Déclaration de Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de l'écologie et du développement durable, sur le bilan de la Journée sans voitures en 2002 et sur les projets pour améliorer les transports urbains, Paris le 11 mars 2003.

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Circonstance : Palmarès de la 5ème Journée internationale "En ville, sans ma voiture !", en présence des élus des villes participantes et des partenaires, Paris le 11 mars 2003

Texte intégral

Mesdames et messieurs les maires,
Mesdames messieurs,
Je suis très heureuse d'être aujourd'hui parmi vous, pour le Palmarès de la cinquième édition de la journée " En ville, sans ma voiture ! " qui a été organisée le 22 septembre dernier.
Je tiens à vous préciser que l'objectif de ce palmarès consiste surtout à mettre en avant des initiatives intéressantes, qui peuvent servir d'exemples aux autres villes partenaires, mais que j'accorde une attention particulière à chacune des villes qui a bien voulu participer à la journée " En ville, sans ma voiture ! ".
Vous découvrirez ainsi, au cours de la cérémonie qui va suivre, quelques unes des idées que le jury du palmarès a remarquées.
Je sais d'ailleurs que ce jury, composé de partenaires associés de la Journée et de représentants du ministère, a souvent eu du mal à choisir, ce qui explique le nombre de villes nominées pour chaque prix. Je tiens à préciser également que certaines villes qui avaient mis en place le 22 septembre dernier un dispositif intéressant ne sont pas nominées, hélas, parce qu'elles n'ont tout simplement pas envoyé de dossier de candidature.
Le ministère de l'écologie et du développement durable vous a donné, tout au long de l'année, un certain nombre de rendez-vous dans le cadre de cette opération : nous sommes réunis pour le palmarès aujourd'hui, mais vous a avez été le plus souvent convié à des réunions de travail pour échanger sur nos expériences et pour vous aider à mieux concrétiser vos projets dans le domaine des transports urbains. La toute dernière réunion vient d'ailleurs de se tenir cet après-midi. Mon emploi du temps ne me permet évidemment pas d'assister à ces réunions, mais soyez assurés que j'attache une importance toute particulière à cette manifestation " En ville, sans ma voiture ! ", et que je m'associe à vos travaux, dès que je le peux.
En effet, le sujet que vous traitez me tient particulièrement à cur, l'objectif consistant à poser la question de la mobilité en ville et à tester, le temps d'une journée, de nouveaux modes de transports, en vue de les pérenniser. L'objectif ultime visé, est bien entendu, la lutte contre le changement climatique : la France s'est engagée à diminuer drastiquement ses émissions de gaz à effets de serre, auxquelles le secteur des transport contribue de façon soutenue et en constante augmentation (18% de hausse en 2000, 22% en 2001).
Cette possibilité de test grandeur nature est primordiale. Vous pouvez profiter de cette journée pour mettre en place des nouveaux modes de transport en commun, des pistes cyclables, pour évaluer un système de livraison de marchandises par véhicules électriques pour les clients des commerces.
Mais je tiens à vous préciser que le but ultime de ces expérimentations est de les pérenniser. Et je suis particulièrement satisfaite de constater que vous êtes de plus en plus nombreux, chaque année, à vous lancer dans des actions appelées à durer.
La journée " En ville sans ma voiture ! " s'articule autour de trois types d'actions visant à :
· encourager l'usage des modes de transport et de déplacement alternatifs à la voiture individuelle en ville ;
· sensibiliser et informer les citadins sur les enjeux liés à la mobilité durable et sur les risques liés à la pollution ;
· montrer la ville sous un autre jour grâce notamment à un trafic motorisé réduit au sein des périmètres réservés.
Il est bon de rappeler qu'à l'origine, en 1998, 35 villes françaises, grandes et moyennes, réparties sur tout le territoire national, avaient participé spontanément à cette journée. Je vais remettre dans quelques instants le prix " Fidélité " aux 14 d'entre elles, fidèles entre les fidèles, qui ont répondu présentes chaque année et qui constituent le noyau dur des villes partenaires. Fort heureusement, elles ont été rejointes par d'autres villes. L'année 2002 a été un bon crû, si j'en juge par le nombre de villes qui ont participé : 98 villes, soit plus d'un tiers par rapport à l'année précédente.
