Texte intégral
F. Laborde-. Nous allons évoquer ce matin l'activité gouvernementale et évidemment cet anniversaire, un an à Matignon pour J.-P. Raffarin, dont vous êtes un proche - on pourrait dire un copain. Avez-vous prévu une petite fête d'anniversaire, une petite surprise, un gâteau avec une bougie ?
- "Pas vraiment. A. Rufenacht, qui a dirigé la campagne de J. Chirac, a prévu ce soir, au Tapis rouge, le quartier général de campagne, un petit saucisson-vin rouge, une petite fête pour tous ceux qui étaient dans l'équipe de campagne du Président. Ce sera notre petite fête de la journée."
Avec J.-P. Raffarin ?
- "Avec J.-P. Raffarin et les membres du Gouvernement."
Vous êtes donc un vieux copain. Comment l'avez-vous trouvé au cours de cette année ? A-t-il changé, a-t-il évolué ? Est-il devenu plus grave ou, au fond, est-il resté lui-même ?
- "Il est resté lui-même dans ce qu'il est, dans sa vie personnelle, dans ses contacts avec ses amis, dans son rapport avec les autres. Il est toujours très présent dans sa région, il veille bien à être sur le terrain, au contact. Il est certainement plus grave, parce que la fonction de Premier ministre est une fonction difficile, d'arbitrage permanent, de difficultés. Je l'observais pendant le week-end dernier en Chine, dans les cérémonies officielles, où il y avait une atmosphère très grave du fait du SRAS, et je trouvais qu'il observait la dimension qu'il a prise maintenant. Et également, moment très émouvant, c'est quand il a reçu la communauté française : c'était là toute la dimension d'affectivité humaine de Jean-Pierre qui était devant les Français, qui ont peur pour leur vie quotidienne en Chine, qui ont des difficultés actuellement liées au SRAS. Il a fait passer un courant extraordinaire d'humanité. Je l'ai trouvé vraiment au mieux de son humanité, qui est un peu le mot qui le caractérise."
Est-ce un chef de gouvernement autoritaire, très dirigiste ? A-t-il une idée très arrêtée sur les dossiers ou écoute-t-il vraiment l'avis de ses ministres ?
- "C'est un vrai patron, mais comme on est patron aujourd'hui dans la France du XXIème siècle. Il travaille en équipe, c'est-à-dire que chaque ministre exprime sa position. Nous avons très souvent à Matignon des réunions de ministres, nous avons des réunions plus petites autour de lui sur certains sujets. Il écoute les uns les autres et, ensuite, il tranche. Il prend le temps de décider : J.-P. Raffarin n'est pas quelqu'un qui prend les décisions dans l'urgence, il déteste qu'on lui impose une décision, parce qu'il considère - et je crois qu'il a raison - qu'une décision doit être prise après un temps de mûrissement. Il écoute, il mûrit, il décide. C'est pour moi la bonne définition du patron."
Dans quelques jours, le Premier ministre va envoyer les lettres de cadrage budgétaire à chacun des membres du Gouvernement. Il faut tenir compte des contraintes imposées par Bruxelles, il faut tenir compte aussi de la conjoncture économique. Est-ce que le Gouvernement n'a pas un peu mangé son pain blanc ? Il y a eu beaucoup de réformes qui étaient engagées, avec celle des retraites qui est quand même "la" grande réforme difficile : l'année qui s'annonce ne va-t-elle pas être extrêmement compliquée ?
- "Ce Gouvernement est d'abord issu de la volonté du président de la République, qui a nommé J.-P. Raffarin ; mais il est aussi issu d'une majorité parlementaire, à base forte de l'UMP, qui a été élu pour cinq ans. Nous avons mené une année. Il faut donc être jugés sur cette année. Mais c'est la première année de cinq ans. Sur cette année déjà, la sécurité, la justice, les 35 heures etc., on a touché à beaucoup de choses. Le calcul que nous faisions, c'est que nous avons mené une trentaine de réformes, dont au moins vingt importantes. Et il nous reste quatre. C'est vrai que dans ces quatre ans, le premier objectif sera la réforme des retraites - ce sont les semaines et les mois à venir -, il y aura tout ce qui concerne le financement de la Sécurité sociale. Et puis, il y a la gestion d'une situation économique difficile, liée à la conjoncture européenne, à la guerre en Irak, à ce qui se passe en Asie. Et donc avec un budget qui sera certainement un budget de rigueur - "Rigueur", d'ailleurs le mot n'est pas exact, disons dans lequel les dépenses de l'Etat devront être encadrées. D'où la nécessité de la réforme de l'Etat : on ne pourra continuer à bien agir que si on réforme l'Etat. Et c'est par exemple tout le projet de décentralisation voulu par le Premier ministre."
