Texte intégral
Chers amis,
Chers camarades,
Il y a quelques mois, le sieur Valéry Giscard d'Estaing nous présentait un projet de traité constitutionnel pour l'Europe. Après avoir amusé la galerie avec sa " Convention européenne " qui a été consultée sur à peu près tout sauf sur l'essentiel, sauf sur la majeure partie du texte final - C'est à dire Maastricht en pire ! -, les gouvernements européens se sont empressés de s'en emparer pour organiser entre eux de grands débats. La seule question posée étant la suivante : comment allons-nous nous partager le pouvoir ? Certains ont fait la fine bouche, parfois non sans raisons, et tout le monde a été ravi de repousser en conséquence ce débat encombrant après les élections européennes.
C'est cela que nous n'allons pas laisser faire.
Les listes que nous présentons aujourd'hui veulent taper du poing sur la table, elles veulent en finir avec cette hypocrisie, elles veulent que le débat ait lieu !
En France, le projet de constitution, a reçu l'approbation de la droite UMP-UDF, cela ne nous étonnera pas le moins du monde. Le gouvernement maintenu n'a pas d'autre credo que celui qui s'écrit dans le marbre de Bruxelles : déployer le tapis rouge au capitalisme mondialisé. Et il s'est d'ailleurs pris les pieds dans le tapis ! Qu'à cela ne tienne, chacun des ministres, dans son domaine, continue d'appliquer le programme : le libéralisme, ils sont tous tombés dedans quand ils étaient petits. Mais c'est plus une potion amère qu'une potion magique ! Depuis deux ans, la droite mène sans états d'âme la politique du capital, elle opprime toutes les catégories une à une, pourquoi se priverait-elle de la force de frappe d'une Europe construite à son image, pour faire le sale boulot ? Raffarin se dit le " pilote de l'airbus gouvernemental ", mais c'est bien le MEDEF qui est dans la tour de contrôle !
Mais la Constitution a également reçu l'assentiment franc, quoiqu'un peu gêné, du Parti socialiste et des Verts. A vrai dire, au regard de ce qui s'est passé ces dernières décennies en Europe, ou sociaux-démocrates et libéraux ont souvent gouverné ensemble, cela n'est pas trop fait pour surprendre non plus. Mais comment peut-on tenir un discours à Paris et un autre à Strasbourg et Bruxelles ? Il y en a assez de la politique politicienne. Qu'à gauche, certains opèrent des virages à 180°, sur les privatisations, par exemple, et nous disent " et maintenant - enfin ! -, l'Europe sociale ", c'est a priori plutôt réjouissant, mais qu'en même temps ils votent les directives de libéralisation à Bruxelles et acceptent cette Constitution qui affiche l'ambition de briser les services et entreprises publiques, est-ce cohérent ? Où est l'honnêteté, où est la sincérité dans ce positionnement? Cette Europe, cette constitution, sont libérales et c'est déjà par là que la gauche a pêché entre 1997 et 2002 ! Il n'est pas possible de composer avec le libéralisme ! Voilà vingt ans qu'on nous parle d'Europe sociale. Mais l'Europe sociale n'a pas sa place dans le cadre européen actuel, elle n'a pas sa place dans la constitution qui va nous revenir comme un boomerang ! Elle n'y a pas sa place tout simplement parce que cette Europe est pensée fondamentalement à l'inverse. On ne peut pas amender à la marge l'Europe actuelle, il faut transformer radicalement l'Europe ! Et ceux qui font semblant de saupoudrer du social, ou de décorer avec du social font une bien mauvaise cuisine !
Permettez-moi de vous donner lecture d'une phrase récurrente et qui résume à elle seule ce que l'on peut trouver dans le texte du projet de constitution. Elle vient dès le préambule. " L'Union offre à ses citoyennes et à ses citoyens un marché unique où la concurrence est libre et non faussée. " Joli cadeau pour les citoyens ! Joli cadeau pour les dix nouveaux pays que nous accueillons dans l'espace de l'Union ! Ce n'est sans doute pas très poli, mais ce cadeau, l'Union peut se le garder ! Les deux tiers du texte sont consacrés à la mise en uvre de ce principe, gravé dans le marbre des nouvelles tables de la loi ! Voilà ce qu'est l'Europe aujourd'hui, un espace investi et gangrené par les forces du capitalisme mondialisé ! Voici trop longtemps que l'on construit en notre nom l'Europe du capital ! Nous ne voulons pas de cette Europe-là, nous voulons une Europe des peuples, une Europe des salariés, une Europe des citoyennes et des citoyens. Nous voulons une Europe de la solidarité, de la justice et de la liberté humaine !
On a trop longtemps caricaturé le débat européen : il y avait les " pro " et les " anti ", les europhiles et les europhobes. Selon ces critères binaires, nous ne sommes d'aucun camp. Ce que nous disons, c'est : L'Europe, oui, mais pas celle-là !
