Texte intégral
Je souhaitais disposer d'une tribune pour évoquer plus particulièrement deux questions résumées sous le titre " Industries, services et nouvelles technologies " :
1/ Quel est l'impact des NTIC sur l'industrie française et plus particulièrement sur les secteurs a priori non directement concernés par elles ?
2/ Quel rôle jouent France Télécom et La Poste -deux entreprises dont j'assure la tutelle- dans le développement de la société de l'information ?
En revanche, je n'évoquerais pas les sujets plus généraux concernant notamment l'évolution du cadre juridique de la société de l'information. Il revient au Premier ministre en fin de journée de faire le bilan de la politique conduite par le Gouvernement et d'en tracer les perspectives. Dans les jours qui viennent, je serais à votre disposition pour évoquer ces questions sur lesquelles mes services et moi-même avons largement réfléchi.
1. LA DIFFUSION DES NTIC DANS L'ENSEMBLE DU TISSU ECONOMIQUE FRANÇAIS
Depuis deux ans, réelle prise en compte des NTIC par le Gouvernement au travers du PAGSI. Notamment mise en place d'outils statistiques permettant de mesurer l'impact des NTIC sur l'économie :
- tableau de bord de l'innovation présenté en avril par Dominique STRAUSS-KAHN et qui sera publié tous les 6 mois ;
- ouvrage piloté par le SESSI du SEI publié en mars 1999 sur les technologies de l'information. Il s'agit tous les ans de pouvoir dresser un état des lieux du marché des NTIC.
Ceci permet de mieux suivre l'impact des NTIC sur la croissance et les très bons résultats enregistrés par l'économie française dans ce domaine (source SESSI).
Le constat qui prévalait jusqu'au milieu des années 90 était à cet égard passablement inquiétant, et de nombreux rapports ont fort opportunément tiré un vigoureux signal d'alarme, tant au niveau européen que français. Les indicateurs récents révèlent un sursaut français :
- au niveau des particuliers :
Le nombre des utilisateurs d'Internet en France a cru entre avril 1998 et avril 1999 de 90 %. Avec 8 millions d'internautes attendus dès janvier 2000, la France rejoindra ainsi le groupe européen. De même, avec une croissance de 17 % des ventes de micro-ordinateurs au premier semestre, le taux d'équipement des ménages devrait être proche de 26 % en fin d'année.
- au niveau des entreprises :
L'usage de l'Internet par les entreprises françaises se développe. Il s'agit non seulement de rattraper leur retard en termes de connexion à l'Internet et de présence sur le web, mais également d'y développer de vrais services à valeur ajoutée pour leurs clients (commerce électronique) sous peine de voir leur compétitivité s'éroder dans les années à venir.
Fin 1998, 27 % des 1 500 premières entreprises françaises avaient un site web contre 77 % des entreprises similaires aux Etats-Unis. Mais, là encore, le très puissant mouvement de mise en réseau des entreprises industrielles françaises observé entre 1994 et 1997 s'amplifie.
- au niveau de l'offre de services de NTIC :
L'industrie française des TIC occupe le quatrième rang mondial en termes de chiffre d'affaires, derrière le Japon, les Etats-Unis et l'Allemagne. Les TIC engendrent plus de 5 % du PIB français, soit davantage que l'industrie de l'automobile et de l'énergie réunies.
Une industrie parmi les premières du monde, un usage des TIC qui se développe très rapidement chez les particuliers et les entreprises : tel est le premier bilan que l'on peut tirer de deux ans de PAGSI.
Je vous annonce aujourd'hui le résultat d'une étude menée par le Sécrétariat d'état à l'industrie du SESSI qui sera publiée aujourd'hui.
L'étude réalisée par le Service des Etudes et des Statistiques Industrielles (SESSI) du Secrétariat d'Etat à l'Industrie montre que des secteurs qui semblent a priori moins concernés par la société de l'information profitent très largement de son développement :
- il s'agit, d'une part, de secteurs très concurrentiels, fortement utilisateurs de mains d'uvre. Ces secteurs sont ceux qui peuvent le mieux tirer parti des gains de productivité que permet au sein des entreprises une utilisation accrue des TIC (Intranet...). Il s'agit en particulier des branches productrices de biens intermédiaires (chimie, sidérurgie) et d'industries de main d'uvre (textile, habillement, mécanique, transport).
