Déclaration de Mme Marie-George Buffet, ministre de la jeunesse et des sports, sur les mesures en faveur des jeunes et les rencontres locales avec la jeunesse, Paris le 4 décembre 1999.

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Circonstance : Ouverture de la 2ème rencontre nationale des Conseils de la Jeunesse, à Paris le 4 décembre 1999

Texte intégral

Je souhaite vous dire mon plaisir de vous accueillir pour la 2ème rencontre nationale des Conseils de la Jeunesse.
Je ne reviendrai pas aujourd'hui sur l'origine de nos Conseils mais sur ce qui a bougé depuis notre dernière rencontre.
Deux ans, c'est en effet déjà une histoire, c'est le signe important que notre démarche n'était ni un coup médiatique, ni une mode éphémère. Vous avez su vous inscrire dans la durée.
Une durée nécessaire pour installer progressivement un nouveau dialogue et de nouvelles pratiques politiques.
Nécessaire aussi pour mesurer les avancées.
Depuis deux ans, Marly est déjà loin. Ce que vous avez dit a été en partie entendu, je veux évoquer : le développement du dispositif " emplois - jeunes ", les aides au logement pour les jeunes, les mesures tarifaires pour démocratiser l'accès à la culture, au sport, aux transports, les aides aux vacances, le programme TRACE, parcours d'insertion dont bénéficient aujourd'hui 30 000 jeunes. Les avancées en matière de contraception, avec le lancement d'une grande campagne nationale à la mi-janvier à laquelle le Conseil Permanent de la Jeunesse est associé, la diffusion de la " pilule du lendemain " par le réseau des infirmières scolaires qui vient d'être annoncée...
Des propositions nouvelles se sont ajoutées grâce à votre travail, par exemple : les 14 mesures que vous avez élaborées, relatives aux emplois - jeunes, la création de points d'écoute sexualité, pour lesquels nous avons débloqué des crédits et qui verront le jour grâce au Planning familial en 2000, la charte d'accueil dans les équipements sportifs que je transmettrai officiellement au Comité National Olympique et Sportif Français en début d'année.
Ces progrès sont réels, mais, ils sont encore insuffisants et vos attentes restent fortes. Pour certains, il y a urgence. Les difficultés qu'ils rencontrent pour l'insertion sont simplement immense.
Une enquête récente, réalisée par Médecins du monde en 1998, a montré qu'un tiers de ses patients - exclus des soins - étaient des jeunes de 15 à 29 ans.
La couverture maladie universelle devrait permettre de commencer.
Au cours des 15 dernières années les nombre des 15 / 29 ans qui cumulent chômage et isolement a doublé pour atteindre le chiffre de 140 000.
Depuis 2 ans, une nette amélioration est constatée, mais il faut continuer.
Les lycéens ont demandé un système scolaire qui permette une réelle égalité des chances et une véritable citoyenneté. Des réponses commencent à leur être apportées.
Après avoir été qualifiés de bof génération, de boss génération, de génération sacrifiée, de génération morale, de génération galère
Comment va-t-on vous qualifier aujourd'hui dans les milieux avertis ?
Pour ma part, je pense très simplement qu'à votre image, les jeunes veulent prendre leur vie en main, s'occuper des autres, de la cité.
Je voudrais saluer à ce propos la démarche des 13 organisations de jeunesse présentes à notre rencontre qui se sont rassemblées pour contribuer à améliorer la loi sur les 35 heures. Organisations reçues par Madame Aubry et moi-même.
Concernant les Conseils, leur vie, comment mieux contribuer à faire avancer les choses ?
Les difficultés, vous les connaissez : manque de visibilité, de reconnaissance de votre action, difficultés à rester en contact avec les jeunes.
L'an passé, je m'en souviens, au cours de notre première rencontre nationale, une jeune conseillère nous avait interpellé en nous appelant à faire des institutions de véritables outils et espaces de démocratie locale pour la jeunesse. Où en est-on ?
C'est inégal selon les cas.
Il y a certaines volontés parfois de vous instutionnaliser. Une absence de souplesse dans le remplacement des membres, tout cela venant s'ajouter à vos propres problèmes de disponibilité et à un manque de financement pèsent.
Les moyens existent pour remédier à ces difficultés.
Nous devons, je crois, revoir le mode de désignation, vous allez en débattre cet après-midi, mais surtout, nous devons travailler en plus grande concertation avec les instances associatives, politiques, syndicales et les élus départementaux et régionaux, et surtout avec les jeunes dans leur diversité. Nos Conseils peuvent également auditionner, recevoir. Cela passe également par l'aide à la prise de parole.
Le Festival de la Citoyenneté sera un moment privilégié pour avancer sur ces objectifs.
De très nombreux Conseils sont déjà impliqués dans la préparation de cette manifestation.
J'avais demandé aux directions départementales de vous aider à organiser des rencontres départementales avec les jeunes pour les informer du bilan des actions des Conseils et surtout entendre ce qu'ils souhaitaient voir pris en compte.
Si cela n'a pas été fait, il est important de le faire en début d'année. partout, j'insiste sur la mise en place de conseils locaux. Cela bouge. Ils vont donner plus de vie à notre démarche.
Beaucoup de conseils généraux se tournent vers vous et vous êtes de plus en plus associés à des réunions organisées par l'administration.
Je me félicite d'ailleurs que, comme l'an passé, une partie de notre réunion soit consacrée aux échanges avec les ministères qui, par leur présence, marquent l'implication du gouvernement dans ce processus.
De la même façon, j'ai tenu à faire part à
Monsieur CHEVENEMENT de mon intérêt l'organisation en février 2000 des Assises de la Citoyenneté, en direction notamment des jeunes. Nous allons vous associer à leur préparation.
A l'instar des liens déjà établis entre les CODAC et les CDJ. La collaboration au niveau national de nos deux ministères contribuera j'en suis certaine à faire progresser la lutte contre les discriminations dont sont victimes les jeunes.
Mesdemoiselles, Messieurs,
Ces deux années ont été marquées par un foisonnement et une grande diversité d'initiatives : forums, débats, rencontres de quartiers, expositions, enquêtes, informations autour de thématiques également très variées : emploi, antiracisme, handicap, citoyenneté, violence, discriminations, santé, sexualité. Tout dossier sur lequel nous travaillons depuis cette année.
Votre mobilisation autour de vos projets est un enjeu majeur car les dispositifs pré - pensés ne bénéficient généralement qu'à une minorité.
Nous avons commencé à établir des rapports nouveaux.
Je vous laisse la parole pour que vous puissiez entendre les résultats de vos travaux.


(Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 8 décembre 1999)