Déclaration de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, sur le rôle clé de la Syrie dans les dossiers irakien et du Proche-Orient, Damas le 12 avril 2003.

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Circonstance : Tournée de M. de Villepin au Moyen-Orient du 11 au 13 avril 2003-au Caire (Egypte) le 11 et 12-à Damas (Syrie) le 12-à Beyrouth (Liban) le 12 et 13-à Riyad (Arabie saoudite) le 13

Texte intégral

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Permettez-moi tout d'abord de dire combien je suis heureux d'être aujourd'hui en Syrie. J'ai pu m'entretenir longuement avec le président Assad, en présence de mon homologue M. Farouk Al Charaa, et je voudrais remercier le président Assad et remercier le ministre d'Etat Al Charaa de la qualité de leur accueil.
Le Proche-Orient et le Moyen-Orient sont à un moment décisif de leur histoire. Nous devons, tous, prendre nos responsabilités : la région, l'Europe, la communauté internationale. C'est ce que fait la France. C'est ce que fait l'Europe. C'est pourquoi je suis venu à Damas. La Syrie, compte tenu de son poids régional, a un rôle particulier, un rôle important à jouer. Chacun voit bien que la Syrie est à la fois un pays frontalier de l'Irak et qu'elle a un rôle important vis-à-vis de ce dossier irakien, la situation difficile, douloureuse, que traverse aujourd'hui l'Iraq - situation douloureuse tout au long de ces dernières décennies, situation difficile, encore, au lendemain de la chute du régime de Saddam Hussein.
Rôle clé aussi dans le dossier du Proche-Orient où l'on voit bien, là encore, que la position de la Syrie la place en acteur et partenaire de tout processus de paix.
C'est dire combien le rôle de la Syrie, son rôle de responsabilité, son rôle de modération est important et il faut privilégier aujourd'hui la concertation, le dialogue, l'esprit d'ouverture, l'esprit constructif indispensable si nous voulons ensemble regarder vers l'avenir.
C'est indispensable en ce qui concerne bien sûr l'Irak dont la situation nous concerne tous, les uns et les autres. L'avenir de l'Irak touche directement l'avenir de la région ; il concerne directement la façon dont nous voulons gérer les crises internationales, gérer ensemble les problèmes du monde et je veux saluer le rôle important joué par la Syrie au Conseil de sécurité, en particulier pour l'adoption à l'unanimité de la résolution 1441.
Ce rôle est important, aussi, pour le processus de paix israélo-arabe, je l'ai dit, nous devons tous avoir pour souci de relancer ce processus grâce à la feuille de route du Quartet. Elle doit être publiée et mise en uvre, rapidement, et il y a, à partir de là, un chemin qu'il nous faut suivre et j'ai proposé au Caire un certain nombre d'étapes qui doivent être autant de rendez-vous concrets pour la communauté internationale. Dans ce sens et parmi ces propositions, il y a une trêve possible, un référendum, un appui technique qui permettrait aux Palestiniens de remettre rapidement en uvre leurs services publics. Il y a la possibilité d'une conférence internationale qui fait partie intégrante de la première phase de la feuille de route et il y a la détermination - puisque la communauté internationale est unanime pour le souhaiter - à créer un Etat palestinien, capable de vivre en paix et en sécurité aux côtés d'Israël. Tout ceci ne peut se faire que dans un climat de coopération, de concertation, indispensable dans la région. Toute solution doit bien sûr être globale, elle doit concerner tous les territoires occupés. La solution de la question du Golan syrien est donc bien un impératif. Nous le voyons donc, aujourd'hui, le grand défi de la communauté internationale c'est la paix.
