Texte intégral
1.- La situation internationale
Aujourd'hui la coalition des Etats Unis et de la Grande Bretagne a gagné la guerre contre le régime de Saddam Hussein. Les scènes de soutien aux forces de la coalition à Bassora et Bagdad, le manque de résistance des forces armées irakiennes prouvent l'isolement du dictateur dans son pays.
Nous avons constaté les dizaines de milliers de morts civils, les scènes de pillage dans les villes irakiennes, les destructions des infrastructures irakiennes, la dégradation des conditions de vie de la population, les protestations des organisations humanitaires, qui comme Enfants du Monde dénoncent : " Les textes de protection des populations civiles des Nations Unies, tels la Convention de Genève, la Convention internationale des Droits de l'Enfant sont foulés aux pieds, ignorés, violés. Le monde entier assiste impuissant à ces crimes contre des êtres sans défense . Qui peut parler de victoire dans ce conflit ? "
Nous maintenons les positions que nous avons prises dès avant le déclenchement du conflit :
- nous condamnions sans équivoque le régime de Saddam Hussein. Les Verts ne regretteront pas le boucher de Badgad, qui a sauvagement massacré les chiites, utilisé les armes chimiques contre les kurdes, durement réprimé les organisations démocratiques irakiennes.
- nous refusions la politique impériale des Etats Unis, qui sont entrés en guerre avec l'objectif de remodeler le paysage politique du Proche et Moyen Orient, au prétexte de la collusion entre l'Irak et le terrorisme de Ben Laden et enfin au prétexte de désarmer l'Irak. Les armes de destruction massive n'ont pas été utilisées et pour l'instant les troupes de la coalition n'en ont pas trouvées en Irak. Cela doit être souligné !
- nous soutenions et nous soutenons le rôle des institutions internationales de l'ONU, notamment aujourd'hui dans l'aide à la reconstruction politique et économique de l'Irak ; nous contestons que les Etats Unis s'arrogent le droit d'établir un protectorat politique en mettant en place une administration américaine politique et économique en monopolisant les contrats de reconstruction et l'utilisation des ressources de l'Irak notamment de son pétrole.
Les Etats-Unis ont au travers de ce conflit décidé d'affirmer leur domination sur le monde : cette politique est celle de la croisade, où le gouvernement de Bush junior ne tient compte d'aucune notion de droit international. C'est une politique à moyen terme qui s'affirme là.
Les Verts sont inquiets pour l'avenir du monde ; la première urgence est de rassembler largement contre la croisade, d'établir des contrepoids au pouvoir de l'Empire américain, de construire un droit international. Cela implique de relancer une construction de l'Union Européenne ambitieuse, de débattre des questions de politique étrangère et de défense commune.
Les Verts ont participé aux mobilisations pour la paix, dans le cadre du collectif contre la guerre. Nous avons uvré avec le collectif contre la guerre pour que les manifestations pro Saddam et anti-sémites dans les manifestations parisiennes soient dénoncées et isolées. Je reviendrais sur les prises de position publiques contradictoires et contestées s'étant exprimées à ce sujet.
Enfin soulignons l'importance des cortèges pour la paix qui se sont déroulées dans nombre de villes de France, même de petites comme à Mèze, et également dans nombre de pays européens, même dans ceux dont les gouvernements soutenaient Bush et Blair. Plus largement, la première réelle manifestation mondiale s'est tenue le 15 mars 2003 ; elle avait été discutée lors du forum social européen de Florence et du forum mondial de Porto Alègre.
Nous avons rencontré les organisations démocratiques irakiennes, qui s'opposaient à Saddam Hussein et veulent construire un Irak démocratique et indépendant ; nous leur avons donné la parole lors d'une conférence de presse du Parlement européen mercredi 9 avril et nous tenons avec elles un colloque à l'Assemblée nationale le mercredi 16 avril.
2.- La situation française
Cette situation se caractérise par une dégradation de la situation économique et par une politique gouvernementale réactionnaire tant sur les plans économique et social que sur les plans environnemental et sociétal.
Le pouvoir d'achat des ménages pour la première fois depuis longtemps va baisser : en 2003, -1,2 % alors qu'il augmentait de 4,8 % en 2000, le taux de chômage augmente, les plans sociaux se multiplient.
Sur le plan économique et social
Oui, ce gouvernement travaille. Tout d'abord il défait les mesures positives prises par le gouvernement de Lionel Jospin : notamment mise en cause des 35h, fin des emplois jeunes, qui touche l'économie sociale et solidaire et le monde associatif.
