Texte intégral
Le Premier ministre, M. Edouard Balladur, a réuni aujourd'hui, sur le sujet des "autoroutes électroniques" le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, M. Charles Pasqua, le ministre de l'éducation nationale, M. François Bayrou, le ministre de l'industrie, des Postes et télécommunications et du Commerce extrérieur, M. Gérard Longuet, le ministre de la culture et de la francophonie, M. Jacques Toubon, le Ministre du budget, M. Nicolas Sarkozy, le ministre de la communication, M. Alain Carignon, et le ministre délégué à l'aménagement du territoire et aux collectivités locales, M. Daniel Hoeffel.
- Le ministre de l'industrie a exposé les nouvelles perspectives offertes par l'intégration croissante, au cours des dix prochaines années, des secteurs de l'audiovisuel, des télécommunications et de l'informatique, avec une convergence programmée du téléviseur, du téléphone et de l'ordinateur. Les progrès technologiques et les alliances capitalistiques rendent certain le développement de ce marché qui nécessite la constitution de réseaux appelés "autoroutes électroniques", dont l'épine dorsale sera constituée par les réseaux câblés et le réseau téléphonique.
- L'ensemble des ministres sont convenus que les enjeux liés à ce secteur des nouvelles technologies de la Communication étaient multiples pour la société française, en termes de formation et d'éducation - la communication électronique devenant un élément indispensable de la salle de classe -, de culture - de nouveaux débouchés s'ouvrant ainsi à l'industrie culturelle française -, d'aménagement du territoire et de facilité d'accès aux administrations - l'ensemble de ces nouveaux services devant être accessible à tous.
Au vu des perspectives importantes - 8 % par an - de croissance de ce secteur, lequel devrait représenter 10 % du PNB européen à l'an 2000, les ministres ont également souligné les enjeux considérables pour la création de nouveaux emplois, directement dans cette industrie et, indirectement, dans toutes les entreprises qui modifieront leurs méthodes de travail et utiliseront ces technologies pour des applications innovantes (comme le télé-travail, la communication d'entreprise ou le télé-achat de produits et services).
- Le Premier ministre a souhaité que la France accompagne sans tarder cette mutation et réponde à ce défi en se fixant des objectifs à long terme. Il s'agit avant tout, selon le Premier ministre, d'associer à cet effort les différents acteurs économiques concernés, qu'il s'agisse de France Télécom, des câblo-opérateurs, des chaînes de télévision, des éditeurs multimédia, des producteurs audiovisuels ou des opérateurs de services informatiques. Ce qui pourrait être un "Pacte de croissance" devrait permettre dans les trois prochaines années la mobilisation d'investissements privés de plusieurs milliards de francs, notamment dans le câble.
- "L'objectif économique ne doit cependant pas occulter la mission essentielle de service public de ces infrastructures" a souligné le Premier ministre, qui a précisé que le rôle du gouvernement devait être double, d'une part, s'assurer que les "autoroutes électroniques" soient développées de manière à répondre aux défis économiques, sociaux, éducatifs et culturels du pays, et, d'autre part, faire en sorte qu'elles soient rapidement accessibles au plus grand nombre de foyers, d'établissements scolaires et d'entreprises.
- En vue de présenter à l'automne au Parlement un premier projet de loi et de mettre en oeuvre d'ici la fin de l'année des premières expérimentations, le Premier ministre a demandé à M. Gérard Théry, Ingénieur Général des télécommunications et ancien Directeur général des télécommunications, de lui préciser dans un rapport les enjeux pour la France des "autoroutes électroniques" et de lui proposer un ensemble de mesures, avec les modalités et le calendrier de leur mise en oeuvre. Le Premier ministre a souhaité que ces recommandations veillent à la cohérence avec l'action publique en faveur du câble.