Communiqué commun des chefs d'Etat et de gouvernement des pays de la CEE réunis en Conseil européen, Copenhague le 5 décembre 1987.

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Circonstance : Conseil européen de Copenhague les 4 et 5 décembre 1987

Média : Bulletin d'information du ministère des affaires étrangères - Bulletin d'information du ministère des affaires étrangères

Texte intégral

Déclaration sur les relations Est-Ouest
- 1. Le Conseil Européen accueille avec satisfaction les perspectives importantes d'une amélioration dans les relations Est-Ouest, et reconnait que le prochain sommet de Washington marquera une étape significative dans ces relations.
- 2. L'accord prévu sur l'élimination globale des missiles nucléaires de portée intermédiaire basés à terre des Etats-Unis et de l'Union soviétique constituera une étape importante comportant pour la première fois l'élimination d'une catégorie entière d'armements. Les Douze esoèrent que cet accord sera rapidement mis en oeuvre.
- ILs considèrent qu'il est essentiel que ce résultat dans la maitrise des armements nucléaires donne une nouvelle impulsion à des progrès substantiels dans l'ensemble des négociations tant bilatérales entre les Etats-Unis et l'Union soviétique que multilatérales, présentes et futures, sur le contrôle des armements et le désarmement.
- 3. A travers le processus de la CSCE, les Douze continueront à rechercher une plus grande sécurité et une coopération accrue dans les relations entre les Etats participants. Tous les engagements pris à Helsinki et à Madrid doivent être pleinement respectés.
- Le respect des droits de l'Homme et des libertés fondamentales est une condition préalable à la confiance, à la compréhension et à la coopération. Les Douze sont déterminés à ce que tous les citoyens des 35 pays concernés bénéficient des résultats de la réunion de Vienne.
- Les Douze souhaitent tirer parti des résultats de la Conférence de Stockholm (CDE) et contribueront à l'élaboration d'un nouvel ensemble de mesures de confiance et de sécurité. Les Douze oeuvreront résolument pour un équilibre stable et sur des forces conventionnelles en Europe à un niveau plus bas.
- 4. Sur toutes ces questions, les Douze coopèreront étroitement avec les autres pays qui partagent leurs idéaux, leurs principes et leurs objectifs.
2) - Déclaration sur le Moyen-Orient
- 1. Le Conseil Européen déplore l'absence persistante de solutions aux crises du Moyen-Orient.
- 2. Les Douze réaffirment leur volonté de développer leur dialogue politique avec tous les Etats du Moyen-Orient. Ils désirent également voir progresser la coopération économique et souhaitent en particulier la conclusion rapide des négociations en cours en vue d'un accord entre la Communauté Européenne et les Etats membres du Conseil de coopération du Golfe.
- 3. Le Conseil Européen exprime sa profonde préoccupation devant la continuation de la guerre entre l'Irak et l'Iran, et réaffirme son ferme et entier soutien à la résolution 598 du Conseil de Sécurité en tant que moyen de mettre un terme à ce conflit armé. Les Douze continuent de soutenir fermement et sans réserve les efforts du Conseil de Sécurité et du Secrétaire Général des Nations Unies visant à obtenir une mise en oeuvre immédiate et totale de cette résolution. La non-application persistante de cette résolution contraignante n'est pas acceptable par la communauté internationale, et une action appropriée doit maintenant être entreprise pour assurer son application par une résolution de suivi.
- 4. Les Douze confirment leur attente d'une solution négociée du conflit israélo-arabe qui ramènerait dans cette région une paix juste, globale et durable conformément aux principes énoncés dans la Déclaration de Venise, et réaffirment leur appui à une Conférence internationale de paix sous l'égide des Nations Unies. Ils accueillent avec satisfaction le soutien apporté à une telle conférence internationale par la Ligue Arabe au sommet d'Amman, sous la présidence de Sa Majesté le Roi Hussein de Jordanie. Ils lancent un appel à toutes les parties intéressées pour qu'elles renouvellent leurs efforts en vue de parvenir à un accord sur les arrangements permettant à une telle Conférence de se tenir aussitôt que possible.
- Les Douze réaffirment leur préoccupation au sujet des droits de l'Homme et des conditions de vie dans les territoires occupés. Sans préjuger des solutions politiques futures, ils continueront de contribuer au développement économique et social de ces territoires.
- 5. Le Conseil Européen reste profondément préoccupé par la situation au Liban. Il lance un appel pour une solution pacifique à la crise libanaise qui devrait être fondée sur l'indépendance, l'unité, la souveraineté, l'intégrité territoriale et la réconciliation nationale de ce pays. Ils continuent d'appuyer fermement la FINUL et lancent un appel à toutes les parties intéressées pour qu'elles soutiennent cette Force et pour que celle-ci puisse remplir son mandat sans obstacles. Ils réaffirment leur condamnation de la détention, toujours en cours, d'otages et de victimes d'enlèvements au Liban, et insistent sur leur libération immédiate.
3 - Déclaration sur l'Afghanistan
- Le Conseil Européen a examiné la situation en Afghanistan qui, huit ans après l'invasion de troupes soviétiques, demeure une cause majeure de tension internationale. Les Douze rendent hommage à l'esprit d'indépendance du peuple Afghan. Ils reconnaissent aussi le courage du peuple du Pakistan, qui a tant souffert de ce conflit, ainsi que l'assistance généreuse offerte par ce pays à plus de trois millions de réfugiés afghans.
- Les Douze soutiennent les efforts persévérants déployés par le Secrétaire Général des Nations unies et par son représentant personnel dans la recherche d'une solution négociée qui mettrait un terme aux tragiques souffrances humaines et aux violations systématiques des droits de l'Homme en Afghanistan, permettrait aux réfugiés de rentrer dans leur patrie et rétablirait l'Afghanistan en tant que pays réellement indépendant et non aligné. Les principes sur lesquels doit se fonder un règlement ont été de nouveau entérinés à une majorité écrasante lors de la session de l'Assemblée générale des Nations unies de cette année.
- Les Douze prennent acte de l'intention exprimée par les dirigeants soviétiques de trouver une solution politique en Afghanistan. Ils considèrent qu'il importe maintenant que soit donnée une impulsion nouvelle aux négociations de paix et appellent l'Union soviétique à : - retirer toutes ses troupes dans le courant de 1988, selon un échéancier fixe;
- - donner son accord à la mise en place d'un Gouvernement de transition, dont l'indépendance ne pourrait pas être mise en doute, qui prendrait les dispositions nécessaires en vue de l'élaboration d'une nouvelle constitution et de l'organisation d'un acte d'autodétermination véritable ;
-- reconnaître que la participation de la résistance afghane à un règlement politique d'ensemble est indispensable.
- Les Douze restent prêts à contribuer de façon constructive à la définition d'un règlement acceptable qui conduirait à une amélioration importante des relations internationales.