Texte intégral
Madame la Présidente,
Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie très sincèrement de vos voeux et je vous adresse les miens, ceux de mon épouse et de tous mes collaborateurs. A chacune et à chacun de vous, à vos familles, à tous ceux que vous aimez, je souhaite une bonne et heureuse année 1983.
Ce sont des voeux personnels, et croyez le très sincères, que je formule pour chacun de vous.
Mais, Madame la Présidente, vous vous êtes exprimée - et c'est bien naturel - au nom d'une institution : la presse. Une institution qui, comme beaucoup d'autres dans ce pays et à travers le monde, traverse une période délicate, une période de mutation.
Déjà vous le savez, nous nous sommes attachés à moderniser le statut de la communication audiovisuelle. D'une part en permettant, dans une mesure compatible avec les exigences techniques, la naissance de radios locales. D'autre part en libérant les chaînes de télévision de la tutelle directe du pouvoir politique.
Cette oeuvre conduite durant la première année du septennat du président de la République sera complétée, cette année, par une amélioration du statut de la presse écrite. Et dans la réflexion qui s'engage, il m'apparaît tout à fait légitime que votre profession s'exprime. Je dirai même que c'est indispensable.
Vous le voyez, les réformes continuent.
Le programme de travail que j'ai présenté hier en conseil des ministres s'efforce d'ailleurs de compléter certaines réformes déjà engagées et de favoriser la réalisation des grands objectifs poursuivis par le gouvernement.
Ce programme qui couvre le premier semestre de 1983 est le 4ème adopté par le gouvernement. Le précédent a été réalisé à 85 %. C'est-à-dire que 85 % des projets de loi que nous avions prévu d'examiner en conseil des ministres l'ont effectivement été.
J'ajouterai que le programme de travail a fourni, au cours du dernier semestre, 70 % des questions inscrites à l'ordre du jour du conseil, ce qui montre qu'il s'agit bien d'un élément essentiel de préparation du travail gouvernemental sans être, pour autant, un carcan. Il préserve l'indispensable marge de souplesse.
Quel est le programme proposé pour les 6 prochains mois ?
Le gouvernement devra d'abord, je viens de vous le dire, compléter certaines réformes engagées antérieurement.
Je pense en particulier à la deuxième loi sur les compétences des collectivités locales et aux mesures à prendre en matière de retraite complémentaire pour concrétiser l'abaissement de l'âge de la retraite.
Il devra aussi veiller à l'application des réformes, ce qui signifie que les décrets, arrêtés et circulaires qu'appellent les grands textes adoptés l'année dernière, doivent sortir dans les meilleurs délais.
Quant aux objectifs poursuivis par le gouvernement, ce sont d'abord ceux qui nous animent en permanence. C'est-à-dire la lutte contre l'inflation et le chômage.
Ce sont aussi les objectifs plus précis que le président de la République a indiqué à l'occasion des voeux qu'il a présentés à la Nation, et qui sont centrés sur 4 thèmes : la jeunesse, la famille, la solidarité, l'entreprise.
Si je devais résumer notre programme de travail je le regrouperais en 6 chapitres :
1) Il s'agit d'abord de reconstituer les conditions du développement économique. Nous définirons une stratégie à moyen terme, puisque c'est au cours du premier semestre 1983 que nous adopterons la première loi du Plan et que nous fixerons les orientations de l'aménagement du territoire.
Nous accentuerons la priorité donnée à la formation professionnelle et nous examinerons notamment les problèmes particuliers posés par les femmes, les cadres, et les agents de la fonction publique.
Nous examinerons les moyens de rénover les structures du système bancaire et de l'appareil de distribution et nous nous attaquerons aux obstacles artificiels à l'expansion que représente l'insuffisance de la concurrence ou l'existence de professions fermées.
Nous multiplierons enfin les initiatives en faveur des entreprises, en examinant plusieurs lois sur la prévention et le traitement de leurs difficultés, en facilitant la création d'entreprises et le fonctionnement des PMI, en allégeant les formalités qui leur sont imposées.
2) Le second chapitre consiste à orienter davantage les efforts de la Nation vers les familles et vers les jeunes, qui représentent son avenir.
