Texte intégral
II.- Déclaration conjointe de la 7ème réunion ministérielle CEE-ASEAN.
- 1. La septième réunion ministérielle des ministres des affaires étrangères de la Communauté Européenne et de l'association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) s'est tenue à Dusseldorf les 2 et 3 mai 1988. Les ministres ont procédé à un vaste échange de vues sur des sujets politiques et économiques et ont constaté la grande concordance de leurs positions en la matière. La réunion a confirmé que la Communauté et l'ASEAN ont élaboré des relations de travail qui ont abouti à une compréhension mutuelle renforcée et étendue dans tous les domaines. Les ministres ont estimé qu'il était dans l'intérêt évident de la Communauté et de l'ASEAN de renforcer encore davantage les fondements de leur solidarité politique et économique. L'excellence de leurs relations donne confiance en l'avenir de la coopération entre les deux groupes d'Etats.
- 2. Les ministres se sont félicités des importants événements survenus depuis leur précédente réunion, tenue à Jakarta en octobre 86, notamment des progrès réalisés sur la voie de l'intégration de la Communauté Européenne et traduits dans l'Acte Unique Européen, de la confirmation éclatante de la solidarité de l'ASEAN lors de la réunion des chefs de gouvernement de l'ASEAN tenue à Manille en décembre 87 et de l'évolution encourageante de la politique internationale, comme en témoigne la conclusion du traité sur les FNI. Néanmoins, les ministres se sont déclarés préoccupés de ce que les conflits régionaux n'aient pas encore été réglés. Ils ont réaffirmé leur détermination à unir leurs efforts en vue de contribuer par tous les moyens dont ils disposent au rétablissement de la paix dans les régions en proie aux tensions.
- Les ministres ont noté avec satisfaction que les économies de la Communauté et de l'ASEAN donnaient de nouveau des signes de reprise malgré des conditions économiques globalement difficiles. Les ministres ont marqué le grand intérêt qu'ils portent à un renforcement accru de la coopération économique entre les deux groupements régionaux et se sont félicités à cet égard de l'institution, depuis leur dernière réunion, de comités mixtes d'investissements CEE-ASEAN dans toutes les capitales de l'ASEAN.
3. Coopération régionale
- Les ministres de la Communauté européenne ont informé les ministres de l'ASEAN au sujet de l'Acte unique européen qui est entré en vigueur le 1er juillet 1987 et qui exprime la volonté des Etats membres de la Communauté de continuer à oeuvrer en vue de transformer l'ensemble des liens qui les unissent en une union européenne.
- Les ministres de l'ASEAN ont informé leurs homologues européens de la réunion des chefs de gouvernement de l'ASEAN qui s'est tenue à Manille les 14 et 15 décembre 1987. Les ministres de la Communauté européenne ont félicité l'ASEAN à l'occasion du XXème anniversaire de sa création et saluent les progrès qu'elle a accomplis grâce à une étroite coopération. Les ministres ont noté que l'ASEAN était devenue pour ses membres une zone de paix, de stabilité accrue et de progrès économiques.
- Maintenant que la Communauté européenne est bien engagée sur la voie de l'achèvement d'un marché intérieur de 320 millions d'habitants et de l'établissement d'une union toujours plus étroite entre les peuples de l'Europe et que, d'autre part, la réunion de Manille des chefs de gouvernement de l'ASEAN a adopté un important programme d'actions, il est manifeste que l'établissement des relations entre la Communauté et l'ASEAN a été une initiative à la fois heureuse et profitable pour tous les partenaires. Les ministres se sont déclarés encouragés par les résultats positifs des consultations entre la Communauté et l'ASEAN depuis le début des réunions ministérielles ASEAN-CEE en 1978. Les ministres ont réaffirmé qu'il était souhaitable d'avoir à l'avenir des consultations périodiques sur des sujets d'intérêt mutuel, ce qui contribuera à renforcer davantage les relations de coopération qui existent entre les deux groupements régionaux.
