Déclaration de Mme Michelle Demessine, secrétaire d'Etat au tourisme, sur la politique touristique de la région Midi-Pyrénées, facteur de développement économique, de création d'emplois et de mise en valeur du patrimoine naturel et culturel, Toulouse, le 1er décembre 1999.

Prononcé le 1er décembre 1999

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Circonstance : Assises régionales du tourisme de Midi-Pyrénées, à Toulouse, le 1er décembre 1999

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Vice-Présidents,
Monsieur le Président,
Monsieur le CRT,
Monsieur le Président de l'Union des métiers de l'Hôtellerie restauration,
Mesdames et Messieurs les Élus,
Mesdames et Messieurs les professionnels du tourisme,
Mesdames, Messieurs,

Tout d'abord permettez moi de vous dire tout le plaisir que j'ai à être parmi vous aujourd'hui à l'occasion de ces Assises régionales du Tourisme de Midi-Pyrénées qui me donnent l'occasion de constater une fois de plus le dynamisme, la détermination et la capacité d'anticipation de votre région.

Dynamique certes, Midi-Pyrénées l'est. Il suffit pour s'en convaincre de venir ici à Toulouse, cette grande et belle cité où s'harmonisent au quotidiens tradition et modernité.

Toulouse, fleuron du patrimoine architectural et culturel midi-pyrénéen, mais aussi Toulouse, capitale du futur, de l'aéronautique et de l'espace.

Déterminée est aussi votre région. Chacun est frappé en se rendant ici ou dans vos terroirs et stations par la volonté et la pugnacité de vos élus et professionnels, à développer leur économie locale et régionale dans une démarche qui se veut la plus cohérente et la plus innovante possible. Une démarche qui s'appuie sur la réalité, la solidarité, la complémentarité des territoires.

Enfin, il faut le souligner, Midi-Pyrénées s'est aussi construit son image et sa renommée en s'appuyant sur une formidable capacité d'anticipation et d'innovation que l'on retrouve bien sûr dans votre tissu industriel, mais aussi dans votre politique d'aménagement et de développement touristique.

Je pense bien sûr à l'action que vous avez menée dans le cadre de vos contrats de terroir qui a favorisé une meilleure répartition dans le temps et l'espace de vos visiteurs.

Je pense aussi à la politique de filières que vous conduisez dans des domaines aussi divers que le tourisme fluvial, le tourisme vert, le tourisme industriel et technique et bien sûr le tourisme culturel.

Je pense enfin à l'effort de modernisation et d'adaptation de vos équipements et de vos stations, qu'elles soient sportives ou thermales et qui constituera l'une de vos priorités pour les cinq prochaines années.

Mais si je suis ici à vos côtés aujourd'hui, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, c'est aussi pour apporter mon soutien et celui de mon ministère au processus d'élaboration de votre nouveau Schéma Régional de développement Touristique et de loisirs pour les années 2000 à 2006 que vous avez initié depuis plusieurs mois.

Je souhaite souligner le caractère constructif de la démarche partenariale que vous avez engagée au travers d'une large concertation entre les partenaires institutionnels et professionnels du tourisme et dont vos Assises Régionales constituent le point d'orgue.

Vous avez, je le sais, longuement débattu et discuté au cours de vos ateliers préparatoires, pour élaborer les stratégies de développement les plus pertinentes et les plus cohérentes. Vous avez également défini des plans d'action efficaces à la hauteur des ambitions que vous avez toujours affichées en matière d'économie touristique.

Vous rappeliez, il y a quelques instants, Monsieur le Président, les efforts que j'ai accomplis au sein de ce ministère pour faire reconnaître le rôle déterminant que joue le tourisme dans l'économie de la France et de ses régions.

Je constate une fois de plus, en me rendant à vos assises, à quel point la contribution de votre région à cet objectif a été et reste extrêmement importante.

En effet avec 12 milliards de francs de recettes, 1,3 million de séjours touristiques et près de 40.000 emplois dans ce secteur, votre région se classe parmi les toutes premières destinations touristiques de France.

Il faut dire que vous ne manquez pas d'atouts ni de richesses pour affirmer votre notoriété touristique et culturelle.

Vous le savez, ce sont ces attraits et cette renommée qui m'ont personnellement séduite, il y a quelques années en Aveyron où depuis j'y suis fidèle et adoptée comme dans une seconde famille.

Ce sont ces mêmes atouts que je suis venue découvrir à votre invitation durant ces 28 derniers mois. Mes nombreuses visites sur le terrain dans votre région m'ont permis de mieux appréhender la réalité de votre économie touristique et les conditions de son développement.