En ce qui concerne les familles, les délibérations du gouvernement porteront sur la politique familiale en général, sur la réforme du financement des prestations familiales, sur les mesures à prendre en faveur des familles dans le domaine du logement social (relance de la construction locative, politique en faveur des HLM, nouvelles formes de l'accession à la propriété). Nous examinerons aussi des textes consacrés à l'aide à l'enfance.
Pour ce qui est de la jeunesse, nous prolongerons en faveur des jeunes de 18-25 ans, comme l'a demandé le président de la République, la politique de formation et d'insertion professionnelle menée pour la tranche des 16-18 ans. Ce sera là une de nos tâches essentielles dans le semestre à venir.
Mais c'est aussi en pensant principalement aux jeunes que nous aborderons la réforme des collèges et des lycées, celle de l'enseignement supérieur, celle du service national.
3) Le troisième thème consiste à poursuivre l'équipement du pays et la modernisation des grands secteurs économiques.
Au titre de l'équipement, nous préparons la 2ème tranche des opérations financées sur le fonds des grands travaux.
Comme la première, elle sera basée sur le lancement d'un emprunt de 4 milliards de francs. Cette deuxième tranche visera, elle aussi, à parts sensiblement égales, la réalisation d'économies d'énergie et le développement des infrastructures de transports. Elle procurera ainsi un soutien appréciable aux activités du secteur du bâtiment et des travaux publics.
Au titre des transports, certaines réformes doivent encore être menées à bien, en particulier celle des transports régionaux et locaux et celle des transports parisiens. Dans le domaine industriel, il faudra définir de nouveaux plans sectoriels, en particulier en faveur de la robotique et de la "filière bois".
La politique agricole donnera lieu à un texte très important sur la réforme foncière.
4) Notre quatrième axe consiste à mieux organiser la protection de la santé. Seront examinés notamment les problèmes de l'alcoolisme, de la réforme hospitalière, de la distribution des produits pharmaceutiques.
Pour la première fois cette année, un débat sera engagé au Parlement afin de discuter des budgets sociaux de la Nation dont vous savez qu'ils sont en volume supérieurs au budget général du pays.
La représentation nationale n'aura donc plus simplement à se prononcer sur les textes gouvernementaux mais elle pourra également se pencher sur les équilibres financiers des grands organismes sociaux.
5) Le gouvernement doit assurer la sécurité des Français à l'extérieur et à l'intérieur. C'est notre cinquième chapitre.
En ce qui concerne la défense, il délibérera sur le très important projet de loi de programmation militaire.
Du point de vue de la lutte contre l'insécurité quotidienne, je soumettrai prochainement au conseil des ministres un certain nombre de propositions à la suite de la concertation que j'ai engagée avec les maires. Nous nous préoccuperons aussi de la protection contre les catastrophes naturelles et de l'aide à apporter aux victimes, qu'il s'agisse de secours médicaux d'urgence ou d'indemnisation.
6) Enfin, la dernière orientation du programme, et non la moins importante, concerne la garantie des libertés et le fonctionnement de la démocratie.
Dans le domaine des libertés publiques, s'inscrit justement l'examen du régime de la presse et l'adoption de la réforme de la partie générale du code pénal.
Il nous faudra également tirer toutes les conséquences de la décentralisation en définissant un nouveau statut de l'élu local et en renforçant la participation des citoyens à la vie locale.
Enfin, il faut poursuivre l'amélioration des rapports entre l'administration et les administrés, notamment en recherchant, dans tous les domaines, la simplification, et en faisant prendre conscience aux administrés de leurs droits.
Vous le voyez, Madame la présidente, Mesdames, Messieurs, le gouvernement n'a guère l'intention de chômer en 1983. Le char de l'Etat continue sur le chemin que les Français ont choisi en mai 1981. Vous avez raison : le mythe de Phaéton ne nous inspire nulle crainte.
Pour ma part, je ne redoute nullement d'embraser l'univers par mes idées partagées même s'il m'arrive, certains jours, d'être surpris de voir flamber les titres et les commentaires.
