Texte intégral
Var-Matin :
selon de récents rapports, le déficit en matière de médecins militaires pourrait atteindre les 500 postes en 2007. N'est-ce pas préoccupant au moment où les armées françaises sont de plus en plus souvent amenées à participer à des opérations extérieures ?
Michèle Alliot-Marie :
Je suis avec une attention particulière l'évolution des moyens du service de santé des armées pour accomplir sa mission essentielle de soutien au profit de nos forces. Dans la loi de programmation militaire, un effort tout particulier est porté sur les créations de postes. Reste, c'est vrai, le recrutement.
Le déficit en médecins militaires est actuellement de l'ordre de 300 pour un effectif budgétaire de 2 429. Néanmoins, les équipes médicales des unités opérationnelles et les personnels des hôpitaux parviennent à effectuer de façon remarquable leur mission, notamment dans les opérations extérieures. Les médecins réservistes, régulièrement sollicités, contribuent d'ailleurs à cet effort.
La faute en revient, on le sait, partiellement à la fin de la circonscription. Mais aussi à la concurrence du secteur civil. Que comptez-vous faire pour rendre le service de santé des armées plus attractif à l'avenir ?
Le déficit en médecins concerne effectivement certaines spécialités, anesthésie-réanimation, imagerie médicale, cardiologie ou psychiatrie, des généralistes et des personnels para-médicaux, notamment infirmiers. C'est pourquoi le service de santé des armées renforce le recrutement initial dans les écoles et développe l'embauche directe de personnel médical et para-médical diplômé.
Par ailleurs, la valorisation des métiers et la fidélisation des personnels font l'objet de dispositions spécifiques telles que l'attribution de primes de qualification de spécialité, l'amélioration de l'avancement en début de carrière, l'indemnisation des gardes hospitalières ou la revalorisation des primes pour les médecins les plus gradés. Ces mesure attendues ont déjà permis d'infléchir la courbe des départs des médecins.
Enfin, l'ensemble de ces différentes mesures sera complété par une refonte du statut particulier des médecins et une harmonisation des statuts des personnels para-médicaux. Cette évolution s'inscrit dans le cadre de la réflexion globale sur la révision du statut général des militaires qui fera l'objet d'un projet de loi en 2004.
Ne craignez-vous pas que votre entêtement à faire respecter coûte que coûte la loi de programmation militaire 2003-2008, alors que le gouvernement demande des efforts à l'ensemble des ministères, soit mal compris par les Français ?
Il est faux de dire que le ministère de la Défense ne participe pas à l'effort général. C'est le seul domaine militaire qui doit être préservé. La première responsabilité de l'Etat, c'est d'assurer la sécurité de ses concitoyens, à l'intérieur comme à l'extérieur de son territoire. Un million et demi de nos compatriotes vivent à l'étranger. De nouvelles menaces pèsent notre sécurité, prolifération des armes de destruction massive, multiplication des zones de crise, terrorisme, mais aussi catastrophes naturelles.
Les moyens qui sont mis à notre disposition répondent au besoin de protéger les Français. Dois-je vous rappeler l'engagement des armées durant tout l'été au côtés des pompiers dans la lutte contre les feux de forêts ?
Soyons cohérents : nous voulons rendre à la France les moyens de sa politique et sa capacité à tenir son rang dans le monde, lui permettre de faire face à ses responsabilités internationales de membre permanent du Conseil de sécurité et d'être une force d'entraînement pour la défense européenne. Ce n'était pas le cas lorsque je suis arrivée à ce poste.
Un effort particulier devait être fait. La loi de programmation militaire 2003-2008 votée en début d'année a pour but de rattraper le retard et de préparer nos armées à leurs missions.
Les Français sont parfaitement conscients des raisons pour lesquelles ce budget est considéré comme prioritaire au même titre que celui des ministères de l'Intérieur, de la Justice, de l'Éducation et de la Recherche.
Cet effort consenti par les citoyens comporte en retour une exigence accrue de bonne gestion. Le ministère de la Défense est tenu par des objectifs de résultats, conformément à la réforme de l'État, dans le but d'atteindre une meilleure efficacité au moindre coût.
Le budget 2003 a été en parfaite conformité avec la loi de programmation militaire. Le budget 2004, j'y veille moi-même, doit également permettre de respecter cette loi. C'est la volonté du Président de la République et il l'a réaffirmé à maintes reprises.
La seule concession que l'on vous dit prête à faire concerne le fonctionnement administratif de votre ministère, autrement dit sa partie civile. Là encore, ne craignez-vous pas une réaction virulente des civils travaillant au sein du ministère de la Défense ?
L'intérêt que je porte aux personnels civils de mon ministère est réel. J'ai obtenu l'an dernier une amélioration de leurs primes supérieure au total des quatre années précédentes et je continuerai. Les civils sont indispensables à la bonne marche de cette maison. Avec la professionnalisation, la place des civils au sein des armées s'est même accrue ; il a été décidé de redéployer les activités de soutien ou à caractère administratif vers les personnels civils, réservant aux personnels militaires les activités opérationnelles.
Je souhaite aussi valoriser le rôle des personnels civils. A cette fin, j'avais demandé un rapport sur la place et le rôle des personnels civils au ministère de la Défense. Je viens de le recevoir et de le remettre à l'ensemble des organisations syndicales représentatives des personnels civils avec lesquels j'ai des rendez-vous réguliers.
