Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs,
Tout d'abord un grand merci, Monsieur le président, de m'avoir convié ce matin à partager ce moment fort de la vie de votre entreprise. Je le vis comme une opportunité rare de m'adresser à vous tous ici réunis, au coeur de l'entreprise et de ses débats, loin de tout exercice médiatique obligé.
Ce cadre, à défaut d'être intime a le mérite d'être principalement interne. Il m'autorise de ce fait la plus grande franchise dans mes propos et je sais que vous ne m'en tiendrez pas rigueur. Cette franchise, je sais qu'elle a guidé vos échanges depuis de longs mois à travers vos débats et je vous remercie de me permettre aujourd'hui de verser ma propre contribution à cette démarche.
Je veux tout d'abord saluer l'engagement, votre engagement qui s'est illustré à l'occasion de ce très vaste débat, destiné à construire la troisième étape du Projet Industriel de l'entreprise. L'avenir de votre entreprise, la communauté de destin et l'attachement qui vous lie à elle, vous a amené à vous mobiliser de manière tout à fait exceptionnelle.
J'ai noté, en effet, que vous avez fourni plus de 5 000 contributions dans 100 forums tenus sur l'ensemble du territoire regroupant 20 000 personnes. Le questionnaire adressé à tous les cheminots a été rempli et retourné par 45 000 d'entre vous, amenant plus de 15 000 propositions.
Quelle meilleure manière d'illustrer la première richesse de votre entreprise, qui n'est pas les trains, mais les femmes et les hommes de l'entreprise qui se battent tous les jours, dans un monde très concurrentiel, en recherchant à délivrer au public, un service d'une qualité toujours plus élevée.
Cette mobilisation, cet engagement, ne se chiffrent pas dans le bilan comptable d'une entreprise, et pourtant voilà la clé de voûte de la SNCF du 3 ème millénaire, libérant les énergies, faisant confiance à ses salariés pour mieux servir ses clients.
Au travers de ce débat, vos demandes sont multiples. Vous souhaitez un management de proximité pleinement responsabilisé, plus d'écoute et de débat, au sein des équipes, une plus grande reconnaissance des mérites, un décloisonnement interne, des formations plus concrètes, une transmission efficace des savoir-faire entre générations.
Au travers de ces aspirations, vous décrivez une entreprise que vous allez ancrer pleinement au sein du 21 ème siècle, au coeur de l'Europe.
Pour contribuer à votre débat, j'aimerais pour ce qui me concerne évoquer rapidement trois grands thèmes qui me tiennent très à coeur : les grands enjeux stratégiques de l'entreprise, le fait européen et la démarche de dialogue comme facteur de progrès.
1. La stratégie de l'entreprise tout d'abord. Elle est clairement définie et donc nettement perçue, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'entreprise.
C'est un point très important que cette lisibilité de la stratégie de la SNCF. Elle repose sur trois piliers essentiels : clients -Europe- efficacité.
La SNCF a opté pour une stratégie de volume. Son ambition est d'accroître l'ensemble de ses trafics et d'en conquérir de nouveaux.
Sur le plan de l'efficacité, elle s'est donnée pour but de développer la culture de résultats, condition sine qua non d'une politique d'investissement ambitieuse.
Les moyens d'y parvenir reposent sur les fondamentaux de l'entreprise : faire rouler des trains en toute sécurité, régularité et sûreté grâce notamment à la fiabilité du matériel et des installations.
Il s'agit également de confirmer votre orientation renforcée vers les clients, en améliorant la qualité de service, en enrichissant vos offres de nouvelles prestations, en développant votre culture du contrat avec les autorités organisatrices et en nouant des partenariats à l'échelle de l'Europe.
2. L'Europe parlons-en ! Après la définition d'une stratégie claire et mobilisatrice sur son marché intérieur, la SNCF a besoin de nouveaux territoires.
L'Europe et plus généralement l'ouverture vers l'extérieur restent, pour beaucoup d'entre vous un sujet de préoccupation, voire une menace. J'aimerais vous convaincre du contraire tant l'enjeu européen m'apparaît comme une chance exceptionnelle pour la SNCF.
Regardons la situation en face : la SNCF est aujourd'hui, au regard de la maîtrise de son métier de base, l'un des premiers opérateurs au monde. Elle est, j'en suis convaincu, l'opérateur européen le mieux armé pour gagner des marchés, s'imposer comme un acteur européen incontournable du transport ferroviaire de voyageurs en Europe.