4. Relations culturelles
- Les ministres sont convenus de renforcer davantage les liens culturels entre la Communauté et l'ASEAN. A cet égard, il conviendra de mettre l'accent tant sur la coopération entre les universités et autres établissements d'enseignement supérieur que sur la coopération dans le domaine des sciences en général.
- 5. Relations Est-Ouest
- Les ministres ont examiné les relations Est-Ouest et ont noté avec satisfaction des signes d'amélioration dans ce domaine. Ils ont formé l'espoir que cette évolution aurait un effet positif sur la solution des conflits régionaux. Les ministres se sont déclarés prêts à contribuer activement à la solution de ces conflits.
- 6. Désarmement et contrôle des armements
- Les ministres se sont félicités des traités sur les FNI qui marquent une étape importante dans la mesure où il s'agit du premier accord par lequel les Etats-Unis et l'Union Soviétique ont décidé de réduire leurs arsenaux nucléaires. Ils espèrent que d'Autres accords suivront, bénéficiant ainsi à d'autres domaines du contrôle des armements et du désarmement. La perspective d'un accord START prévoyant la réduction des armements stratégiques nucléaires des Etats-Unis et de l'Union Soviétique a été accueillie avec satisfaction par les ministres, qui en ont reconnu l'importance également pour l'Europe et l'Asie.
- Les ministres ont procédé à un utile échange de vues sur les aspects économiques et politiques de la situation de leurs régions respectives en matière de sécurité, situation qui intéresse les deux parties.
- Les ministres ont été d'accord pour estimer que les négociations engagées, dans le cadre de la conférence de Genève sur le désarmement, en vue de la conclusion d'une convention sur l'interdiction mondiale des armes chimiques, doivent aboutir rapidement à des résultats pleinement satisfaisants. Ils ont réaffirmé leur résolution de n'épargner aucun effort afin de parvenir à une convention globale et vérifiable de ce type. Vu la prolifération alarmante des armes chimiques, il est indispensable de les éliminer une fois pour toutes.
7. Le Cambodge
- Les ministres ont procédé à un échange de vues approfondi sur les problèmes du Cambodge. Ils ont réaffirmé leur conviction que la paix et la stabilité dans le Sud-Est asiatique ne peuvent être rétablies que par la fin des hostilités et de l'occupation militaire étrangère du Cambodge. Ils se sont félicités des initiatives prises par le Prince Sihanouk en vue d'un règlement global du problème.
- Etant donné que le conflit au Cambodge résulte en premier lieu de l'agression et de l'occupation militaire par des forces étrangères, les ministres ont instamment demandé à toutes les parties concernées de contribuer à accélérer la recherche d'un règlement et lancent un appel notamment au Vietnam pour qu'il s'associe au Prince Sihanouk dans les pourparlers de paix.
- Les ministres ont réaffirmé leur détermination à oeuvrer conformément aux résolutions adoptées en la matière par les Nations unies et visant à rétablir l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale du Cambodge, dans le respect des intérêts et du bien-être de sa population qui a enduré tant de souffrances. Un Cambodge démocratique, neutre et indépendant n'est pas envisageable sans le retrait, sous contrôle international, de toutes les troupes étrangères qui s'y trouvent. Les ministres en ont donc de nouveau appelé au Vietnam pour qu'il retire ses troupes du Cambodge. Les ministres ont réaffirmé qu'il ne faudrait fournir au Vietnam aucune aide qui puisse soutenir et encourager l'occupation vietnamienne du Cambodge. Les ministres ont été fermement convaincus de ce que le rôle prépondérant du prince Sihanouk dans la recherche d'une solution au problème du Cambodge servirait les divers intérêts de toutes les parties concernées. Les ministres ont donc estimé indispendable de soutenir le plus possible les efforts déployés par le Prince Sihanouk en vue d'une solution politique.
- A cet égard également, les ministres de la Communauté se sont félicités des efforts que l'ASEAN ne cesse de déployer en vue d'un règlement politique global du problème du Cambodge, notamment la convocation à Jakarta d'une réunion informelle des parties directement concernées, surtout le Vietnam.
- Pour parvenir à une solution politique, la participation du Vietnam est indispensable.