Ainsi en a-t-il été bien sûr dans l'Aveyron, où se marient avec harmonie les produits issus de son patrimoine historique et culturel et ceux issus de son offre rurale, répondant ainsi à une attente de plus en plus fortement exprimée d'authenticité et de retour à la nature.

Dans le Tarn, j'ai pu constater les efforts faits pour valoriser un de vos sites majeurs, celui de Cordes-sur-Ciel, l'un des plus beaux villages de France.

Au cours de cette même visite, on m'a exposé et défendu la nécessité de trouver des solutions audacieuses sur le site de la Grande Découverte de Carmaux. On m'a également sensibilisé à la nécessaire diversification des activités touristiques départementales au travers notamment de circuits de tourisme technique et industriel dans le Sidobre et la Montagne Noire.
C'est à Figeac encore, votre belle cité d'art et d'histoire, Monsieur le Président, que j'ai signé avec ma collègue Catherine TRAUTMANN, la convention qui lie désormais nos deux ministères pour valoriser de façon harmonieuse et concertée, ressources culturelles et touristiques de nos territoires.

C'est encore à Ax-les-Thermes que s'est tenu le dernier Conseil National de la Montagne, auquel j'ai assisté et au cours duquel Monsieur le Premier ministre m'a confié la présidence d'un groupe de travail sur la valorisation touristique de la moyenne montagne. Je voudrais dire à ce sujet Monsieur le Président du Conseil Général des Hautes-Pyrénées, combien ces propos m'ont été droit au cur et combien sa conception de l'accueil touristique rejoint celle qui anime ce groupe de travail.

Dans les Hautes-Pyrénées, à Lourdes, j'ai pu apprécier le travail remarquable réalisé par cette ville dans le cadre de la campagne nationale de sensibilisation, pour l'accessibilité des personnes handicapées aux vacances et aux loisirs que j'ai initiée il y a maintenant deux ans et qui a débouché sur cette remarquable exposition qui deviendra, j'en suis sûre, un outil de la progression de cette demande sur l'ensemble de notre territoire national.

Dans le Lot encore, j'ai pu découvrir l'ambition et l'ampleur du projet "Vallée du Lot" avec le projet de remise en navigabilité de cette rivière ainsi que celui de la Vallée de la Dordogne, le projet interrégional au joli nom d'Épidor qui viendront j'en suis sûre, conforter l'image fluviale extrêmement positive que vous a conférée depuis longtemps le canal du midi.

Et puis hier, mon passage à Auch dans le Gers, en peu de temps malheureusement, m'a permis tout de même d'apprécier la chaleur de l'accueil et l'identité culturelle et historique très forte de la ville. Aujourd'hui je suis dans la Haute Garonne à Toulouse la ville rose.

Vous voyez ma connaissance de votre région en constatant qu'il en manque un : l'Ariège. Je voudrais simplement vous dire que la promesse tenue il y a quelques mois tiendra et probablement lors de cette saison d'hiver.

Enfin, dans le domaine du tourisme pour tous, je n'omettrai pas de saluer une nouvelle fois l'initiative de votre Conseil régional et de son vice-président André TRIGANO qui a permis le départ en vacances cette année de 1.500 jeunes de votre région et 5.000 jeunes en quatre ans et pour le lancement de laquelle je m'étais rendue à Veynac dans le Lot.

Si ces visites enrichissantes m'ont permis de découvrir les nombreux atouts de votre région, elles m'ont facilité également la perception des difficultés qu'il vous faut encore surmonter pour permettre à ce secteur d'activité du tourisme de produire ses meilleurs effets sur la croissance et sur l'emploi.

Et je suis convaincue, après avoir entendu les conclusions de ces assises mais aussi vos propos, Messieurs les présidents, que la stratégie que vous allez mettre en uvre en faveur de l'aménagement et du développement touristique de votre territoire vous permettra de conforter et de valoriser ce qui constituera votre offre touristique des 10 prochaines années.

Car le nouveau contexte favorable en matière de tourisme que nous connaissons aujourd'hui et les formidables perspectives que nous annonçait hier Monsieur FRANGIALLI où l'Europe devrait voir doubler ses flux touristiques internationaux, ne doivent pas nous faire perdre de vue combien nos positions touristiques en Europe et dans le monde ne sont jamais acquises.

Vous le rappeliez hier, Monsieur le Président, le tourisme est un métier de service complexe, extrêmement sensible aux effets conjoncturels qui pèsent sur la demande et qui vont des aléas climatiques aux mutations sociales et aux effets de mode.

