Texte intégral
Le prochain élargissement a parfois cristallisé le débat autour des nouvelles frontières de l'Europe. On ignore souvent que l'Outre-Mer français a déjà donné à l'Europe des frontières actives en Amérique, dans l'Océan Indien et dans le Pacifique, et qu'il vient ainsi relativiser une conception trop territoriale d'une Europe qui est avant tout une idée et un projet.
Trop de citoyens européens ont encore quelque difficulté à admettre que nos départements d'Amérique, la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, ou de l'Océan Indien comme La Réunion sont bel et bien en Europe. Et que, dans le reste de l'Outre-Mer, soit on aspire à entrer dans l'Union Européenne, tel Mayotte, soit on y est étroitement associé comme à Saint-Pierre et Miquelon ou dans les collectivités du Pacifique Sud dans lesquelles la possibilité d'intégrer la zone euro fait débat.
L'Europe est certainement une chance pour l'Outre-Mer, mais l'Outre-Mer est aussi une chance pour l'Europe.
Les fonds structurels mis en place au titre de la politique régionale de l'Union Européenne contribuent de façon très significative au développement économique et social de nos quatre DOM qualifiés de régions ultrapériphériques de l'Europe. Près de 6 milliards d'euros sont programmés sur la période 1988-2006. Si l'apport du Fonds Européen de Développement à nos autres collectivités territoriales associées à l'Union (les PTOM) est parfois perçu comme insuffisant ou inadapté aux besoins réels, cela ne diminue en rien le jugement globalement positif que l'on doit porter sur l'action de l'Union Européenne vis à vis de l'Outre-Mer français.
Les autorités françaises se mobilisent pour qu'à l'avenir il continue à en être ainsi, malgré les inquiétudes que le prochain élargissement peut faire naître. Il est en particulier indispensable que le futur traité constitutionnel de l'Union Européenne reprenne l'actuel article 299 paragraphe 2 qui reconnaît la spécificité des Régions Ultrapériphériques (RUP) de l'Union Européenne et oblige à une adaptation en conséquence des politiques communautaires.
Mais l'ambition européenne de l'Outre-Mer ne peut se limiter à la revendication de subsides. Il ne saurait être question de substituer une logique de dépendance à l'Union Européenne à ce que l'on pensait être jusque là une fatalité de l'assistance par la métropole.
" L'esprit de mai " qu'évoque le Premier Ministre correspond Outre-Mer à la volonté de faire prévaloir désormais une logique d'activité et de responsabilité, seule garante d'un développement économique et social durable. C'est dans ce sens que je présenterai dans quelques jours devant le Parlement une loi-programme sur 15 ans.
A cette forte volonté exprimée au niveau national doit correspondre une véritable ambition européenne de l'Outre-Mer français.
Cette ambition est de convaincre l'Europe continentale que l'Outre-Mer est pour elle une source de richesses irremplaçable.
Par sa spécificité et sa diversité, l'Outre-Mer est essentiel à l'idée que l'Europe se fait d'elle-même et au projet de civilisation qu'elle entend porter. En effet, des règles uniformes et bureaucratiques censées régir une population indifférenciée dans un environnement banalisé ne conviennent pas plus à l'Outre-Mer qu'à l'Europe que souhaitent construire les Européens. L'Europe de demain sera multiethnique, multiculturelle, multireligieuse, multicolore. Et dans cette coexistence des diversités, l'Outre-Mer français s'avère être un formidable laboratoire.
Loin de la conception de ceux qui cherchent à faire prévaloir la vision d'une Europe-forteresse à l'abri de frontières hermétiques, nos collectivités ultramarines font rayonner au contraire l'Europe dans de nombreuses régions du monde. L'Union Européenne en prend désormais peu à peu conscience en faisant par exemple de la Guadeloupe la base de son programme d'initiative communautaire pour l'ensemble de l'espace caraïbe. Elle pourra demain de la même façon puiser dans le potentiel d'expertise de La Réunion, de la Nouvelle Calédonie ou de la Polynésie française pour développer sa coopération vers les pays les moins avancés de l'Océan Indien ou du Pacifique Sud.
Mais l'Outre-Mer met aussi au service de l'Europe toute entière ses nombreux atouts, aussi bien humains que naturels : le port spatial de l'Europe en Guyane, des bases de recherches très appréciées en matière d'énergies renouvelables, par exemple, où les potentialités sont extraordinaires : le soleil pour l'énergie solaire, les alizés pour l'énergie éolienne, les volcans pour la géothermie
En ce jour anniversaire de la construction européenne, l'ambition européenne de l'Outre-Mer doit être réaffirmée. Celle qui consiste essentiellement à faire prendre conscience aux Européens combien, grâce à nos dix collectivités ultramarines, leur Europe est bien plus grande, bien plus riche et surtout bien plus humaine !