8. Réfugiés d'Indochine
- Les ministres de l'ASEAN et de la Communauté sont d'accord pour estimer que les difficiles conditions que connaissent les personnes ayant fui l'Indochine, notamment celles qui se trouvent encore dans des camps de transit pour réfugiés dans des pays d'Asie et le long de la frontière séparant la Thaïlande et le Cambodge, continuaient d'être très préoccupantes. Ces réfugiés et personnes déplacées ont un droit inaliénable de retourner dans leur patrie. La Communauté est prête à aider à assurer leur retour. Aussi longtemps que le flot de réfugiés continuera, les efforts humanitaires coordonnés entre les pays de premier asile, les pays d'accueil et les organisations internationales concernées devont être poursuivis afin de soulager les souffrances des réfugiés et d'accélerer leur réinstallation.
- Les ministres se sont déclarés vivement préoccupés par la récente et considérable augmentation du nombre de "boat people" vietnamiens, problème à l'origine duquel se trouve le Vietnam. Ils estiment que ce pays, dans le respect des principes humanitaires et dans l'intérêt de la paix, de la stabilité et de l'harmonie dans la région, devrait coopérer avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, avec les pays de premier asile et avec les pays d'accueil en vue de trouver une solution. Le Vietnam devrait également accepter le retour de ceux qui ne répondent pas aux critères convenus pour l'octroi du statut de réfugié, à condition que des garanties suffisantes soient données quant au traitement qui leur sera réservé à leur retour.
- Les ministres de l'ASEAN et de la Communauté européenne ont souligné leur détermination à continuer d'agir de manière coordonnée dans ce domaine.
- 9. Afghanistan
- Les ministres se sont félicités de ce que les pourparlers indirects de Genève sur l'Afghanistan aient abouti le 14 avril 1988.
- Ils ont salué les efforts déployés sans relâche par le secrétaire général des Nations unies et par son représentant spécial, M. Diego Cordovez, pour trouver une solution à la crise.
- De l'avis des ministres, il faut, pour le rétablissement d'une paix véritable, que le retrait des troupes soviétiques et le libre retour des réfugiés s'accompagnent d'un règlement politique global de la crise auquel le peuple afghan devrait être pleinement associé. A cet égard, ils estiment indispensable que la résistance participe à un processus d'autodétermination et à la mise en place d'un gouvernement véritablement représentatif à Kaboul.
10. Moyen-Orient
- Les ministres ont examiné les événements au Moyen-Orient et ont manifesté leur inquiétude face à la situation dans les territoires occupés. Ils ont rappelé les déclarations et les démarches faites par les Douze, entre autres les déclarations des 23 février, 13 juillet et 5 décembre 1987 et du 8 février 1988, ainsi que les résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU. Ils ont apporté leur appui au principe de la convocation, sous l'égide des Nations unies, d'une conférence internationale qu'ils considèrent comme le cadre approprié pour une solution politique.
- Les Douze et l'ASEAN continuent d'appuyer la souveraineté, l'intégrité et l'indépendance du Liban. Le conflit Irak-Iran reste la source de graves souffrances humaines et de lourdes pertes matérielles. Il menace la stabilité de la région dans son ensemble. Les ministres ont réaffirmé leur soutien en faveur d'une solution rapide du conflit par la mise en oeuvre de la résolution 598 du Conseil de Sécurité.
- 11. Afrique australe
- En ce qui concerne l'Afrique australe, les ministres ont rejeté sans équivoque le régime d'apartheid qui viole la dignité humaine et ils ont une fois de plus lancé un appel pour son abolition totale. Ils ont invité le gouvernement d'Afrique du Sud à engager sans tarder un dialogue national avec les représentants authentiques du peuple sud-africain. Parmi les conditions préalables d'un tel dialogue devraient figurer la levée de l'état d'urgence, la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques et le rétablissement du droit de tous les partis politiques à exister. Les ministres ont vigoureusement condamné les récentes mesures politiques prises en vue de museler les organisations sud-africaines et ont demandé instamment et fermement au gouvernement d'Afrique du Sud de les lever au plus vite. Les ministres ont en outre condamné toutes les actions d'agression et de destabilisation perpétrées par l'Afrique du Sud contre ses voisins dans la région et ont demandé que les problèmes régionaux soient réglés par des moyens pacifiques. Les ministres ont demandé que l'indépendance soit accordée sans plus tarder à la Namibie, sur la base du droit inaliénable à l'autodétermination proclamé dans la résolution 435 des Nations unies.