Ainsi, dans l'hypothèse où les TIC généreraient en moyenne une croissance supplémentaire de 10 % tous secteurs économiques confondus, les secteurs de la chimie et de la sidérurgie bénéficieraient par exemple d'un surcroît de croissance de 15 % à 17 %.
- il s'agit, d'autre part, des secteurs qui peuvent le mieux concevoir de nouveaux produits grâce aux TIC (commerce électronique). Sont particulièrement concernés : l'aéronautique, l'équipement ménager ou encore la réparation automobile.
En tant que Secrétaire d'Etat à l'Industrie, je suis particulièrement heureux de pouvoir annoncer ces résultats :
- on a souvent tendance à réduire l'impact des TIC aux seuls secteurs directement concernés par la production de ces TIC (télécommunications, électronique, communication). Or, l'effet indirect des TIC sur la croissance -la diffusion de nouveaux produits grâce aux TIC- est plus important que leur effet direct -l'achat de produits et de services de TIC : l'étude qui sera publiée aujourd'hui montre que ces effets indirects représentent les 3/4 de la croissance supplémentaire générée par les TIC, contre ¼ pour les effets directs.
- les secteurs qui sont les plus exposés à la concurrence et souvent fragilisés (textile-habillement par exemple) sont parmi ceux qui peuvent potentiellement le mieux tirer parti des NTIC.
- enfin, en se diffusant dans toute l'économie, les TIC peuvent aider au développement de l'emploi dans toutes les branches.
2. STRATEGIE NTIC DE LA POSTE ET DE FRANCE TELECOM.
a) France Télécom
Des infrastructures et des services de télécommunications pour le développement de la société de l'information
Il y a quatre ou cinq ans, la France pouvait apparaître en retard en matière d'offre de services autour d'Internet. France Télécom comme beaucoup d'opérateurs historiques n'avait pas encore pris le virage d'Internet. Les internautes ne pouvait y accéder que par le réseau téléphonique public et la congestion des réseaux était fréquente.
Aujourd'hui, nous pouvons considérer qu'en terme d'infrastructures et de nouveaux services, la France a largement rattrapé son retard et se situe au meilleur niveau des pays développés.
Les opérateurs de télécommunications présents en France ont tous fait d'Internet un élément essentiel de leur stratégie. France Télécom a largement participé à ce mouvement : l'entreprise a beaucoup investi dans ces technologies sur son réseau. Elle se situe aujourd'hui au meilleur niveau mondial en terme de performances.
Son offre en matière de services à haut débit s'est considérablement développé : nous sommes passés en peu de temps de débits de 34 Mégabit/seconde à 622 Mégabit/s et même à 2,5 Gégabit/s sur certaines agglomérations en France.
Ces évolutions technologiques se sont accompagnées pour les particuliers d'une baisses de tarifs pour l'accès à Internet. Avec Dominique STRAUSS-KAHN, nous avions demandé fin 1998 à l'ART de mener une concertation avec les opérateurs de télécommunications afin d'améliorer les conditions tarifaires d'accès à Internet. Cette concertation a abouti à la mise en place par France Télécom d'un forfait internet
(100 F/mois pour 20 heures de connexion) qui place la France parmi les premiers pays en Europe. Ceci n'est qu'une première étape et j'espère que le développement de la concurrence et la réduction du coût des réseaux pour les opérateurs permettra l'an prochain de nouvelles baisses de tarifs.
Ensuite, de nouvelles formes d'accès à Internet à haut débit sont apparues grâce aux réseaux câblés d'une part et à la technologie ADSL d'autre part. Cette dernière technologie qui permet d'accéder à Internet de manière forfaitaire constitue une priorité pour le Gouvernement.
