Déclaration de Mme Tokia Saïfi, secrétaire d'Etat au développement durable, sur la promotion de la bicyclette, le rôle du Club des villes cyclables et la mise en oeuvre des Plans de déplacements urbains (PDU) dans le cadre des Agenda 21 locaux, Chambéry le 25 octobre 2002.

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Circonstance : Réunion du 14ème congrès du Club des villes cyclables (CVC) sur le thème "Le vélo, construisons la ville qui va avec", à Chambéry (Savoie) le 25 octobre 2002

Texte intégral

Monsieur le Président, mesdames et messieurs les maires et élus, Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi avant toute chose de vous remercier.
De vous remercier d'être à cette tribune :
- afin de vous faire connaître toute l'importance que j'attache aux initiatives des 532 communes, réunies au sein du Club des Villes Cyclables,
- afin de souligner combien la pratique du vélo est un mode de déplacement urbain, à part entière,
- afin de rappeler à chacun ce qu'est le développement durable, qui est autant une démarche qu'un objectif et qui prend un caractère concret par les actions que vous menez.
Comme vous le savez, 80 % de la population française vit en ville. Il est par conséquent essentiel, de mon point de vue, que les citoyens puissent prendre conscience de l'intérêt d'adopter une démarche de développement durable dans leur cadre de vie urbain.
Pour cela, plusieurs grands axes d'actions se présentent :
- Il faut d'une part assurer la qualité de l'air, la gestion de l'eau et des déchets, adopter des choix d'énergie efficace et économe, lutter contre le bruit.
- Il faut ensuite, dans une démarche de développement durable définir une véritable politique de déplacement urbain et intégrer de la sorte différentes pratiques de la mobilité en ville : le vélo bien sûr, sans nier la voiture, les transports publics aussi, sans abandonner la marche à pied !
Il n'est pas question, à mon sens, de limiter les déplacements en ville. " Etre mobile en ville " est devenu une condition d'accès aux échanges sociaux, culturels, économiques, indispensable à cette qualité de vie urbaine, qui est un des facteurs d'une ville durable.
- Enfin, un autre grand axe d'intervention consiste à ne pas laisser certaines populations "en panne " d'un environnement de qualité, de construction de logements attractifs, de modes de déplacement où seule la voiture individuelle est privilégiée. C'est promouvoir, de cette façon, une certaine égalité écologique.
De quels moyens disposons nous ?
Nous disposons déjà d'un cadre législatif, favorable en ce qu'il incite les villes et leurs partenaires à adopter une approche combinant plusieurs modes de déplacement.
A cet égard, les Plans de Déplacement Urbain (PDU) de la loi sur l'air de 1996 ont certainement contribué à cette prise en compte, par les villes les plus volontaristes.
Dans ce cadre, le rôle des organismes comme le Club des Villes Cyclables est primordial.
Il est un facteur d'entraînement auprès d'autres municipalités, par la mise en évidence des bénéfices résultant de ces initiatives. C'est aussi une source d'expertise et donc de conseil auprès des élus que je me permets d'encourager.
En tant qu'appui à la mise en uvre de ces PDU, je rappelle - tout en sachant le rôle joué par le Club des Villes Cyclables en la matière - que la circulaire du 10 juillet 2001 permet de financer à hauteur de 35 % les investissements sur les réseaux cyclables de l'agglomération.
D'autres outils sont à notre disposition : je vise ici les Agenda 21 locaux auxquels je souhaite donner un véritable élan, permettant de les généraliser.
La forte participation des collectivités territoriales au Sommet de Johannesbourg, en septembre dernier, et leur volonté de s'investir dans cette démarche de développement durable trouve, avec les Agenda 21 locaux, une réelle possibilité de " passer à l'acte ". Le vélo et plus généralement des plans de déplacement urbain renouvelés peuvent y trouver leur place.
Je pense que les Agendas 21 actuellement en préparation dans les communes de Chambéry et d'Aix les Bains ne manqueront pas d' intégrer cette préoccupation.
Un troisième " outil " est, en quelque sorte, à notre disposition : celui de l'implication de chaque acteur de notre société dans cette démarche de développement durable.
- l'Etat d'abord car il se doit d'être exemplaire dans l'application des politiques qu'il préconise : concrètement, un séminaire gouvernemental, sous l'autorité du Premier Ministre, se tiendra le mois prochain, afin de mobiliser l'ensemble de mes collègues ministres et leur administration sur l'intégration du développement durable dans les politiques qu'ils mènent. Je m'implique très fortement dans la préparation de ce séminaire gouvernemental.
- la deuxième grande catégorie d'acteurs, ce sont les collectivités territoriales : votre regroupement au sein du Clubs des Villes Cyclables et les actions entreprises démontrent votre dynamisme ;
- la troisième catégorie est constituée par la société civile, c'est-à-dire nous tous en tant que citoyen et utilisateur du vélo de façon ponctuelle ou régulière, à des fins sportives, de loisirs ou de façon purement utilitaire. Les associations et les usagers doivent participer , au niveau local, à des débats publics permettant le développement de ce mode de transport et son intégration dans les schémas de déplacements des professionnels, des résidents, des services de toute sortes qui irriguent les agglomérations.
Pour conclure :
Je trouve que le titre de votre 14ème congrès : " Le vélo, construisons la ville qui va avec " est tout à fait significatif :
- A partir du vélo, c'est la question de l'aménagement urbain que vous soumettez au débat, demandant à chacun de proposer des solutions concrètes et non exclusive de ce mode de transport.
- Le développement durable, c'est pareil : c'est donner à chacun la possibilité de penser son domaine d'activité autrement et d'intégrer des facteurs environnementaux, économiques et sociaux.
Merci de votre attention.
(Source http://www.environnement.gouv.fr, le 30 octobre 2002)