12. Terrorisme international
- Le terrorisme international continue de toucher un grand nombre de pays et constitue un sujet de grave préoccupation. Les ministres ont a nouveau condamné avec vigueur toutes les formes de terrorisme international et ont réaffirmé leur résolution de coopérer le plus étroitement possible dans la lutte contre cette menace. Ils ont aussi souligné combien il importait de trouver les solutions politiques aux problèmes qui sont à la base du terrorisme.
- 13. Stupéfiants
- Le trafic de drogues et la toxicomanie menacent de plus en plus le développement économique et social de la communauté internationale. Les ministres ont exprimé leur résolution d'unir les forces de leurs pays afin de lutter contre cette grave menace internationale. Ils se sont félicités de ce que la première conférence internationale sur l'abus de drogues et le trafic illicite tenue en juin 1987 ait fourni l'occasion d'élaborer des stratégies communes en vue de combattre la fabrication illicite, le trafic et la consommation de drogues ainsi que les activités criminelles qui s'y rattachent. Il importe a présent de mettre en oeuvre de façon cohérente et sans tarder les résolutions de la conférence en appliquant notamment les recommandations figurant dans la résolution adoptée par consensus lors de la réunion de 1988 de la Commission sur les stupéfiants et en négociant, signant et ratifiant au plus vite la nouvelle convention de l'ONU sur le trafic illicite.
- Les ministres de l'ASEAN se sont déclarés sensibles à l'aide apportée en la matière par la Communauté aux projet ASEAN-CEE qui visent à prévenir la consommation de drogue et à faciliter la réinsertion des toxicomanes.
- 1. La septième réunion ministérielle des ministres des affaires étrangères de la Communauté Européenne et de l'association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) s'est tenue à Dusseldorf les 2 et 3 mai 1988. Les ministres ont procédé à un vaste échange de vues sur des sujets politiques et économiques et ont constaté la grande concordance de leurs positions en la matière. La réunion a confirmé que la Communauté et l'ASEAN ont élaboré des relations de travail qui ont abouti à une compréhension mutuelle renforcée et étendue dans tous les domaines. Les ministres ont estimé qu'il était dans l'intérêt évident de la Communauté et de l'ASEAN de renforcer encore davantage les fondements de leur solidarité politique et économique. L'excellence de leurs relations donne confiance en l'avenir de la coopération entre les deux groupes d'Etats.
- 2. Les ministres se sont félicités des importants événements survenus depuis leur précédente réunion, tenue à Jakarta en octobre 86, notamment des progrès réalisés sur la voie de l'intégration de la Communauté Européenne et traduits dans l'Acte Unique Européen, de la confirmation éclatante de la solidarité de l'ASEAN lors de la réunion des chefs de gouvernement de l'ASEAN tenue à Manille en décembre 87 et de l'évolution encourageante de la politique internationale, comme en témoigne la conclusion du traité sur les FNI. Néanmoins, les ministres se sont déclarés préoccupés de ce que les conflits régionaux n'aient pas encore été réglés. Ils ont réaffirmé leur détermination à unir leurs efforts en vue de contribuer par tous les moyens dont ils disposent au rétablissement de la paix dans les régions en proie aux tensions.
- Les ministres ont noté avec satisfaction que les économies de la Communauté et de l'ASEAN donnaient de nouveau des signes de reprise malgré des conditions économiques globalement difficiles. Les ministres ont marqué le grand intérêt qu'ils portent à un renforcement accru de la coopération économique entre les deux groupements régionaux et se sont félicités à cet égard de l'institution, depuis leur dernière réunion, de comités mixtes d'investissements CEE-ASEAN dans toutes les capitales de l'ASEAN.