France Télécom va commencer à la déployer sur son réseau à partir de novembre prochain et nous espérons, qu'à terme, l'accès à Internet à haut débit pourra être généralisé sur l'ensemble du territoire français à travers différentes technologies, y compris satellitaires.
Dans le cadre de la revue réglementaire des directives communautaires en matière de télécommunications, le Gouvernement mène d'ailleurs une réflexion sur ce sujet. Nous souhaitons un enrichissement du service universel des télécommunications et nous considérons qu'il devra inclure d'ici quelques années l'accès à Internet à haut débit.
Enfin s'agissant de France Télécom, je ne peux que me féliciter de sa contribution au développement de la société de l'information en France.
Dans le domaine de l'éducation notamment, France Télécom a connecté à Internet environ 20 000 établissements scolaires au 1er juillet 1999 dont environ 4 000 ont souscrit à l'offre tarifaire Internet à l'Ecole. Dans le domaine de la santé, France Télécom a mis en place un Intranet des médecins en liaison avec les Unions Régionales afin qu'ils puissent échanger entre eux des informations médicales de manière totalement sécurisée.
Toutes ces actions correspondent à ce que le Gouvernement attend de la part d'un grand service public et il faut s'en féliciter.
b) La Poste
La société de l'information est une opportunité pour La Poste, opportunité qu'elle saisit avec l'appui du gouvernement et au bénéfice des citoyens. Dès mon arrivée il y a deux ans, j'ai demandé à La Poste de s'investir encore largement dans ce secteur. Je félicite La Poste -et son directeur général ici présent Martin Vial- pour le chemin parcouru. La société de l'information peut contribuer à fédérer lepersonnel de La Poste autour de projets porteurs d'avenir dans au moins trois domaines :
- la sécurité des communications.
La sécurité des informations véhiculées sur les réseaux est un élément fondamental pour assurer la confiance des utilisateurs. Je me réjouis que La Poste puisse faire bénéficier nos internautes de son expérience au travers de Certipost devenue au début de ce mois Certinomis. Avec Sagem notamment, La Poste a créé la première autorité de certification entièrement française : elle permettra aux internautes et intranautes de signer et de chiffrer leurs messages en toute sécurité. Entièrement interopérable avec les divers systèmes de navigation sur le NET, la clé de certification Certinomis sera par exemple intégrée dans la prochaine version du logiciel de navigation de Microsoft.
- le commerce électronique.
La Poste est aujourd'hui un acteur essentiel dans le secteur de la vente à distance. Il est donc naturel qu'elle puisse jouer un rôle similaire pour le commerce électronique. Avec France Télécom, elle propose maintenant aux entreprises la première prestation complète à guichet unique depuis la prise de commande en ligne jusqu'à la livraison.
Dans le même esprit, La Poste et IBM viennent d'annoncer un projet de collaboration autour du commerce électronique : La Poste apportera son savoir-faire dans le domaine du transport et de la logistique.
- L'Internet au bénéfice de tous : Cyberposte.
J'avais annoncé il y a deux ans ici-même le lancement du programme Cyberposte. Je peux vous annoncer aujourd'hui que les 1000 bornes Internet prévues dans le PAGSI ont été installés.
En mettant les nouveaux moyens de communication à la portée de tous en milieu urbain, en zone rurale ou en zone urbaine sensible, La Poste s'inscrit pleinement dans sa mission de service public et d'aménagement du territoire.
Un accès facile au travers des bureaux de poste, une utilisation peu coûteuse grâce à une carte à puce achetée 50 F et l'aide d'un personnel qualifié pour apprendre à "surfer ", tels sont les atouts du projet Cyberposte.
Ainsi, chaque français pourra disposer au travers de Cyberposte d'une adresse électronique gratuite consultable à partir des bornes installées dans les bureaux de poste mais aussi à partir de tout autre terminal informatique.
Pour conclure, je ne peux que me réjouir du chemin parcouru en deux ans ; les atouts indispensables à la réussite sont réunis : une industrie des TIC dynamique, des entreprises et des particuliers de plus en plus parties prenantes dans la société de l'information.
