Texte intégral
Chère Jenny Alpha,
Chère Marie-Josée Roig,
Chers amis,
Aujourd'hui est un jour important pour les artistes mais aussi pour tous les amoureux de l'art du théâtre, pour tous les Français, d'outre-mer et de métropole. C'est un moment de joie et d'émotion, c'est un moment d'amitié qui nous rassemble tous autour de vous. Et j'ai, en cette occasion, une pensée toute particulière pour la Martinique qui vous a vu naître et qui porte en elle un si grand nombre de talents.
Je ne peux malheureusement être là, ce soir, comme je l'aurais voulu, pour honorer un destin singulier. Qu'il me soit néanmoins permis de vous dire, chère Jenny, du fond du coeur, au nom de tous ceux qui ont le bonheur de vous voir jouer et de vous connaître, l'admiration, la gratitude et l'affection que je vous porte.
L'hommage qui vous est rendu aujourd'hui n'est pas une simple récompense pour un parcours d'exception : c'est aussi un geste de reconnaissance pour la femme que vous êtes, pleine de modestie, d'écoute et de respect de l'autre.
Je sais toute la place que vous occupez dans l'histoire de notre théâtre et dans l'esprit de beaucoup. Et combien aussi votre voix et votre action sont encore aujourd'hui trop peu reconnues. Certains s'emploient à effacer cette négligence : ils savent pouvoir compter sur mon soutien. Et je me réjouis de la création de ce prix, les " Jenny d'Or " qui, chaque année, dans la capitale mondiale du théâtre, mettra à l'honneur les artistes de l'outre-mer. La première de ces distinctions vous revenait, simplement.
J'ai eu l'occasion de le rappeler le 8 mars dernier, lors de la journée de la femme d'outre-mer, vous appartenez à la génération des bâtisseurs, grâce à laquelle les artistes et les femmes d'outre-mer sont aujourd'hui ce qu'ils sont. Votre chemin personnel apparaît aux yeux des jeunes générations comme un point d'ancrage. J'ai été frappée, en effet, de trouver dans le discours des plus jeunes cette référence à votre personne et à votre itinéraire.
Votre parcours fut celui de la persévérance et du courage. Il ne fut pas toujours facile, dans un domaine où la présence noire, hélas, n'allait pas de soi. Phèdre, Médée, Andromaque sont en effet, chère Jenny Alpha, comme vous le dites simplement au fil de vos entretiens, aussi des femmes noires. Quelle tristesse que de devoir le répéter encore...
Mais votre talent et votre passion firent souvent tomber les barrières de l'esprit. Vous avez joué avec les plus grands et vous avez joué les plus grands. Et je sais que votre amour du jeu reste entier. Vos projets sont nombreux : " La Maison de Bernarda Alba " de Frederico Garcia, " La Cerisaie " de Tchekov.
Votre amour du théâtre vous fait dire : " Chaque pièce est un voyage humain, poétique, riche et passionnant, cela m'aide à vivre parce que quand je joue, j'oublie que j'ai mal, j'oublie mes peines, mes douleurs, j'oublie mon âge... ". Quand nous vous écoutons, quand nous vous regardons jouer, chère Jenny, vous nous faites pénétrer nous-aussi, toujours avec passion, toujours avec intelligence, dans le mystère de l'homme et de la parole poétique.
Pour conclure, je vous adresse, chère Jenny, mes voeux les plus chaleureux. Je vous souhaite de rester longtemps encore l'éternelle élève que vous voulez être. Je voudrais également remercier Greg Germain, l'inventeur des Jenny d'or, et Henri Guedon, qui a mis tout son talent dans la création du trophée.
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 18 juillet 2003)
Chère Marie-Josée Roig,
Chers amis,
Aujourd'hui est un jour important pour les artistes mais aussi pour tous les amoureux de l'art du théâtre, pour tous les Français, d'outre-mer et de métropole. C'est un moment de joie et d'émotion, c'est un moment d'amitié qui nous rassemble tous autour de vous. Et j'ai, en cette occasion, une pensée toute particulière pour la Martinique qui vous a vu naître et qui porte en elle un si grand nombre de talents.
Je ne peux malheureusement être là, ce soir, comme je l'aurais voulu, pour honorer un destin singulier. Qu'il me soit néanmoins permis de vous dire, chère Jenny, du fond du coeur, au nom de tous ceux qui ont le bonheur de vous voir jouer et de vous connaître, l'admiration, la gratitude et l'affection que je vous porte.
L'hommage qui vous est rendu aujourd'hui n'est pas une simple récompense pour un parcours d'exception : c'est aussi un geste de reconnaissance pour la femme que vous êtes, pleine de modestie, d'écoute et de respect de l'autre.
Je sais toute la place que vous occupez dans l'histoire de notre théâtre et dans l'esprit de beaucoup. Et combien aussi votre voix et votre action sont encore aujourd'hui trop peu reconnues. Certains s'emploient à effacer cette négligence : ils savent pouvoir compter sur mon soutien. Et je me réjouis de la création de ce prix, les " Jenny d'Or " qui, chaque année, dans la capitale mondiale du théâtre, mettra à l'honneur les artistes de l'outre-mer. La première de ces distinctions vous revenait, simplement.
J'ai eu l'occasion de le rappeler le 8 mars dernier, lors de la journée de la femme d'outre-mer, vous appartenez à la génération des bâtisseurs, grâce à laquelle les artistes et les femmes d'outre-mer sont aujourd'hui ce qu'ils sont. Votre chemin personnel apparaît aux yeux des jeunes générations comme un point d'ancrage. J'ai été frappée, en effet, de trouver dans le discours des plus jeunes cette référence à votre personne et à votre itinéraire.
Votre parcours fut celui de la persévérance et du courage. Il ne fut pas toujours facile, dans un domaine où la présence noire, hélas, n'allait pas de soi. Phèdre, Médée, Andromaque sont en effet, chère Jenny Alpha, comme vous le dites simplement au fil de vos entretiens, aussi des femmes noires. Quelle tristesse que de devoir le répéter encore...
Mais votre talent et votre passion firent souvent tomber les barrières de l'esprit. Vous avez joué avec les plus grands et vous avez joué les plus grands. Et je sais que votre amour du jeu reste entier. Vos projets sont nombreux : " La Maison de Bernarda Alba " de Frederico Garcia, " La Cerisaie " de Tchekov.
Votre amour du théâtre vous fait dire : " Chaque pièce est un voyage humain, poétique, riche et passionnant, cela m'aide à vivre parce que quand je joue, j'oublie que j'ai mal, j'oublie mes peines, mes douleurs, j'oublie mon âge... ". Quand nous vous écoutons, quand nous vous regardons jouer, chère Jenny, vous nous faites pénétrer nous-aussi, toujours avec passion, toujours avec intelligence, dans le mystère de l'homme et de la parole poétique.
Pour conclure, je vous adresse, chère Jenny, mes voeux les plus chaleureux. Je vous souhaite de rester longtemps encore l'éternelle élève que vous voulez être. Je voudrais également remercier Greg Germain, l'inventeur des Jenny d'or, et Henri Guedon, qui a mis tout son talent dans la création du trophée.
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 18 juillet 2003)