De la même façon qu'on ne peut pas séparer les douleurs, on ne peut pas diviser la paix. Paix en Irak. Paix entre Israël et la Palestine. Voilà un véritable objectif pour l'ensemble de la région. Pour avancer vers la paix, nous le voyons, il y a aujourd'hui une condition dont, je crois, tous les membres de la communauté internationale sont conscients. Il faut qu'au-delà de ce qui a pu nous diviser sur cette question si difficile de la paix ou de la guerre, nous nous retrouvions unis pour engager la reconstruction de l'Irak. L'unité de la communauté internationale est aujourd'hui un devoir pour tous car si nous ne sommes pas unis, nous ne serons pas efficaces. Et nous avons besoin pour cela de la légitimité que seules peuvent procurer les Nations unies, qui sont évidemment le cur, l'organe central de la communauté internationale. Pour obtenir cette unité, il faut donc travailler à établir la confiance, à retrouver la confiance sur la scène internationale, à l'intérieur de l'Europe. C'est notre responsabilité et nous voulons y travailler.
Entre l'Europe et les Etats-Unis, c'est le cur des relations transatlantiques et nous voulons y travailler. Au sein du Conseil de sécurité, la Syrie, qui en est membre, a évidemment un rôle important à jouer. Nous voulons aussi y travailler. Cette confiance doit s'orienter aujourd'hui vers des défis très concrets, vers le sentiment d'injustice, de frustration, de colère parfois qui s'exprime à l'intérieur du monde arabe. Nous devons prendre en compte cela, en même temps que saisir l'espoir qui aujourd'hui surgit, doit surgir, pour le peuple irakien au lendemain de la chute du régime de Saddam Hussein. Il y a là un devoir pour la communauté internationale pour que les épreuves, pour que la douleur d'aujourd'hui puissent être une chance pour la région et pour le monde.
Vous me permettrez de dire enfin un mot des relations bilatérales entre la Syrie et la France. J'ai réaffirmé à mes interlocuteurs le plein soutien de la France au programme de réformes et d'ouverture du président Bachar El Assad. Quand les situations sont difficiles, c'est une raison supplémentaire pour s'ouvrir et se réformer. A cet égard, je me félicite du bon déroulement de la mission d'experts français dans le domaine de la coopération administrative venue en Syrie à la demande des présidents Bachar El Assad et Jacques Chirac. Je crois qu'ils ont fait du bon travail et il faut continuer à avancer dans cette direction ; à travailler de conserve avec les autorités syriennes à la stabilisation et à la modernisation du Proche-Orient.
Q - Le Sommet de Saint-Pétersbourg a-t-il reçu des mises en garde, les mêmes menaces que celles adressées à la Syrie, de la part de certains responsables des Etats-Unis ? et si oui, quelle est votre réaction ?
R - Concernant le Sommet de Saint-Pétersbourg, vous me permettrez de rappeler ce qui était l'objectif principal de ce sommet : c'est la concertation indispensable entre des pays qui ont partagé une approche commune tout au long de ces derniers mois sur la difficile et douloureuse crise irakienne. L'importance de cette concertation est de se tourner résolument vers l'avenir dans un esprit constructif. Ce sommet a permis de confirmer ce qui fait accord entre l'Allemagne, la Russie, la France pour fonder les relations internationales sur le respect du droit. Fonder aussi notre approche d'une solution à la crise irakienne sur le rôle central qui doit être dévolu aux Nations unies. Nous sommes, les uns et les autres, soucieux de réalisme, bien sûr, de pragmatisme, de prendre en compte la réalité telle qu'elle est aujourd'hui en Irak avec l'immense attente du peuple irakien. Il y a dans la situation actuelle, nous le voyons bien, un temps indispensable de sécurisation où il faut régler les problèmes quotidiens de la remise en marche des services publics élémentaires, de sécurité quotidienne et faire en sorte que l'unité, l'intégrité de l'Irak puissent être respectées. Dans cette période là, bien sûr, il y a une responsabilité particulière des puissances sur le terrain, des forces de la coalition. Il y a l'obligation aux termes du droit international d'assurer la sécurité, au service du peuple irakien. Et puis nous entrerons dans la phase de reconstruction proprement dite, tâche immense, tâche politique, tâche économique, tâche sociale, tâche administrative, et alors, bien sûr, nous n'aurons pas de trop de l'ensemble des énergies, de l'ensemble des moyens de la communauté internationale pour faire face à ce défi de la reconstruction. Nous l'avons dit à maintes reprises et je crois que c'est une évidence : un pays peut gagner seul une guerre, mais personne ne peut construire seul, une paix.