L'atout que constitue notre réseau de transport à grande vitesse est unique en Europe.
Certes, le fret ferroviaire français est dans une situation difficile. Les incantations des politiques n'y ont rien fait : ce marché ne se développera que grâce à une qualité de service reconnue par vos clients, des tarifs compétitifs, des investissements cohérents avec cette ambition. Il y a donc urgence à mettre les actes en rapport avec les discours et le gouvernement auquel j'ai l'honneur de participer, ne se défaussera pas.
Très vite, le gouvernement a décidé de confier à deux parlementaires, très compétents sur ces questions, une mission sur l'avenir du fret ferroviaire. Alors me direz-vous, "une mission de plus ?". Une tentative de diversion pour ne pas affronter la réalité de la situation ? Non, absolument pas. Il s'agit pour nous tous d'aller vite sur ce sujet. Hubert HAENEL et François GERBAUD, dont la compétence et l'attachement au développement du pôle ferroviaire français sont indiscutables, iront droit au but afin que chacun prenne ses responsabilités face à cet enjeu majeur à la fois pour l'entreprise et les politiques publiques de transport de marchandises. Sachez, en tout cas, que Dominique BUSSEREAU et moi-même, nous ne ménagerons pas notre peine pour aider l'entreprise à concrétiser ses ambitions dans ce domaine.
Pour toutes ses raisons, je souhaite que l'ouverture européenne se fasse au rythme défini par le Président de la République au sommet de Barcelone : les dispositions du premier paquet ferroviaire seront certes, transposées dans notre droit au 15 mars prochain, mais je ne souhaite pas que l'on entame les travaux sur le deuxième paquet ferroviaire avant une évaluation objective du premier.
Et cela, non pas parce que je redoute l'Europe, mais parce que derrière tout cela, il y a des questions essentielles et difficiles que sont la sécurité et la compétence des hommes. Et sur ces deux sujets, soyez-en convaincus, je serai particulièrement vigilant. L'Europe ne se fera pas au rabais sous l'effet du dumping social. C'est pour moi un enjeu majeur et sachez que la France ne sera pas seule dans ce combat.
Mais l'ouverture sur l'extérieur, ce n'est pas que l'Europe.
C'est aussi les Conseils régionaux, nouvelles autorités organisatrices, c'est l'international pour les activités grandes lignes (Eurostar, Thalys, trains de nuit...) et vers les autres réseaux pour le fret (je pense en particulier aux coopérations avec l'Allemagne, l'Italie, le Bénélux en particulier). L'ouverture vers l'extérieur, c'est aussi un état d'esprit totalement tourné vers le client. Et cela, la SNCF en a fait une convaincante démonstration ces dernières années ; c'est avec cette attention permanente aux souhaits et au respect du client, que se construit l'avenir de la SNCF.
3. Après les fondamentaux de la stratégie de l'entreprise, les nouveaux territoires que vous offre l'Europe, viennent la méthode, la démarche, si bien illustrée par cette réunion d'aujourd'hui. Au commencement de la démarche viennent le respect et l'écoute sans lesquels rien n'est possible. C'est, vous le savez, la démarche adoptée par le gouvernement depuis 5 mois et annoncée par le Premier ministre dans son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale le 3 juillet dernier.
Le dialogue social a toujours été à mes yeux une dimension essentielle du développement d'une entreprise. Je veux saluer ici la discussion engagée au sein de l'entreprise et marquer ma confiance dans ce débat interne. Ce n'est pas en légiférant que l'on réduira la conflictualité à la SNCF (2002 est d'ailleurs jusqu'à ce jour, l'année la moins conflictuelle à la SNCF depuis plus de 15 ans). C'est en dialoguant, en anticipant la survenance de conflits et en veillant à ne pas donner le sentiment aux français, à vos clients, qu'ils sont injustement traités en temps de grève.
Je suis certain que, comme moi, vous en êtes convaincu : nous avons besoin des français comme supporters de la SNCF et il ne nous faut pas ménager notre peine dans ce sens.
La méthode pour réduire la conflictualité a été très clairement rappelée par le Premier ministre lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale le 3 juillet dernier et permettez-moi de vous en citer les termes exacts :
"Dans certains secteurs, les voies d'un dialogue social plus suivi ont été ouvertes pour prévenir les conflits et faire en sorte qu'ils ne conduisent qu'exceptionnellement à l'interruption de service. Je demande aux responsables de nos grands services publics qui n'y sont pas déjà parvenus, d'engager la discussion sur la garantie de service avec vous les partenaires".