C'est pourquoi loin de vous endormir sur vos lauriers, vous avez souhaité au contraire projeter votre action dans l'avenir, pour mieux anticiper les mutations de la demande sociale de loisirs, les évolutions des marchés et des comportements des clientèles. En un mot, pour adapter l'ensemble des composantes du secteur d'activité touristique aux nouvelles formes de consommation dans le respect de ce qui constitue votre originalité, votre authenticité et votre environnement comme vient d'ailleurs de l'exprimer Monsieur le président BOUSQUET.

Et c'était là l'objet de vos assises.

Au cours de ces deux journées, il vous a donc été donné l'occasion de débattre en profondeur sur les solutions les mieux appropriées pour atteindre les objectifs ambitieux que vous vous êtes fixés.

Je ne reviendrai pas sur l'ensemble de vos propositions, tant celles-ci furent nombreuses et riches.

Je voudrais seulement insister sur un certain nombre d'idées forces issues de vos travaux.

Concernant l'organisation territoriale du tourisme, il me semble important que vous poursuiviez en les renforçant les relations partenariales entre les différents niveaux, local, départemental et régional, public, privé et associatif du tourisme.

Il n'est en effet pas de développement possible sans la mobilisation de toute la grande famille du tourisme.

Au moment même où la loi d'orientation, d'aménagement et de développement du territoire nous encourage aux solidarités intercommunales et entre collectivités territoriales, il me semble important que le tourisme, à l'image de ce que vous avez fait avec vos contrats de terroir poursuivre sur ce chemin et puisse prendre en compte cette nécessaire fédération des moyens et des hommes au cours d'une même stratégie et à la hauteur des enjeux d'aujourd'hui.

Pour aller dans ce sens, j'ai décidé de toiletter l'ensemble des textes régissant l'activité touristique dans notre pays, en particulier en finalisant la loi de 1992 sur l'organisation territoriale du tourisme.

Ainsi, j'ai confié à l'Inspection générale du tourisme le soin d'élaborer un code du tourisme qui permettra d'une part de regrouper en un seul et unique ouvrage des textes aujourd'hui très dispersés, d'en analyser l'actualité ou l'opportunité du maintien. Et d'en proposer la modification ou l'abrogation par la voie législative et réglementaire jusqu'à l'objectif de finalisation pour 2001.

Par ailleurs, j'ai souhaité que soient encouragées dans les futurs contrats de plan les politiques de pays d'accueil touristique, les contrats de vallée ou de station.

Car c'est bien dans ces lieux de vie touristique et autour de leur organisation cohérente et complémentaire que se fera ou ne se fera pas le développement de notre économie touristique.

C'est bien de leur capacité à produire en répondant au plus près aux attentes de nos visiteurs que dépendra le succès de ce secteur d'activité.

Vous avez abordé à ce niveau la question de la nécessaire requalification et rénovation de vos hébergements et activités touristiques.

Je crois en effet qu'il nous faut aider les quelques 200.000 petites et moyennes entreprises qui constituent le tissu économique du tourisme à adapter et moderniser leurs équipements, améliorant ainsi leur capacité de séduction et de fidélisation et surtout leur compétitivité dans un contexte de concurrence que chacun sait ici difficile.

C'est la raison pour laquelle je tiens à souligner la démarche qualité que vous avez engagée depuis de nombreuses années tant au niveau des hébergements que des produits.

Vous avez en effet compris très tôt que la qualité et l'authenticité de la production tant dans le domaine agricole, qu'industriel ou touristique devait être le mot d'ordre de l'ensemble de vos politiques.

Cette démarche qualité, vous l'avez diffusée au plus près des entreprises du secteur, que ce soit auprès des territoires dans le cadre des contrats de terroir, auprès des filières d'hébergement ou encore dans le cadre de vos lignes de produits thématiques.

C'est cette même démarche qualité qui vous conduit à faire de Midi-Pyrénées une "terre d'accueil reconnue en direction des enfants, des jeunes et des personnes handicapées" contribuant ainsi à faire du tourisme pour tous un objectif majeur de votre action.

Vous rappeliez hier Monsieur le Président, à quel point cette démarche de qualité avait été couronnée de succès tant en terme de consommation touristique que de maintien ou de création d'emplois. Et c'est un juste retour.

Pour ma part, j'ai souhaité que mon ministère apporte lui aussi un soutien effectif à cette nécessaire adaptation et modernisation des petites et moyennes entreprises investies dans le tourisme, venant ainsi conforter l'intervention des collectivités territoriales.

