Texte intégral
Monsieur le Secrétaire Général,
Monsieur le Directeur,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Mes amis,
Vous vous souvenez, nous étions réunis le 21 juin dernier pour le lancement de la campagne de sécurité de l'été 1999 et comme aujourd'hui, j'étais accompagné de M. Paul Roncière, Secrétaire général de la mer, pour bien marquer la dimension interministérielle de notre action.
Je voudrais tout d'abord vous remercier tous, et à travers vous, tous ceux qui ont contribué à ce que cette campagne de sécurité reçoive la plus grande audience.
Administrations, collectivités locales, partenaires privés, bénévoles, notamment ceux de la Société Nationale de Sauvetage en Mer, vous avez permis aux quelques quatre millions de pratiquants des loisirs nautiques de profiter de la mer dans une plus grande confiance.
Je peux dire que grâce à vous, la communication a été particulièrement bien réussie cette année ; un large public a été sensibilisé par des informations et consignes diffusées, tant par les radios nationales et locales, qu'à la télévision, à l'occasion de la diffusion de la météorologie.
Ainsi, le slogan " Prenez la mer, pas les risques " a été repris par l'ensemble des administrations concernées intervenant sur le littoral ou en mer, et déclinés en conseils pratiques auprès de l'ensemble des usagers.
Notre participation à l'encadrement des grandes manifestations nautiques organisées au cours de l'été comme l'Armada du Siècle, la Course du Figaro ou le Tour de France à la Voile, a permis à la campagne de toucher un public plus large et d'avoir une audience plus grande. Notre campagne a trouvé une aide précieuse dans les interventions de navigateurs célèbres comme "grands témoins". Je tiens à les en remercier tous et à remercier plus particulièrement ceux qui ont bien voulu nous faire le plaisir de nous accompagner aujourd'hui à l'heure de notre bilan de fin d'été : je veux parler de Isabelle Autissier, que l'on ne présente plus, et de Jimmy Pahun, un de nos meilleurs skippers de course au large.
Le 21 juin dernier, vous vous souvenez peut-être de la question qui m'a été posée concernant la communication en direction des étrangers que nous accueillons nombreux sur notre littoral. Effectivement, jusqu'à cette année, rien n'était prévu pour eux. C'est pourquoi j'ai donné instruction de mettre en place un relais de cette campagne en langue étrangère, ce qui s'est concrétisé par l'édition de 5000 affiches en anglais et 5000 en allemand appelant aux mêmes conseils de prudence.
Enfin, vous le savez, cette importante campagne d'information a été également relayée par des opérations de contrôle menées par les différentes administrations sous l'autorité des Préfets Maritimes. Mais conformément aux instructions émises, cette démarche a conservé avant tout un caractère d'information. Seules les infractions les plus graves ont été verbalisées.
Ainsi, et les médias s'en sont fait l'écho, cette campagne a été une réussite, grâce à vous. Cependant beaucoup de travail reste encore à faire comme en témoigne le nombre des accidents à déplorer.
Durant la saison estivale, une part essentielle des opérations les Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage est orientée au profit des usagers des loisirs nautiques. Ces centres, qui, sous l'autorité opérationnelle des Préfets Maritimes, coordonnent les actions de la Société Nationale de Sauvetage en Mer et des différentes administrations engagées pour la recherche et le sauvetage des personnes en mer, sont intervenus, lors de la saison estivale 1999, plus de 2300 fois. Si le nombre d'interventions est en légère baisse par rapport à la saison 1998, le nombre de décès ou de disparitions en mer a lui progressé. Il est de 64 en 1999 au lieu de 55 en 1998.
L'augmentation des accidents concerne essentiellement les personnes pratiquant la natation ou la plongée isolée, notamment en apnée. Les victimes qui pratiquaient des loisirs nautiques proprement dits -la voile ou le motonautisme- et la plongée en autonome sont moins nombreuses grâce aux actions de prévention menées depuis plusieurs années dans ce domaine. Ces actions devront naturellement se poursuivre.
Les nombreuses opérations de recherche et de sauvetage réalisées à l'occasion de la mini transat en solitaire illustrent la nécessité, pour les organisateurs de telles manifestations, de prendre la mesure de leur responsabilité qui comprend, notamment, la décision de reporter le départ de la course lorsque les conditions météorologiques sont si défavorables.
C'est donc bien à proximité des zones de baignade, là où, en définitive, se concentrent les activités de loisirs nautiques et la grande majorité des usagers, que doit continuer à porter nos efforts de sensibilisation et nos appels à la prudence. Car c'est dans cet espace que se manifestent les imprudences et les comportements les plus exposés aux risques.
A propos d'imprudence, vous me permettrez de citez le cas de ces 20 personnes qui se sont trouvées isolées par la marée en Baie de Somme et qui ont dû être hélitreuillées pour être heureusement sauvées, à la dernière minute.
En conclusion, ce bilan de la campagne de sécurité des loisirs nautiques 1999 montre une meilleure sensibilisation de certains usagers, mais aussi des imprudences inexcusables chez d'autres.
Les chiffres disponibles, s'ils doivent être relativisés en raison de la très forte fréquentation du littoral cet été du fait notamment des conditions météorologiques, montrent que les effort de tous pour la sécurité des loisirs nautiques, doivent se prolonger et se diversifier à l'intention de chaque catégorie d'usager. C'est, en tout cas, ce à quoi je m'engagerai, avec mes services et avec l'ensemble de nos partenaires publics, privés ou bénévoles, dès le printemps prochain.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 28 octobre 1999)