Le sentiment général au Gouvernement, c'est quoi ? C'est que la conjoncture économique, la croissance va rester comme cela, un peu pâlichotte ?
- "On est plus optimistes. J'écoutais hier, chez vos confrères de RTL et de LCI, M. Rocard, qui a une formation d'économiste et qui disait un peu ce que nous pensons : c'est-à-dire que la deuxième partie de l'année devrait être meilleure. Et nous espérons donc une deuxième partie de l'année - la guerre en Irak terminée, l'épidémie également terminée en Asie - dans laquelle la reprise économique se ferait. On le voit déjà dans le domaine des transports... Le transport aérien est au plus mal. Actuellement, sur Air France, qui est une compagnie qui se tient très bien par rapport aux autres compagnies, on voit quand même des chutes de passagers sur l'Asie et le Moyen-Orient. Mais on voit déjà pour les réservations d'été que les choses sont en train de reprendre. Donc, on peut espérer, dans le domaine des transports, qui est un bon thermomètre de l'économie, en regardant les chiffres de près, un deuxième semestre qui serait d'une conjoncture plus agréable pour les Français, et donc pour l'emploi des Français naturellement."
Une question relative au transport aérien : où en est-on avec Air Lib ? C'est aussi un dossier que vous aviez à traiter...
- "Les salariés d'Air Lib, malheureusement, ont été licenciés. Je pense que les conditions financières et sociales de ce licenciement sont correctes. En tout cas, c'est ce qu'ils nous disent. Maintenant, il faut les aider à retrouver du travail. Certains l'ont déjà fait. C'est un peu ralenti par la crise du transport aérien. Air France par exemple, qui a promis, par la voix de son président, de recruter 1.000 anciens Air Lib, ne le fait pas pour l'instant ou ne commence à le faire que lentement, du fait de la situation difficile du transport aérien. Mais nous avons l'espoir que, d'ici la fin de l'année, une grande partie du personnel d'Air Lib pourra avoir retrouvé un emploi et, sur dix-huit mois, nous l'espérons la quasi-totalité du personnel d'Air Lib."
Dans votre porte-feuille, il y a aussi la sécurité maritime, vaste dossier notamment après le Prestige, tous les problèmes de sécurité et de trafic. On a vu, au cours du week-end, que dans le rail d'Ouessant, la circulation a été revue. Comment cela se passe-t-il ? Vous allez un peu regarder justement l'ensemble du dispositif ?
- "Après l'Erika, la catastrophe de 1999, l'Europe avait réagi mais mollement. Par exemple, un pays comme la France ne contrôlait pas les navires comme il devait le faire. Après la catastrophe du Prestige, là, l'Europe a bien réagi. Le président de la République a lancé un appel très fort, en parlant des "voyous de la mer". Tout cela s'est organisé et mis en place. Et aujourd'hui, quelques mois après le Prestige, nous avons, en France et en Europe, des mesures qui sont au moins aussi sévères que celles qui existent aux Etats-Unis. Par exemple, il y a maintenant une très bonne inspection des navires dans les ports, la mise en place de lieux refuges, de nouveaux moyens de contrôle, de nouveaux moyens de surveillance. Et je pense qu'aujourd'hui, une catastrophe du type Erika ou du type Prestige, avec ces nouvelles procédures, doit être évitée, dans une action commune de l'ensemble des Européens, qui a été vraiment initiée par la volonté politique de la France."
C'est vrai au niveau européen ? Parce qu'on a vu que le Prestige, c'est un peu une erreur espagnole...