Vous me dites, à ce propos, que jamais l'information n'a été aussi facile à recueillir dans les ministères. Je me demande, vu la manière dont vous en parlez, si le chef du gouvernement doit vraiment s'en réjouir.
Je noterai simplement que, compte tenu du changement considérable de rythme de l'activité gouvernementale, il est naturel que vous bénéficiez d'une plus grande masse d'informations.
Il s'agit là d'une évolution nécessairement parallèle à celle du nombre des réunions et comités interministériels par exemple. Et comme je sais que ces chiffres vous intéressent, je vous signale que le nombre de réunions et comités interministériels tenus par le Premier ministre et les membres de son cabinet est passé de 1 237 en 1981 à 1 955 en 1982, soit une augmentation de 58 % en un an. C'est du moins ce que m'a indiqué le secrétaire général du gouvernement en me présentant les voeux des différents services qui dépendent de Matignon.
Il m'a également indiqué qu'il y a eu, en 1982, 180 discours ou déclarations du Premier ministre dont une bonne part ont été prononcés à l'occasion des 39 voyages que j'ai effectués cette année en France métropolitaine et dans les départements d'outre-mer, sans parler des 11 voyages à l'étranger.
Mais cela vous le savez puisque vous êtes nombreux ici à m'avoir accompagné à une occasion ou une autre.
Je vais, dans les prochains jours et les prochaines semaines me déplacer à nouveau. Dès lundi, par exemple, en allant à Nantes, à Brest et à Rennes. Vendredi 28 janvier je me rendrai à Laon. Du 2 au 6 février je visiterai les départements des Antilles et de la Guyane. Le 11 février j'irai à Epinal et à Besançon.
D'autres déplacements sont encore en préparation. Ils vous seront communiqués en temps voulu. Il s'agit de voyages dans les régions Provence, Alpes, Côte d'Azur et Poitou-Charentes.
C'est peut-être aussi cette volonté d'expliquer, d'aller sur le terrain, que j'ai voulu résumer dans la formule "gouverner autrement". Rien n'est plus difficile en effet que de changer les habitudes et de réformer les institutions. On inquiète toujours. On inquiète ceux qui craignent de perdre un avantage ou un privilège sans pour autant mobiliser ceux qui voient mal en quoi le changement va leur être bénéfique.
C'est peut-être pour cela qu'il y a eu si peu de gouvernements réformateurs dans notre histoire.
La réforme exige l'imagination, le mouvement des idées et donc le débat.
Le maintien de nos grands équilibres, qui n'est pas moins nécessaire que l'adaptation de notre société, implique au contraire la stabilité.
Ce qui peut apparaître aujourd'hui comme une difficulté, constituera demain un mérite. Celui d'avoir réalisé le changement sans détruire pour autant nos équilibres économiques. A cet égard, je ne peux que me réjouir de voir que nous aurons terminé l'année 1982 en ayant enfin réussi à stabiliser le chômage et à ramener l'inflation en dessous du seuil de 10 %.
Dans de telles périodes le rôle des moyens d'information est donc particulièrement important. Nous n'attendons pas de vous que vous vous fassiez les laudateurs systématiques de l'action gouvernementale. - Encore que, croyez le bien, personne ne vous en empêche ! -
Nous pensons toutefois que la responsabilité de la presse est de contribuer à clarifier la nature et le rythme du changement. Par exemple en tenant mieux compte de la graduation, qui existent entre une communication en conseil des ministres, l'adoption d'un projet de loi, son vote par le Parlement et son entrée en vigueur. Par exemple en distinguant plus soigneusement ce qui constitue une décision gouvernementale et ce qui n'est qu'une idée émise par telle ou telle administration ou telle ou telle personnalité.
Alors mon voeu de Premier ministre à l'institution que vous représentez sera simple. Je souhaite qu'en 1983, tous ensemble, nous au gouvernement et vous dans la presse, nous fassions en sorte que l'ensemble des Françaises et des Français aient une connaissance plus précise et plus exacte des enjeux et des choix et qu'ils puissent, en conséquence, assumer plus complètement leurs responsabilités de citoyens.
Madame la présidente, Mesdames, Messieurs, je vous remercie.
Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie très sincèrement de vos voeux et je vous adresse les miens, ceux de mon épouse et de tous mes collaborateurs. A chacune et à chacun de vous, à vos familles, à tous ceux que vous aimez, je souhaite une bonne et heureuse année 1983.
Ce sont des voeux personnels, et croyez le très sincères, que je formule pour chacun de vous.
Mais, Madame la Présidente, vous vous êtes exprimée - et c'est bien naturel - au nom d'une institution : la presse. Une institution qui, comme beaucoup d'autres dans ce pays et à travers le monde, traverse une période délicate, une période de mutation.
Déjà vous le savez, nous nous sommes attachés à moderniser le statut de la communication audiovisuelle. D'une part en permettant, dans une mesure compatible avec les exigences techniques, la naissance de radios locales. D'autre part en libérant les chaînes de télévision de la tutelle directe du pouvoir politique.
Cette oeuvre conduite durant la première année du septennat du président de la République sera complétée, cette année, par une amélioration du statut de la presse écrite. Et dans la réflexion qui s'engage, il m'apparaît tout à fait légitime que votre profession s'exprime. Je dirai même que c'est indispensable.
Vous le voyez, les réformes continuent.
Le programme de travail que j'ai présenté hier en conseil des ministres s'efforce d'ailleurs de compléter certaines réformes déjà engagées et de favoriser la réalisation des grands objectifs poursuivis par le gouvernement.
Ce programme qui couvre le premier semestre de 1983 est le 4ème adopté par le gouvernement. Le précédent a été réalisé à 85 %. C'est-à-dire que 85 % des projets de loi que nous avions prévu d'examiner en conseil des ministres l'ont effectivement été.
J'ajouterai que le programme de travail a fourni, au cours du dernier semestre, 70 % des questions inscrites à l'ordre du jour du conseil, ce qui montre qu'il s'agit bien d'un élément essentiel de préparation du travail gouvernemental sans être, pour autant, un carcan. Il préserve l'indispensable marge de souplesse.
Quel est le programme proposé pour les 6 prochains mois ?
Le gouvernement devra d'abord, je viens de vous le dire, compléter certaines réformes engagées antérieurement.
Je pense en particulier à la deuxième loi sur les compétences des collectivités locales et aux mesures à prendre en matière de retraite complémentaire pour concrétiser l'abaissement de l'âge de la retraite.
Il devra aussi veiller à l'application des réformes, ce qui signifie que les décrets, arrêtés et circulaires qu'appellent les grands textes adoptés l'année dernière, doivent sortir dans les meilleurs délais.
Quant aux objectifs poursuivis par le gouvernement, ce sont d'abord ceux qui nous animent en permanence. C'est-à-dire la lutte contre l'inflation et le chômage.
Ce sont aussi les objectifs plus précis que le président de la République a indiqué à l'occasion des voeux qu'il a présentés à la Nation, et qui sont centrés sur 4 thèmes : la jeunesse, la famille, la solidarité, l'entreprise.
Si je devais résumer notre programme de travail je le regrouperais en 6 chapitres :
1) Il s'agit d'abord de reconstituer les conditions du développement économique. Nous définirons une stratégie à moyen terme, puisque c'est au cours du premier semestre 1983 que nous adopterons la première loi du Plan et que nous fixerons les orientations de l'aménagement du territoire.
Nous accentuerons la priorité donnée à la formation professionnelle et nous examinerons notamment les problèmes particuliers posés par les femmes, les cadres, et les agents de la fonction publique.
Nous examinerons les moyens de rénover les structures du système bancaire et de l'appareil de distribution et nous nous attaquerons aux obstacles artificiels à l'expansion que représente l'insuffisance de la concurrence ou l'existence de professions fermées.
Nous multiplierons enfin les initiatives en faveur des entreprises, en examinant plusieurs lois sur la prévention et le traitement de leurs difficultés, en facilitant la création d'entreprises et le fonctionnement des PMI, en allégeant les formalités qui leur sont imposées.
2) Le second chapitre consiste à orienter davantage les efforts de la Nation vers les familles et vers les jeunes, qui représentent son avenir.
