Texte intégral
Bonjour.
Je suis très heureux de vous saluer, toutes et tous, rassemblés par la CRPM, à Saint Malo. Je suis d'abord heureux que vous soyez fidèles au serment fondateur de Saint Malo pour la CRPM. Je salue chacune et chacun d'entre vous avec un mot particulier pour le président de la Bretagne qui nous accueille, J. de Rohan, et puis aussi pour la présidente de Poitou Charentes. Mais pour toutes et pour tous, j'ai un salut amical et fidèle.
Je suis attaché aux valeurs que porte la CRPM. La CRPM a fait exister en Europe, le concept de périphéricité. Il faut se battre sur ce concept. Au moment où l'Europe définit sa nouvelle géographie, la périphéricité est un élément de notre identité, gens de l'Ouest. Elle est très importante, et pour la France et pour l'Union européenne. Périphéricité, mais aussi maritimité, parce que trop souvent, la France, comme l'Europe, ont tourné le dos à leurs océans et à leurs mers. Et je crois qu'il est très important de considérer l'océan, de considérer la mer, de considérer l'ultra périphéricité, de considérer le phénomène insulaire comme des caractéristiques identitaires, et de la France, et de l'Europe.
C'est donc autour de ces valeurs que la CRPM, depuis de nombreuses années, fait exister ces idées et ces convictions. Je crois qu'à l'horizon 2007, dans la nouvelle politique régionale européenne, ces valeurs devront être présentes. Il est pour moi important que la grande Europe élargie sache faire exister aussi ces petites Europe rassemblées, mobilisées, convaincues de détenir des atouts, engagées dans la construction européenne mais fières de leur identité. Je pense à l'Arc atlantique, je pense évidemment à l'Arc méditerranéen, je pense évidemment à d'autres territoires les zones de montagnes et bien sûr les îles ultra périphériques. Nous avons besoin de ces petites Europe pour construire la grande Europe. C'est cela, un combat majeur de la CRPM ; j'y suis personnellement resté fidèle.
Nous sommes à la veille de trois grands rendez vous pour l'avenir de l'Europe, nous sommes à la veille d'une année historique pour l'Europe. Cette année 2004 sera dans les livres d'Histoire, comme une année du grand changement européen. Nous allons d'abord changer notre géographie, après le Traité d'Athènes. Nous allons, le 1er mai, accueillir dix nouveaux pays qui viennent changer notre géographie, élargir notre espace et participer à notre destin. L'élargissement est une chance, [il] présente des défis. Mais il faut [le] voir comme une chance, c'est un premier défi. A chaque pays, à chaque région, de s'engager pour que les citoyens partagent cette nouvelle perspective géographique européenne.
Premier grand rendez vous, l'élargissement. Deuxième grand rendez vous, l'approfondissement, la Constitution, le traité constitutionnel, cette nouvelle organisation qui donnera à l'Europe politique plus de lisibilité, plus de stabilité, un nouvel équilibre démocratique entre les différentes institutions. Je souhaite que la conférence intergouvernementale puisse améliorer le texte, mais le texte de la Convention, aujourd'hui, nous paraît être un texte rassembleur, qui pose de grandes questions institutionnelles, et qui permet à l'Europe de faire face notamment à ses grands défis ; je pense à la politique étrangère commune, je pense à la politique de défense. Je suis un Européen convaincu, je souhaite que l'Europe puisse se faire entendre d'une seule voix, notamment en ce qui concerne la politique étrangère, et j'ai le souvenir de ces derniers mois, d'une Europe dispersée sur la scène internationale. Nous avons besoin de notre cohérence et de notre union ; c'est pour cela que nous avons besoin d'un traité constitutionnel qui puisse clairement définir la présidence de l'Union européenne, le ministère des Affaires étrangères et l'ensemble de notre organisation politique et institutionnelle.
Elargissement, approfondissement mais aussi croissance. Je sais combien les uns et les autres sont attachés à la perspective européenne et à notre destin commun. Mais je le dis avec conviction : nous ne pourrons pas parler aux citoyens que de l'élargissement et que de la Constitution. Pour convaincre les citoyens, pour convaincre les Françaises et les Français de l'avenir de l'Europe, il faut montrer que l'Europe s'intéresse à la croissance, s'intéresse à l'emploi, s'intéresse à leur vie quotidienne. Cet espace européen doit être un espace de croissance, un espace d'activité économique et donc un espace d'emplois. Je suis convaincu que les régions doivent participer activement à cette politique de croissance et d'emploi de l'Europe. Il y a une énergie formidable à libérer dans les régions d'Europe. Ne construisons pas à nouveau un espace trop centralisé, qui étouffe les territoires, qui ne fait pas confiance aux énergies locales.