La ligne est clairement tracée : elle repose sur le dialogue au sein des entreprises, sous la pleine et entière responsabilité des dirigeants d'entreprises concernés, au rythme qu'ils définiront avec les organisations syndicales. Je tenais à cette mise au point.
Autre mise au point nécessaire : on me rapporte que la privatisation de la SNCF est une crainte majeure pour beaucoup de cheminots. Alors, disons-le clairement, haut et fort, cette question n'est absolument pas à l'ordre du jour.
Cessons de nous tourmenter avec des enjeux qui ne se présentent pas, pour mieux affronter ceux qui sont vitaux pour l'entreprise dans les mois et les années qui viennent : les clients, la qualité du service, réussir l'Europe ferroviaire !
Enfin un mot sur les relations entre la SNCF et RFF. Reconnaissons le grand mérite de cette réforme qui a constitué à clarifier les rôles et les charges et de facto à alléger très substantiellement la dette de la SNCF.
Tout n'est pas encore définitivement stabilité, bien évidemment, mais soyez assurés de la volonté du gouvernement d'y travailler dans la durée pour organiser la politique d'investissement nécessaire pour l'avenir de notre pôle ferroviaire. Vous savez que le gouvernement a commandé un audit des projets d'infrastructure; Ce n'est pas pour les tuer dans l'oeuf, mais bien pour déjà recenser toutes les promesses qui ont été faites malheureusement sans le début d'une solution de financement et dans un second lieu pour les prioriser.
Tous ces sujets mériteraient de longs échanges. Ils en feront l'objet dans les mois qui viennent. Je tenais surtout à vous remercier, Monsieur le président, de votre invitation qui m'a offert la grande chance de m'exprimer devant vous tous pour vous dire que vous pouvez compter sur moi pour vous aider, pour ce qui me concerne, à faire de votre entreprise le premier opérateur ferroviaire en Europe.
Ayez confiance en la SNCF comme j'ai confiance en vous.
Merci.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 25 octobre 2002)
Mesdames et Messieurs,
Tout d'abord un grand merci, Monsieur le président, de m'avoir convié ce matin à partager ce moment fort de la vie de votre entreprise. Je le vis comme une opportunité rare de m'adresser à vous tous ici réunis, au coeur de l'entreprise et de ses débats, loin de tout exercice médiatique obligé.
Ce cadre, à défaut d'être intime a le mérite d'être principalement interne. Il m'autorise de ce fait la plus grande franchise dans mes propos et je sais que vous ne m'en tiendrez pas rigueur. Cette franchise, je sais qu'elle a guidé vos échanges depuis de longs mois à travers vos débats et je vous remercie de me permettre aujourd'hui de verser ma propre contribution à cette démarche.
Je veux tout d'abord saluer l'engagement, votre engagement qui s'est illustré à l'occasion de ce très vaste débat, destiné à construire la troisième étape du Projet Industriel de l'entreprise. L'avenir de votre entreprise, la communauté de destin et l'attachement qui vous lie à elle, vous a amené à vous mobiliser de manière tout à fait exceptionnelle.
J'ai noté, en effet, que vous avez fourni plus de 5 000 contributions dans 100 forums tenus sur l'ensemble du territoire regroupant 20 000 personnes. Le questionnaire adressé à tous les cheminots a été rempli et retourné par 45 000 d'entre vous, amenant plus de 15 000 propositions.
Quelle meilleure manière d'illustrer la première richesse de votre entreprise, qui n'est pas les trains, mais les femmes et les hommes de l'entreprise qui se battent tous les jours, dans un monde très concurrentiel, en recherchant à délivrer au public, un service d'une qualité toujours plus élevée.
Cette mobilisation, cet engagement, ne se chiffrent pas dans le bilan comptable d'une entreprise, et pourtant voilà la clé de voûte de la SNCF du 3 ème millénaire, libérant les énergies, faisant confiance à ses salariés pour mieux servir ses clients.
Au travers de ce débat, vos demandes sont multiples. Vous souhaitez un management de proximité pleinement responsabilisé, plus d'écoute et de débat, au sein des équipes, une plus grande reconnaissance des mérites, un décloisonnement interne, des formations plus concrètes, une transmission efficace des savoir-faire entre générations.