Il favorise son électorat : l'équivalent d'un SMIC supplémentaire pour les médecins par an, la réforme de l'impôt sur les plus hauts revenus (ISF), mais refuse d'augmenter le SMIC, le RMI, l'allocation vieillesse, l'allocation adulte handicapé. Il limite l'allocation personnalisée d'autonomie.
C'est encore l'augmentation substantielle des salaires ministériels, la suppression du contrôle parlementaire sur les fonds publics alloués aux entreprises privées, alors que se multiplient les plans sociaux. C'est également la suppression de la loi de modernisation sociale sur la protection et le reclassement des salariés.
Mais ce n'est pas fini : la loi SRU sur le logement social et la loi de 1948 sont mises en cause par la majorité UMP.
Enfin, deux dossiers essentiels engageant la solidarité sociale et la solidarité inter-générationnelle vont faire l'objet de lois en juillet et en septembre-octobre :
les retraites et la sécurité sociale. Sur les retraites déjà malgré le retrait temporaire de la CFDT la mobilisation a été très forte notamment dans le secteur public. La publication du projet de loi va entraîner la reformation d'un front syndical large dès le 1er mai. La capacité du mouvement syndical et social à réagir va marquer le climat social et politique : les Verts seront avec les salariés et les syndicats.
Sur le plan environnemental et sociétal
Quelques exemples de cette politique, la loi sur l'eau de madame Bachelot est passé au parlement cette semaine. Elle ne correspond en rien à ce que défendent les Verts et à ce que proposaient Dominique Voynet et Yves Cochet. Les Verts ont distribué de l'eau polluée aux parlementaires et fait un point de presse à cette occasion. Une nouvelle fois cette loi prouve que le ministère de l'Ecologie et du Développement Durable de madame Bachelot porte bien mal son nom.
Sur le plan sociétal, ce sont les lois Sarkozy, des lois liberticides, qui s'attaquent aux jeunes, aux prostitués, aux Roms
Ils mettent en place le contrat d'intégration pour les immigrés, outil de sélection de l'immigration à venir sans répondre aux besoins de l'immigration présente, et dans le même temps diminuent les crédits du FAS mettant ainsi en cause le fonctionnement des associations travaillant dans ce secteur. Ils multiplient les charters expulsant les sans papiers dans des conditions dénoncées par l'ensemble des organisations humanitaires. (n'oublions pas les deux personnes décédées lors de ces expulsions par avion)
3.- Les Verts et l'activité du collège exécutif
Le Collège Exécutif est en place depuis exactement un trimestre. Notre activité a concerné les campagnes externes, la mise en oeuvre des chantiers internes, et enfin des questions de logistique interne : budget prévisionnel pour 2003, réorganisation du siège, préparation des journées d'été et recherche d'un local national.
Le Collège Exécutif se réunit tous les jeudis après-midi et une fois par mois s'élargit sur un thème de politique générale aux parlementaires et anciens ministres.
Campagnes menées et en préparation
Campagne sur les retraites :
Nous avons tenu à rencontrer l'ensemble des organisations syndicales avant de rencontrer le 28 janvier les ministres Fillon et Delevoye pour leur présenter nos positions.
Un colloque sur les retraites le 15 mars, où à l'exception de la CFDT l'ensemble des forces syndicales, ainsi qu'ATTAC étaient présentes a approfondi le débat.
Nous prévoyons de même l'organisation d'un colloque sur les questions de santé et de sécurité sociale à la mi-juin.
Campagne sur la réforme des modes de scrutin
Le gouvernement faisant fi des scores du 21 avril tente de forcer le passage au bipartisme. Nous avons expliqué les dangers que faisait courir à la démocratie ce type de projet.
Nous avons fortement contribué à l'organisation de conférences de presse et appels communs avec l'UDF d'une part, le PS, le PC, la LCR d'autre part.
Nous avons pris l'initiative de rassemblements et remises de pétition devant les préfectures de région, avec un impact très différent selon les régions. Nous avons ainsi contribué au rejet de l'article sur le seuil de maintien aux régionales.
Campagne sur les OGM
Le procès des 10 de Valence a fortement mobilisé les Verts de Rhône-Alpes ; le collège exécutif et nos élus nationaux ont apporté leur soutien à la journée de manifestation à Grenoble. Quelques groupes locaux ont relayé cette campagne anti-OGM en distribuant le tract national et en identifiant par des autocollants les produits contenant des OGM dans les supermarchés.
Campagne sur l'environnement
Nous avons décidé de participer aux colloques officiels sur l'énergie. Cette participation est insatisfaisante : nos interventions sont mal retranscrites.