3. Coopération régionale
- Les ministres de la Communauté européenne ont informé les ministres de l'ASEAN au sujet de l'Acte unique européen qui est entré en vigueur le 1er juillet 1987 et qui exprime la volonté des Etats membres de la Communauté de continuer à oeuvrer en vue de transformer l'ensemble des liens qui les unissent en une union européenne.
- Les ministres de l'ASEAN ont informé leurs homologues européens de la réunion des chefs de gouvernement de l'ASEAN qui s'est tenue à Manille les 14 et 15 décembre 1987. Les ministres de la Communauté européenne ont félicité l'ASEAN à l'occasion du XXème anniversaire de sa création et saluent les progrès qu'elle a accomplis grâce à une étroite coopération. Les ministres ont noté que l'ASEAN était devenue pour ses membres une zone de paix, de stabilité accrue et de progrès économiques.
- Maintenant que la Communauté européenne est bien engagée sur la voie de l'achèvement d'un marché intérieur de 320 millions d'habitants et de l'établissement d'une union toujours plus étroite entre les peuples de l'Europe et que, d'autre part, la réunion de Manille des chefs de gouvernement de l'ASEAN a adopté un important programme d'actions, il est manifeste que l'établissement des relations entre la Communauté et l'ASEAN a été une initiative à la fois heureuse et profitable pour tous les partenaires. Les ministres se sont déclarés encouragés par les résultats positifs des consultations entre la Communauté et l'ASEAN depuis le début des réunions ministérielles ASEAN-CEE en 1978. Les ministres ont réaffirmé qu'il était souhaitable d'avoir à l'avenir des consultations périodiques sur des sujets d'intérêt mutuel, ce qui contribuera à renforcer davantage les relations de coopération qui existent entre les deux groupements régionaux.
4. Relations culturelles
- Les ministres sont convenus de renforcer davantage les liens culturels entre la Communauté et l'ASEAN. A cet égard, il conviendra de mettre l'accent tant sur la coopération entre les universités et autres établissements d'enseignement supérieur que sur la coopération dans le domaine des sciences en général.
- 5. Relations Est-Ouest
- Les ministres ont examiné les relations Est-Ouest et ont noté avec satisfaction des signes d'amélioration dans ce domaine. Ils ont formé l'espoir que cette évolution aurait un effet positif sur la solution des conflits régionaux. Les ministres se sont déclarés prêts à contribuer activement à la solution de ces conflits.
- 6. Désarmement et contrôle des armements
- Les ministres se sont félicités des traités sur les FNI qui marquent une étape importante dans la mesure où il s'agit du premier accord par lequel les Etats-Unis et l'Union Soviétique ont décidé de réduire leurs arsenaux nucléaires. Ils espèrent que d'Autres accords suivront, bénéficiant ainsi à d'autres domaines du contrôle des armements et du désarmement. La perspective d'un accord START prévoyant la réduction des armements stratégiques nucléaires des Etats-Unis et de l'Union Soviétique a été accueillie avec satisfaction par les ministres, qui en ont reconnu l'importance également pour l'Europe et l'Asie.
- Les ministres ont procédé à un utile échange de vues sur les aspects économiques et politiques de la situation de leurs régions respectives en matière de sécurité, situation qui intéresse les deux parties.
- Les ministres ont été d'accord pour estimer que les négociations engagées, dans le cadre de la conférence de Genève sur le désarmement, en vue de la conclusion d'une convention sur l'interdiction mondiale des armes chimiques, doivent aboutir rapidement à des résultats pleinement satisfaisants. Ils ont réaffirmé leur résolution de n'épargner aucun effort afin de parvenir à une convention globale et vérifiable de ce type. Vu la prolifération alarmante des armes chimiques, il est indispensable de les éliminer une fois pour toutes.