- "C'est vrai au niveau européen et il faut que ce soit au niveau des nouveaux entrants. Parce qu'il va arriver dix pays dans quelques jours, ils seront là comme observateurs à l'Union européenne. Il faut aussi que ces nouveaux pays, dont certains avaient des flottes qui n'étaient pas toujours en grande forme, respectent également ces nouvelles règles de sécurité maritime."
En ce qui concerne l'autre secteur, l'aménagement du territoire, avec le rapport de la DATAR sur les zones enclavées. Quel est le bon équilibre aujourd'hui ? C'est de l'autoroute, du rail, de la voie fluviale, les trois ?
- "Vous avez répondu pour moi ! Aujourd'hui, 80 % du trafic de marchandises de fret se fait sur les routes. Donc, naturellement, il ne faut pas empêcher le transport routier de se développer. Mais s'il n'y a pas d'alternatives, il y aura la trombose : on l'a vu ce week-end, avec les embouteillages sur les routes. Il faut sortir du "tout routier". Donc, il faut développer le fret ferroviaire - c'est la mission de la nouvelle équipe du président de la SNCF -, le fluvial a un rôle à jouer. Et ce que nous allons essayer de faire dans un grand débat à l'Assemblée nationale le 20 mai et au Sénat le 3 juin, c'est de définir de nouvelles infrastructures routières, une nouvelle politique des transports et également des ressources. Parce qu'on voit bien que si l'on ne trouve pas de nouvelles ressources, le nombre de lignes de TGV à faire, les lignes de fret, de canaux, d'aménagements des ports, d'autoroutes, on ne pourra pas le faire. Donc, le débat sera aussi de trouver de nouvelles ressources, pour aménager nos infrastructures de transport."
Le nouvelles ressources, qu'est-ce que c'est ? La privatisation des autoroutes, des taxes sur les canaux ?
- "Ce peut être un cocktail de diverses mesures. Par exemple, les Allemands mettent en place, à partir du 31 août, une taxe sur les camions sur les autoroutes gratuites en Allemagne. Cela peut-être également la privatisation totale ou partielle de la totalité ou d'une partie des sociétés d'autoroute. Là, il y aura un arbitrage du Gouvernement. Mais le Gouvernement, avant de se décider, écoutera la représentation nationale. Et ce sera un débat très intéressant et très important à l'Assemblée nationale, le 20 mai prochain."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 5 mai 2003)
- "Pas vraiment. A. Rufenacht, qui a dirigé la campagne de J. Chirac, a prévu ce soir, au Tapis rouge, le quartier général de campagne, un petit saucisson-vin rouge, une petite fête pour tous ceux qui étaient dans l'équipe de campagne du Président. Ce sera notre petite fête de la journée."
Avec J.-P. Raffarin ?
- "Avec J.-P. Raffarin et les membres du Gouvernement."
Vous êtes donc un vieux copain. Comment l'avez-vous trouvé au cours de cette année ? A-t-il changé, a-t-il évolué ? Est-il devenu plus grave ou, au fond, est-il resté lui-même ?
- "Il est resté lui-même dans ce qu'il est, dans sa vie personnelle, dans ses contacts avec ses amis, dans son rapport avec les autres. Il est toujours très présent dans sa région, il veille bien à être sur le terrain, au contact. Il est certainement plus grave, parce que la fonction de Premier ministre est une fonction difficile, d'arbitrage permanent, de difficultés. Je l'observais pendant le week-end dernier en Chine, dans les cérémonies officielles, où il y avait une atmosphère très grave du fait du SRAS, et je trouvais qu'il observait la dimension qu'il a prise maintenant. Et également, moment très émouvant, c'est quand il a reçu la communauté française : c'était là toute la dimension d'affectivité humaine de Jean-Pierre qui était devant les Français, qui ont peur pour leur vie quotidienne en Chine, qui ont des difficultés actuellement liées au SRAS. Il a fait passer un courant extraordinaire d'humanité. Je l'ai trouvé vraiment au mieux de son humanité, qui est un peu le mot qui le caractérise."
Est-ce un chef de gouvernement autoritaire, très dirigiste ? A-t-il une idée très arrêtée sur les dossiers ou écoute-t-il vraiment l'avis de ses ministres ?