Initiative sur l'eau ; l'Europe vient de tancer la France sur l'état des eaux bretonnes. Rappelons que ce problème est mondial : plus de 1,4 milliards de personnes ne disposent pas d'une eau saine, plus de 15 millions d'être humains en meurent chaque année. L'eau est devenue une marchandise et notre responsabilité en France est particulière : nous abritons les deux premières entreprises mondiales du secteur.
Sur le transport maritime, en continuité avec les interventions répétées de la région Aquitaine, avec la participation du collège exécutif, les députés européens verts ont organisé un colloque sur le transport maritime ce vendredi 11 avril, qui a été un grand succès tant par la qualité des intervenants que du débat..
Campagnes pour une autre mondialisation
Les Verts sont engagés de manière active dans la préparation de trois initiatives :
- le contre G8 environnement des 24 au 27 avril, qui se déroule à Angers avec un écho différend étant donné le déplacement à Paris du G8 et qui est accompagné d'une manifestation à vélo à Paris.
- le contre G8 d'Evian les 31 mai et 1er juin.
- le Forum Social Européen de Paris Saint Denis les 15 et 16 novembre.
A signaler également la rencontre sur le plateau du Larzac les 9 et 10 août, dans la préparation de laquelle les Verts sont aujourd'hui moins présents.
Réunions avec les autres partis politiques
Nous avons rencontré officiellement le Parti Communiste, la LCR, le Parti Socialiste et des rendez vous sont pris avec les Alternatifs, l'AGR (dissidents de l'ex-Mouvement Des Citoyens) et le MRC (issu du pôle républicain de Chevènement).
Ces premiers échanges ont permis de faciliter les initiatives sur la réforme des modes de scrutin et d'envisager des initiatives de débat sur la situation politique et sociale. Ces rencontres officielles permettent de mener le débat au niveau des partis ; la réflexion se poursuit pour élargir ces débats.
Quelques précisions sur la rencontre avec le Parti Socialiste.
Le 9 avril nous a permis de reprendre un contact officiel notre délégation était composée de Gilles Lemaire, Jean Desessard, Mireille Ferri, Maud Lelievre, Cecile Blettery, Sergio Coronado, Catherine Boudigou, Francine Bavay, du collège exécutif et Daniel Fillol, Michel Bock du bureau du CNIR. Celle du PS regroupait : François Hollande, Daniel Vaillant, Bruno Leroux, Eric Besson (délégué aux questions économiques), Géraud Guibert (délégué à l'Environnement), Laurence Rossignol (déléguée aux transports), Nicole Bricey (délégué à la consommation), Michèle Sabban (déléguée aux femmes), Marisol Touraine (déléguée à la solidarité) et Pascale Le Nehouanic.
Nous avons réaffirmé la continuité de notre orientation stratégique : singularité de l'écologie politique, débat sur le fond des réformes à mettre en oeuvre avec les partenaires possibles à gauche : PS et PC essentiellement tant que d'autres comme la LCR ne choisiront pas une démarche réformiste, volonté de participer à des exécutifs si accord sur un contrat programmatique et une juste répartition des responsabilités.
Nous leur avons exposé le contenu de notre débat préparatoire à l'assemblée fédérale de décembre 2002 : essentiellement bilan critique du gouvernement et du respect de l'accord Verts-PS de 1997, auto-critique de notre incapacité à provoquer en 2000 un débat national sur la mise en oeuvre de l'accord Verts PS de 1997 et à poser la question d'une éventuelle sortie du gouvernement à ce moment.
Nous leur avons indiqué notre souhait que des débats ouverts à l'ensemble de la gauche politique et citoyenne se tiennent et que nous étions prêts à prendre des initiatives conjointes avec eux et d'autres forces politiques et associatives à ce sujet, avec comme objectif de débattre du contenu des alternatives politiques .
Mise en oeuvre des chantiers internes
Réforme participative interne
La phase initiale est achevée et se traduit par un document à diffuser dans l'ensemble des régions, qui a été remis aux Cniriens. L'organisation des débats en région est entamée.
Programme
Le comité programme a également initialisé la phase active du processus d'élaboration, qui vous est présenté lors de ce CNIR.
Ces deux chantiers décidés par l'assemblée fédérale sont essentiels pour notre parti.
Politique de communication
Notre souci sur ce plan :
Renforcer la régularité de notre communication. Les porte-parole nationaux tiennent un point de presse hebdomadaire le mardi à 11 heures. Les communiqués de presse nombreux, trop nombreux ?, sont sur le site Internet des Verts.
La diffusion du journal Campagnes et actions a été assurée au minimum une fois par semaine.
Le site Internet a été totalement rebâti.
