Texte intégral
Est ce que l'UMP veut remettre en cause la loi Veil ?
"Personne à l'UMP ne veut revenir, remettre en cause, faire une dérogation à la loi de 1975 sur l'interruption volontaire de grossesse, c'est clair. D'ailleurs, l'amendement dont tout le monde parle depuis 48 heures, n'est pas sur l'interruption volontaire : c'est l' "involontaire de grossesse"..."
Les femmes concernées ne doivent pas craindre que la loi Veil soit abrogée, corrigée, transformée ? C'est ce que vous dites ce matin ?
"A aucun moment, de manière sûre, je m'en porte totalement garant, il n'y a aucune envie, aucun désir d'ailleurs, ce serait fou de revenir sur l'IVG..."
Est ce que l'amendement du député et magistrat obstiné, J. P. Garraud, sur l'interruption involontaire de grossesse, est une gaffe ?
"Mais bien sûr que non ! Que dit il ? Il dit que lorsqu'une femme, qui est enceinte par exemple de six mois, se fait renverser par quelqu'un qui a trois grammes d'alcool dans le sang, et qui perd son enfant, est ce que vous trouvez normal qu'il y ait un vide juridique et qu'il n'y ait aucune punition pour ce monsieur ou pour cette dame ?"
Pour répondre à M. Garraud, Gisèle Halimi, une experte, rappelle, dans l'Humanité ce matin, qu'il n'y a pas de vide juridique. Avec les règles d'aujourd'hui, les femmes enceintes peuvent demander réparation du préjudice causé par la perte de l'embryon. Et elle dit que deux arrêts de la Cour de cassation disent que l'embryon n'a pas de personnalité juridique. Alors, qu'on ne nous fasse pas le coup du "vide juridique" !
"Ce n'est pas vrai, il y a un vide juridique. Simplement, il y a une jurisprudence de la Cour de cassation, qui, en effet, montre que la femme et le foetus ne font qu'un. Il est important, en effet, de ne pas remettre cela en cause. C'est la raison pour laquelle le garde des Sceaux va rencontrer les associations, le planning familial, également des juristes, pour lever toute ambiguïté sur ce sujet. Mais la deuxième remarque que je veux faire et pour moi, c'est plutôt cela qui pose problème , c'est qu'il peut y avoir dans l'interruption involontaire de grossesse une responsabilité médicale. Un médecin peut donner un médicament, un traitement qui aboutit à une interruption involontaire de grossesse : là, en effet, il faut aller très loin pour voir s'il y a faute médicale ou pas..."
Est ce qu'il ne faut pas retirer cet amendement ?
"Absolument pas. Aujourd'hui, le garde des Sceaux va travailler pendant 48 heures avec les juristes, pour lever toute ambiguïté sur le fait qu'il n'y ait pas unicité entre la femme et le foetus. Si l'unicité est conservée, alors on peut réécrire sans aucun problème cet amendement. Personne ne veut revenir sur l'IVG, mais tout le monde pense qu'on ne peut pas non plus laisser en France quelqu'un qui perdrait son enfant pour des raisons de négligence ou parce quelqu'un aurait entraîné cette interruption, sans pénalité. Ce n'est pas normal."
Les hôpitaux ont été submergés pendant le week-end. Les médecins de ville peut être absents , ont en tout cas été contournés, négligés au profit des urgences. C'est la peur du mois d'août en hiver. Pourquoi les généralistes ne sont ils pas appelés par les gens ?