C'est une exigence immense que nous allons porter dans la bataille : celle de refuser ce projet de constitution qui claque comme une insulte à la face des peuples et de changer le traité pour faire de l'Europe un creuset des droits de chaque individu à vivre dignement ! Pour commencer, nous exigeons un référendum pour que les peuples donnent leur avis ! Vraiment, il y a tout à reconstruire. Assez du carcan de Maastricht, ce que nous voulons, ce sont de nouvelles règles pour de nouvelles finalités !
Nos listes sont résolues à conduire une offensive anti-libérale et anti-capitaliste pour transformer l'Europe. Et pour cela, il ne suffit pas de protester comme le fait la LCR, cramponnée à LO, après avoir laissé passer le traité de Maastricht, après avoir fait échec à l'adoption de la taxe Tobin en Europe ! Il faut aller bien au-delà et avancer des propositions, dessiner une perspective, enclencher une dynamique populaire. La voix antilibérale et anticapitaliste peut porter dans cette campagne et dans le débat européen, elle doit le faire. Non, l'Europe n'est pas un sujet d'abstention : avec tous ceux et celles qui luttent, avec tous ceux et celles qui souffrent de cette société de la finance, il faut nous en saisir à pleines mains !
J'ai vu la colère et la mobilisation des salariés d'EDF-GDF qui se poursuit avec cette grande journée d'action du 27 mai prochain. J'ai vu, celle des cheminots, celle des salariés de La Poste, celle des salariés de la SNECMA, jetés en pâture à la Bourse ! J'ai vu celle des fonctionnaires pour qui l'on ne remplace qu'un départ à la retraite sur deux, celle des hospitaliers exposés à une hypertension permanente qu'aggrave le plan hôpital 2007. La droite veut accélérer le rythme, elle se frotte les mains, elle organise une grande braderie pour financer ses cadeaux au patronat et aux plus riches ! Ces salariés ne veulent pas du démantèlement programmé des services publics et de ces libéralisations mortifères qui veulent ouvrir au marché tous les secteurs de l'activité humaine. Le projet de Constitution dit que les services publics ne peuvent exister que par dérogation aux règles de la libre concurrence : c'est leur mort annoncée ! Eh bien non ! L'Europe doit décider l'arrêt des privatisations, elle doit inscrire dans ses règles le développement des services publics et organiser ne véritable coopération entre services et entreprises publics européens. Oui, nous voulons une Europe des services publics, des services publics démocratisés, étendus, sans cesse améliorés !
J'ai vu la colère et les batailles des salariés d'Alstom, d'Aventis, de Thomson, de toutes ces entreprises soumises au bon vouloir de l'Europe de la finance, livrées à la mise en concurrence organisée et aux délocalisations, sous le regard bienveillant du gouvernement Raffarin. Quand l'Europe va-t-elle vraiment se préoccuper d'emploi, de développement industriel durable et maîtrisé ? Quand va-t-elle se préoccuper enfin des hommes et des femmes. Nous voulons une Europe démocratisée, qui donne voix aux citoyennes et aux citoyens, qui joue son rôle dans le domaine économique et financier en mettant fin à la loi de la toute puissante BCE, livrée aux mains des banquiers et des spéculateurs. L'Euro et la BCE doivent être au service du progrès social.
J'ai vu la colère et la victoire des chômeurs infligeant au gouvernement de notre pays sa première grande reculade. Je veux dire à tous ces homes et ces femmes, qu'on appelle les " recalculés " qu'ils nous donnent de la fierté, ils nous donnent de l'espoir ! J'ai vu la colère des intermittents méprisés par le MEDEF et le gouvernement depuis des mois, encore hier soir par Raffarin. Il y en a assez de cette Europe des licenciements et de la précarité ! Nous voulons mettre la suppression du chômage au cur du modèle social européen, nous voulons une Europe qui construit une sécurité d'emploi, de formation et de revenus pour chacune et chacun comme un moyen d'épanouissement et de développement pour la société !
J'ai vu la colère, à travers tout le continent, des salariés à qui les gouvernements réunis ont voulu retrancher le droit à une vraie retraite ! Cette colère n'a pas fini de s'exprimer, elle doit se traduire lors des échéances qui viennent. Nous ne voulons pas de cette Europe qui n'a pour obsession que de réduire les droits des hommes et les femmes ! C'est la même opération qui se prépare pour l'assurance-maladie, avec les mêmes ramifications européennes. Il faut dire stop à Raffarin et à la BCE qui dicte sa loi. Nous défendons l'harmonisation des droits par le haut. Les principes de coopération et de solidarité doivent remplacer ceux de libre échange et de concurrence. Nous défendons une Europe de la démocratie qui donne voix aux parlements nationaux et aux citoyens eux-mêmes.
J'ai vu les aspirations qui habitent les yeux des femmes pour une Europe de l'égalité, cette égalité doit être une règle européenne, comme doit être acquis, partout en Europe, le droit des femmes à la maîtrise de leur corps. J'ai vu celles des jeunes pour une Europe qui ne leur ferme pas l'avenir. Une Europe de l'éducation et de la culture, une Europe laïque, qui parie sur l'émancipation humaine.