La réflexion sur l'évolution de Vert Contact et l'articulation entre le journal et le site Internet est aujourd'hui engagée par un groupe de travail.
Enfin 4 brochures sur 2003 sont programmées : énergie, altermondialisation, politique agricole commune et marée noire.
Nous ne pouvons parler de communication externe sans aborder les problèmes que nous avons rencontrés récemment dans notre communication externe. La presse nationale s'intéresse plus à nos bisbilles et rapports de force internes qu'aux propositions politiques que nous pouvons faire. Il est donc essentiel sur ce plan de ne pas en rajouter nous-même. N'utilisons pas la presse externe avant même de débattre en interne. Nos porte-parole aux différents niveaux doivent maîtriser les sujets sur lesquels ils interviennent et respecter les positions du mouvement notamment sur les sujets sensibles.
Ces faux-pas dans notre communication parisienne sont d'autant plus regrettables que la gestion de la sortie du dîner du CRIF nous avait permis à la fois de rappeler fortement nos positions avec un grand écho dans la presse et de provoquer un débat fructueux avec les organisations juives et le CRIF lui-même.
Réunions en régions
Les membres du collège exécutif participent à des réunions en région, que ce soient des CAR, des réunions d'adhérents ou des initiatives publiques : notamment Bayonne-Côte d'Aquitaine (marée noire, colloque transports maritimes), Grenoble (manifestation sur le procès en appel des 10 de Valence), Chambery-Annecy (réunions d'adhérents de Savoie), vallée de Chamonix (manifestation contre la fin de l'alternance), Béthune (journées d'hiver Nord Pas de Calais), Tulle (réunion publique OGM), Limoges (réunion d'adhérents du Limousin), Toulouse (soutien aux Kurdes, CAR), Saint Brieuc (réunion d'adhérents de Bretagne), Marseille (CAR PACA)
Conclusion
La droite concentre l'essentiel des pouvoirs institutionnels nationaux jusqu'en 2007, sauf initiative de Chirac en réponse à une éventuelle crise sociale, ayant des répercussions politiques.
La droite est à l'offensive sur l'ensemble des terrains sociaux, environnementaux,
Le PC a tenu son congrès d'après 21 avril, le PS et la LCR préparent le leur. Ils sont repliés sur eux-mêmes et dans une situation de trouble politique interne. Les associations politiques formées ou réactivées par la vague anti-Le Pen, les associations thématiques (ATTAC, LDH, ) existent toujours mais font un travail plus souterrain.
Certaines de ces difficultés ne nous épargnent pas. Le nombre de nos élus nationaux, nos moyens financiers, la retransmission de nos propositions politiques notamment dans la presse nationale, sont restreints. Dans cet environnement contraint et malgré le resserrement probable du nombre d'adhérents, que les remontées encore partielles laissent supposer, nous devons être capable de répondre aux enjeux qui s'annoncent.
Il est en effet probable que dans les mois à venir les confrontations vont se déplacer sur le plan social et hors des institutions et partis : mobilisation sur les retraites et la sécurité sociale, forum social européen
Pourtant ne perdons pas de vue nos atouts :
Les questions, que nous écologistes posons, que nous posons avec le mouvement altermondialiste, sont toujours les questions de l'heure.
Les réponses de l'écologie politique sont donc nécessaires, les Verts ont le quasi-monopole de sa représentation.
Les Français nous mettent toujours en tête dans les sondages d'opinion testant la sympathie qu'ils portent aux partis politiques. Et pourtant ces (près de) 50 % de sympathie ne se traduisent pas dans les résultats électoraux ou dans les adhésions. L'opinion nous crédite de poser les bonnes questions et de longue date, mais ne franchit pas le pas de nous faire confiance pour gérer les politiques publiques. L'étalage de nos divisions, nos difficultés à faire connaître nos solutions et à articuler action dans les institutions et dans la société y sont certainement pour quelque chose.
La situation économique et sociale, les problèmes qui se posent à nos sociétés, nécessite un parti Vert fort et indépendant. Notre capacité à débattre du fond des questions, notre capacité à interpeller sur nos orientations prioritaires la gauche politique et citoyenne seront déterminantes. Les écologistes peuvent jouer un rôle essentiel de passerelle entre les mouvements sociaux et la gauche politique, pour construire une alternative politique. Cela ne se fera pas en un jour. Cette alternative politique se construira sur les trois années à venir.
Mais pour réussir cela il faut que nous nous rassemblions, que nous sachions relativiser nos différences, améliorer nos fonctionnements internes pour mieux nous tourner vers la société, pour renforcer notre présence sur le terrain !
