Texte intégral
L'Union européenne a décidé de promouvoir l'Europe de la connaissance en se fixant pour objectif un effort de recherche de 3 % du PIB à l'horizon 2010. Certains voudraient réduire l'évaluation de la politique de recherche de notre pays à ce seul indicateur. Or la qualité de la recherche se mesure aujourd'hui également selon d'autres critères : sa capacité à irriguer les entreprises et l'économie, à nourrir la société de la connaissance, à former et attirer les jeunes. La place que la recherche et l'innovation occupent dans la société n'est plus celle des Trente Glorieuses. Le temps est révolu où la recherche était effectuée, pour l'essentiel, dans les laboratoires publics s'appuyant sur des grands programmes nationaux financés par l'Etat et des opérateurs industriels hexagonaux. La dépense publique n'est plus le seul moteur de l'effort d'innovation d'un pays.
La maîtrise du savoir se joue aujourd'hui au niveau mondial dans un environnement compétitif et ouvert, mettant en jeu des acteurs multiples et divers. Cette compétition dans laquelle la France est engagée, elle doit la mener en capitalisant sur ses atouts au sein d'une Europe de pays partenaires. Les maîtres mots sont : "excellence" et "attractivité". Le rôle de l'Etat est de créer les conditions les plus favorables à leur épanouissement.
La première richesse d'une nation dans cette compétition, c'est avant tout l'intelligence de ses citoyens, et bien sûr de ses chercheurs et entrepreneurs. L'importance de cette richesse intellectuelle, doit placer la désaffection des jeunes pour la science et les études scientifiques comme le défi majeur à relever pour notre société. Le besoin en chercheurs et ingénieurs de haut niveau en Europe d'ici à 2010 est considérable : prés d'un million de nouveaux emplois au-delà du potentiel existant. Y répondre soulève de nouveaux défis : transmettre la passion pour le savoir et la science, développer l'attractivité des carrières scientifiques pour les jeunes étudiants, éviter l'émigration irréversible des cerveaux, attirer au contraire les meilleurs étrangers, ou faire revenir les jeunes diplômés expatriés et leur donner la capacité d'exercer leurs talents sur notre sol. Voilà les combats à mener. Pour cela, il est indispensable que la science irrigue naturellement le monde de l'entreprise, de l'école et l'université et l'ensemble de notre société. Il est non moins nécessaire, pour créer l'environnement attractif pour les chercheurs, de favoriser la mobilité et les passerelles entre les laboratoires, l'entreprise et l'université, d'ouvrir de nouveaux parcours professionnels, de diversifier les qualifications et de les adapter aux besoins de notre environnement. Beaucoup de mesures dans ce sens sont déjà mises en oeuvre.
Le second atout d'un pays, c'est la qualité de sa recherche et de ses laboratoires et leur efficacité à transférer le savoir. Dans ce domaine, nos universités et nos grands organismes de recherche publique forment un socle solide et original. Alors que l'Union européenne cherche les moyens de mieux fédérer les compétences en mettant en réseau les laboratoires et en développant, par appel d'offres, des projets intégrés, le modèle français, fait de grands instituts thématiques et d'un tissu universitaire riche et diversifié, peut constituer, contrairement à ce qu'affirment certains, un atout formidable. Il appartient à l'ensemble des acteurs de définir les modes d'organisation les plus efficaces pour réussir la création de ces pôles d'excellence dans le domaine de la recherche, associant, dans le cadre d'une politique scientifique commune, les organismes, les universités et l'ensemble des acteurs économiques et les collectivités locales qui seront à même de développer l'attractivité de notre territoire.
L'Etat, sans se substituer aux acteurs de la recherche, doit jouer désormais, dans cette mobilisation nationale, un rôle de stratège et de pilote, utilisant les leviers dont il dispose pour catalyser les énergies : les moyens budgétaires confiés aux organismes, bien sûr, mais aussi la politique contractuelle, sa capacité à impulser les projets et définir les priorités, l'évaluation comme moyen d'orientation et de pilotage des recherches et les fonds incitatifs de la recherche qui sont les instruments privilégiés permettant de structurer des projets, de développer les synergies entre recherche publique et recherche privée.