"Pardonnez moi d'abord de faire un double constat : il y a un engorgement de plus en plus important dans les urgences hospitalières et, deuxième constat, ce sont de moins en moins de vraies urgences, c'est de plus en plus ce que l'on appelle la "bobologie". Je suis resté pendant dix ou quinze ans dans des services d'urgences et je peux vous assurer que je n'ai jamais vu, dans les années 80 ou 90, une grippe, une gastro entérite qui soit arrivée directement à l'hôpital ! Ce sont des médecins qui envoyaient les malades à l'hôpital. Je fais donc une double proposition : premièrement, il faut qu'il y ait un nouveau système d'alerte qui intéresse les gens qui sont en première ligne, c'est à dire à la fois les urgences hospitalières et je comprends très bien qu'il y ait un "plan blanc" à l'hôpital , mais aussi un "plan blanc" pour les médecins généralistes... Deuxièmement, lorsque vous êtes dans une urgence hospitalière, si vous avez vingt malades par exemple, vingt lits. Si vous n'avez pas la possibilité de les faire aller dans un autre service, un sas, votre service est plein. Et si votre service est plein souvent pour des malades qui ne sont pas très graves , le jour, la nuit ou l'heure où il y a quelqu'un qui arrive un infarctus du myocarde très grave, vous ne pouvez pas le prendre. C'est là que la catastrophe arrive. Il faut donc un double sas : il faut un service d'urgences en tant que tel et, à côté, si on a besoin de laisser sortir quelqu'un, des lits vides pour pouvoir diminuer la tension..."
On va voir comment les médecins vont réagir à votre proposition d'un "plan blanc"...
"Enfin, dernièrement : une maison médicale, comme nous allons la monter à Toulouse et qui existe à Roubaix, c'est à dire que les médecins généralistes soient aux urgences hospitalières, et que dans les urgences hospitalières, il y ait aussi des médecins généralistes qui puissent regarde ce qui est important et ce qui n'est pas urgent..."
On va parler de laïcité. L'UMP, inspirée par Alain Juppé, se rallie à l'idée d'une loi. Vous même, qu'est ce qui vous a fait évoluer ?
"Ce qui m'a fait évolué, c'est qu'il existe indiscutablement un intégrisme islamiste politico religieux il faut appeler cela comme ça , dans les écoles, dans les hôpitaux, dans les tribunaux, dans les équipements sportifs, qui met en cause des principes aussi importants que la dignité de la femme et, bien sûr, de l'égalité des sexes. Je pense qu'il faut évidemment une liberté pour les religions, toutes les religions, que ce soit catholiques, juifs, musulmans ou protestants. Mais on n'a pas le droit de laisser l'école publique sans code de laïcité ou sans loi pour interdire tout signe ostentatoire, au collège, à l'école primaire élémentaire et, bien sûr, au lycée. C'est fondamental. L'école publique n'est pas un espace comme un autre..."
Peut être un jour direz vous dans tous les établissements publics ou à caractère public, que ce soient les hôpitaux, les commissariats, la Poste ? Pour le moment, on s'arrête à l'école, mais on attend les propositions de la commission Stasi...
Et associer une grande politique de l'intégration, pour que chacun puisse avoir sa chance, à diplôme égal."
Vous êtes maire de Toulouse. La maire de Lille, Martine Aubry, vient de justifier les horaires réservées aux femmes dans les piscines. Le feriez vous à Toulouse ?
"Elle a dit que pour arriver à la mixité, elle préfère un petit détour... Le détour de Martine Aubry est d'abord une entorse au principe d'égalité entre les sexes, une entorse à la République, à son idéal et à ses valeurs. Et je suis choqué par ce détour."
Dans un tel contexte, souhaitez vous, s'il y a une loi, qu'elle soit votée par le droite et la gauche, au nom de l'unanimité républicaine ?
"Evidemment ! Ce sont des sujets qui dépassent de très loin les problèmes droite ou gauche. Je suis aujourd'hui maire de Toulouse et je peux vous assurer que sur les 56.000 ou 58.000 personnes de confession musulmane qu'il y a probablement dans cette ville, avec des Français d'origine maghrébine, il n'y absolument aucun problème de religion. Il n'y a aucun problème, sauf quelques uns, peut être 5, 10 ou 20, qui posent un problème politico religieux d'intégrisme. Eh bien, ceux là, il faut évidemment leur parler républicainement, parce que c'est notre devoir, droite, centre et gauche..."
A gauche et surtout à droite, il y a des appétits pour 2007, sans doute légitimes, parfois insistants ou gourmands. Est ce que dans l'idéal, vous souhaitez, comme Jean-Louis Debré, "si Dieu lui prête vie et force", que Jacques Chirac fasse un deuxième quinquennat ?