(Source http://www.les-verts.org, le 29 avril 2003)
Aujourd'hui la coalition des Etats Unis et de la Grande Bretagne a gagné la guerre contre le régime de Saddam Hussein. Les scènes de soutien aux forces de la coalition à Bassora et Bagdad, le manque de résistance des forces armées irakiennes prouvent l'isolement du dictateur dans son pays.
Nous avons constaté les dizaines de milliers de morts civils, les scènes de pillage dans les villes irakiennes, les destructions des infrastructures irakiennes, la dégradation des conditions de vie de la population, les protestations des organisations humanitaires, qui comme Enfants du Monde dénoncent : " Les textes de protection des populations civiles des Nations Unies, tels la Convention de Genève, la Convention internationale des Droits de l'Enfant sont foulés aux pieds, ignorés, violés. Le monde entier assiste impuissant à ces crimes contre des êtres sans défense . Qui peut parler de victoire dans ce conflit ? "
Nous maintenons les positions que nous avons prises dès avant le déclenchement du conflit :
- nous condamnions sans équivoque le régime de Saddam Hussein. Les Verts ne regretteront pas le boucher de Badgad, qui a sauvagement massacré les chiites, utilisé les armes chimiques contre les kurdes, durement réprimé les organisations démocratiques irakiennes.
- nous refusions la politique impériale des Etats Unis, qui sont entrés en guerre avec l'objectif de remodeler le paysage politique du Proche et Moyen Orient, au prétexte de la collusion entre l'Irak et le terrorisme de Ben Laden et enfin au prétexte de désarmer l'Irak. Les armes de destruction massive n'ont pas été utilisées et pour l'instant les troupes de la coalition n'en ont pas trouvées en Irak. Cela doit être souligné !
- nous soutenions et nous soutenons le rôle des institutions internationales de l'ONU, notamment aujourd'hui dans l'aide à la reconstruction politique et économique de l'Irak ; nous contestons que les Etats Unis s'arrogent le droit d'établir un protectorat politique en mettant en place une administration américaine politique et économique en monopolisant les contrats de reconstruction et l'utilisation des ressources de l'Irak notamment de son pétrole.
Les Etats-Unis ont au travers de ce conflit décidé d'affirmer leur domination sur le monde : cette politique est celle de la croisade, où le gouvernement de Bush junior ne tient compte d'aucune notion de droit international. C'est une politique à moyen terme qui s'affirme là.
Les Verts sont inquiets pour l'avenir du monde ; la première urgence est de rassembler largement contre la croisade, d'établir des contrepoids au pouvoir de l'Empire américain, de construire un droit international. Cela implique de relancer une construction de l'Union Européenne ambitieuse, de débattre des questions de politique étrangère et de défense commune.
Les Verts ont participé aux mobilisations pour la paix, dans le cadre du collectif contre la guerre. Nous avons uvré avec le collectif contre la guerre pour que les manifestations pro Saddam et anti-sémites dans les manifestations parisiennes soient dénoncées et isolées. Je reviendrais sur les prises de position publiques contradictoires et contestées s'étant exprimées à ce sujet.
Enfin soulignons l'importance des cortèges pour la paix qui se sont déroulées dans nombre de villes de France, même de petites comme à Mèze, et également dans nombre de pays européens, même dans ceux dont les gouvernements soutenaient Bush et Blair. Plus largement, la première réelle manifestation mondiale s'est tenue le 15 mars 2003 ; elle avait été discutée lors du forum social européen de Florence et du forum mondial de Porto Alègre.
Nous avons rencontré les organisations démocratiques irakiennes, qui s'opposaient à Saddam Hussein et veulent construire un Irak démocratique et indépendant ; nous leur avons donné la parole lors d'une conférence de presse du Parlement européen mercredi 9 avril et nous tenons avec elles un colloque à l'Assemblée nationale le mercredi 16 avril.
2.- La situation française
Cette situation se caractérise par une dégradation de la situation économique et par une politique gouvernementale réactionnaire tant sur les plans économique et social que sur les plans environnemental et sociétal.
Le pouvoir d'achat des ménages pour la première fois depuis longtemps va baisser : en 2003, -1,2 % alors qu'il augmentait de 4,8 % en 2000, le taux de chômage augmente, les plans sociaux se multiplient.
Sur le plan économique et social
Oui, ce gouvernement travaille. Tout d'abord il défait les mesures positives prises par le gouvernement de Lionel Jospin : notamment mise en cause des 35h, fin des emplois jeunes, qui touche l'économie sociale et solidaire et le monde associatif.