7. Le Cambodge
- Les ministres ont procédé à un échange de vues approfondi sur les problèmes du Cambodge. Ils ont réaffirmé leur conviction que la paix et la stabilité dans le Sud-Est asiatique ne peuvent être rétablies que par la fin des hostilités et de l'occupation militaire étrangère du Cambodge. Ils se sont félicités des initiatives prises par le Prince Sihanouk en vue d'un règlement global du problème.
- Etant donné que le conflit au Cambodge résulte en premier lieu de l'agression et de l'occupation militaire par des forces étrangères, les ministres ont instamment demandé à toutes les parties concernées de contribuer à accélérer la recherche d'un règlement et lancent un appel notamment au Vietnam pour qu'il s'associe au Prince Sihanouk dans les pourparlers de paix.
- Les ministres ont réaffirmé leur détermination à oeuvrer conformément aux résolutions adoptées en la matière par les Nations unies et visant à rétablir l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale du Cambodge, dans le respect des intérêts et du bien-être de sa population qui a enduré tant de souffrances. Un Cambodge démocratique, neutre et indépendant n'est pas envisageable sans le retrait, sous contrôle international, de toutes les troupes étrangères qui s'y trouvent. Les ministres en ont donc de nouveau appelé au Vietnam pour qu'il retire ses troupes du Cambodge. Les ministres ont réaffirmé qu'il ne faudrait fournir au Vietnam aucune aide qui puisse soutenir et encourager l'occupation vietnamienne du Cambodge. Les ministres ont été fermement convaincus de ce que le rôle prépondérant du prince Sihanouk dans la recherche d'une solution au problème du Cambodge servirait les divers intérêts de toutes les parties concernées. Les ministres ont donc estimé indispendable de soutenir le plus possible les efforts déployés par le Prince Sihanouk en vue d'une solution politique.
- A cet égard également, les ministres de la Communauté se sont félicités des efforts que l'ASEAN ne cesse de déployer en vue d'un règlement politique global du problème du Cambodge, notamment la convocation à Jakarta d'une réunion informelle des parties directement concernées, surtout le Vietnam.
- Pour parvenir à une solution politique, la participation du Vietnam est indispensable.
8. Réfugiés d'Indochine
- Les ministres de l'ASEAN et de la Communauté sont d'accord pour estimer que les difficiles conditions que connaissent les personnes ayant fui l'Indochine, notamment celles qui se trouvent encore dans des camps de transit pour réfugiés dans des pays d'Asie et le long de la frontière séparant la Thaïlande et le Cambodge, continuaient d'être très préoccupantes. Ces réfugiés et personnes déplacées ont un droit inaliénable de retourner dans leur patrie. La Communauté est prête à aider à assurer leur retour. Aussi longtemps que le flot de réfugiés continuera, les efforts humanitaires coordonnés entre les pays de premier asile, les pays d'accueil et les organisations internationales concernées devont être poursuivis afin de soulager les souffrances des réfugiés et d'accélerer leur réinstallation.
- Les ministres se sont déclarés vivement préoccupés par la récente et considérable augmentation du nombre de "boat people" vietnamiens, problème à l'origine duquel se trouve le Vietnam. Ils estiment que ce pays, dans le respect des principes humanitaires et dans l'intérêt de la paix, de la stabilité et de l'harmonie dans la région, devrait coopérer avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, avec les pays de premier asile et avec les pays d'accueil en vue de trouver une solution. Le Vietnam devrait également accepter le retour de ceux qui ne répondent pas aux critères convenus pour l'octroi du statut de réfugié, à condition que des garanties suffisantes soient données quant au traitement qui leur sera réservé à leur retour.
- Les ministres de l'ASEAN et de la Communauté européenne ont souligné leur détermination à continuer d'agir de manière coordonnée dans ce domaine.
- 9. Afghanistan
- Les ministres se sont félicités de ce que les pourparlers indirects de Genève sur l'Afghanistan aient abouti le 14 avril 1988.
- Ils ont salué les efforts déployés sans relâche par le secrétaire général des Nations unies et par son représentant spécial, M. Diego Cordovez, pour trouver une solution à la crise.