Le troisième élément indispensable à l'attractivité de notre territoire est la force de nos industries et leur capacité d'innovation. Selon le Conseil européen de Barcelone, deux tiers des 3 % doivent provenir des entreprises, un tiers de la recherche publique. La France consacre aujourd'hui environ 0,95 % de son PIB pour sa recherche publique, mais seulement 1,25 % pour les entreprises. C'est donc là que le gouvernement a décidé de faire porter l'effort en 2004. Les moyens mis en oeuvre sont importants : le Plan innovation présenté à la fin de l'année 2002, et la réforme du crédit d'impôt recherche, qui devrait toucher sept fois plus d'entreprises, la mise en place d'un nouveau régime, plus favorable, pour les fondations représentent un effort de plus de 1 milliard d'euros.
Dans cette concurrence à l'échelle du monde, l'Europe doit faire valoir tous ses atouts faits de la diversité et de la complémentarité de ses savoirs. Si la compétition se joue à l'échelle du monde, c'est néanmoins au niveau des régions qu'elle se gagne. C'est là, dans le cadre d'une politique régionale active, que doivent s'épanouir les activités de recherche, d'innovation, de formation, de création d'entreprises et de diffusion du savoir. La constitution de pôles d'excellence entre des entreprises, des universités et des laboratoires publics uvrant en synergie est au confluent de l'ensemble des politiques d'aménagement du territoire. Elle s'appuie sur le développement de grands outils scientifiques de niveau international, des formations de haut niveau, diversifiées et adaptées aux attentes de la société et de l'économie, une recherche performante et ouverte sur son environnement et préservant le continuum fécond qui va de la formation à la recherche appliquée et l'innovation en passant par le développement des connaissances. La formation et l'enseignement supérieur, la recherche qui permet l'amélioration de la diffusion du savoir et le développement de l'innovation des entreprises françaises forment le cycle vertueux pour l'attractivité de la France qu'il nous faut, tous ensemble, mettre en oeuvre. Créer la croissance, créer l'excellence, c'est créer et diffuser la connaissance : une société de la connaissance au bénéfice de tous ! Voilà l'idéal que j'ai pour le rayonnement et la place de notre pays, voilà le cap que fixe notamment le budget 2004 !
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 novembre 2003)
La maîtrise du savoir se joue aujourd'hui au niveau mondial dans un environnement compétitif et ouvert, mettant en jeu des acteurs multiples et divers. Cette compétition dans laquelle la France est engagée, elle doit la mener en capitalisant sur ses atouts au sein d'une Europe de pays partenaires. Les maîtres mots sont : "excellence" et "attractivité". Le rôle de l'Etat est de créer les conditions les plus favorables à leur épanouissement.
La première richesse d'une nation dans cette compétition, c'est avant tout l'intelligence de ses citoyens, et bien sûr de ses chercheurs et entrepreneurs. L'importance de cette richesse intellectuelle, doit placer la désaffection des jeunes pour la science et les études scientifiques comme le défi majeur à relever pour notre société. Le besoin en chercheurs et ingénieurs de haut niveau en Europe d'ici à 2010 est considérable : prés d'un million de nouveaux emplois au-delà du potentiel existant. Y répondre soulève de nouveaux défis : transmettre la passion pour le savoir et la science, développer l'attractivité des carrières scientifiques pour les jeunes étudiants, éviter l'émigration irréversible des cerveaux, attirer au contraire les meilleurs étrangers, ou faire revenir les jeunes diplômés expatriés et leur donner la capacité d'exercer leurs talents sur notre sol. Voilà les combats à mener. Pour cela, il est indispensable que la science irrigue naturellement le monde de l'entreprise, de l'école et l'université et l'ensemble de notre société. Il est non moins nécessaire, pour créer l'environnement attractif pour les chercheurs, de favoriser la mobilité et les passerelles entre les laboratoires, l'entreprise et l'université, d'ouvrir de nouveaux parcours professionnels, de diversifier les qualifications et de les adapter aux besoins de notre environnement. Beaucoup de mesures dans ce sens sont déjà mises en oeuvre.