J'ai vu la détresse de celles et ceux que l'on rejette aux portes de l'Europe, ou que l'on accepte que pour les exploiter. Nous voulons une Europe fraternelle, ouverte sur le monde, qui donne à chacun les papiers de sa dignité et donne le droit de vote aux résidents étrangers ! Nous voulons une Europe des peuples solidaires, une Europe où les salariés se retrouvent ensemble dans les mêmes manifestations, une Europe où on construit ensemble. C'est le sens de l'espace européen des partis de transformation sociale dont la première pierre devrait être posée demain à Rome. Cela aussi, nous donne de la force.
J'ai vu, enfin, la conviction des peuples d'Europe mobilisés pour la paix. J'ai lu dans les yeux des hommes et des femmes de mon pays l'indignation face à la barbarie qui se poursuit en Irak. Je sais leur colère devant cette guerre sans fin qui ensanglante le proche-orient. Mais cette Europe se soucie-t-elle du monde autrement que pour le dominer ? Nous voulons une Europe qui travaille avec les forces de paix, en Palestine et en Israël, partout, pour peser de tout son poids en faveur de la paix, une Europe qui prendrait l'initiative d'une conférence mondiale du désarmement, une Europe qui refuserait de se militariser, une Europe qui contribuerait activement à relayer les luttes populaires contre la mondialisation capitaliste. Une Europe pour un autre monde.
Toutes ces colères, toutes ces aspirations à vivre mieux et à vivre ensemble, elles sont la sève qui irrigue nos listes. Pendant six ans, nous les avons portées haut dans le débat européen. Avec Francis Wurtz, Sylviane Ainardi, les députés élus sur la liste Bouge l'Europe se sont démenés et les nombreux salariés avec qui ils ont travaillé savent combien leur travail a compté dans les luttes. Récemment encore, ils ont été pour beaucoup dans l'échec du plan de libéralisation des services portuaires. Je veux leur tirer mon chapeau, car leur travail nous donne espoir pour la suite !
Toutes ces colères que je viens d'évoquer, elles sont portées par les hommes et les femmes engagés sur le terrain, militants et militantes du quotidien qui composent nos listes dans leur diversité. Toutes ces colères, elles doivent se traduire en politique, elles doivent bousculer réellement l'Europe ! Comment imaginer que ces colères pourraient rester vaines, coincées aux portes du Parlement européen ? Comment imaginer qu'elles pourraient être instrumentalisées par les uns et par les autres et ne pas porter le fruit qu'elles annoncent ? Ce n'est pas notre optique. Nos listes instaurent de nouveaux rapports entre mouvement social et politique, elles veulent faire tomber les murs ! Elles veulent permettre la conjugaison de la rue et des urnes !
Depuis deux ans, les communistes ont beaucoup travaillé à ce qu'émerge une alternative politique capable de révolutionner la gauche ! Lors des dernières élections régionales, c'est à quoi ils se sont attelés et leur démarche a rencontré de l'écho. Nous continuons à nous situer dans cette perspective !
Je lis ici ou là que le PCF se replie et joue la fermeture. Eh bien, non, je vous le dis, comparez avec les autres listes des forces en présence et vous verrez la différence, regardez nos listes vous verrez que les hommes et les femmes qui les composent témoignent déjà de convergences larges. Sommes-nous au bout ? Non. Et ce soir je le dis ici, le rassemblement peut encore s'élargir. Demain, sur ce chemin qui s'étend devant nous, nous allons poursuivre, nous allons progresser, nous allons avancer ! Et nous allons avancer parce que nous sentons bien les dynamiques collectives qui naissent et parce que nous allons y travailler tous ensemble ! L'alternative ne se bâtit pas du jour au lendemain. Je suis déterminée en ce sens parce que je sens que cette démarche accroche, redonne espoir et peut faire bouger toute la gauche. Je suis déterminée en ce sens parce que c'est ce que les communistes ont décidé à leur congrès et confirmé dans la pratique des forums et les échéances électorales, y compris celle-ci. Lors de notre congrès, nous disions : " il s'agit d'inventer des formes de rassemblement politiques nouvelles permettant aux hommes et aux femmes, à toutes les forces qui combattent l'exploitation, les dominations, les discriminations, de se rassembler pour peser politiquement du poids qui est le leur dans la société ". Ce rassemblement n'appelle pas à en rabattre sur le niveau des exigences que nous portons, bien au contraire, l'audace de nos propositions correspond aux attentes de ceux et celles qui sont en lutte contre ce trop plein de capitalisme dont nous avons parlé. Et je le dis ici, ce soir, avec force, que le parti communiste est disponible pour poursuivre le débat et la construction avec tous ceux et toutes celles, avec toutes les forces qui le souhaitent. Le rassemblement des forces de gauche peut se faire sur des objectifs communs, mais c'est bien dans de nouvelles dynamiques populaires qu'il faut désormais les bâtir !