- "C'est un vrai patron, mais comme on est patron aujourd'hui dans la France du XXIème siècle. Il travaille en équipe, c'est-à-dire que chaque ministre exprime sa position. Nous avons très souvent à Matignon des réunions de ministres, nous avons des réunions plus petites autour de lui sur certains sujets. Il écoute les uns les autres et, ensuite, il tranche. Il prend le temps de décider : J.-P. Raffarin n'est pas quelqu'un qui prend les décisions dans l'urgence, il déteste qu'on lui impose une décision, parce qu'il considère - et je crois qu'il a raison - qu'une décision doit être prise après un temps de mûrissement. Il écoute, il mûrit, il décide. C'est pour moi la bonne définition du patron."
Dans quelques jours, le Premier ministre va envoyer les lettres de cadrage budgétaire à chacun des membres du Gouvernement. Il faut tenir compte des contraintes imposées par Bruxelles, il faut tenir compte aussi de la conjoncture économique. Est-ce que le Gouvernement n'a pas un peu mangé son pain blanc ? Il y a eu beaucoup de réformes qui étaient engagées, avec celle des retraites qui est quand même "la" grande réforme difficile : l'année qui s'annonce ne va-t-elle pas être extrêmement compliquée ?
- "Ce Gouvernement est d'abord issu de la volonté du président de la République, qui a nommé J.-P. Raffarin ; mais il est aussi issu d'une majorité parlementaire, à base forte de l'UMP, qui a été élu pour cinq ans. Nous avons mené une année. Il faut donc être jugés sur cette année. Mais c'est la première année de cinq ans. Sur cette année déjà, la sécurité, la justice, les 35 heures etc., on a touché à beaucoup de choses. Le calcul que nous faisions, c'est que nous avons mené une trentaine de réformes, dont au moins vingt importantes. Et il nous reste quatre. C'est vrai que dans ces quatre ans, le premier objectif sera la réforme des retraites - ce sont les semaines et les mois à venir -, il y aura tout ce qui concerne le financement de la Sécurité sociale. Et puis, il y a la gestion d'une situation économique difficile, liée à la conjoncture européenne, à la guerre en Irak, à ce qui se passe en Asie. Et donc avec un budget qui sera certainement un budget de rigueur - "Rigueur", d'ailleurs le mot n'est pas exact, disons dans lequel les dépenses de l'Etat devront être encadrées. D'où la nécessité de la réforme de l'Etat : on ne pourra continuer à bien agir que si on réforme l'Etat. Et c'est par exemple tout le projet de décentralisation voulu par le Premier ministre."
Le sentiment général au Gouvernement, c'est quoi ? C'est que la conjoncture économique, la croissance va rester comme cela, un peu pâlichotte ?
- "On est plus optimistes. J'écoutais hier, chez vos confrères de RTL et de LCI, M. Rocard, qui a une formation d'économiste et qui disait un peu ce que nous pensons : c'est-à-dire que la deuxième partie de l'année devrait être meilleure. Et nous espérons donc une deuxième partie de l'année - la guerre en Irak terminée, l'épidémie également terminée en Asie - dans laquelle la reprise économique se ferait. On le voit déjà dans le domaine des transports... Le transport aérien est au plus mal. Actuellement, sur Air France, qui est une compagnie qui se tient très bien par rapport aux autres compagnies, on voit quand même des chutes de passagers sur l'Asie et le Moyen-Orient. Mais on voit déjà pour les réservations d'été que les choses sont en train de reprendre. Donc, on peut espérer, dans le domaine des transports, qui est un bon thermomètre de l'économie, en regardant les chiffres de près, un deuxième semestre qui serait d'une conjoncture plus agréable pour les Français, et donc pour l'emploi des Français naturellement."
Une question relative au transport aérien : où en est-on avec Air Lib ? C'est aussi un dossier que vous aviez à traiter...
- "Les salariés d'Air Lib, malheureusement, ont été licenciés. Je pense que les conditions financières et sociales de ce licenciement sont correctes. En tout cas, c'est ce qu'ils nous disent. Maintenant, il faut les aider à retrouver du travail. Certains l'ont déjà fait. C'est un peu ralenti par la crise du transport aérien. Air France par exemple, qui a promis, par la voix de son président, de recruter 1.000 anciens Air Lib, ne le fait pas pour l'instant ou ne commence à le faire que lentement, du fait de la situation difficile du transport aérien. Mais nous avons l'espoir que, d'ici la fin de l'année, une grande partie du personnel d'Air Lib pourra avoir retrouvé un emploi et, sur dix-huit mois, nous l'espérons la quasi-totalité du personnel d'Air Lib."