Je suis resté évidemment décentralisateur au niveau français comme au niveau européen, car la croissance, elle est dans nos régions, dans nos entreprises, les grandes mais aussi les PME, dans notre capacité d'avoir des outils de formation adaptés à l'emploi dans nos universités, dans nos centres de recherche. Je crois qu'il nous faut vraiment mobiliser toute cette énergie, et je milite au niveau européen pour qu'on puisse retenir une initiative de croissance et d'emploi, qui s'appuiera sur les grandes infrastructures de communication dont nous avons besoin évidemment : grandes infrastructures matérielles, mais aussi grandes infrastructures immatérielles, pour les télécommunications, pour surmonter la fracture numérique, pour, au fond, partager la société de l'information. Alors, oui à des initiatives en matière d'infrastructures, mais oui aussi à des initiatives pour les projets régionaux, pour la dynamique régionale, pour la recherche notamment, et tout ce qui valorise la croissance par l'intelligence, par le talent, par la création.
La société européenne ne va pas évoluer, je le pense, comme la société américaine (sic). Pour nous, gigantisme, concentration, standardisation, banalisation, ne sont pas les voies de l'avenir. Les voies de l'avenir sont les voies de l'innovation, du talent, de la création, de l'intelligence, du brevet, de l'innovation, de tout ce qui peut apporter de la valeur humaine ajoutée. C'est cela que j'attends d'une nouvelle politique européenne qui intégrera la croissance au même niveau que ses ambitions géographiques ou politiques. C'est, je crois, très important, pour que nous puissions mobiliser les peuples vers ce destin européen. Mais je sais que cette mobilisation des peuples vers ce destin européen est possible grâce aux régions qui sont finalement les espaces médiateurs entre l'ambition européenne et la réalité territoriale.
Merci à vous tous, et bons travaux.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 12 septembre 2003)
Je suis très heureux de vous saluer, toutes et tous, rassemblés par la CRPM, à Saint Malo. Je suis d'abord heureux que vous soyez fidèles au serment fondateur de Saint Malo pour la CRPM. Je salue chacune et chacun d'entre vous avec un mot particulier pour le président de la Bretagne qui nous accueille, J. de Rohan, et puis aussi pour la présidente de Poitou Charentes. Mais pour toutes et pour tous, j'ai un salut amical et fidèle.
Je suis attaché aux valeurs que porte la CRPM. La CRPM a fait exister en Europe, le concept de périphéricité. Il faut se battre sur ce concept. Au moment où l'Europe définit sa nouvelle géographie, la périphéricité est un élément de notre identité, gens de l'Ouest. Elle est très importante, et pour la France et pour l'Union européenne. Périphéricité, mais aussi maritimité, parce que trop souvent, la France, comme l'Europe, ont tourné le dos à leurs océans et à leurs mers. Et je crois qu'il est très important de considérer l'océan, de considérer la mer, de considérer l'ultra périphéricité, de considérer le phénomène insulaire comme des caractéristiques identitaires, et de la France, et de l'Europe.
C'est donc autour de ces valeurs que la CRPM, depuis de nombreuses années, fait exister ces idées et ces convictions. Je crois qu'à l'horizon 2007, dans la nouvelle politique régionale européenne, ces valeurs devront être présentes. Il est pour moi important que la grande Europe élargie sache faire exister aussi ces petites Europe rassemblées, mobilisées, convaincues de détenir des atouts, engagées dans la construction européenne mais fières de leur identité. Je pense à l'Arc atlantique, je pense évidemment à l'Arc méditerranéen, je pense évidemment à d'autres territoires les zones de montagnes et bien sûr les îles ultra périphériques. Nous avons besoin de ces petites Europe pour construire la grande Europe. C'est cela, un combat majeur de la CRPM ; j'y suis personnellement resté fidèle.