Il favorise son électorat : l'équivalent d'un SMIC supplémentaire pour les médecins par an, la réforme de l'impôt sur les plus hauts revenus (ISF), mais refuse d'augmenter le SMIC, le RMI, l'allocation vieillesse, l'allocation adulte handicapé. Il limite l'allocation personnalisée d'autonomie.
C'est encore l'augmentation substantielle des salaires ministériels, la suppression du contrôle parlementaire sur les fonds publics alloués aux entreprises privées, alors que se multiplient les plans sociaux. C'est également la suppression de la loi de modernisation sociale sur la protection et le reclassement des salariés.
Mais ce n'est pas fini : la loi SRU sur le logement social et la loi de 1948 sont mises en cause par la majorité UMP.
Enfin, deux dossiers essentiels engageant la solidarité sociale et la solidarité inter-générationnelle vont faire l'objet de lois en juillet et en septembre-octobre :
les retraites et la sécurité sociale. Sur les retraites déjà malgré le retrait temporaire de la CFDT la mobilisation a été très forte notamment dans le secteur public. La publication du projet de loi va entraîner la reformation d'un front syndical large dès le 1er mai. La capacité du mouvement syndical et social à réagir va marquer le climat social et politique : les Verts seront avec les salariés et les syndicats.
Sur le plan environnemental et sociétal
Quelques exemples de cette politique, la loi sur l'eau de madame Bachelot est passé au parlement cette semaine. Elle ne correspond en rien à ce que défendent les Verts et à ce que proposaient Dominique Voynet et Yves Cochet. Les Verts ont distribué de l'eau polluée aux parlementaires et fait un point de presse à cette occasion. Une nouvelle fois cette loi prouve que le ministère de l'Ecologie et du Développement Durable de madame Bachelot porte bien mal son nom.
Sur le plan sociétal, ce sont les lois Sarkozy, des lois liberticides, qui s'attaquent aux jeunes, aux prostitués, aux Roms
Ils mettent en place le contrat d'intégration pour les immigrés, outil de sélection de l'immigration à venir sans répondre aux besoins de l'immigration présente, et dans le même temps diminuent les crédits du FAS mettant ainsi en cause le fonctionnement des associations travaillant dans ce secteur. Ils multiplient les charters expulsant les sans papiers dans des conditions dénoncées par l'ensemble des organisations humanitaires. (n'oublions pas les deux personnes décédées lors de ces expulsions par avion)
3.- Les Verts et l'activité du collège exécutif
Le Collège Exécutif est en place depuis exactement un trimestre. Notre activité a concerné les campagnes externes, la mise en oeuvre des chantiers internes, et enfin des questions de logistique interne : budget prévisionnel pour 2003, réorganisation du siège, préparation des journées d'été et recherche d'un local national.
Le Collège Exécutif se réunit tous les jeudis après-midi et une fois par mois s'élargit sur un thème de politique générale aux parlementaires et anciens ministres.
Campagnes menées et en préparation
Campagne sur les retraites :
Nous avons tenu à rencontrer l'ensemble des organisations syndicales avant de rencontrer le 28 janvier les ministres Fillon et Delevoye pour leur présenter nos positions.
Un colloque sur les retraites le 15 mars, où à l'exception de la CFDT l'ensemble des forces syndicales, ainsi qu'ATTAC étaient présentes a approfondi le débat.
Nous prévoyons de même l'organisation d'un colloque sur les questions de santé et de sécurité sociale à la mi-juin.
Campagne sur la réforme des modes de scrutin
Le gouvernement faisant fi des scores du 21 avril tente de forcer le passage au bipartisme. Nous avons expliqué les dangers que faisait courir à la démocratie ce type de projet.
Nous avons fortement contribué à l'organisation de conférences de presse et appels communs avec l'UDF d'une part, le PS, le PC, la LCR d'autre part.
Nous avons pris l'initiative de rassemblements et remises de pétition devant les préfectures de région, avec un impact très différent selon les régions. Nous avons ainsi contribué au rejet de l'article sur le seuil de maintien aux régionales.
Campagne sur les OGM
Le procès des 10 de Valence a fortement mobilisé les Verts de Rhône-Alpes ; le collège exécutif et nos élus nationaux ont apporté leur soutien à la journée de manifestation à Grenoble. Quelques groupes locaux ont relayé cette campagne anti-OGM en distribuant le tract national et en identifiant par des autocollants les produits contenant des OGM dans les supermarchés.
Campagne sur l'environnement
Nous avons décidé de participer aux colloques officiels sur l'énergie. Cette participation est insatisfaisante : nos interventions sont mal retranscrites.