Au travers de ces aspirations, vous décrivez une entreprise que vous allez ancrer pleinement au sein du 21 ème siècle, au coeur de l'Europe.
Pour contribuer à votre débat, j'aimerais pour ce qui me concerne évoquer rapidement trois grands thèmes qui me tiennent très à coeur : les grands enjeux stratégiques de l'entreprise, le fait européen et la démarche de dialogue comme facteur de progrès.
1. La stratégie de l'entreprise tout d'abord. Elle est clairement définie et donc nettement perçue, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'entreprise.
C'est un point très important que cette lisibilité de la stratégie de la SNCF. Elle repose sur trois piliers essentiels : clients -Europe- efficacité.
La SNCF a opté pour une stratégie de volume. Son ambition est d'accroître l'ensemble de ses trafics et d'en conquérir de nouveaux.
Sur le plan de l'efficacité, elle s'est donnée pour but de développer la culture de résultats, condition sine qua non d'une politique d'investissement ambitieuse.
Les moyens d'y parvenir reposent sur les fondamentaux de l'entreprise : faire rouler des trains en toute sécurité, régularité et sûreté grâce notamment à la fiabilité du matériel et des installations.
Il s'agit également de confirmer votre orientation renforcée vers les clients, en améliorant la qualité de service, en enrichissant vos offres de nouvelles prestations, en développant votre culture du contrat avec les autorités organisatrices et en nouant des partenariats à l'échelle de l'Europe.
2. L'Europe parlons-en ! Après la définition d'une stratégie claire et mobilisatrice sur son marché intérieur, la SNCF a besoin de nouveaux territoires.
L'Europe et plus généralement l'ouverture vers l'extérieur restent, pour beaucoup d'entre vous un sujet de préoccupation, voire une menace. J'aimerais vous convaincre du contraire tant l'enjeu européen m'apparaît comme une chance exceptionnelle pour la SNCF.
Regardons la situation en face : la SNCF est aujourd'hui, au regard de la maîtrise de son métier de base, l'un des premiers opérateurs au monde. Elle est, j'en suis convaincu, l'opérateur européen le mieux armé pour gagner des marchés, s'imposer comme un acteur européen incontournable du transport ferroviaire de voyageurs en Europe.
L'atout que constitue notre réseau de transport à grande vitesse est unique en Europe.
Certes, le fret ferroviaire français est dans une situation difficile. Les incantations des politiques n'y ont rien fait : ce marché ne se développera que grâce à une qualité de service reconnue par vos clients, des tarifs compétitifs, des investissements cohérents avec cette ambition. Il y a donc urgence à mettre les actes en rapport avec les discours et le gouvernement auquel j'ai l'honneur de participer, ne se défaussera pas.
Très vite, le gouvernement a décidé de confier à deux parlementaires, très compétents sur ces questions, une mission sur l'avenir du fret ferroviaire. Alors me direz-vous, "une mission de plus ?". Une tentative de diversion pour ne pas affronter la réalité de la situation ? Non, absolument pas. Il s'agit pour nous tous d'aller vite sur ce sujet. Hubert HAENEL et François GERBAUD, dont la compétence et l'attachement au développement du pôle ferroviaire français sont indiscutables, iront droit au but afin que chacun prenne ses responsabilités face à cet enjeu majeur à la fois pour l'entreprise et les politiques publiques de transport de marchandises. Sachez, en tout cas, que Dominique BUSSEREAU et moi-même, nous ne ménagerons pas notre peine pour aider l'entreprise à concrétiser ses ambitions dans ce domaine.
Pour toutes ses raisons, je souhaite que l'ouverture européenne se fasse au rythme défini par le Président de la République au sommet de Barcelone : les dispositions du premier paquet ferroviaire seront certes, transposées dans notre droit au 15 mars prochain, mais je ne souhaite pas que l'on entame les travaux sur le deuxième paquet ferroviaire avant une évaluation objective du premier.
Et cela, non pas parce que je redoute l'Europe, mais parce que derrière tout cela, il y a des questions essentielles et difficiles que sont la sécurité et la compétence des hommes. Et sur ces deux sujets, soyez-en convaincus, je serai particulièrement vigilant. L'Europe ne se fera pas au rabais sous l'effet du dumping social. C'est pour moi un enjeu majeur et sachez que la France ne sera pas seule dans ce combat.