Comme vous le savez, la caractéristique de ce secteur est de jumeler à la fois une forte intensité capitalistique de main uvre et de faible taux de marge. Il souffre en outre d'une mauvaise image auprès du secteur bancaire.

C'est à partir de ce constat et pour accompagner sa modernisation que je fais procéder actuellement par mes services à une analyse micro-économique d'une centaine de PME "panel" de l'hôtellerie-café-restauration dans 8 départements dont l'Ariège afin d'identifier ses besoins en investissement au niveau national.

Cette étude permettra d'affiner l'identification de l'enveloppe d'un fonds de garantie dont j'envisage la mise en uvre au plus tard pour 2001. Ce fonds, une fois mis en place, viendra utilement compléter le dispositif existant de restructuration de la dette des entreprises hôtelières, les prêts bonifiés accordés au secteur de la restauration pour financer ses travaux de mise aux normes et les aides qui seront accordées dans le cadre des contrats de plan et des fonds structurels européens.

Concernant vos stations, dont un certain nombre d'entre elles ont vieilli, je sais que vous envisagez un plan de modernisation. A ce niveau, je souhaiterais vous confirmer que nous allons entrer dans la phase opérationnelle du dispositif village résidentiel de tourisme qui a comme vous le savez, pour objectif de favoriser la rénovation et la mise en marché de l'immobilier de loisirs de nos stations littorales et de montagne et qui devrait contribuer à leur renouveau.

Et puisque nous parlons de stations, je ne puis oublier le tourisme de santé ni le thermalisme qui, je le sais, fait partie de vos préoccupations majeures et qui concerne dans votre région 19 stations, 80.000 touristes et plus de 10.000 emplois directs ou indirects.

M. Henri DENARD l'a rappelé, mes collègues Martine AUBRY et Dominique GILLOT ont récemment confirmé lors d'un débat au Parlement, le rôle essentiel joué par le thermalisme dans le système de santé français et la fonction sanitaire des cures thermales, et avec vous je m'en réjouis.

En effet, cette confirmation qui préserve les intérêts du secteur nous permettra de poursuivre tous ensemble le travail engagé et moderniser les stations et les adapter à la double exigence médicale et touristique.

J'entends poursuivre dans cet esprit l'action entreprise par mon ministère qui se traduit par la réalisation de diagnostics des activités et hébergements pour les stations thermales et climatiques qui le souhaitent et dont l'objectif est d'y mettre en uvre, de façon individualisée, des schémas de mise en tourisme sur lesquels vos collectivités territoriales pourront-elles aussi s'appuyer.

Mieux organiser l'offre en la diversifiant, améliorer la qualité des produits pour mieux répondre aux attentes des touristes, encore faut-il aussi mieux informer et mieux vendre.

Je sais, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, à quel point Midi-Pyrénées s'est attaché à communiquer sur son image et ses richesses. Elle l'a fait avec professionnalisme, ambition, en ayant recours le plus souvent possible aux nouvelles techniques offertes par l'informatique.

Une fois encore, vous avez compris qu'il ne peut y avoir de bonne information ou une mise en marché efficace sans une bonne coordination de l'ensemble des interlocuteurs concernés.

La démarche de commercialisation que vous avez engagée avec les services loisir accueil de vos 8 départements est à bien des endroits exemplaire. Vous avez en effet réussi à porter à la connaissance de vos visiteurs européens et du monde une offre diversifiée, labellisée et mise en cohérence, évitant l'écueil des superpositions de compétence et donc des déperditions de moyens.

Vous avez engagé dans le même temps le formidable pari de l'informatique au service de l'information et de la réservation touristique, en équipant vos organismes de tourisme, en les mettant en réseau, en formant les femmes et les hommes en charge de leur animation.

Et je sais à ce niveau la contribution que vos comités départementaux de tourisme et votre comité régional de tourisme ont apporté à la mise en place du serveur national Résinfrance et à la conception de Tourinfrance.

Cet investissement en faveur d'une meilleure lisibilité de l'offre et d'une plus grande accessibilité, a contribué largement à l'objectif d'une meilleure répartition dans le temps et l'espace de votre fréquentation touristique que vous vous étiez fixé.

Il a sans doute permis aussi de mieux répondre aux attentes de votre population en termes de tourisme et de loisirs de proximité, favorisant ainsi sur l'ensemble de la région l'indispensable plurisaisonnalité des hébergements et des activités.

L'ensemble de la politique que vous venez de définir s'est donc articulé autour de ces notions qui vous sont chères, celles de la modernité, de l'innovation mais aussi de l'authenticité, de la tradition et de la qualité.