- De l'avis des ministres, il faut, pour le rétablissement d'une paix véritable, que le retrait des troupes soviétiques et le libre retour des réfugiés s'accompagnent d'un règlement politique global de la crise auquel le peuple afghan devrait être pleinement associé. A cet égard, ils estiment indispensable que la résistance participe à un processus d'autodétermination et à la mise en place d'un gouvernement véritablement représentatif à Kaboul.
10. Moyen-Orient
- Les ministres ont examiné les événements au Moyen-Orient et ont manifesté leur inquiétude face à la situation dans les territoires occupés. Ils ont rappelé les déclarations et les démarches faites par les Douze, entre autres les déclarations des 23 février, 13 juillet et 5 décembre 1987 et du 8 février 1988, ainsi que les résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU. Ils ont apporté leur appui au principe de la convocation, sous l'égide des Nations unies, d'une conférence internationale qu'ils considèrent comme le cadre approprié pour une solution politique.
- Les Douze et l'ASEAN continuent d'appuyer la souveraineté, l'intégrité et l'indépendance du Liban. Le conflit Irak-Iran reste la source de graves souffrances humaines et de lourdes pertes matérielles. Il menace la stabilité de la région dans son ensemble. Les ministres ont réaffirmé leur soutien en faveur d'une solution rapide du conflit par la mise en oeuvre de la résolution 598 du Conseil de Sécurité.
- 11. Afrique australe
- En ce qui concerne l'Afrique australe, les ministres ont rejeté sans équivoque le régime d'apartheid qui viole la dignité humaine et ils ont une fois de plus lancé un appel pour son abolition totale. Ils ont invité le gouvernement d'Afrique du Sud à engager sans tarder un dialogue national avec les représentants authentiques du peuple sud-africain. Parmi les conditions préalables d'un tel dialogue devraient figurer la levée de l'état d'urgence, la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques et le rétablissement du droit de tous les partis politiques à exister. Les ministres ont vigoureusement condamné les récentes mesures politiques prises en vue de museler les organisations sud-africaines et ont demandé instamment et fermement au gouvernement d'Afrique du Sud de les lever au plus vite. Les ministres ont en outre condamné toutes les actions d'agression et de destabilisation perpétrées par l'Afrique du Sud contre ses voisins dans la région et ont demandé que les problèmes régionaux soient réglés par des moyens pacifiques. Les ministres ont demandé que l'indépendance soit accordée sans plus tarder à la Namibie, sur la base du droit inaliénable à l'autodétermination proclamé dans la résolution 435 des Nations unies.
12. Terrorisme international
- Le terrorisme international continue de toucher un grand nombre de pays et constitue un sujet de grave préoccupation. Les ministres ont a nouveau condamné avec vigueur toutes les formes de terrorisme international et ont réaffirmé leur résolution de coopérer le plus étroitement possible dans la lutte contre cette menace. Ils ont aussi souligné combien il importait de trouver les solutions politiques aux problèmes qui sont à la base du terrorisme.
- 13. Stupéfiants
- Le trafic de drogues et la toxicomanie menacent de plus en plus le développement économique et social de la communauté internationale. Les ministres ont exprimé leur résolution d'unir les forces de leurs pays afin de lutter contre cette grave menace internationale. Ils se sont félicités de ce que la première conférence internationale sur l'abus de drogues et le trafic illicite tenue en juin 1987 ait fourni l'occasion d'élaborer des stratégies communes en vue de combattre la fabrication illicite, le trafic et la consommation de drogues ainsi que les activités criminelles qui s'y rattachent. Il importe a présent de mettre en oeuvre de façon cohérente et sans tarder les résolutions de la conférence en appliquant notamment les recommandations figurant dans la résolution adoptée par consensus lors de la réunion de 1988 de la Commission sur les stupéfiants et en négociant, signant et ratifiant au plus vite la nouvelle convention de l'ONU sur le trafic illicite.
- Les ministres de l'ASEAN se sont déclarés sensibles à l'aide apportée en la matière par la Communauté aux projet ASEAN-CEE qui visent à prévenir la consommation de drogue et à faciliter la réinsertion des toxicomanes.