Pour révolutionner la gauche, il faut que notre peuple fasse irruption sur le champ politique, il faut qu'il se réapproprie la politique en général et la gauche en particulier. C'est pour cela que nous voulons que toutes les questions politiques soient discutées en place publique. Le meilleur moyen de vraiment battre la droite et l'extrême droite, c'est la construction et la mise en uvre d'une alternative ! C'est ainsi que la gauche doit se remettre en cause après ses échecs passés. Nous ne voulons pas lui voir reprendre les chemins qui l'ont conduite aux renoncements. Nous voulons lui donner les moyens de répondre aux attentes. Et pour cela, il faut qu'elle se reconstruise sur la base de cette aspiration forte à une autre Europe que cette Europe libérale ! C'est possible.
Hier soir, le Premier ministre a dit qu'il ne ferait pas des élections européennes " les échéances de son action ". Eh bien, ici, je vais vous donner les trois raisons qui font que de la même manière qu'il a pris sens aux régionales, votre vote va prendre sens aux élections européennes.
D'abord, le gouvernement Raffarin a pris une sévère déculottée, je manquerais de clairvoyance si je disais le contraire. On ne m'empêchera pas de penser qu'elle était amplement méritée. Quelle fut la réaction de l'exécutif ? On prend les mêmes et on recommence ! La droite n'a pas encore compris la leçon. Le Premier ministre n'a pas encore compris que la majorité des citoyennes et des citoyens de voulait pas de sa politique ! Alors, oui, il faut enfoncer le clou lors des Européennes. Il faut continuer à mettre ce gouvernement en minorité, il faut le battre une seconde fois à plate couture. Et si telle était le cas, sa marge de manuvre pour imposer la casse de la sécu après celle des retraites serait fortement réduite. La bataille se prépare, les parlementaires communistes ont avancé des propositions pour une réforme progressiste de l'assurance-maladie. Le 17 mai, nous avons invité les formations de gauche et les citoyens à venir débattre sur la place publique des perspectives et solutions à mettre en uvre. Au cur de cette bataille électorale, nous avons tous en tête cet enjeu crucial qu'est la santé pour tous. Un peu partout fleurissent, comme nous en avions lancé l'idée, des comités de défense et d'avenir de la sécurité sociale. Contribuons au développement d'un grand mouvement populaire ! Cette droite arrogante qui nous donne des leçons d'ordre et de sécurité, donnons lui une bonne leçon de respect ! Battons-là une nouvelle fois pour qu'elle entende bien le message ! Après le match aller, il faut gagner le match retour !
Le deuxième enseignement des régionales a été cette volonté exigeante de redonner du champ à la gauche pour contrer cette droite dangereuse. Cette volonté s'est exprimée massivement dans les urnes et cette exigence, nous l'avons tous entendue et je crois que nos candidats et candidates en ont tous été porteurs et qu'aujourd'hui, nos élus la portent dans les régions et les départements. Mais que faire de cette victoire ? Il faut que sur ce champ qui lui a été donné, la gauche se reconstruise ! Nos listes aux européennes veulent donner force à celles et ceux qui oeuvrent à cette reconstruction !
Le troisième enseignement est ce refus massif des politiques libérales. Or l'Europe a été depuis sa création le fer de lance du libéralisme et son véritable poumon. Il faut que cette exigence anti-libérale se traduise aussi au plan européen. Et je le répèterai autant qu'il le faudra : on ne peut pas être antilibéral et accepter la Constitution qui nous est proposée. Après la claque au gouvernement, donnons une grande claque à l'Europe libérale, alibi des gouvernements, et base arrière des puissances d'argent !
Chers amis,
Chers camarades,
En somme, je pourrais ici résumer ces trois raisons de voter pour nos listes :
Remettre une bonne claque à la droite.
Ouvrir une véritable alternative à gauche !
Refuser l'Europe libérale et bâtir une Europe de coopération, de solidarité, de démocratie et de justice.
Il nous reste 5 semaines pour faire des étincelles, 5 semaines pour éclairer un débat que certains veulent maintenir dans l'obscurité, 5 semaines pour donner de l'écho à notre voix pour une autre Europe, 5 semaines pour que des hommes et des femmes ressentent la nouvelle dynamique du parti communiste. Ces cinq semaines, elles peuvent changer la donne, elles peuvent faire bouger les lignes. Notre rôle va y être important car notre parole sur l'Europe rencontre un large écho parmi ceux et celles qui luttent et parmi notre peuple. Nous incarnons la voix de la raison face à ceux qui sont contre l'Europe en général parce qu'ils n'aiment qu'eux-mêmes, et face à ceux qui sont pour l'Europe en général parce qu'aujourd'hui elle leur rapporte. Nous disons oui à l'Europe, mais pas comme ça, mais pas celle là ! Ensemble, multiplions les rencontres, dans les quartiers, les entreprises, les lieux publics, les villages. L'Europe, oui, mais pas celle-là. De la rue aux urnes, une Europe avec et pour les peuples !
