale ; et à l'intérieur, l'interventionnisme tous azimuts qui nécessite des budgets publics toujours plus lourds et toujours moins bien gérés.
La mondialisation tout d'abord, dans un contexte de crise économique ou de croissance ralentie, a fait des ravages dans notre industrie. Depuis 25 ans, 100.000 emplois ont été perdus dans l'automobile, 100.000 dans la sidérurgie, 150.000 dans le textile, 200.000 dans la mécanique et la fonderie... La liste est longue et affligeante, qu'il s'agisse des plans de licenciements ou des délocalisations d'activités.
L'ultra-libéralisme domine l'économie.
Mais la doctrine du " laissez faire, laissez passer ", de la permissivité absolue, de l'individualisme forcené, a aussi irrigué tous les domaines de la société. C'est une mentalité profondément destructrice des communautés, quelles qu'elles soient. Toutes les structures fondamentales dans lesquelles l'individu s'enracinait, dans lesquelles il trouvait protection et réconfort, ont volé en éclat.
Ce processus s'est étalé sur des décennies, mais il s'est accentué à la fin du XXème siècle et il trouve aujourd'hui son point d'aboutissement : l'atomisation de la société, la perte des valeurs, des repères et des racines.
Avec l'exode rural et l'urbanisation, les individus ont été privés de leur enracinement régional et terrien. 3 Français sur 4 vivent aujourd'hui dans des villes qui ne représentent que 18 % du territoire, avec les conséquences que l'on connaît en matière de pollution, de désertification des campagnes ou de qualité de vie en général, à commencer par la dégradation des relations humaines et l'insécurité.
Cette perte de racines " géographiques " est encore aggravée par la suppression de nos frontières, mais aussi par l'immigration invasion, la perte d'identité de notre peuple et sa lente colonisation par des peuples qui n'ont en commun avec lui ni l'histoire, ni la culture, ni la religion.
Dans une société fondée sur le matérialisme, il ne peut plus y avoir de valeurs transcendantes, il ne peut plus y avoir de structures morales solides
La famille a été une des premières victimes de cette désintégration morale. En 30 ans, le nombre des mariages a chuté de 30 % et le nombre de divorces a été multiplié par 3. Une naissance sur trois a lieu hors mariage. Le dernier avatar de cette désagrégation est le PACS, qui transforme l'union de deux êtres, pas forcément de sexes opposés, en contrat à caractère commercial.
Cette perte des racines, des repères culturels, religieux et moraux, et la difficulté à vivre dans une telle société, ont des conséquences psychiques sur les individus.
Notre pays détient le record du monde de consommation de tranquillisants (près de deux boîtes par an par habitant). En 25 ans, les admissions en hôpitaux psychiatriques ont été multipliées par 3, les troubles mentaux par 2, l'hypertension par 4.
Sans compter le nombre alarmant de suicides, 12.000 par an sur environ 160.000 tentatives. Le suicide est la 1ère cause de mortalité chez les 25-34 ans. Et que dire de l'aggravation de l'alcoolisme ou de la toxicomanie ? Que dire des violences conjugales dont une femme sur trois au moins serait victime ?
Ce sont de très mauvais chiffres, de très mauvais signes qui démontrent que les Français vont mal, qu'ils ne sont pas heureux de vivre dans cette société-là.
Mesdames et Messieurs, les gouvernements successifs depuis 30 ans sont responsables de cette situation. En premier lieu parce qu'ils ont imposé ce modèle de société. Et parce que l'ayant imposé, ils se révèlent incapables d'en sortir.
II- Toute la politique sociale mise en place et menée par les socialistes comme par les libéro-gaullistes a accru les difficultés de nos compatriotes en engageant notre économie dans une spirale infernale.
Logiquement, avec l'explosion du chômage, les comptes de la protection sociale ont plongé dans le rouge.
Comment aurait-il pu en être autrement, avec moins de travailleurs qui cotisent, sur des salaires qui n'augmentent pas assez vite, alors que les besoins de financement augmentent en raison même du chômage.
La solution qu'ils ont trouvé a consisté à augmenter les taux de cotisations ou à créer de nouveaux impôts, comme la CSG. Mais aussi à réduire les prestations sociales, à rogner le pouvoir d'achat des retraites, à moins rembourser les soins, voire, avec les ordonnances Juppé, à les rationner.