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Q - Monsieur le Ministre, le problème, la gravité de la situation en Irak, ne réside pas seulement dans les pillages, mais aussi dans la destruction de l'appareil administratif, des hôpitaux, des archives, des musées, avec des risques de guerre civile. A Mossoul, il y aurait déjà des débuts de guerre civile entre sunnites et chiites. Face à la gravité de la situation, la France ne pense-t-elle pas offrir son aide, par l'envoi de troupes ? Et comment comptez-vous répondre aux propos de Paul Wolfowitz, selon lesquels, il faudra "faire payer la France" ?
R - Sur le premier point, c'est-à-dire sur la situation actuellement sur le terrain, nous suivons évidemment avec beaucoup d'inquiétude ce qui se déroule actuellement sur le territoire irakien et nous sommes soucieux d'abord de la réponse à l'urgence humanitaire qui se fait pressante partout dans le pays et pour laquelle, vous le savez, la communauté internationale est mobilisée, les Etats, les Nations unies, l'ensemble de ceux qui peuvent exercer une action dans ce domaine. Il y a la question particulière de la sécurité de l'Irak. Vous connaissez par définition la responsabilité qui est celle de toute puissance engagée dans un conflit, présente sur le terrain : il leur appartient d'assurer la sécurité. Vous évoquez l'hypothèse où la France, ou d'autres Etats, pourraient apporter un concours. Je note qu'aujourd'hui cette question ne s'est pas posée et par définition, donc, je ne répondrai pas à une question hypothétique ; mais nous sommes en rapport constant, régulier, avec l'ensemble des parties prenantes, Américains, Britanniques, et nous suivons donc cette situation de sécurité et c'est une raison supplémentaire, conformément à ce que dit la France depuis longtemps, pour que les Nations unies puissent apporter, le moment venu, et nous pensons donc rapidement, leur concours pour instaurer, travailler à l'indispensable légitimité qui permettra, nous en sommes convaincus, d'assurer justement dans les meilleures conditions à la fois l'unité, l'intégrité et la souveraineté de l'Irak. Nous devons prendre la mesure de ce qui se passe aujourd'hui en Irak. Un régime vient de tomber et, à cela, il faut évidemment apporter une réponse. Il faut substituer à ce qui existait quelque chose de nouveau. On peut bien sûr imaginer inventer complètement quelque chose. De toute évidence, il faut le faire en liaison avec le peuple irakien, en liaison avec tous ceux qui ont une responsabilité, une connaissance, qui peuvent apporter un concours et donc, par définition, en liaison avec les peuples de la région pour bâtir une légitimité nationale des Irakiens gérant eux-mêmes les affaires de leur pays. Cette légitimité nationale doit être aussi fondée sur une action de la communauté internationale. Il faut, peu à peu, rebâtir cette indispensable légitimité qui permettra aux Irakiens de reprendre en mains leur destin.
En ce qui concerne la deuxième partie de votre question, nous entendons bien des voix, ici ou là, qui chercheraient à désigner des boucs-émissaires, ou à fixer un certain nombre de règles. Nous sommes trop soucieux de l'unité de la communauté internationale. Trop soucieux du bien-être et de l'avenir du peuple irakien. Trop soucieux de stabilité de la région pour tomber dans quelque polémique que ce soit. L'heure n'est pas à la polémique. L'heure est à l'exercice des responsabilités et, vous savez, sur la scène internationale, il n'y a pas de solution possible sans respect ; sans la conviction qu'on est plus fort quand on agit ensemble. C'est l'idée que la France a défendue dans le cadre des Nations unies, dans le cadre de l'action du Conseil de sécurité. Et, plus un Etat a de responsabilité, plus un Etat a de puissance, plus il doit faire preuve d'une capacité à rassembler. Aujourd'hui, je note que la communauté internationale, tout entière, souhaite apporter son concours : la main tendue de chacun pour aider, pour uvrer, vers l'unité de l'Irak, vers la stabilité de la région. C'est un devoir pour la communauté internationale, aujourd'hui, de travailler ensemble et nous voulons donc nous situer résolument vers l'avenir, résolument soucieux de répondre aux aspirations des peuples, plutôt qu'à la vanité, quelle qu'elle soit.