(Source http://www.pcf.fr, le 10 mai 2004)
Chers camarades,
Il y a quelques mois, le sieur Valéry Giscard d'Estaing nous présentait un projet de traité constitutionnel pour l'Europe. Après avoir amusé la galerie avec sa " Convention européenne " qui a été consultée sur à peu près tout sauf sur l'essentiel, sauf sur la majeure partie du texte final - C'est à dire Maastricht en pire ! -, les gouvernements européens se sont empressés de s'en emparer pour organiser entre eux de grands débats. La seule question posée étant la suivante : comment allons-nous nous partager le pouvoir ? Certains ont fait la fine bouche, parfois non sans raisons, et tout le monde a été ravi de repousser en conséquence ce débat encombrant après les élections européennes.
C'est cela que nous n'allons pas laisser faire.
Les listes que nous présentons aujourd'hui veulent taper du poing sur la table, elles veulent en finir avec cette hypocrisie, elles veulent que le débat ait lieu !
En France, le projet de constitution, a reçu l'approbation de la droite UMP-UDF, cela ne nous étonnera pas le moins du monde. Le gouvernement maintenu n'a pas d'autre credo que celui qui s'écrit dans le marbre de Bruxelles : déployer le tapis rouge au capitalisme mondialisé. Et il s'est d'ailleurs pris les pieds dans le tapis ! Qu'à cela ne tienne, chacun des ministres, dans son domaine, continue d'appliquer le programme : le libéralisme, ils sont tous tombés dedans quand ils étaient petits. Mais c'est plus une potion amère qu'une potion magique ! Depuis deux ans, la droite mène sans états d'âme la politique du capital, elle opprime toutes les catégories une à une, pourquoi se priverait-elle de la force de frappe d'une Europe construite à son image, pour faire le sale boulot ? Raffarin se dit le " pilote de l'airbus gouvernemental ", mais c'est bien le MEDEF qui est dans la tour de contrôle !
Mais la Constitution a également reçu l'assentiment franc, quoiqu'un peu gêné, du Parti socialiste et des Verts. A vrai dire, au regard de ce qui s'est passé ces dernières décennies en Europe, ou sociaux-démocrates et libéraux ont souvent gouverné ensemble, cela n'est pas trop fait pour surprendre non plus. Mais comment peut-on tenir un discours à Paris et un autre à Strasbourg et Bruxelles ? Il y en a assez de la politique politicienne. Qu'à gauche, certains opèrent des virages à 180°, sur les privatisations, par exemple, et nous disent " et maintenant - enfin ! -, l'Europe sociale ", c'est a priori plutôt réjouissant, mais qu'en même temps ils votent les directives de libéralisation à Bruxelles et acceptent cette Constitution qui affiche l'ambition de briser les services et entreprises publiques, est-ce cohérent ? Où est l'honnêteté, où est la sincérité dans ce positionnement? Cette Europe, cette constitution, sont libérales et c'est déjà par là que la gauche a pêché entre 1997 et 2002 ! Il n'est pas possible de composer avec le libéralisme ! Voilà vingt ans qu'on nous parle d'Europe sociale. Mais l'Europe sociale n'a pas sa place dans le cadre européen actuel, elle n'a pas sa place dans la constitution qui va nous revenir comme un boomerang ! Elle n'y a pas sa place tout simplement parce que cette Europe est pensée fondamentalement à l'inverse. On ne peut pas amender à la marge l'Europe actuelle, il faut transformer radicalement l'Europe ! Et ceux qui font semblant de saupoudrer du social, ou de décorer avec du social font une bien mauvaise cuisine !
Permettez-moi de vous donner lecture d'une phrase récurrente et qui résume à elle seule ce que l'on peut trouver dans le texte du projet de constitution. Elle vient dès le préambule. " L'Union offre à ses citoyennes et à ses citoyens un marché unique où la concurrence est libre et non faussée. " Joli cadeau pour les citoyens ! Joli cadeau pour les dix nouveaux pays que nous accueillons dans l'espace de l'Union ! Ce n'est sans doute pas très poli, mais ce cadeau, l'Union peut se le garder ! Les deux tiers du texte sont consacrés à la mise en uvre de ce principe, gravé dans le marbre des nouvelles tables de la loi ! Voilà ce qu'est l'Europe aujourd'hui, un espace investi et gangrené par les forces du capitalisme mondialisé ! Voici trop longtemps que l'on construit en notre nom l'Europe du capital ! Nous ne voulons pas de cette Europe-là, nous voulons une Europe des peuples, une Europe des salariés, une Europe des citoyennes et des citoyens. Nous voulons une Europe de la solidarité, de la justice et de la liberté humaine !
On a trop longtemps caricaturé le débat européen : il y avait les " pro " et les " anti ", les europhiles et les europhobes. Selon ces critères binaires, nous ne sommes d'aucun camp. Ce que nous disons, c'est : L'Europe, oui, mais pas celle-là !