"Jacques Chirac sort de son élection présidentielle, il y a un an et demi. Aujourd'hui, il réforme ce pays on l'a vu avec les retraites, on va le voir avec l'assurance maladie, la laïcité... Attendons un peu, c'est à lui de répondre à cela, ce n'est certainement pas à moi."
Mais vous ?
"J'estime que le président de la République est en pleine forme, qu'il travaille, qu'il réforme ce pays. C'est à lui de prendre, encore une fois, cette décision, qui est en effet une décision très importante pour notre futur."
Plus sérieusement...
"Mais c'est sérieux, c'est sérieux !"
Mais c'est vrai que quand je parle de deuxième quinquennat, de troisième mandat, cela fait partie du jeu politique... Quand je dis "plus sérieusement", c'est qu'aujourd'hui, à Genève, apparaît un espoir de paix, sinon la paix : 200 Israéliens, 200 Palestiniens, qui appartiennent à la société civile compétente et audacieuse, viennent présenter l'accord qu'ils ont négocié en secret pendant deux ans et demi, malgré l'opposition d'Arafat et de Sharon. Pensez vous qu'il faut le soutenir ?
"Il se passe quelque chose de très important, parce que Yasser Abed Rabbo et Yossi Beilin étaient, eux, à Tabah. Or, depuis cet esprit de Tabah, on ne va qu'en diminuant un terme d'espoir. Donc, ce qui est formidable, c'est qu'en effet, il y a des concessions majeures de part et d'autre, mais l'avantage, c'est que c'est un plan global : on le prend ou on le laisse. Cela se passe aux villages près, aux kilomètres carrés près, ai je envie de dire. Et j'y vois surtout un signe très positif : c'est la volonté des sociétés civiles et des opinions publiques, à dire elles mêmes que ça suffit, que si on veut vraiment la paix, on doit y arriver. Alors, je sais que c'est très facile à dire... Mais c'est bien que des gens puissent le faire connaître."
C'est un projet à long terme et on montre qu'il y a une autre solution que l'Intifada et la guerre. Même si les jusqu'aux boutistes des deux bords, les colons et le Hamas, y sont opposés, il faut y aller ?
"Par définition, les jusqu'aux boutistes sont contre. Mais la paix, elle, doit quand même pouvoir exister un jour. Autant le faire le plus vite possible."
(Source http://www.u-m-p.org, le 1er décembre 2003)
"Personne à l'UMP ne veut revenir, remettre en cause, faire une dérogation à la loi de 1975 sur l'interruption volontaire de grossesse, c'est clair. D'ailleurs, l'amendement dont tout le monde parle depuis 48 heures, n'est pas sur l'interruption volontaire : c'est l' "involontaire de grossesse"..."
Les femmes concernées ne doivent pas craindre que la loi Veil soit abrogée, corrigée, transformée ? C'est ce que vous dites ce matin ?
"A aucun moment, de manière sûre, je m'en porte totalement garant, il n'y a aucune envie, aucun désir d'ailleurs, ce serait fou de revenir sur l'IVG..."
Est ce que l'amendement du député et magistrat obstiné, J. P. Garraud, sur l'interruption involontaire de grossesse, est une gaffe ?
"Mais bien sûr que non ! Que dit il ? Il dit que lorsqu'une femme, qui est enceinte par exemple de six mois, se fait renverser par quelqu'un qui a trois grammes d'alcool dans le sang, et qui perd son enfant, est ce que vous trouvez normal qu'il y ait un vide juridique et qu'il n'y ait aucune punition pour ce monsieur ou pour cette dame ?"
Pour répondre à M. Garraud, Gisèle Halimi, une experte, rappelle, dans l'Humanité ce matin, qu'il n'y a pas de vide juridique. Avec les règles d'aujourd'hui, les femmes enceintes peuvent demander réparation du préjudice causé par la perte de l'embryon. Et elle dit que deux arrêts de la Cour de cassation disent que l'embryon n'a pas de personnalité juridique. Alors, qu'on ne nous fasse pas le coup du "vide juridique" !