Mais l'ouverture sur l'extérieur, ce n'est pas que l'Europe.
C'est aussi les Conseils régionaux, nouvelles autorités organisatrices, c'est l'international pour les activités grandes lignes (Eurostar, Thalys, trains de nuit...) et vers les autres réseaux pour le fret (je pense en particulier aux coopérations avec l'Allemagne, l'Italie, le Bénélux en particulier). L'ouverture vers l'extérieur, c'est aussi un état d'esprit totalement tourné vers le client. Et cela, la SNCF en a fait une convaincante démonstration ces dernières années ; c'est avec cette attention permanente aux souhaits et au respect du client, que se construit l'avenir de la SNCF.
3. Après les fondamentaux de la stratégie de l'entreprise, les nouveaux territoires que vous offre l'Europe, viennent la méthode, la démarche, si bien illustrée par cette réunion d'aujourd'hui. Au commencement de la démarche viennent le respect et l'écoute sans lesquels rien n'est possible. C'est, vous le savez, la démarche adoptée par le gouvernement depuis 5 mois et annoncée par le Premier ministre dans son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale le 3 juillet dernier.
Le dialogue social a toujours été à mes yeux une dimension essentielle du développement d'une entreprise. Je veux saluer ici la discussion engagée au sein de l'entreprise et marquer ma confiance dans ce débat interne. Ce n'est pas en légiférant que l'on réduira la conflictualité à la SNCF (2002 est d'ailleurs jusqu'à ce jour, l'année la moins conflictuelle à la SNCF depuis plus de 15 ans). C'est en dialoguant, en anticipant la survenance de conflits et en veillant à ne pas donner le sentiment aux français, à vos clients, qu'ils sont injustement traités en temps de grève.
Je suis certain que, comme moi, vous en êtes convaincu : nous avons besoin des français comme supporters de la SNCF et il ne nous faut pas ménager notre peine dans ce sens.
La méthode pour réduire la conflictualité a été très clairement rappelée par le Premier ministre lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale le 3 juillet dernier et permettez-moi de vous en citer les termes exacts :
"Dans certains secteurs, les voies d'un dialogue social plus suivi ont été ouvertes pour prévenir les conflits et faire en sorte qu'ils ne conduisent qu'exceptionnellement à l'interruption de service. Je demande aux responsables de nos grands services publics qui n'y sont pas déjà parvenus, d'engager la discussion sur la garantie de service avec vous les partenaires".
La ligne est clairement tracée : elle repose sur le dialogue au sein des entreprises, sous la pleine et entière responsabilité des dirigeants d'entreprises concernés, au rythme qu'ils définiront avec les organisations syndicales. Je tenais à cette mise au point.
Autre mise au point nécessaire : on me rapporte que la privatisation de la SNCF est une crainte majeure pour beaucoup de cheminots. Alors, disons-le clairement, haut et fort, cette question n'est absolument pas à l'ordre du jour.
Cessons de nous tourmenter avec des enjeux qui ne se présentent pas, pour mieux affronter ceux qui sont vitaux pour l'entreprise dans les mois et les années qui viennent : les clients, la qualité du service, réussir l'Europe ferroviaire !
Enfin un mot sur les relations entre la SNCF et RFF. Reconnaissons le grand mérite de cette réforme qui a constitué à clarifier les rôles et les charges et de facto à alléger très substantiellement la dette de la SNCF.
Tout n'est pas encore définitivement stabilité, bien évidemment, mais soyez assurés de la volonté du gouvernement d'y travailler dans la durée pour organiser la politique d'investissement nécessaire pour l'avenir de notre pôle ferroviaire. Vous savez que le gouvernement a commandé un audit des projets d'infrastructure; Ce n'est pas pour les tuer dans l'oeuf, mais bien pour déjà recenser toutes les promesses qui ont été faites malheureusement sans le début d'une solution de financement et dans un second lieu pour les prioriser.
Tous ces sujets mériteraient de longs échanges. Ils en feront l'objet dans les mois qui viennent. Je tenais surtout à vous remercier, Monsieur le président, de votre invitation qui m'a offert la grande chance de m'exprimer devant vous tous pour vous dire que vous pouvez compter sur moi pour vous aider, pour ce qui me concerne, à faire de votre entreprise le premier opérateur ferroviaire en Europe.
Ayez confiance en la SNCF comme j'ai confiance en vous.
Merci.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 25 octobre 2002)