C'est une exigence immense que nous allons porter dans la bataille : celle de refuser ce projet de constitution qui claque comme une insulte à la face des peuples et de changer le traité pour faire de l'Europe un creuset des droits de chaque individu à vivre dignement ! Pour commencer, nous exigeons un référendum pour que les peuples donnent leur avis ! Vraiment, il y a tout à reconstruire. Assez du carcan de Maastricht, ce que nous voulons, ce sont de nouvelles règles pour de nouvelles finalités !
Nos listes sont résolues à conduire une offensive anti-libérale et anti-capitaliste pour transformer l'Europe. Et pour cela, il ne suffit pas de protester comme le fait la LCR, cramponnée à LO, après avoir laissé passer le traité de Maastricht, après avoir fait échec à l'adoption de la taxe Tobin en Europe ! Il faut aller bien au-delà et avancer des propositions, dessiner une perspective, enclencher une dynamique populaire. La voix antilibérale et anticapitaliste peut porter dans cette campagne et dans le débat européen, elle doit le faire. Non, l'Europe n'est pas un sujet d'abstention : avec tous ceux et celles qui luttent, avec tous ceux et celles qui souffrent de cette société de la finance, il faut nous en saisir à pleines mains !
J'ai vu la colère et la mobilisation des salariés d'EDF-GDF qui se poursuit avec cette grande journée d'action du 27 mai prochain. J'ai vu, celle des cheminots, celle des salariés de La Poste, celle des salariés de la SNECMA, jetés en pâture à la Bourse ! J'ai vu celle des fonctionnaires pour qui l'on ne remplace qu'un départ à la retraite sur deux, celle des hospitaliers exposés à une hypertension permanente qu'aggrave le plan hôpital 2007. La droite veut accélérer le rythme, elle se frotte les mains, elle organise une grande braderie pour financer ses cadeaux au patronat et aux plus riches ! Ces salariés ne veulent pas du démantèlement programmé des services publics et de ces libéralisations mortifères qui veulent ouvrir au marché tous les secteurs de l'activité humaine. Le projet de Constitution dit que les services publics ne peuvent exister que par dérogation aux règles de la libre concurrence : c'est leur mort annoncée ! Eh bien non ! L'Europe doit décider l'arrêt des privatisations, elle doit inscrire dans ses règles le développement des services publics et organiser ne véritable coopération entre services et entreprises publics européens. Oui, nous voulons une Europe des services publics, des services publics démocratisés, étendus, sans cesse améliorés !
J'ai vu la colère et les batailles des salariés d'Alstom, d'Aventis, de Thomson, de toutes ces entreprises soumises au bon vouloir de l'Europe de la finance, livrées à la mise en concurrence organisée et aux délocalisations, sous le regard bienveillant du gouvernement Raffarin. Quand l'Europe va-t-elle vraiment se préoccuper d'emploi, de développement industriel durable et maîtrisé ? Quand va-t-elle se préoccuper enfin des hommes et des femmes. Nous voulons une Europe démocratisée, qui donne voix aux citoyennes et aux citoyens, qui joue son rôle dans le domaine économique et financier en mettant fin à la loi de la toute puissante BCE, livrée aux mains des banquiers et des spéculateurs. L'Euro et la BCE doivent être au service du progrès social.
J'ai vu la colère et la victoire des chômeurs infligeant au gouvernement de notre pays sa première grande reculade. Je veux dire à tous ces homes et ces femmes, qu'on appelle les " recalculés " qu'ils nous donnent de la fierté, ils nous donnent de l'espoir ! J'ai vu la colère des intermittents méprisés par le MEDEF et le gouvernement depuis des mois, encore hier soir par Raffarin. Il y en a assez de cette Europe des licenciements et de la précarité ! Nous voulons mettre la suppression du chômage au cur du modèle social européen, nous voulons une Europe qui construit une sécurité d'emploi, de formation et de revenus pour chacune et chacun comme un moyen d'épanouissement et de développement pour la société !
J'ai vu la colère, à travers tout le continent, des salariés à qui les gouvernements réunis ont voulu retrancher le droit à une vraie retraite ! Cette colère n'a pas fini de s'exprimer, elle doit se traduire lors des échéances qui viennent. Nous ne voulons pas de cette Europe qui n'a pour obsession que de réduire les droits des hommes et les femmes ! C'est la même opération qui se prépare pour l'assurance-maladie, avec les mêmes ramifications européennes. Il faut dire stop à Raffarin et à la BCE qui dicte sa loi. Nous défendons l'harmonisation des droits par le haut. Les principes de coopération et de solidarité doivent remplacer ceux de libre échange et de concurrence. Nous défendons une Europe de la démocratie qui donne voix aux parlements nationaux et aux citoyens eux-mêmes.
J'ai vu les aspirations qui habitent les yeux des femmes pour une Europe de l'égalité, cette égalité doit être une règle européenne, comme doit être acquis, partout en Europe, le droit des femmes à la maîtrise de leur corps. J'ai vu celles des jeunes pour une Europe qui ne leur ferme pas l'avenir. Une Europe de l'éducation et de la culture, une Europe laïque, qui parie sur l'émancipation humaine.