Nous sommes à la veille de trois grands rendez vous pour l'avenir de l'Europe, nous sommes à la veille d'une année historique pour l'Europe. Cette année 2004 sera dans les livres d'Histoire, comme une année du grand changement européen. Nous allons d'abord changer notre géographie, après le Traité d'Athènes. Nous allons, le 1er mai, accueillir dix nouveaux pays qui viennent changer notre géographie, élargir notre espace et participer à notre destin. L'élargissement est une chance, [il] présente des défis. Mais il faut [le] voir comme une chance, c'est un premier défi. A chaque pays, à chaque région, de s'engager pour que les citoyens partagent cette nouvelle perspective géographique européenne.
Premier grand rendez vous, l'élargissement. Deuxième grand rendez vous, l'approfondissement, la Constitution, le traité constitutionnel, cette nouvelle organisation qui donnera à l'Europe politique plus de lisibilité, plus de stabilité, un nouvel équilibre démocratique entre les différentes institutions. Je souhaite que la conférence intergouvernementale puisse améliorer le texte, mais le texte de la Convention, aujourd'hui, nous paraît être un texte rassembleur, qui pose de grandes questions institutionnelles, et qui permet à l'Europe de faire face notamment à ses grands défis ; je pense à la politique étrangère commune, je pense à la politique de défense. Je suis un Européen convaincu, je souhaite que l'Europe puisse se faire entendre d'une seule voix, notamment en ce qui concerne la politique étrangère, et j'ai le souvenir de ces derniers mois, d'une Europe dispersée sur la scène internationale. Nous avons besoin de notre cohérence et de notre union ; c'est pour cela que nous avons besoin d'un traité constitutionnel qui puisse clairement définir la présidence de l'Union européenne, le ministère des Affaires étrangères et l'ensemble de notre organisation politique et institutionnelle.
Elargissement, approfondissement mais aussi croissance. Je sais combien les uns et les autres sont attachés à la perspective européenne et à notre destin commun. Mais je le dis avec conviction : nous ne pourrons pas parler aux citoyens que de l'élargissement et que de la Constitution. Pour convaincre les citoyens, pour convaincre les Françaises et les Français de l'avenir de l'Europe, il faut montrer que l'Europe s'intéresse à la croissance, s'intéresse à l'emploi, s'intéresse à leur vie quotidienne. Cet espace européen doit être un espace de croissance, un espace d'activité économique et donc un espace d'emplois. Je suis convaincu que les régions doivent participer activement à cette politique de croissance et d'emploi de l'Europe. Il y a une énergie formidable à libérer dans les régions d'Europe. Ne construisons pas à nouveau un espace trop centralisé, qui étouffe les territoires, qui ne fait pas confiance aux énergies locales.
Je suis resté évidemment décentralisateur au niveau français comme au niveau européen, car la croissance, elle est dans nos régions, dans nos entreprises, les grandes mais aussi les PME, dans notre capacité d'avoir des outils de formation adaptés à l'emploi dans nos universités, dans nos centres de recherche. Je crois qu'il nous faut vraiment mobiliser toute cette énergie, et je milite au niveau européen pour qu'on puisse retenir une initiative de croissance et d'emploi, qui s'appuiera sur les grandes infrastructures de communication dont nous avons besoin évidemment : grandes infrastructures matérielles, mais aussi grandes infrastructures immatérielles, pour les télécommunications, pour surmonter la fracture numérique, pour, au fond, partager la société de l'information. Alors, oui à des initiatives en matière d'infrastructures, mais oui aussi à des initiatives pour les projets régionaux, pour la dynamique régionale, pour la recherche notamment, et tout ce qui valorise la croissance par l'intelligence, par le talent, par la création.
La société européenne ne va pas évoluer, je le pense, comme la société américaine (sic). Pour nous, gigantisme, concentration, standardisation, banalisation, ne sont pas les voies de l'avenir. Les voies de l'avenir sont les voies de l'innovation, du talent, de la création, de l'intelligence, du brevet, de l'innovation, de tout ce qui peut apporter de la valeur humaine ajoutée. C'est cela que j'attends d'une nouvelle politique européenne qui intégrera la croissance au même niveau que ses ambitions géographiques ou politiques. C'est, je crois, très important, pour que nous puissions mobiliser les peuples vers ce destin européen. Mais je sais que cette mobilisation des peuples vers ce destin européen est possible grâce aux régions qui sont finalement les espaces médiateurs entre l'ambition européenne et la réalité territoriale.
Merci à vous tous, et bons travaux.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 12 septembre 2003)