Q - La deuxième question s'adresse aux deux ministres : M. de Villepin a évoqué la nécessité de rétablir la légalité internationale, et de rétablir la confiance entre ceux qui étaient opposés à la guerre et ceux qui y étaient favorables. Comment cette confiance pourra-t-elle être rétablie, avec la France comme avec la Syrie ?
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R - Chacun le voit bien, il y a des temps différents sur la scène internationale et, confrontés à cette épreuve de la guerre, à cette situation douloureuse de l'Iraq, voici venu le temps du dialogue, de la concertation, du travail. Oui, il est temps que les armes cessent. Il est temps que la diplomatie, que la politique retrouve ses droits. Et pour qu'elle puisse le faire, il faut qu'elle retrouve l'horizon de la politique ; c'est-à-dire, bien sûr aujourd'hui, pour répondre aux besoins des populations qui souffrent, mais aussi demain pour faire en sorte que les actions qui sont les nôtres s'inscrivent dans un véritable dessein, dans une vision cohérente de l'avenir, et concertée. Et, il y a des moments comme cela, des moments difficiles où il faut savoir prendre sa canne et son chapeau et venir voir ceux qui sont dans la difficulté, venir voir les pays de la région, leur parler, dialoguer. Il est difficile de mener des politiques étrangères de trop loin. Il faut venir voir la réalité de ce qu'on fait et de ce que vivent les populations et dialoguer avec ses amis arabes : avec l'Arabie saoudite, avec l'Egypte, avec la Syrie, avec le Liban ; et je me rendrai, dans quelques jours, dans une autre visite, auprès d'autres pays de cette région ; et je me rendrai aussi en Israël car il faut se parler. Il faut éviter les ambiguïtés, certaines déclarations qui peuvent jeter le doute alors même que nous devons réfléchir à des solutions. Des problèmes, constatons le, il y en a suffisamment sur la scène internationale. Ces problèmes ne sont pas résolus aujourd'hui et il faut les traiter ensemble : le terrorisme, les crises de prolifération. Nous voyons qu'au-delà de l'Irak, il y en a d'autres. Je pense aujourd'hui à la crise de la Corée du Nord, je pense aux douloureuses crises régionales et au premier chef à la crise israélo-palestinienne. Je pense au problème du fondamentalisme. Tout ceci doit mobiliser la communauté internationale. Tout ceci n'a pas disparu. Et tout ceci ne se réglera pas d'un coup de baguette magique.
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Q - Jack Straw, votre homologue britannique, a qualifié d'injustes et d'infondées les accusations américaines contre la Syrie sur la présence d'armes de destruction massive et sur la présence sur le sol syrien d'anciens militaires irakiens du régime. Est-ce que vous partagez, est-ce que vous dénoncez également ces accusations américaines contre la Syrie ?
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R - Sur la question que vous posez, bien évidemment je partage le sentiment qu'a exprimé mon collègue et ami britannique, Jack Straw, et je m'en suis entretenu avec lui il y a quelques jours à Paris puisque nous avons eu l'occasion de nous rencontrer longuement. La conviction de la France c'est que dans ces moments de crise, il est très important de garder son sang-froid. Très important de faire preuve de modération. Très important de faire preuve de retenue, comme nous l'avons conseillé à l'ensemble des pays voisins de l'Irak. Il est très important de nous concerter, de nous parler pour éviter les malentendus, les ambiguïtés ; pour exprimer nos inquiétudes, nos craintes. Et je peux vous dire que dans le dialogue confiant que nous entretenons avec la Syrie, il n'y a aucun sujet tabou, nous parlons de tout ; et je crois que c'est dans cet esprit là que nous pourrons avancer, que nous pourrons trouver et rechercher des solutions ensemble.