En ce qui concerne les familles, les délibérations du gouvernement porteront sur la politique familiale en général, sur la réforme du financement des prestations familiales, sur les mesures à prendre en faveur des familles dans le domaine du logement social (relance de la construction locative, politique en faveur des HLM, nouvelles formes de l'accession à la propriété). Nous examinerons aussi des textes consacrés à l'aide à l'enfance.
Pour ce qui est de la jeunesse, nous prolongerons en faveur des jeunes de 18-25 ans, comme l'a demandé le président de la République, la politique de formation et d'insertion professionnelle menée pour la tranche des 16-18 ans. Ce sera là une de nos tâches essentielles dans le semestre à venir.
Mais c'est aussi en pensant principalement aux jeunes que nous aborderons la réforme des collèges et des lycées, celle de l'enseignement supérieur, celle du service national.
3) Le troisième thème consiste à poursuivre l'équipement du pays et la modernisation des grands secteurs économiques.
Au titre de l'équipement, nous préparons la 2ème tranche des opérations financées sur le fonds des grands travaux.
Comme la première, elle sera basée sur le lancement d'un emprunt de 4 milliards de francs. Cette deuxième tranche visera, elle aussi, à parts sensiblement égales, la réalisation d'économies d'énergie et le développement des infrastructures de transports. Elle procurera ainsi un soutien appréciable aux activités du secteur du bâtiment et des travaux publics.
Au titre des transports, certaines réformes doivent encore être menées à bien, en particulier celle des transports régionaux et locaux et celle des transports parisiens. Dans le domaine industriel, il faudra définir de nouveaux plans sectoriels, en particulier en faveur de la robotique et de la "filière bois".
La politique agricole donnera lieu à un texte très important sur la réforme foncière.
4) Notre quatrième axe consiste à mieux organiser la protection de la santé. Seront examinés notamment les problèmes de l'alcoolisme, de la réforme hospitalière, de la distribution des produits pharmaceutiques.
Pour la première fois cette année, un débat sera engagé au Parlement afin de discuter des budgets sociaux de la Nation dont vous savez qu'ils sont en volume supérieurs au budget général du pays.
La représentation nationale n'aura donc plus simplement à se prononcer sur les textes gouvernementaux mais elle pourra également se pencher sur les équilibres financiers des grands organismes sociaux.
5) Le gouvernement doit assurer la sécurité des Français à l'extérieur et à l'intérieur. C'est notre cinquième chapitre.
En ce qui concerne la défense, il délibérera sur le très important projet de loi de programmation militaire.
Du point de vue de la lutte contre l'insécurité quotidienne, je soumettrai prochainement au conseil des ministres un certain nombre de propositions à la suite de la concertation que j'ai engagée avec les maires. Nous nous préoccuperons aussi de la protection contre les catastrophes naturelles et de l'aide à apporter aux victimes, qu'il s'agisse de secours médicaux d'urgence ou d'indemnisation.
6) Enfin, la dernière orientation du programme, et non la moins importante, concerne la garantie des libertés et le fonctionnement de la démocratie.
Dans le domaine des libertés publiques, s'inscrit justement l'examen du régime de la presse et l'adoption de la réforme de la partie générale du code pénal.
Il nous faudra également tirer toutes les conséquences de la décentralisation en définissant un nouveau statut de l'élu local et en renforçant la participation des citoyens à la vie locale.
Enfin, il faut poursuivre l'amélioration des rapports entre l'administration et les administrés, notamment en recherchant, dans tous les domaines, la simplification, et en faisant prendre conscience aux administrés de leurs droits.
Vous le voyez, Madame la présidente, Mesdames, Messieurs, le gouvernement n'a guère l'intention de chômer en 1983. Le char de l'Etat continue sur le chemin que les Français ont choisi en mai 1981. Vous avez raison : le mythe de Phaéton ne nous inspire nulle crainte.
Pour ma part, je ne redoute nullement d'embraser l'univers par mes idées partagées même s'il m'arrive, certains jours, d'être surpris de voir flamber les titres et les commentaires.
