Texte intégral
Que pensez-vous de la colère soulevée dans l'Education nationale par la décentralisation des TOS (Techniciens, ouvriers et employés de service) ?
Il faut avoir conscience qu'il y a aussi un enjeu de pouvoir pour les syndicats. Les 91 000 TOS sont en effet recrutés par le rectorat, par des commissions paritaires où les syndicats sont puissants
Cette question reste-t-elle négociable ?
Les modalités sont aménageables mais le gouvernement est attaché au principe du transfert des TOS. Aujourd'hui, les collectivités gèrent et entretiennent les bâtiments, alors que les personnels compétents relèvent de l'Etat. Cette situation est incohérente. Nous poursuivons avec Nicolas Sarkozy, Luc Ferry et Xavier Darcos les discussions à ce sujet.
De manière très concrète, pourriez-vous expliquer aux élèves ce que peut leur apporter cette décentralisation ?
Des établissements mieux tenus, un service de proximité. Aujourd'hui, pour changer une ampoule, il faut en référer au rectorat. Remplacer un agent peut prendre deux ans, à cause des lourdeurs administratives. La décentralisation crée une sanction contre cette inertie administrative : les élections.
Et aux personnels concernés ?
Une situation gérée localement est mieux prise en considération. L'école primaire est décentralisée depuis Jules Ferry, à la satisfaction générale. Un maire, informé par exemple du problème de logement d'un employé d'école, se battra toujours pour lui.
Mais le mécontentement général a bien un fondement ?
C'est devenu un enjeu politique: la gauche essaie de se refaire une santé. Quant aux professeurs, leur colère a de multiples causes : la question des retraites, leurs conditions de travail souvent dégradées, le passage des emplois-jeunes aux assistants d'éducation, mal vécu car mal compris... Dans certains établissements, le nombre de ces assistants est insuffisant. Cette revendication est compréhensible, nous y répondons : le gouvernement vient de débloquer 80 M d'euros, qui permettront notamment de faciliter la mise en place des assistants d'éducation dans le premier degré..
Aviez-vous prévu une telle mobilisation ?
Nous savions que la réforme des retraites serait difficile. La décentralisation n'est qu'un prétexte. Il y a trois semaines encore, elle ne soulevait aucune contestation.
Vous n'avez pas le sentiment d'avoir pêché dans votre travail d'explication ?
En un an, au cours de mon tour de France des Assises des libertés locales, j'ai tout de même vu 55 000 personnes , parmi lesquelles bien sûr, beaucoup d'élus de gauche et les syndicats. La question des TOS, que nous avons débattue, n'était pas un enjeu ! .
Croyez-vous que ce spectacle donne envie de devenir prof ?
Je renvoie la question : donne-t-il envie de mettre ses enfants dans le public? On fait la queue dans les établissements privés aujourd'hui. Nous risquons d'aller vers une éducation à deux vitesses : les riches dans le privé, les pauvres avec un enseignement public dégradé. C'est regrettable. Le gouvernement entend réformer l'école pour éviter cette dérive.
Des profs brandissent la menace de région dirigée par le FN...
C'est un risque désagréable, mais on est dans une démocratie. Et si le gouvernement reculait, le FN en ferait ses choux gras.
(source http://www.interieur.gouv.fr, le 19 septembre 2003)
Il faut avoir conscience qu'il y a aussi un enjeu de pouvoir pour les syndicats. Les 91 000 TOS sont en effet recrutés par le rectorat, par des commissions paritaires où les syndicats sont puissants
Cette question reste-t-elle négociable ?
Les modalités sont aménageables mais le gouvernement est attaché au principe du transfert des TOS. Aujourd'hui, les collectivités gèrent et entretiennent les bâtiments, alors que les personnels compétents relèvent de l'Etat. Cette situation est incohérente. Nous poursuivons avec Nicolas Sarkozy, Luc Ferry et Xavier Darcos les discussions à ce sujet.
De manière très concrète, pourriez-vous expliquer aux élèves ce que peut leur apporter cette décentralisation ?
Des établissements mieux tenus, un service de proximité. Aujourd'hui, pour changer une ampoule, il faut en référer au rectorat. Remplacer un agent peut prendre deux ans, à cause des lourdeurs administratives. La décentralisation crée une sanction contre cette inertie administrative : les élections.
Et aux personnels concernés ?
Une situation gérée localement est mieux prise en considération. L'école primaire est décentralisée depuis Jules Ferry, à la satisfaction générale. Un maire, informé par exemple du problème de logement d'un employé d'école, se battra toujours pour lui.
Mais le mécontentement général a bien un fondement ?
C'est devenu un enjeu politique: la gauche essaie de se refaire une santé. Quant aux professeurs, leur colère a de multiples causes : la question des retraites, leurs conditions de travail souvent dégradées, le passage des emplois-jeunes aux assistants d'éducation, mal vécu car mal compris... Dans certains établissements, le nombre de ces assistants est insuffisant. Cette revendication est compréhensible, nous y répondons : le gouvernement vient de débloquer 80 M d'euros, qui permettront notamment de faciliter la mise en place des assistants d'éducation dans le premier degré..
Aviez-vous prévu une telle mobilisation ?
Nous savions que la réforme des retraites serait difficile. La décentralisation n'est qu'un prétexte. Il y a trois semaines encore, elle ne soulevait aucune contestation.
Vous n'avez pas le sentiment d'avoir pêché dans votre travail d'explication ?
En un an, au cours de mon tour de France des Assises des libertés locales, j'ai tout de même vu 55 000 personnes , parmi lesquelles bien sûr, beaucoup d'élus de gauche et les syndicats. La question des TOS, que nous avons débattue, n'était pas un enjeu ! .
Croyez-vous que ce spectacle donne envie de devenir prof ?
Je renvoie la question : donne-t-il envie de mettre ses enfants dans le public? On fait la queue dans les établissements privés aujourd'hui. Nous risquons d'aller vers une éducation à deux vitesses : les riches dans le privé, les pauvres avec un enseignement public dégradé. C'est regrettable. Le gouvernement entend réformer l'école pour éviter cette dérive.
Des profs brandissent la menace de région dirigée par le FN...
C'est un risque désagréable, mais on est dans une démocratie. Et si le gouvernement reculait, le FN en ferait ses choux gras.
(source http://www.interieur.gouv.fr, le 19 septembre 2003)