Initiative sur l'eau ; l'Europe vient de tancer la France sur l'état des eaux bretonnes. Rappelons que ce problème est mondial : plus de 1,4 milliards de personnes ne disposent pas d'une eau saine, plus de 15 millions d'être humains en meurent chaque année. L'eau est devenue une marchandise et notre responsabilité en France est particulière : nous abritons les deux premières entreprises mondiales du secteur.
Sur le transport maritime, en continuité avec les interventions répétées de la région Aquitaine, avec la participation du collège exécutif, les députés européens verts ont organisé un colloque sur le transport maritime ce vendredi 11 avril, qui a été un grand succès tant par la qualité des intervenants que du débat..
Campagnes pour une autre mondialisation
Les Verts sont engagés de manière active dans la préparation de trois initiatives :
- le contre G8 environnement des 24 au 27 avril, qui se déroule à Angers avec un écho différend étant donné le déplacement à Paris du G8 et qui est accompagné d'une manifestation à vélo à Paris.
- le contre G8 d'Evian les 31 mai et 1er juin.
- le Forum Social Européen de Paris Saint Denis les 15 et 16 novembre.
A signaler également la rencontre sur le plateau du Larzac les 9 et 10 août, dans la préparation de laquelle les Verts sont aujourd'hui moins présents.
Réunions avec les autres partis politiques
Nous avons rencontré officiellement le Parti Communiste, la LCR, le Parti Socialiste et des rendez vous sont pris avec les Alternatifs, l'AGR (dissidents de l'ex-Mouvement Des Citoyens) et le MRC (issu du pôle républicain de Chevènement).
Ces premiers échanges ont permis de faciliter les initiatives sur la réforme des modes de scrutin et d'envisager des initiatives de débat sur la situation politique et sociale. Ces rencontres officielles permettent de mener le débat au niveau des partis ; la réflexion se poursuit pour élargir ces débats.
Quelques précisions sur la rencontre avec le Parti Socialiste.
Le 9 avril nous a permis de reprendre un contact officiel notre délégation était composée de Gilles Lemaire, Jean Desessard, Mireille Ferri, Maud Lelievre, Cecile Blettery, Sergio Coronado, Catherine Boudigou, Francine Bavay, du collège exécutif et Daniel Fillol, Michel Bock du bureau du CNIR. Celle du PS regroupait : François Hollande, Daniel Vaillant, Bruno Leroux, Eric Besson (délégué aux questions économiques), Géraud Guibert (délégué à l'Environnement), Laurence Rossignol (déléguée aux transports), Nicole Bricey (délégué à la consommation), Michèle Sabban (déléguée aux femmes), Marisol Touraine (déléguée à la solidarité) et Pascale Le Nehouanic.
Nous avons réaffirmé la continuité de notre orientation stratégique : singularité de l'écologie politique, débat sur le fond des réformes à mettre en oeuvre avec les partenaires possibles à gauche : PS et PC essentiellement tant que d'autres comme la LCR ne choisiront pas une démarche réformiste, volonté de participer à des exécutifs si accord sur un contrat programmatique et une juste répartition des responsabilités.
Nous leur avons exposé le contenu de notre débat préparatoire à l'assemblée fédérale de décembre 2002 : essentiellement bilan critique du gouvernement et du respect de l'accord Verts-PS de 1997, auto-critique de notre incapacité à provoquer en 2000 un débat national sur la mise en oeuvre de l'accord Verts PS de 1997 et à poser la question d'une éventuelle sortie du gouvernement à ce moment.
Nous leur avons indiqué notre souhait que des débats ouverts à l'ensemble de la gauche politique et citoyenne se tiennent et que nous étions prêts à prendre des initiatives conjointes avec eux et d'autres forces politiques et associatives à ce sujet, avec comme objectif de débattre du contenu des alternatives politiques .
Mise en oeuvre des chantiers internes
Réforme participative interne
La phase initiale est achevée et se traduit par un document à diffuser dans l'ensemble des régions, qui a été remis aux Cniriens. L'organisation des débats en région est entamée.
Programme
Le comité programme a également initialisé la phase active du processus d'élaboration, qui vous est présenté lors de ce CNIR.
Ces deux chantiers décidés par l'assemblée fédérale sont essentiels pour notre parti.
Politique de communication
Notre souci sur ce plan :
Renforcer la régularité de notre communication. Les porte-parole nationaux tiennent un point de presse hebdomadaire le mardi à 11 heures. Les communiqués de presse nombreux, trop nombreux ?, sont sur le site Internet des Verts.
La diffusion du journal Campagnes et actions a été assurée au minimum une fois par semaine.
Le site Internet a été totalement rebâti.