Aujourd'hui, l'ensemble de l'effort social de la nation, qu'il s'agisse de l'assurance maladie, des retraites de base ou complémentaires, de l'aide sociale stricto sensu, de l'aide au logement, de l'indemnisation du chômage, des minima sociaux, etc... représente 2.800 milliards de francs par an. 30 % de la richesse produite dans notre pays ! Une part qui n'a cessé de croître depuis le milieu des années 70 !
L'ensemble des prélèvements fiscaux et sociaux atteint 46% du PIB. De tels niveaux de ponction freinent la consommation et l'épargne, et donc la croissance. Ils entravent les investissements, donc la possibilité de créer des emplois dans le futur. Ils renchérissent le coût de travail, donc dissuadent l'embauche. Ils découragent les entreprises, donc les incitent à trouver sous d'autres cieux, dans d'autres pays, des travailleurs moins chers et des administrations moins voraces.
Ils écurent les cadres et les jeunes diplômés qui préfèrent, eux aussi, partir travailler à l'étranger, dans des pays qui les laisseront profiter des fruits de leur travail. Non seulement, comme le disait un économiste célèbre, trop d'impôt tue l'impôt, mais il tue aussi l'emploi.
C'est là le cercle vicieux dans lequel cette politique-là est enfermée : en ponctionnant trop l'économie, en tarissant les sources de richesses, elle s'est condamnée à créer du chômage, de la pauvreté, de la précarité. Et donc à ponctionner encore plus l'économie pour " traiter " ces problèmes.
Mais l'absurdité de la politique sociale va encore plus loin. D'économiquement aberrante, elle est également devenue anti-nationale.
Au nom de l'égalité absolue de traitement, les étrangers ont aujourd'hui accès sans limites à nos avantages sociaux, au RMI, à la couverture maladie universelle, aux allocations familiales, à l'aide au logement....
Par exemple, 60.000 d'entre eux émargent aux Assedic sans jamais avoir travaillé. Miracle de la générosité française !
Mieux encore, au nom de la lutte contre la discrimination, ce sont les Français qui sont aujourd'hui discriminés, moins bien traités chez eux, dans leur propre pays, que n'importe quel étranger.
La politique du gouvernement organise en effet une véritable préférence étrangère. Elle existe, cette préférence, quand la non-discrimination à l'embauche favorise de fait l'embauche d'un immigré plutôt que celle d'un Français.
Elle existe quand on préfère faire venir de la main d'uvre immigrée plutôt que de former nos millions de chômeurs pour occuper des emplois d'informaticiens, de serveurs, de chauffeurs routiers ou d'ouvriers du bâtiment.
Cette discrimination anti-Française, elle est omniprésente dans la politique de la " Ville ". Cette politique coûte environ 41 milliards de francs - même la Cour des comptes a du mal à établir un chiffre exact ! Elle consiste à créer, avec l'argent du contribuable, des zones où le droit commun, notamment fiscal et social, ne s'applique pas. Ces zones concentrent bien sûr les populations immigrées.
La politique de la ville, c'est bien sûr un gigantesque mécanisme de redistribution au profit des communautés étrangères vivant sur notre sol.
Comme le disait si justement - une fois n'est pas coutume - Michel Rocard, la France n'a pas vocation à accueillir toute la misère du monde. Elle n'a pas cette vocation - d'autant plus qu'elle ne peut même pas soulager la misère de ses propres enfants- mais depuis 30 ans, les politiques menées par les gouvernements, toutes couleurs politiques confondues, ont envoyé un signal fort de bienvenue à l'ensemble du Tiers Monde.
Il est temps que cela change, avant que cette aberration ne nous mène à la catastrophe. Déjà, la France est descendue du 4ème au 5ème rang mondial en matière de PIB, au 12ème rang européen et au 18ème rang mondial pour la richesse par habitant.
III- Pour mettre un terme à cette descente aux enfers de la paupérisation et du chômage, il faut une autre politique, une politique fondée sur les principes de la solidarité nationale et de la préférence française.