Q - Quelle est votre réaction aux accusations lancées par les Etats-Unis contre la Syrie ?
R - Face à cette situation très difficile, très tendue, dans cette région, et considérant la crise irakienne, et la souffrance qu'elle entraîne, la situation au Proche-Orient, il est important de garder un dialogue très soutenu, avec tous les pays de cette région, parce qu'ils sont les premiers concernés par l'avenir de la région, donc la concertation, le dialogue, la nécessité d'éviter les malentendus, d'oeuvrer ensemble est capital, si l'on veut trouver des solutions communes. C'est donc notre devoir, nous autres qui représentons la diplomatie, de défendre cette nécessité du dialogue, voilà pourquoi, je suis venu en tournée au Caire, en Syrie, au Liban, puis en Arabie saoudite, et je reviendrai, dans un avenir très proche, pour visiter les autres pays de la région, les pays arabes, et Israël, parce qu'en ce moment précis nous avons besoin d'adopter une attitude concertée, à l'égard de cette région, et de montrer notre détermination à uvrer pour la paix, en Irak, mais aussi en faveur du processus de paix entre Israël et la Palestine. La situation est bien sûr difficile en Irak, chacun de nous porte un regard méfiant sur les positions de l'autre, nous devrions bien plutôt regarder ensemble vers l'avenir, c'était là le sens de la réunion de Saint-Pétersbourg, et c'est le sens de ma visite, regarder l'avenir, tenter de nous organiser pour venir en aide au processus de reconstruction de l'Irak, et au processus de paix dans toute la région. Nous croyons que dans la situation actuelle, à voir les tensions, la volatilité de cette région, les sentiments de frustration face à l'injustice, de peur face à l'avenir, nous devons être modérés, exercer la retenue, nous avons besoin de dialoguer les uns avec les autres, c'est pour cela que je pense qu'il est bien utile de maintenir ce dialogue entre tous les autres pays de la communauté internationale, si nous voulons vraiment rallier leur soutien à cet objectif de paix, à cet objectif de stabilité de la région, nous devrions éviter toute polémique ; la polémique n'aidera nullement le processus, elle ne fera qu'ajouter des malentendus. Nous avons vraiment besoin de bâtir un processus collectif. C'est pourquoi nous pensons que la communauté internationale, avec le soutien des Nations unies, est si importante. Un pays peut, seul, gagner la guerre, mais il ne peut, seul, construire la paix.
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Q - Les forces américaines ont protégé les puits de pétrole, pas le reste. Il y a, au-delà des pillages, une entreprise systématique de destruction du pays, des institutions et comme un acharnement à anéantir toute trace de la mémoire d'un peuple.
R - Il y a une urgence, nous le voyons tous, à répondre à la souffrance des femmes, des hommes, des enfants en Irak. Souffrance due à la situation à l'intérieur de l'Irak, due au problème d'eau, d'électricité, aux combats qui se perpétuent encore. Tout ceci mérite une action immédiate. Là, vous me mentionnez ce problème de la mémoire irakienne, et c'est vrai que la France y est particulièrement sensible parce que nous pensons que dans l'identité d'un peuple, la mémoire est un élément évidemment vital. Il faut faire en sorte que cette terre irakienne puisse être respectée. Que les Irakiens puissent garder évidemment la mémoire de ce qu'ils sont et de ce point de vue tout ce qui peut être engagé pour sauvegarder le patrimoine, sauvegarder la situation archéologique de l'Irak, la situation des antiquités en Irak, est précieux. C'est évidemment un élément qu'il faut prendre en compte. L'urgence aujourd'hui nous commande de nous mobiliser pour sauver les peuples, pour sauver aussi cette identité. Cela doit faire partie des préoccupations de chacun aujourd'hui en Irak.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 avril 2003)