J'ai vu la détresse de celles et ceux que l'on rejette aux portes de l'Europe, ou que l'on accepte que pour les exploiter. Nous voulons une Europe fraternelle, ouverte sur le monde, qui donne à chacun les papiers de sa dignité et donne le droit de vote aux résidents étrangers ! Nous voulons une Europe des peuples solidaires, une Europe où les salariés se retrouvent ensemble dans les mêmes manifestations, une Europe où on construit ensemble. C'est le sens de l'espace européen des partis de transformation sociale dont la première pierre devrait être posée demain à Rome. Cela aussi, nous donne de la force.
J'ai vu, enfin, la conviction des peuples d'Europe mobilisés pour la paix. J'ai lu dans les yeux des hommes et des femmes de mon pays l'indignation face à la barbarie qui se poursuit en Irak. Je sais leur colère devant cette guerre sans fin qui ensanglante le proche-orient. Mais cette Europe se soucie-t-elle du monde autrement que pour le dominer ? Nous voulons une Europe qui travaille avec les forces de paix, en Palestine et en Israël, partout, pour peser de tout son poids en faveur de la paix, une Europe qui prendrait l'initiative d'une conférence mondiale du désarmement, une Europe qui refuserait de se militariser, une Europe qui contribuerait activement à relayer les luttes populaires contre la mondialisation capitaliste. Une Europe pour un autre monde.
Toutes ces colères, toutes ces aspirations à vivre mieux et à vivre ensemble, elles sont la sève qui irrigue nos listes. Pendant six ans, nous les avons portées haut dans le débat européen. Avec Francis Wurtz, Sylviane Ainardi, les députés élus sur la liste Bouge l'Europe se sont démenés et les nombreux salariés avec qui ils ont travaillé savent combien leur travail a compté dans les luttes. Récemment encore, ils ont été pour beaucoup dans l'échec du plan de libéralisation des services portuaires. Je veux leur tirer mon chapeau, car leur travail nous donne espoir pour la suite !
Toutes ces colères que je viens d'évoquer, elles sont portées par les hommes et les femmes engagés sur le terrain, militants et militantes du quotidien qui composent nos listes dans leur diversité. Toutes ces colères, elles doivent se traduire en politique, elles doivent bousculer réellement l'Europe ! Comment imaginer que ces colères pourraient rester vaines, coincées aux portes du Parlement européen ? Comment imaginer qu'elles pourraient être instrumentalisées par les uns et par les autres et ne pas porter le fruit qu'elles annoncent ? Ce n'est pas notre optique. Nos listes instaurent de nouveaux rapports entre mouvement social et politique, elles veulent faire tomber les murs ! Elles veulent permettre la conjugaison de la rue et des urnes !
Depuis deux ans, les communistes ont beaucoup travaillé à ce qu'émerge une alternative politique capable de révolutionner la gauche ! Lors des dernières élections régionales, c'est à quoi ils se sont attelés et leur démarche a rencontré de l'écho. Nous continuons à nous situer dans cette perspective !
Je lis ici ou là que le PCF se replie et joue la fermeture. Eh bien, non, je vous le dis, comparez avec les autres listes des forces en présence et vous verrez la différence, regardez nos listes vous verrez que les hommes et les femmes qui les composent témoignent déjà de convergences larges. Sommes-nous au bout ? Non. Et ce soir je le dis ici, le rassemblement peut encore s'élargir. Demain, sur ce chemin qui s'étend devant nous, nous allons poursuivre, nous allons progresser, nous allons avancer ! Et nous allons avancer parce que nous sentons bien les dynamiques collectives qui naissent et parce que nous allons y travailler tous ensemble ! L'alternative ne se bâtit pas du jour au lendemain. Je suis déterminée en ce sens parce que je sens que cette démarche accroche, redonne espoir et peut faire bouger toute la gauche. Je suis déterminée en ce sens parce que c'est ce que les communistes ont décidé à leur congrès et confirmé dans la pratique des forums et les échéances électorales, y compris celle-ci. Lors de notre congrès, nous disions : " il s'agit d'inventer des formes de rassemblement politiques nouvelles permettant aux hommes et aux femmes, à toutes les forces qui combattent l'exploitation, les dominations, les discriminations, de se rassembler pour peser politiquement du poids qui est le leur dans la société ". Ce rassemblement n'appelle pas à en rabattre sur le niveau des exigences que nous portons, bien au contraire, l'audace de nos propositions correspond aux attentes de ceux et celles qui sont en lutte contre ce trop plein de capitalisme dont nous avons parlé. Et je le dis ici, ce soir, avec force, que le parti communiste est disponible pour poursuivre le débat et la construction avec tous ceux et toutes celles, avec toutes les forces qui le souhaitent. Le rassemblement des forces de gauche peut se faire sur des objectifs communs, mais c'est bien dans de nouvelles dynamiques populaires qu'il faut désormais les bâtir !