Je suis convaincue que cette opération répond bien à une demande de nos concitoyens, ce qui explique d'ailleurs son succès. Juste après le 22 septembre 2002, l'IFOP a réalisé une enquête pour le compte du ministère et de l'Ademe dans six villes françaises partenaires. 93% des personnes interrogées la plébiscitent. Elles sont d'accord à 86% pour limiter l'usage de la voiture, afin d'améliorer la circulation en ville, et 65% estiment que les transports en commun sont préférables à la voiture en ville. Mais faire changer les habitudes des automobilistes n'est pourtant pas simple Toutefois, le tiers des personnes interrogées, et qui se déplacent habituellement en voiture, ont tout de même laissé leur véhicule au garage, pour se déplacer autrement le 22 septembre.
Nos concitoyens attendent de nous - Gouvernement, administration, collectivités locales - que nous répondions à leur demande croissante de mobilité, sans pour autant que ce soit synonyme de pollution, de risque et d'exclusion.
En réalité, la voiture en ville pose question dans des villes du monde entier. Ce qui explique que la journée du 22 septembre fasse davantage d'adeptes chaque année. Ainsi, en 2002, plus de 1300 villes, dans plus de trente pays, nous ont rejoints.
Nous sommes tous conscients que la croissance du trafic automobile et sa contribution aux pollutions locales et à l'effet de serre, au bruit, à l'insécurité et à la consommation d'espace, impose une réflexion et des actions.
Il ne s'agit pas de condamner l'usage de la voiture, mais de reconsidérer la place faite jusque-là à la voiture particulière en ville.
Tel est bien l'esprit de l'opération à visée pédagogique " En ville, sans ma voiture ! ", qui constitue également un moment important de concertation, d'information et de test pour l'élaboration des Plans de Déplacements Urbains.
Lors de la Journée du 22 septembre, le vélo est à l'honneur dans la plupart des villes. Il y a d'ailleurs un prix " Vélo " qui sera remis tout à l'heure. Mais il reste encore beaucoup à faire pour accroître le confort et la sécurité des cyclistes et pour encourager nos concitoyens a utiliser ce mode de transport.
C'est pourquoi, lors de la dernière édition, le 22 septembre 2002, qui tombait un dimanche, j'ai souhaité que les villes partenaires fassent un effort supplémentaire pour promouvoir le vélo.
Dans près d'une centaine de villes, ont eu lieu le 22 septembre 2002, des tests grandeur nature, des actions de sensibilisation, des expositions, des conférences, des actions pédagogiques, notamment grâce aux kits pour les écoliers destinés aux classes de CM1 et de CM2. Nos partenaires ont pu exposer leurs politiques ou/et leurs matériels dans des stands installés sur le parvis de Notre-Dame à Paris. Et la Journée elle-même a été ponctuée par des animations diverses ; vous en aurez un aperçu au cours de la cérémonie de remise des prix, mais également, de façon plus détaillée, en consultant le dossier qui vous a été remis et qui contient les fiches d'évaluation des villes partenaires. Ou encore en consultant le site Internet de l'opération.
La journée " En ville, sans ma voiture ! " démontre que la reconquête de nos villes est possible.
Je vous donne donc rendez-vous le 22 septembre 2003, pour un lundi pas comme les autres, en vous invitant à étendre les actions de sensibilisation au week-end qui précède ou mieux encore à la semaine qui précède, sachant que se dérouleront également la Semaine du transport public et la Semaine européenne de la mobilité de façon coordonnée.
J'ai par ailleurs le plaisir de vous proposer trois nouveautés pour le prochain palmarès, qui couronnera donc la journée du 22 septembre 2003 :
Ce palmarès s'attachera à récompenser vos initiatives en matière d'accessibilité des personnes à mobilité, non pas seulement réduite, mais également " freinée " - je pense bien sûr aux personnes handicapées, mais également aux personnes accompagnant poussettes et véhicules ;
je vous propose de distinguer plus particulièrement les villes, petites ou moyennes, qui, n'étant pas soumis à l'élaboration d'un plan de déplacements urbains, ont d'autant plus de mérite de participer activement à la journée ;
finalement, je vous propose de retenir le principe d'un trophée du développement durable, récompensant une initiative toute particulière, qui serait remis en jeu chaque année, et s'échangerait d'une ville lauréate à l'autre.
Je vous remercie et je vous invite maintenant à découvrir les initiatives qui ont été retenues par le jury de ce palmarès.

(Source http://www.environnement.gouv.fr, 17 mars 2003)