(source http://www.industrie.gouv.fr, le 27 août 1999)
1/ Quel est l'impact des NTIC sur l'industrie française et plus particulièrement sur les secteurs a priori non directement concernés par elles ?
2/ Quel rôle jouent France Télécom et La Poste -deux entreprises dont j'assure la tutelle- dans le développement de la société de l'information ?
En revanche, je n'évoquerais pas les sujets plus généraux concernant notamment l'évolution du cadre juridique de la société de l'information. Il revient au Premier ministre en fin de journée de faire le bilan de la politique conduite par le Gouvernement et d'en tracer les perspectives. Dans les jours qui viennent, je serais à votre disposition pour évoquer ces questions sur lesquelles mes services et moi-même avons largement réfléchi.
1. LA DIFFUSION DES NTIC DANS L'ENSEMBLE DU TISSU ECONOMIQUE FRANÇAIS
Depuis deux ans, réelle prise en compte des NTIC par le Gouvernement au travers du PAGSI. Notamment mise en place d'outils statistiques permettant de mesurer l'impact des NTIC sur l'économie :
- tableau de bord de l'innovation présenté en avril par Dominique STRAUSS-KAHN et qui sera publié tous les 6 mois ;
- ouvrage piloté par le SESSI du SEI publié en mars 1999 sur les technologies de l'information. Il s'agit tous les ans de pouvoir dresser un état des lieux du marché des NTIC.
Ceci permet de mieux suivre l'impact des NTIC sur la croissance et les très bons résultats enregistrés par l'économie française dans ce domaine (source SESSI).
Le constat qui prévalait jusqu'au milieu des années 90 était à cet égard passablement inquiétant, et de nombreux rapports ont fort opportunément tiré un vigoureux signal d'alarme, tant au niveau européen que français. Les indicateurs récents révèlent un sursaut français :
- au niveau des particuliers :
Le nombre des utilisateurs d'Internet en France a cru entre avril 1998 et avril 1999 de 90 %. Avec 8 millions d'internautes attendus dès janvier 2000, la France rejoindra ainsi le groupe européen. De même, avec une croissance de 17 % des ventes de micro-ordinateurs au premier semestre, le taux d'équipement des ménages devrait être proche de 26 % en fin d'année.
- au niveau des entreprises :
L'usage de l'Internet par les entreprises françaises se développe. Il s'agit non seulement de rattraper leur retard en termes de connexion à l'Internet et de présence sur le web, mais également d'y développer de vrais services à valeur ajoutée pour leurs clients (commerce électronique) sous peine de voir leur compétitivité s'éroder dans les années à venir.
Fin 1998, 27 % des 1 500 premières entreprises françaises avaient un site web contre 77 % des entreprises similaires aux Etats-Unis. Mais, là encore, le très puissant mouvement de mise en réseau des entreprises industrielles françaises observé entre 1994 et 1997 s'amplifie.
- au niveau de l'offre de services de NTIC :
L'industrie française des TIC occupe le quatrième rang mondial en termes de chiffre d'affaires, derrière le Japon, les Etats-Unis et l'Allemagne. Les TIC engendrent plus de 5 % du PIB français, soit davantage que l'industrie de l'automobile et de l'énergie réunies.
Une industrie parmi les premières du monde, un usage des TIC qui se développe très rapidement chez les particuliers et les entreprises : tel est le premier bilan que l'on peut tirer de deux ans de PAGSI.
Je vous annonce aujourd'hui le résultat d'une étude menée par le Sécrétariat d'état à l'industrie du SESSI qui sera publiée aujourd'hui.
L'étude réalisée par le Service des Etudes et des Statistiques Industrielles (SESSI) du Secrétariat d'Etat à l'Industrie montre que des secteurs qui semblent a priori moins concernés par la société de l'information profitent très largement de son développement :
- il s'agit, d'une part, de secteurs très concurrentiels, fortement utilisateurs de mains d'uvre. Ces secteurs sont ceux qui peuvent le mieux tirer parti des gains de productivité que permet au sein des entreprises une utilisation accrue des TIC (Intranet...). Il s'agit en particulier des branches productrices de biens intermédiaires (chimie, sidérurgie) et d'industries de main d'uvre (textile, habillement, mécanique, transport).