Quant aux moyens de fonctionnement des services prévus en 2004, compte tenu de la modernisation engagée, vous verrez qu'ils seront satisfaisants.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 24 septembre 2003)
selon de récents rapports, le déficit en matière de médecins militaires pourrait atteindre les 500 postes en 2007. N'est-ce pas préoccupant au moment où les armées françaises sont de plus en plus souvent amenées à participer à des opérations extérieures ?
Michèle Alliot-Marie :
Je suis avec une attention particulière l'évolution des moyens du service de santé des armées pour accomplir sa mission essentielle de soutien au profit de nos forces. Dans la loi de programmation militaire, un effort tout particulier est porté sur les créations de postes. Reste, c'est vrai, le recrutement.
Le déficit en médecins militaires est actuellement de l'ordre de 300 pour un effectif budgétaire de 2 429. Néanmoins, les équipes médicales des unités opérationnelles et les personnels des hôpitaux parviennent à effectuer de façon remarquable leur mission, notamment dans les opérations extérieures. Les médecins réservistes, régulièrement sollicités, contribuent d'ailleurs à cet effort.
La faute en revient, on le sait, partiellement à la fin de la circonscription. Mais aussi à la concurrence du secteur civil. Que comptez-vous faire pour rendre le service de santé des armées plus attractif à l'avenir ?
Le déficit en médecins concerne effectivement certaines spécialités, anesthésie-réanimation, imagerie médicale, cardiologie ou psychiatrie, des généralistes et des personnels para-médicaux, notamment infirmiers. C'est pourquoi le service de santé des armées renforce le recrutement initial dans les écoles et développe l'embauche directe de personnel médical et para-médical diplômé.
Par ailleurs, la valorisation des métiers et la fidélisation des personnels font l'objet de dispositions spécifiques telles que l'attribution de primes de qualification de spécialité, l'amélioration de l'avancement en début de carrière, l'indemnisation des gardes hospitalières ou la revalorisation des primes pour les médecins les plus gradés. Ces mesure attendues ont déjà permis d'infléchir la courbe des départs des médecins.
Enfin, l'ensemble de ces différentes mesures sera complété par une refonte du statut particulier des médecins et une harmonisation des statuts des personnels para-médicaux. Cette évolution s'inscrit dans le cadre de la réflexion globale sur la révision du statut général des militaires qui fera l'objet d'un projet de loi en 2004.
Ne craignez-vous pas que votre entêtement à faire respecter coûte que coûte la loi de programmation militaire 2003-2008, alors que le gouvernement demande des efforts à l'ensemble des ministères, soit mal compris par les Français ?
Il est faux de dire que le ministère de la Défense ne participe pas à l'effort général. C'est le seul domaine militaire qui doit être préservé. La première responsabilité de l'Etat, c'est d'assurer la sécurité de ses concitoyens, à l'intérieur comme à l'extérieur de son territoire. Un million et demi de nos compatriotes vivent à l'étranger. De nouvelles menaces pèsent notre sécurité, prolifération des armes de destruction massive, multiplication des zones de crise, terrorisme, mais aussi catastrophes naturelles.
Les moyens qui sont mis à notre disposition répondent au besoin de protéger les Français. Dois-je vous rappeler l'engagement des armées durant tout l'été au côtés des pompiers dans la lutte contre les feux de forêts ?
Soyons cohérents : nous voulons rendre à la France les moyens de sa politique et sa capacité à tenir son rang dans le monde, lui permettre de faire face à ses responsabilités internationales de membre permanent du Conseil de sécurité et d'être une force d'entraînement pour la défense européenne. Ce n'était pas le cas lorsque je suis arrivée à ce poste.
Un effort particulier devait être fait. La loi de programmation militaire 2003-2008 votée en début d'année a pour but de rattraper le retard et de préparer nos armées à leurs missions.
Les Français sont parfaitement conscients des raisons pour lesquelles ce budget est considéré comme prioritaire au même titre que celui des ministères de l'Intérieur, de la Justice, de l'Éducation et de la Recherche.
Cet effort consenti par les citoyens comporte en retour une exigence accrue de bonne gestion. Le ministère de la Défense est tenu par des objectifs de résultats, conformément à la réforme de l'État, dans le but d'atteindre une meilleure efficacité au moindre coût.
Le budget 2003 a été en parfaite conformité avec la loi de programmation militaire. Le budget 2004, j'y veille moi-même, doit également permettre de respecter cette loi. C'est la volonté du Président de la République et il l'a réaffirmé à maintes reprises.
La seule concession que l'on vous dit prête à faire concerne le fonctionnement administratif de votre ministère, autrement dit sa partie civile. Là encore, ne craignez-vous pas une réaction virulente des civils travaillant au sein du ministère de la Défense ?
L'intérêt que je porte aux personnels civils de mon ministère est réel. J'ai obtenu l'an dernier une amélioration de leurs primes supérieure au total des quatre années précédentes et je continuerai. Les civils sont indispensables à la bonne marche de cette maison. Avec la professionnalisation, la place des civils au sein des armées s'est même accrue ; il a été décidé de redéployer les activités de soutien ou à caractère administratif vers les personnels civils, réservant aux personnels militaires les activités opérationnelles.
Je souhaite aussi valoriser le rôle des personnels civils. A cette fin, j'avais demandé un rapport sur la place et le rôle des personnels civils au ministère de la Défense. Je viens de le recevoir et de le remettre à l'ensemble des organisations syndicales représentatives des personnels civils avec lesquels j'ai des rendez-vous réguliers.
Quant aux moyens de fonctionnement des services prévus en 2004, compte tenu de la modernisation engagée, vous verrez qu'ils seront satisfaisants.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 24 septembre 2003)