La réflexion sur l'évolution de Vert Contact et l'articulation entre le journal et le site Internet est aujourd'hui engagée par un groupe de travail.
Enfin 4 brochures sur 2003 sont programmées : énergie, altermondialisation, politique agricole commune et marée noire.
Nous ne pouvons parler de communication externe sans aborder les problèmes que nous avons rencontrés récemment dans notre communication externe. La presse nationale s'intéresse plus à nos bisbilles et rapports de force internes qu'aux propositions politiques que nous pouvons faire. Il est donc essentiel sur ce plan de ne pas en rajouter nous-même. N'utilisons pas la presse externe avant même de débattre en interne. Nos porte-parole aux différents niveaux doivent maîtriser les sujets sur lesquels ils interviennent et respecter les positions du mouvement notamment sur les sujets sensibles.
Ces faux-pas dans notre communication parisienne sont d'autant plus regrettables que la gestion de la sortie du dîner du CRIF nous avait permis à la fois de rappeler fortement nos positions avec un grand écho dans la presse et de provoquer un débat fructueux avec les organisations juives et le CRIF lui-même.
Réunions en régions
Les membres du collège exécutif participent à des réunions en région, que ce soient des CAR, des réunions d'adhérents ou des initiatives publiques : notamment Bayonne-Côte d'Aquitaine (marée noire, colloque transports maritimes), Grenoble (manifestation sur le procès en appel des 10 de Valence), Chambery-Annecy (réunions d'adhérents de Savoie), vallée de Chamonix (manifestation contre la fin de l'alternance), Béthune (journées d'hiver Nord Pas de Calais), Tulle (réunion publique OGM), Limoges (réunion d'adhérents du Limousin), Toulouse (soutien aux Kurdes, CAR), Saint Brieuc (réunion d'adhérents de Bretagne), Marseille (CAR PACA)
Conclusion
La droite concentre l'essentiel des pouvoirs institutionnels nationaux jusqu'en 2007, sauf initiative de Chirac en réponse à une éventuelle crise sociale, ayant des répercussions politiques.
La droite est à l'offensive sur l'ensemble des terrains sociaux, environnementaux,
Le PC a tenu son congrès d'après 21 avril, le PS et la LCR préparent le leur. Ils sont repliés sur eux-mêmes et dans une situation de trouble politique interne. Les associations politiques formées ou réactivées par la vague anti-Le Pen, les associations thématiques (ATTAC, LDH, ) existent toujours mais font un travail plus souterrain.
Certaines de ces difficultés ne nous épargnent pas. Le nombre de nos élus nationaux, nos moyens financiers, la retransmission de nos propositions politiques notamment dans la presse nationale, sont restreints. Dans cet environnement contraint et malgré le resserrement probable du nombre d'adhérents, que les remontées encore partielles laissent supposer, nous devons être capable de répondre aux enjeux qui s'annoncent.
Il est en effet probable que dans les mois à venir les confrontations vont se déplacer sur le plan social et hors des institutions et partis : mobilisation sur les retraites et la sécurité sociale, forum social européen
Pourtant ne perdons pas de vue nos atouts :
Les questions, que nous écologistes posons, que nous posons avec le mouvement altermondialiste, sont toujours les questions de l'heure.
Les réponses de l'écologie politique sont donc nécessaires, les Verts ont le quasi-monopole de sa représentation.
Les Français nous mettent toujours en tête dans les sondages d'opinion testant la sympathie qu'ils portent aux partis politiques. Et pourtant ces (près de) 50 % de sympathie ne se traduisent pas dans les résultats électoraux ou dans les adhésions. L'opinion nous crédite de poser les bonnes questions et de longue date, mais ne franchit pas le pas de nous faire confiance pour gérer les politiques publiques. L'étalage de nos divisions, nos difficultés à faire connaître nos solutions et à articuler action dans les institutions et dans la société y sont certainement pour quelque chose.
La situation économique et sociale, les problèmes qui se posent à nos sociétés, nécessite un parti Vert fort et indépendant. Notre capacité à débattre du fond des questions, notre capacité à interpeller sur nos orientations prioritaires la gauche politique et citoyenne seront déterminantes. Les écologistes peuvent jouer un rôle essentiel de passerelle entre les mouvements sociaux et la gauche politique, pour construire une alternative politique. Cela ne se fera pas en un jour. Cette alternative politique se construira sur les trois années à venir.
Mais pour réussir cela il faut que nous nous rassemblions, que nous sachions relativiser nos différences, améliorer nos fonctionnements internes pour mieux nous tourner vers la société, pour renforcer notre présence sur le terrain !
(Source http://www.les-verts.org, le 29 avril 2003)