Ainsi, dans l'hypothèse où les TIC généreraient en moyenne une croissance supplémentaire de 10 % tous secteurs économiques confondus, les secteurs de la chimie et de la sidérurgie bénéficieraient par exemple d'un surcroît de croissance de 15 % à 17 %.
- il s'agit, d'autre part, des secteurs qui peuvent le mieux concevoir de nouveaux produits grâce aux TIC (commerce électronique). Sont particulièrement concernés : l'aéronautique, l'équipement ménager ou encore la réparation automobile.
En tant que Secrétaire d'Etat à l'Industrie, je suis particulièrement heureux de pouvoir annoncer ces résultats :
- on a souvent tendance à réduire l'impact des TIC aux seuls secteurs directement concernés par la production de ces TIC (télécommunications, électronique, communication). Or, l'effet indirect des TIC sur la croissance -la diffusion de nouveaux produits grâce aux TIC- est plus important que leur effet direct -l'achat de produits et de services de TIC : l'étude qui sera publiée aujourd'hui montre que ces effets indirects représentent les 3/4 de la croissance supplémentaire générée par les TIC, contre ¼ pour les effets directs.
- les secteurs qui sont les plus exposés à la concurrence et souvent fragilisés (textile-habillement par exemple) sont parmi ceux qui peuvent potentiellement le mieux tirer parti des NTIC.
- enfin, en se diffusant dans toute l'économie, les TIC peuvent aider au développement de l'emploi dans toutes les branches.
2. STRATEGIE NTIC DE LA POSTE ET DE FRANCE TELECOM.
a) France Télécom
Des infrastructures et des services de télécommunications pour le développement de la société de l'information
Il y a quatre ou cinq ans, la France pouvait apparaître en retard en matière d'offre de services autour d'Internet. France Télécom comme beaucoup d'opérateurs historiques n'avait pas encore pris le virage d'Internet. Les internautes ne pouvait y accéder que par le réseau téléphonique public et la congestion des réseaux était fréquente.
Aujourd'hui, nous pouvons considérer qu'en terme d'infrastructures et de nouveaux services, la France a largement rattrapé son retard et se situe au meilleur niveau des pays développés.
Les opérateurs de télécommunications présents en France ont tous fait d'Internet un élément essentiel de leur stratégie. France Télécom a largement participé à ce mouvement : l'entreprise a beaucoup investi dans ces technologies sur son réseau. Elle se situe aujourd'hui au meilleur niveau mondial en terme de performances.
Son offre en matière de services à haut débit s'est considérablement développé : nous sommes passés en peu de temps de débits de 34 Mégabit/seconde à 622 Mégabit/s et même à 2,5 Gégabit/s sur certaines agglomérations en France.
Ces évolutions technologiques se sont accompagnées pour les particuliers d'une baisses de tarifs pour l'accès à Internet. Avec Dominique STRAUSS-KAHN, nous avions demandé fin 1998 à l'ART de mener une concertation avec les opérateurs de télécommunications afin d'améliorer les conditions tarifaires d'accès à Internet. Cette concertation a abouti à la mise en place par France Télécom d'un forfait internet
(100 F/mois pour 20 heures de connexion) qui place la France parmi les premiers pays en Europe. Ceci n'est qu'une première étape et j'espère que le développement de la concurrence et la réduction du coût des réseaux pour les opérateurs permettra l'an prochain de nouvelles baisses de tarifs.
Ensuite, de nouvelles formes d'accès à Internet à haut débit sont apparues grâce aux réseaux câblés d'une part et à la technologie ADSL d'autre part. Cette dernière technologie qui permet d'accéder à Internet de manière forfaitaire constitue une priorité pour le Gouvernement.
France Télécom va commencer à la déployer sur son réseau à partir de novembre prochain et nous espérons, qu'à terme, l'accès à Internet à haut débit pourra être généralisé sur l'ensemble du territoire français à travers différentes technologies, y compris satellitaires.