Pour révolutionner la gauche, il faut que notre peuple fasse irruption sur le champ politique, il faut qu'il se réapproprie la politique en général et la gauche en particulier. C'est pour cela que nous voulons que toutes les questions politiques soient discutées en place publique. Le meilleur moyen de vraiment battre la droite et l'extrême droite, c'est la construction et la mise en uvre d'une alternative ! C'est ainsi que la gauche doit se remettre en cause après ses échecs passés. Nous ne voulons pas lui voir reprendre les chemins qui l'ont conduite aux renoncements. Nous voulons lui donner les moyens de répondre aux attentes. Et pour cela, il faut qu'elle se reconstruise sur la base de cette aspiration forte à une autre Europe que cette Europe libérale ! C'est possible.
Hier soir, le Premier ministre a dit qu'il ne ferait pas des élections européennes " les échéances de son action ". Eh bien, ici, je vais vous donner les trois raisons qui font que de la même manière qu'il a pris sens aux régionales, votre vote va prendre sens aux élections européennes.
D'abord, le gouvernement Raffarin a pris une sévère déculottée, je manquerais de clairvoyance si je disais le contraire. On ne m'empêchera pas de penser qu'elle était amplement méritée. Quelle fut la réaction de l'exécutif ? On prend les mêmes et on recommence ! La droite n'a pas encore compris la leçon. Le Premier ministre n'a pas encore compris que la majorité des citoyennes et des citoyens de voulait pas de sa politique ! Alors, oui, il faut enfoncer le clou lors des Européennes. Il faut continuer à mettre ce gouvernement en minorité, il faut le battre une seconde fois à plate couture. Et si telle était le cas, sa marge de manuvre pour imposer la casse de la sécu après celle des retraites serait fortement réduite. La bataille se prépare, les parlementaires communistes ont avancé des propositions pour une réforme progressiste de l'assurance-maladie. Le 17 mai, nous avons invité les formations de gauche et les citoyens à venir débattre sur la place publique des perspectives et solutions à mettre en uvre. Au cur de cette bataille électorale, nous avons tous en tête cet enjeu crucial qu'est la santé pour tous. Un peu partout fleurissent, comme nous en avions lancé l'idée, des comités de défense et d'avenir de la sécurité sociale. Contribuons au développement d'un grand mouvement populaire ! Cette droite arrogante qui nous donne des leçons d'ordre et de sécurité, donnons lui une bonne leçon de respect ! Battons-là une nouvelle fois pour qu'elle entende bien le message ! Après le match aller, il faut gagner le match retour !
Le deuxième enseignement des régionales a été cette volonté exigeante de redonner du champ à la gauche pour contrer cette droite dangereuse. Cette volonté s'est exprimée massivement dans les urnes et cette exigence, nous l'avons tous entendue et je crois que nos candidats et candidates en ont tous été porteurs et qu'aujourd'hui, nos élus la portent dans les régions et les départements. Mais que faire de cette victoire ? Il faut que sur ce champ qui lui a été donné, la gauche se reconstruise ! Nos listes aux européennes veulent donner force à celles et ceux qui oeuvrent à cette reconstruction !
Le troisième enseignement est ce refus massif des politiques libérales. Or l'Europe a été depuis sa création le fer de lance du libéralisme et son véritable poumon. Il faut que cette exigence anti-libérale se traduise aussi au plan européen. Et je le répèterai autant qu'il le faudra : on ne peut pas être antilibéral et accepter la Constitution qui nous est proposée. Après la claque au gouvernement, donnons une grande claque à l'Europe libérale, alibi des gouvernements, et base arrière des puissances d'argent !
Chers amis,
Chers camarades,
En somme, je pourrais ici résumer ces trois raisons de voter pour nos listes :
Remettre une bonne claque à la droite.
Ouvrir une véritable alternative à gauche !
Refuser l'Europe libérale et bâtir une Europe de coopération, de solidarité, de démocratie et de justice.
Il nous reste 5 semaines pour faire des étincelles, 5 semaines pour éclairer un débat que certains veulent maintenir dans l'obscurité, 5 semaines pour donner de l'écho à notre voix pour une autre Europe, 5 semaines pour que des hommes et des femmes ressentent la nouvelle dynamique du parti communiste. Ces cinq semaines, elles peuvent changer la donne, elles peuvent faire bouger les lignes. Notre rôle va y être important car notre parole sur l'Europe rencontre un large écho parmi ceux et celles qui luttent et parmi notre peuple. Nous incarnons la voix de la raison face à ceux qui sont contre l'Europe en général parce qu'ils n'aiment qu'eux-mêmes, et face à ceux qui sont pour l'Europe en général parce qu'aujourd'hui elle leur rapporte. Nous disons oui à l'Europe, mais pas comme ça, mais pas celle là ! Ensemble, multiplions les rencontres, dans les quartiers, les entreprises, les lieux publics, les villages. L'Europe, oui, mais pas celle-là. De la rue aux urnes, une Europe avec et pour les peuples !
(Source http://www.pcf.fr, le 10 mai 2004)