Vous me dites, à ce propos, que jamais l'information n'a été aussi facile à recueillir dans les ministères. Je me demande, vu la manière dont vous en parlez, si le chef du gouvernement doit vraiment s'en réjouir.
Je noterai simplement que, compte tenu du changement considérable de rythme de l'activité gouvernementale, il est naturel que vous bénéficiez d'une plus grande masse d'informations.
Il s'agit là d'une évolution nécessairement parallèle à celle du nombre des réunions et comités interministériels par exemple. Et comme je sais que ces chiffres vous intéressent, je vous signale que le nombre de réunions et comités interministériels tenus par le Premier ministre et les membres de son cabinet est passé de 1 237 en 1981 à 1 955 en 1982, soit une augmentation de 58 % en un an. C'est du moins ce que m'a indiqué le secrétaire général du gouvernement en me présentant les voeux des différents services qui dépendent de Matignon.
Il m'a également indiqué qu'il y a eu, en 1982, 180 discours ou déclarations du Premier ministre dont une bonne part ont été prononcés à l'occasion des 39 voyages que j'ai effectués cette année en France métropolitaine et dans les départements d'outre-mer, sans parler des 11 voyages à l'étranger.
Mais cela vous le savez puisque vous êtes nombreux ici à m'avoir accompagné à une occasion ou une autre.
Je vais, dans les prochains jours et les prochaines semaines me déplacer à nouveau. Dès lundi, par exemple, en allant à Nantes, à Brest et à Rennes. Vendredi 28 janvier je me rendrai à Laon. Du 2 au 6 février je visiterai les départements des Antilles et de la Guyane. Le 11 février j'irai à Epinal et à Besançon.
D'autres déplacements sont encore en préparation. Ils vous seront communiqués en temps voulu. Il s'agit de voyages dans les régions Provence, Alpes, Côte d'Azur et Poitou-Charentes.
C'est peut-être aussi cette volonté d'expliquer, d'aller sur le terrain, que j'ai voulu résumer dans la formule "gouverner autrement". Rien n'est plus difficile en effet que de changer les habitudes et de réformer les institutions. On inquiète toujours. On inquiète ceux qui craignent de perdre un avantage ou un privilège sans pour autant mobiliser ceux qui voient mal en quoi le changement va leur être bénéfique.
C'est peut-être pour cela qu'il y a eu si peu de gouvernements réformateurs dans notre histoire.
La réforme exige l'imagination, le mouvement des idées et donc le débat.
Le maintien de nos grands équilibres, qui n'est pas moins nécessaire que l'adaptation de notre société, implique au contraire la stabilité.
Ce qui peut apparaître aujourd'hui comme une difficulté, constituera demain un mérite. Celui d'avoir réalisé le changement sans détruire pour autant nos équilibres économiques. A cet égard, je ne peux que me réjouir de voir que nous aurons terminé l'année 1982 en ayant enfin réussi à stabiliser le chômage et à ramener l'inflation en dessous du seuil de 10 %.
Dans de telles périodes le rôle des moyens d'information est donc particulièrement important. Nous n'attendons pas de vous que vous vous fassiez les laudateurs systématiques de l'action gouvernementale. - Encore que, croyez le bien, personne ne vous en empêche ! -
Nous pensons toutefois que la responsabilité de la presse est de contribuer à clarifier la nature et le rythme du changement. Par exemple en tenant mieux compte de la graduation, qui existent entre une communication en conseil des ministres, l'adoption d'un projet de loi, son vote par le Parlement et son entrée en vigueur. Par exemple en distinguant plus soigneusement ce qui constitue une décision gouvernementale et ce qui n'est qu'une idée émise par telle ou telle administration ou telle ou telle personnalité.
Alors mon voeu de Premier ministre à l'institution que vous représentez sera simple. Je souhaite qu'en 1983, tous ensemble, nous au gouvernement et vous dans la presse, nous fassions en sorte que l'ensemble des Françaises et des Français aient une connaissance plus précise et plus exacte des enjeux et des choix et qu'ils puissent, en conséquence, assumer plus complètement leurs responsabilités de citoyens.
Madame la présidente, Mesdames, Messieurs, je vous remercie.