Dans le cadre de la revue réglementaire des directives communautaires en matière de télécommunications, le Gouvernement mène d'ailleurs une réflexion sur ce sujet. Nous souhaitons un enrichissement du service universel des télécommunications et nous considérons qu'il devra inclure d'ici quelques années l'accès à Internet à haut débit.
Enfin s'agissant de France Télécom, je ne peux que me féliciter de sa contribution au développement de la société de l'information en France.
Dans le domaine de l'éducation notamment, France Télécom a connecté à Internet environ 20 000 établissements scolaires au 1er juillet 1999 dont environ 4 000 ont souscrit à l'offre tarifaire Internet à l'Ecole. Dans le domaine de la santé, France Télécom a mis en place un Intranet des médecins en liaison avec les Unions Régionales afin qu'ils puissent échanger entre eux des informations médicales de manière totalement sécurisée.
Toutes ces actions correspondent à ce que le Gouvernement attend de la part d'un grand service public et il faut s'en féliciter.
b) La Poste
La société de l'information est une opportunité pour La Poste, opportunité qu'elle saisit avec l'appui du gouvernement et au bénéfice des citoyens. Dès mon arrivée il y a deux ans, j'ai demandé à La Poste de s'investir encore largement dans ce secteur. Je félicite La Poste -et son directeur général ici présent Martin Vial- pour le chemin parcouru. La société de l'information peut contribuer à fédérer lepersonnel de La Poste autour de projets porteurs d'avenir dans au moins trois domaines :
- la sécurité des communications.
La sécurité des informations véhiculées sur les réseaux est un élément fondamental pour assurer la confiance des utilisateurs. Je me réjouis que La Poste puisse faire bénéficier nos internautes de son expérience au travers de Certipost devenue au début de ce mois Certinomis. Avec Sagem notamment, La Poste a créé la première autorité de certification entièrement française : elle permettra aux internautes et intranautes de signer et de chiffrer leurs messages en toute sécurité. Entièrement interopérable avec les divers systèmes de navigation sur le NET, la clé de certification Certinomis sera par exemple intégrée dans la prochaine version du logiciel de navigation de Microsoft.
- le commerce électronique.
La Poste est aujourd'hui un acteur essentiel dans le secteur de la vente à distance. Il est donc naturel qu'elle puisse jouer un rôle similaire pour le commerce électronique. Avec France Télécom, elle propose maintenant aux entreprises la première prestation complète à guichet unique depuis la prise de commande en ligne jusqu'à la livraison.
Dans le même esprit, La Poste et IBM viennent d'annoncer un projet de collaboration autour du commerce électronique : La Poste apportera son savoir-faire dans le domaine du transport et de la logistique.
- L'Internet au bénéfice de tous : Cyberposte.
J'avais annoncé il y a deux ans ici-même le lancement du programme Cyberposte. Je peux vous annoncer aujourd'hui que les 1000 bornes Internet prévues dans le PAGSI ont été installés.
En mettant les nouveaux moyens de communication à la portée de tous en milieu urbain, en zone rurale ou en zone urbaine sensible, La Poste s'inscrit pleinement dans sa mission de service public et d'aménagement du territoire.
Un accès facile au travers des bureaux de poste, une utilisation peu coûteuse grâce à une carte à puce achetée 50 F et l'aide d'un personnel qualifié pour apprendre à "surfer ", tels sont les atouts du projet Cyberposte.
Ainsi, chaque français pourra disposer au travers de Cyberposte d'une adresse électronique gratuite consultable à partir des bornes installées dans les bureaux de poste mais aussi à partir de tout autre terminal informatique.
Pour conclure, je ne peux que me réjouir du chemin parcouru en deux ans ; les atouts indispensables à la réussite sont réunis : une industrie des TIC dynamique, des entreprises et des particuliers de plus en plus parties prenantes dans la société de l'information.
(source http://www.industrie.gouv.fr, le 27 août 1999)