Il est naturel de secourir ou d'aider d'abord ceux qui sont les plus proches. Il est naturel de veiller d'abord au bien être des membres de notre propre communauté, de notre propre famille, avant de nous préoccuper de ce qui se passe ailleurs. Cette solidarité est nécessaire à l'unité et à la cohésion de la société française.
C'est la raison pour laquelle je propose d'inscrire dans la Constitution la préférence nationale dans tous les domaines : priorité nationale à l'emploi, priorité pour le logement, priorité pour la protection sociale, exclusivité pour le RMI ou les allocations familiales...
Seul l'Etat national, populaire et social, peut assurer la mise en uvre d'une telle solidarité.
Le second acte de solidarité est de renouer avec le plein emploi, de permettre à chaque Français qui désire travailler de trouver un emploi conforme à ses compétences. La dignité des hommes passe par leur capacité à mener eux-mêmes leur vie, à se prendre en charge, à être autonomes et responsables.
Cet objectif ne peut être atteint qu'en retrouvant une croissance forte, en permettant à l'économie et aux entreprises de créer des richesses et d'embaucher.
D'abord, il faut protéger notre économie contre la concurrence inégale. Nous rétablirons les contrôles aux frontières, ainsi que nos droits de douanes et les relations commerciales préférentielles que nous désirons entretenir avec tel ou tel pays.
Il faut libérer les créateurs d'emplois potentiels, notamment les petits entrepreneurs, les artisans, les commerçants des carcans administratifs et fiscaux qui les oppriment. En France, comme aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, on doit pouvoir créer sa propre entreprise en 24 heures, en ne remplissant qu'un seul formulaire.
La réforme fiscale que je propose reposera sur une réforme constitutionnelle, sur laquelle les Français devront se prononcer : limiter à 35% du PIB les prélèvements obligatoires. L'impôt sur le revenu sera supprimé pour encourager la consommation. L'épargne populaire sera détaxée, pour permettre aux Français d'acquérir leur logement ou de préparer au mieux leur retraite.
L'impôt sur les bénéfices des petites entreprises sera réduit à 10%, alors qu'elles sont aujourd'hui taxées comme les grandes. Les entreprises de toutes tailles doivent être encouragées à investir.
La protection sociale, qui doit être ancrée dans les principes de solidarité générale et entre générations, ne sera plus financée par la seule ponction du travail, mais également par une TVA sociale, frappant notamment les importations, ce qui permettra de réduire le coût du travail , donc de favoriser les embauches.
Ce retour à l'emploi entraînera mécaniquement, arithmétiquement, comme l'on prouvé les quatre années de croissance que la France a connu, une nette amélioration des comptes de la sécurité sociale, c'est à dire de l'assurance maladie et des retraites.
Mais la seule croissance ne suffira pas à assurer la pérennité de ces systèmes. Il faudra avoir le courage d'harmoniser dans chaque domaine, tous les régimes de base en un seul régime national de base, seul capable d'assurer la justice et l'équité, c'est à dire de garantir à chacun un droit aux mêmes prestations fondamentales.
Il conviendra également de favoriser des systèmes complémentaires facultatifs, parmi lesquels les Français pourront choisir celui qui leur convient le mieux.
De même les professions de santé attendent les réformes nécessaires pour pouvoir continuer à prodiguer des soins de qualité aux patients.
La première de ces réformes, c'est la suppression des sanctions absurdes instaurées par Juppé et aggravées par Aubry.
Au-delà de ces mesures, la survie à long terme de notre système par répartition suppose d'enrayer le déclin démographique de la France.
Non pas en faisant venir des millions d'immigrés, comme le réclament l'ONU ou Bruxelles. Merci, nous avons vu ce que cela donne, ce que cela coûte à notre pays. Non, il faut engager une grande politique en faveur des familles Françaises, une grande politique de natalité et d'accueil de la vie et réserver les soutiens familiaux aux seules familles françaises.
La politique sociale, populaire et nationale que je propose est la seule possible pour assurer la sécurité des Français en matière sociale. Je vous l'ai soumise, à vous de diffuser ce message auprès de nos compatriotes.
Je vous remercie.
(Source http://www.front-national.com, le 4 mars 2002)