Dans votre porte-feuille, il y a aussi la sécurité maritime, vaste dossier notamment après le Prestige, tous les problèmes de sécurité et de trafic. On a vu, au cours du week-end, que dans le rail d'Ouessant, la circulation a été revue. Comment cela se passe-t-il ? Vous allez un peu regarder justement l'ensemble du dispositif ?
- "Après l'Erika, la catastrophe de 1999, l'Europe avait réagi mais mollement. Par exemple, un pays comme la France ne contrôlait pas les navires comme il devait le faire. Après la catastrophe du Prestige, là, l'Europe a bien réagi. Le président de la République a lancé un appel très fort, en parlant des "voyous de la mer". Tout cela s'est organisé et mis en place. Et aujourd'hui, quelques mois après le Prestige, nous avons, en France et en Europe, des mesures qui sont au moins aussi sévères que celles qui existent aux Etats-Unis. Par exemple, il y a maintenant une très bonne inspection des navires dans les ports, la mise en place de lieux refuges, de nouveaux moyens de contrôle, de nouveaux moyens de surveillance. Et je pense qu'aujourd'hui, une catastrophe du type Erika ou du type Prestige, avec ces nouvelles procédures, doit être évitée, dans une action commune de l'ensemble des Européens, qui a été vraiment initiée par la volonté politique de la France."
C'est vrai au niveau européen ? Parce qu'on a vu que le Prestige, c'est un peu une erreur espagnole...
- "C'est vrai au niveau européen et il faut que ce soit au niveau des nouveaux entrants. Parce qu'il va arriver dix pays dans quelques jours, ils seront là comme observateurs à l'Union européenne. Il faut aussi que ces nouveaux pays, dont certains avaient des flottes qui n'étaient pas toujours en grande forme, respectent également ces nouvelles règles de sécurité maritime."
En ce qui concerne l'autre secteur, l'aménagement du territoire, avec le rapport de la DATAR sur les zones enclavées. Quel est le bon équilibre aujourd'hui ? C'est de l'autoroute, du rail, de la voie fluviale, les trois ?
- "Vous avez répondu pour moi ! Aujourd'hui, 80 % du trafic de marchandises de fret se fait sur les routes. Donc, naturellement, il ne faut pas empêcher le transport routier de se développer. Mais s'il n'y a pas d'alternatives, il y aura la trombose : on l'a vu ce week-end, avec les embouteillages sur les routes. Il faut sortir du "tout routier". Donc, il faut développer le fret ferroviaire - c'est la mission de la nouvelle équipe du président de la SNCF -, le fluvial a un rôle à jouer. Et ce que nous allons essayer de faire dans un grand débat à l'Assemblée nationale le 20 mai et au Sénat le 3 juin, c'est de définir de nouvelles infrastructures routières, une nouvelle politique des transports et également des ressources. Parce qu'on voit bien que si l'on ne trouve pas de nouvelles ressources, le nombre de lignes de TGV à faire, les lignes de fret, de canaux, d'aménagements des ports, d'autoroutes, on ne pourra pas le faire. Donc, le débat sera aussi de trouver de nouvelles ressources, pour aménager nos infrastructures de transport."
Le nouvelles ressources, qu'est-ce que c'est ? La privatisation des autoroutes, des taxes sur les canaux ?
- "Ce peut être un cocktail de diverses mesures. Par exemple, les Allemands mettent en place, à partir du 31 août, une taxe sur les camions sur les autoroutes gratuites en Allemagne. Cela peut-être également la privatisation totale ou partielle de la totalité ou d'une partie des sociétés d'autoroute. Là, il y aura un arbitrage du Gouvernement. Mais le Gouvernement, avant de se décider, écoutera la représentation nationale. Et ce sera un débat très intéressant et très important à l'Assemblée nationale, le 20 mai prochain."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 5 mai 2003)