Le second atout d'un pays, c'est la qualité de sa recherche et de ses laboratoires et leur efficacité à transférer le savoir. Dans ce domaine, nos universités et nos grands organismes de recherche publique forment un socle solide et original. Alors que l'Union européenne cherche les moyens de mieux fédérer les compétences en mettant en réseau les laboratoires et en développant, par appel d'offres, des projets intégrés, le modèle français, fait de grands instituts thématiques et d'un tissu universitaire riche et diversifié, peut constituer, contrairement à ce qu'affirment certains, un atout formidable. Il appartient à l'ensemble des acteurs de définir les modes d'organisation les plus efficaces pour réussir la création de ces pôles d'excellence dans le domaine de la recherche, associant, dans le cadre d'une politique scientifique commune, les organismes, les universités et l'ensemble des acteurs économiques et les collectivités locales qui seront à même de développer l'attractivité de notre territoire.
L'Etat, sans se substituer aux acteurs de la recherche, doit jouer désormais, dans cette mobilisation nationale, un rôle de stratège et de pilote, utilisant les leviers dont il dispose pour catalyser les énergies : les moyens budgétaires confiés aux organismes, bien sûr, mais aussi la politique contractuelle, sa capacité à impulser les projets et définir les priorités, l'évaluation comme moyen d'orientation et de pilotage des recherches et les fonds incitatifs de la recherche qui sont les instruments privilégiés permettant de structurer des projets, de développer les synergies entre recherche publique et recherche privée.
Le troisième élément indispensable à l'attractivité de notre territoire est la force de nos industries et leur capacité d'innovation. Selon le Conseil européen de Barcelone, deux tiers des 3 % doivent provenir des entreprises, un tiers de la recherche publique. La France consacre aujourd'hui environ 0,95 % de son PIB pour sa recherche publique, mais seulement 1,25 % pour les entreprises. C'est donc là que le gouvernement a décidé de faire porter l'effort en 2004. Les moyens mis en oeuvre sont importants : le Plan innovation présenté à la fin de l'année 2002, et la réforme du crédit d'impôt recherche, qui devrait toucher sept fois plus d'entreprises, la mise en place d'un nouveau régime, plus favorable, pour les fondations représentent un effort de plus de 1 milliard d'euros.
Dans cette concurrence à l'échelle du monde, l'Europe doit faire valoir tous ses atouts faits de la diversité et de la complémentarité de ses savoirs. Si la compétition se joue à l'échelle du monde, c'est néanmoins au niveau des régions qu'elle se gagne. C'est là, dans le cadre d'une politique régionale active, que doivent s'épanouir les activités de recherche, d'innovation, de formation, de création d'entreprises et de diffusion du savoir. La constitution de pôles d'excellence entre des entreprises, des universités et des laboratoires publics uvrant en synergie est au confluent de l'ensemble des politiques d'aménagement du territoire. Elle s'appuie sur le développement de grands outils scientifiques de niveau international, des formations de haut niveau, diversifiées et adaptées aux attentes de la société et de l'économie, une recherche performante et ouverte sur son environnement et préservant le continuum fécond qui va de la formation à la recherche appliquée et l'innovation en passant par le développement des connaissances. La formation et l'enseignement supérieur, la recherche qui permet l'amélioration de la diffusion du savoir et le développement de l'innovation des entreprises françaises forment le cycle vertueux pour l'attractivité de la France qu'il nous faut, tous ensemble, mettre en oeuvre. Créer la croissance, créer l'excellence, c'est créer et diffuser la connaissance : une société de la connaissance au bénéfice de tous ! Voilà l'idéal que j'ai pour le rayonnement et la place de notre pays, voilà le cap que fixe notamment le budget 2004 !
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 novembre 2003)