Tout ceci contribuera, j'en suis convaincue, à conforter la place essentielle dont vous bénéficiez dans l'économie touristique de notre pays. Mais pour gagner le formidable pari que vous vous êtes lancé à vous-mêmes, il vous faudra en relever un autre, celui de l'emploi mais aussi et surtout celui de la qualité de l'emploi.

Vous le savez tous, l'emploi est la priorité numéro un de ce gouvernement. Tous ces efforts convergent en faveur de la diminution du chômage par la création d'emplois durables et qualifiés.

Le tourisme doit prendre toute sa place dans ce combat en faveur de l'emploi. Pourtant, il nous faut encore constater que trop souvent dans ce pays comme dans le monde, l'emploi touristique rime encore avec précarité. Or, nous n'avancerons durablement dans l'objectif de la qualité que si nous intégrons à celui-ci une véritable politique de l'emploi touristique.

La France compte en effet plus de 420.000 travailleurs saisonniers dont les conditions de vie, de travail, de logement et de santé sont parfois extrêmement difficiles. C'est la raison pour laquelle, comme vous le savez, j'avais confié à Monsieur Anicet LE PORS, ancien ministre, conseiller d'Etat, un rapport qu'il m'a remis au début de cette année.

C'est sur les bases de ce rapport que j'ai engagé une démarche qui s'appuie sur un important travail interministériel, une mobilisation des services de l'Etat sur le terrain pour aborder le mieux possible la diversité des situations et une sensibilisation et une concertation des partenaires sociaux.

Un certain nombre d'actions concrètes ont été engagées ces six derniers mois, telle l'édition d'un guide des saisonniers, la création de deux maisons de saisonniers expérimentales, l'une dans les Alpes, l'autre dans les Pyrénées, une opération expérimentale elle-aussi de formation bi-qualifiante rémunérée à destination des saisonniers en région PACA.

Diverses mesures concernant le droit du travail, la sécurisation des embauches, le logement et la médecine du travail, devraient faire l'objet dans les toutes prochaines semaines d'une communication en conseil des ministres, avant leur mise en uvre début 2000.

Je souhaite que votre région puisse s'associer pleinement à cette politique en faveur de la création d'emplois durables et de qualité dans le tourisme car elle est indissociable des grands axes d'une politique nationale du tourisme que je me suis efforcée de définir depuis ma prise de fonction, c'est-à-dire :

Premièrement, faire reconnaître le tourisme comme un véritable secteur de développement économique et social, créateur d'emplois qualifiés et pérennisés, générateur d'un bien être social.

Il faut donc faire en sorte que lui soient donnés les moyens nécessaires à son développement. L'enveloppe des contrats de plan qui au niveau national est portée à plus de 870 millions de francs, dont une centaine au titre de la politique des massifs et au niveau de Midi-Pyrénées, elle passe de 20 dans le dernier contrat de plan à 35 millions de francs auxquels il convient d'ajouter les 33 millions de francs réservés pour l'ensemble du massif pyrénéen, en constitue un premier succès.

Deuxièmement, le tourisme correspond à une aspiration légitime de nos concitoyens à partir en vacances, à découvrir de nouvelles cultures. C'est pourtant un droit auquel n'accèdent pas encore près de 40 % de nos concitoyens.

C'est donc un acte citoyen, autant que de solidarité, de conduire une politique favorisant cet accès aux vacances par tous les moyens.

Enfin, troisièmement, le tourisme est une activité économique qui se rattache à une éthique et à des valeurs d'amitié, de solidarité, d'échanges de cultures. Il est par là même un facteur de progrès pour la tolérance et pour la paix. Ces valeurs que rappelaient en effet le président M. CHAUZUY. dans sa conclusion et vous-mêmes cher Martin MALVY à l'instant.

C'est cette notion d'un tourisme équilibré, respectueux des cultures et des traditions, mais en même temps porteur de développement économique, que j'entends soutenir à travers de véritables partenariats, avec les collectivités locales d'une part, et les professionnels d'autre part.

C'est autour de cette ambition que je souhaite mobiliser l'ensemble de la grande famille du tourisme. Je sais pouvoir compter sur vous, sur votre dynamisme, sur votre détermination, pour relever ensemble les défis qui nous attendent et qui permettront à l'aube du nouveau siècle de préserver nos richesses culturelles, paysagères tout en créant de la richesse nouvelle et des emplois pour le grand plaisir de nos visiteurs et au nom desquels je voudrais vous féliciter pour le grand talent que vous avez pour les accueillir.

(source http://www.tourisme.gouv.fr, le 7 décembre 1999)