Texte intégral
QUESTION : Quel bilan global faites-vous de cette session 2003-2004 ?
Hervé MORIN (Réponse) : Une vraie dynamique s'est créée cette année. Le groupe UDF à l'Assemblée nationale a pris toute sa place dans le débat. Tout le monde l'a d'ailleurs remarqué : tandis que les autres partis ont très souvent des paroles convenues, dont les paroles sont connues d'avance, comme le renvoi des responsabilités vers l'autre, nous avons pu expérimenter la force de frappe d'une parole indépendante. Nos explications de vote, celle de François Bayrou sur le budget, sur la motion de censure, sur l'ASS, etc ont eu un retentissement considérable, à l'Assemblée, et en dehors. C'est ce qui fait de nous le troisième parti de France. Une bonne nouvelle pour notre pays : le bipartisme n'aura pas lieu, la démocratie s'en trouve renforcée. Il reste qu'il faut maintenant que l'Assemblée ait les moyens institutionnels de jouer vraiment son rôle, contrôler, proposer, représenter les différentes tendances politiques du pays réel.
QUESTION : Dans sa déclaration initiale, le groupe UDF s'est engagé à "défendre les préoccupations et les aspirations des Français auprès du gouvernement à l'Assemblée nationale".
Comment cela s'est-il concrétisé ?
Hervé MORIN (Réponse) : Notre rôle, c'est d'être un groupe qui n'a pas peur de dire ce qui fâche, parce que c'est vrai. Cette position de l'UDF est nécessaire non seulement pour notre réussite, puisque c'est ainsi que les Français nous écoutent, mais nécessaire aussi pour la réussite durable de la majorité. Notre abstention sur le PLF 2004 en est un exemple évident. Lorsque nous nous sommes abstenus, les levées de boucliers du côté de l'UMP n'ont pas manqué ! Pourtant, cette abstention était due au refus du gouvernement de prendre en compte nos propositions fondées sur une vision réaliste des choses : nous avons critiqué la hausse de la TIPP, qui ne concernait que les particuliers, et non pas les plus pollueurs, les poids lourds, et l'approbation par le gouvernement de l'accord de l'UNEDIC sur les intermittents. Deux points, surtout ont été déterminants. Nous avons demandé de stopper la baisse des impôts dans une période d'alerte rouge pour les finances publiques et de niveaux de déficit record. Nous avons demandé que l'on revienne sur la suppression de l'ASS pour les chômeurs de longue durée. C'était pour nous une question de justice sociale. Le gouvernement a passé outre.
Levées de boucliers en novembre. Mais en avril, après la déroute des régionales, Jacques Chirac reprend point par point nos arguments : retour sur la réforme de l'ASS, fin de la baisse des impôts, gestion plus humaine du dossier des intermittents. La preuve que la majorité a besoin de paroles libres, en contact avec la réalité, pour prévenir le gouvernement quand il va dans la mauvaise direction. On aurait simplement pu nous écouter plus tôt !
QUESTION : Et l'avenir ?
Hervé MORIN (Réponse) : Nous examinons actuellement le projet de loi sur l'assurance maladie. A l'heure qu'il est, le projet dit " de réforme "de l'assurance maladie est un énième (le 19ème, si mes calculs sont bons) plan de financement, sans une ligne sur l'hôpital, qui reporte sur l'avenir toutes nos dettes. L'année prochaine, sur la loi d'orientation sur l'école, le budget et les impôts, les questions de société, les institutions, nous prendrons l'initiative de propositions audacieuses, après de nombreuses auditions. Car nous avons une responsabilité : faire en sorte que le Parlement soit un vrai lieu de contrôle de l'action du gouvernement et de propositions pour guider cette action. Nous sommes d'ailleurs preneurs de toutes les idées qui s'appuient sur une expérience personnelle et professionnelle !
(Source http://www.udf.org, le 2 septembre 2004)
Hervé MORIN (Réponse) : Une vraie dynamique s'est créée cette année. Le groupe UDF à l'Assemblée nationale a pris toute sa place dans le débat. Tout le monde l'a d'ailleurs remarqué : tandis que les autres partis ont très souvent des paroles convenues, dont les paroles sont connues d'avance, comme le renvoi des responsabilités vers l'autre, nous avons pu expérimenter la force de frappe d'une parole indépendante. Nos explications de vote, celle de François Bayrou sur le budget, sur la motion de censure, sur l'ASS, etc ont eu un retentissement considérable, à l'Assemblée, et en dehors. C'est ce qui fait de nous le troisième parti de France. Une bonne nouvelle pour notre pays : le bipartisme n'aura pas lieu, la démocratie s'en trouve renforcée. Il reste qu'il faut maintenant que l'Assemblée ait les moyens institutionnels de jouer vraiment son rôle, contrôler, proposer, représenter les différentes tendances politiques du pays réel.
QUESTION : Dans sa déclaration initiale, le groupe UDF s'est engagé à "défendre les préoccupations et les aspirations des Français auprès du gouvernement à l'Assemblée nationale".
Comment cela s'est-il concrétisé ?
Hervé MORIN (Réponse) : Notre rôle, c'est d'être un groupe qui n'a pas peur de dire ce qui fâche, parce que c'est vrai. Cette position de l'UDF est nécessaire non seulement pour notre réussite, puisque c'est ainsi que les Français nous écoutent, mais nécessaire aussi pour la réussite durable de la majorité. Notre abstention sur le PLF 2004 en est un exemple évident. Lorsque nous nous sommes abstenus, les levées de boucliers du côté de l'UMP n'ont pas manqué ! Pourtant, cette abstention était due au refus du gouvernement de prendre en compte nos propositions fondées sur une vision réaliste des choses : nous avons critiqué la hausse de la TIPP, qui ne concernait que les particuliers, et non pas les plus pollueurs, les poids lourds, et l'approbation par le gouvernement de l'accord de l'UNEDIC sur les intermittents. Deux points, surtout ont été déterminants. Nous avons demandé de stopper la baisse des impôts dans une période d'alerte rouge pour les finances publiques et de niveaux de déficit record. Nous avons demandé que l'on revienne sur la suppression de l'ASS pour les chômeurs de longue durée. C'était pour nous une question de justice sociale. Le gouvernement a passé outre.
Levées de boucliers en novembre. Mais en avril, après la déroute des régionales, Jacques Chirac reprend point par point nos arguments : retour sur la réforme de l'ASS, fin de la baisse des impôts, gestion plus humaine du dossier des intermittents. La preuve que la majorité a besoin de paroles libres, en contact avec la réalité, pour prévenir le gouvernement quand il va dans la mauvaise direction. On aurait simplement pu nous écouter plus tôt !
QUESTION : Et l'avenir ?
Hervé MORIN (Réponse) : Nous examinons actuellement le projet de loi sur l'assurance maladie. A l'heure qu'il est, le projet dit " de réforme "de l'assurance maladie est un énième (le 19ème, si mes calculs sont bons) plan de financement, sans une ligne sur l'hôpital, qui reporte sur l'avenir toutes nos dettes. L'année prochaine, sur la loi d'orientation sur l'école, le budget et les impôts, les questions de société, les institutions, nous prendrons l'initiative de propositions audacieuses, après de nombreuses auditions. Car nous avons une responsabilité : faire en sorte que le Parlement soit un vrai lieu de contrôle de l'action du gouvernement et de propositions pour guider cette action. Nous sommes d'ailleurs preneurs de toutes les idées qui s'appuient sur une expérience personnelle et professionnelle !
(Source http://www.udf.org, le 2 septembre 2004)