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 19 mai 2003)
Trop de citoyens européens ont encore quelque difficulté à admettre que nos départements d'Amérique, la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, ou de l'Océan Indien comme La Réunion sont bel et bien en Europe. Et que, dans le reste de l'Outre-Mer, soit on aspire à entrer dans l'Union Européenne, tel Mayotte, soit on y est étroitement associé comme à Saint-Pierre et Miquelon ou dans les collectivités du Pacifique Sud dans lesquelles la possibilité d'intégrer la zone euro fait débat.
L'Europe est certainement une chance pour l'Outre-Mer, mais l'Outre-Mer est aussi une chance pour l'Europe.
Les fonds structurels mis en place au titre de la politique régionale de l'Union Européenne contribuent de façon très significative au développement économique et social de nos quatre DOM qualifiés de régions ultrapériphériques de l'Europe. Près de 6 milliards d'euros sont programmés sur la période 1988-2006. Si l'apport du Fonds Européen de Développement à nos autres collectivités territoriales associées à l'Union (les PTOM) est parfois perçu comme insuffisant ou inadapté aux besoins réels, cela ne diminue en rien le jugement globalement positif que l'on doit porter sur l'action de l'Union Européenne vis à vis de l'Outre-Mer français.
Les autorités françaises se mobilisent pour qu'à l'avenir il continue à en être ainsi, malgré les inquiétudes que le prochain élargissement peut faire naître. Il est en particulier indispensable que le futur traité constitutionnel de l'Union Européenne reprenne l'actuel article 299 paragraphe 2 qui reconnaît la spécificité des Régions Ultrapériphériques (RUP) de l'Union Européenne et oblige à une adaptation en conséquence des politiques communautaires.
Mais l'ambition européenne de l'Outre-Mer ne peut se limiter à la revendication de subsides. Il ne saurait être question de substituer une logique de dépendance à l'Union Européenne à ce que l'on pensait être jusque là une fatalité de l'assistance par la métropole.
" L'esprit de mai " qu'évoque le Premier Ministre correspond Outre-Mer à la volonté de faire prévaloir désormais une logique d'activité et de responsabilité, seule garante d'un développement économique et social durable. C'est dans ce sens que je présenterai dans quelques jours devant le Parlement une loi-programme sur 15 ans.
A cette forte volonté exprimée au niveau national doit correspondre une véritable ambition européenne de l'Outre-Mer français.
Cette ambition est de convaincre l'Europe continentale que l'Outre-Mer est pour elle une source de richesses irremplaçable.
Par sa spécificité et sa diversité, l'Outre-Mer est essentiel à l'idée que l'Europe se fait d'elle-même et au projet de civilisation qu'elle entend porter. En effet, des règles uniformes et bureaucratiques censées régir une population indifférenciée dans un environnement banalisé ne conviennent pas plus à l'Outre-Mer qu'à l'Europe que souhaitent construire les Européens. L'Europe de demain sera multiethnique, multiculturelle, multireligieuse, multicolore. Et dans cette coexistence des diversités, l'Outre-Mer français s'avère être un formidable laboratoire.
Loin de la conception de ceux qui cherchent à faire prévaloir la vision d'une Europe-forteresse à l'abri de frontières hermétiques, nos collectivités ultramarines font rayonner au contraire l'Europe dans de nombreuses régions du monde. L'Union Européenne en prend désormais peu à peu conscience en faisant par exemple de la Guadeloupe la base de son programme d'initiative communautaire pour l'ensemble de l'espace caraïbe. Elle pourra demain de la même façon puiser dans le potentiel d'expertise de La Réunion, de la Nouvelle Calédonie ou de la Polynésie française pour développer sa coopération vers les pays les moins avancés de l'Océan Indien ou du Pacifique Sud.
Mais l'Outre-Mer met aussi au service de l'Europe toute entière ses nombreux atouts, aussi bien humains que naturels : le port spatial de l'Europe en Guyane, des bases de recherches très appréciées en matière d'énergies renouvelables, par exemple, où les potentialités sont extraordinaires : le soleil pour l'énergie solaire, les alizés pour l'énergie éolienne, les volcans pour la géothermie
En ce jour anniversaire de la construction européenne, l'ambition européenne de l'Outre-Mer doit être réaffirmée. Celle qui consiste essentiellement à faire prendre conscience aux Européens combien, grâce à nos dix collectivités ultramarines, leur Europe est bien plus grande, bien plus riche et surtout bien plus humaine !
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 19 mai 2003)