"Ce n'est pas vrai, il y a un vide juridique. Simplement, il y a une jurisprudence de la Cour de cassation, qui, en effet, montre que la femme et le foetus ne font qu'un. Il est important, en effet, de ne pas remettre cela en cause. C'est la raison pour laquelle le garde des Sceaux va rencontrer les associations, le planning familial, également des juristes, pour lever toute ambiguïté sur ce sujet. Mais la deuxième remarque que je veux faire et pour moi, c'est plutôt cela qui pose problème , c'est qu'il peut y avoir dans l'interruption involontaire de grossesse une responsabilité médicale. Un médecin peut donner un médicament, un traitement qui aboutit à une interruption involontaire de grossesse : là, en effet, il faut aller très loin pour voir s'il y a faute médicale ou pas..."
Est ce qu'il ne faut pas retirer cet amendement ?
"Absolument pas. Aujourd'hui, le garde des Sceaux va travailler pendant 48 heures avec les juristes, pour lever toute ambiguïté sur le fait qu'il n'y ait pas unicité entre la femme et le foetus. Si l'unicité est conservée, alors on peut réécrire sans aucun problème cet amendement. Personne ne veut revenir sur l'IVG, mais tout le monde pense qu'on ne peut pas non plus laisser en France quelqu'un qui perdrait son enfant pour des raisons de négligence ou parce quelqu'un aurait entraîné cette interruption, sans pénalité. Ce n'est pas normal."
Les hôpitaux ont été submergés pendant le week-end. Les médecins de ville peut être absents , ont en tout cas été contournés, négligés au profit des urgences. C'est la peur du mois d'août en hiver. Pourquoi les généralistes ne sont ils pas appelés par les gens ?
"Pardonnez moi d'abord de faire un double constat : il y a un engorgement de plus en plus important dans les urgences hospitalières et, deuxième constat, ce sont de moins en moins de vraies urgences, c'est de plus en plus ce que l'on appelle la "bobologie". Je suis resté pendant dix ou quinze ans dans des services d'urgences et je peux vous assurer que je n'ai jamais vu, dans les années 80 ou 90, une grippe, une gastro entérite qui soit arrivée directement à l'hôpital ! Ce sont des médecins qui envoyaient les malades à l'hôpital. Je fais donc une double proposition : premièrement, il faut qu'il y ait un nouveau système d'alerte qui intéresse les gens qui sont en première ligne, c'est à dire à la fois les urgences hospitalières et je comprends très bien qu'il y ait un "plan blanc" à l'hôpital , mais aussi un "plan blanc" pour les médecins généralistes... Deuxièmement, lorsque vous êtes dans une urgence hospitalière, si vous avez vingt malades par exemple, vingt lits. Si vous n'avez pas la possibilité de les faire aller dans un autre service, un sas, votre service est plein. Et si votre service est plein souvent pour des malades qui ne sont pas très graves , le jour, la nuit ou l'heure où il y a quelqu'un qui arrive un infarctus du myocarde très grave, vous ne pouvez pas le prendre. C'est là que la catastrophe arrive. Il faut donc un double sas : il faut un service d'urgences en tant que tel et, à côté, si on a besoin de laisser sortir quelqu'un, des lits vides pour pouvoir diminuer la tension..."
On va voir comment les médecins vont réagir à votre proposition d'un "plan blanc"...
"Enfin, dernièrement : une maison médicale, comme nous allons la monter à Toulouse et qui existe à Roubaix, c'est à dire que les médecins généralistes soient aux urgences hospitalières, et que dans les urgences hospitalières, il y ait aussi des médecins généralistes qui puissent regarde ce qui est important et ce qui n'est pas urgent..."
On va parler de laïcité. L'UMP, inspirée par Alain Juppé, se rallie à l'idée d'une loi. Vous même, qu'est ce qui vous a fait évoluer ?
"Ce qui m'a fait évolué, c'est qu'il existe indiscutablement un intégrisme islamiste politico religieux il faut appeler cela comme ça , dans les écoles, dans les hôpitaux, dans les tribunaux, dans les équipements sportifs, qui met en cause des principes aussi importants que la dignité de la femme et, bien sûr, de l'égalité des sexes. Je pense qu'il faut évidemment une liberté pour les religions, toutes les religions, que ce soit catholiques, juifs, musulmans ou protestants. Mais on n'a pas le droit de laisser l'école publique sans code de laïcité ou sans loi pour interdire tout signe ostentatoire, au collège, à l'école primaire élémentaire et, bien sûr, au lycée. C'est fondamental. L'école publique n'est pas un espace comme un autre..."
Peut être un jour direz vous dans tous les établissements publics ou à caractère public, que ce soient les hôpitaux, les commissariats, la Poste ? Pour le moment, on s'arrête à l'école, mais on attend les propositions de la commission Stasi...
Et associer une grande politique de l'intégration, pour que chacun puisse avoir sa chance, à diplôme égal."
Vous êtes maire de Toulouse. La maire de Lille, Martine Aubry, vient de justifier les horaires réservées aux femmes dans les piscines. Le feriez vous à Toulouse ?
"Elle a dit que pour arriver à la mixité, elle préfère un petit détour... Le détour de Martine Aubry est d'abord une entorse au principe d'égalité entre les sexes, une entorse à la République, à son idéal et à ses valeurs. Et je suis choqué par ce détour."
Dans un tel contexte, souhaitez vous, s'il y a une loi, qu'elle soit votée par le droite et la gauche, au nom de l'unanimité républicaine ?
"Evidemment ! Ce sont des sujets qui dépassent de très loin les problèmes droite ou gauche. Je suis aujourd'hui maire de Toulouse et je peux vous assurer que sur les 56.000 ou 58.000 personnes de confession musulmane qu'il y a probablement dans cette ville, avec des Français d'origine maghrébine, il n'y absolument aucun problème de religion. Il n'y a aucun problème, sauf quelques uns, peut être 5, 10 ou 20, qui posent un problème politico religieux d'intégrisme. Eh bien, ceux là, il faut évidemment leur parler républicainement, parce que c'est notre devoir, droite, centre et gauche..."
A gauche et surtout à droite, il y a des appétits pour 2007, sans doute légitimes, parfois insistants ou gourmands. Est ce que dans l'idéal, vous souhaitez, comme Jean-Louis Debré, "si Dieu lui prête vie et force", que Jacques Chirac fasse un deuxième quinquennat ?
"Jacques Chirac sort de son élection présidentielle, il y a un an et demi. Aujourd'hui, il réforme ce pays on l'a vu avec les retraites, on va le voir avec l'assurance maladie, la laïcité... Attendons un peu, c'est à lui de répondre à cela, ce n'est certainement pas à moi."
Mais vous ?
"J'estime que le président de la République est en pleine forme, qu'il travaille, qu'il réforme ce pays. C'est à lui de prendre, encore une fois, cette décision, qui est en effet une décision très importante pour notre futur."
Plus sérieusement...
"Mais c'est sérieux, c'est sérieux !"
Mais c'est vrai que quand je parle de deuxième quinquennat, de troisième mandat, cela fait partie du jeu politique... Quand je dis "plus sérieusement", c'est qu'aujourd'hui, à Genève, apparaît un espoir de paix, sinon la paix : 200 Israéliens, 200 Palestiniens, qui appartiennent à la société civile compétente et audacieuse, viennent présenter l'accord qu'ils ont négocié en secret pendant deux ans et demi, malgré l'opposition d'Arafat et de Sharon. Pensez vous qu'il faut le soutenir ?
"Il se passe quelque chose de très important, parce que Yasser Abed Rabbo et Yossi Beilin étaient, eux, à Tabah. Or, depuis cet esprit de Tabah, on ne va qu'en diminuant un terme d'espoir. Donc, ce qui est formidable, c'est qu'en effet, il y a des concessions majeures de part et d'autre, mais l'avantage, c'est que c'est un plan global : on le prend ou on le laisse. Cela se passe aux villages près, aux kilomètres carrés près, ai je envie de dire. Et j'y vois surtout un signe très positif : c'est la volonté des sociétés civiles et des opinions publiques, à dire elles mêmes que ça suffit, que si on veut vraiment la paix, on doit y arriver. Alors, je sais que c'est très facile à dire... Mais c'est bien que des gens puissent le faire connaître."
C'est un projet à long terme et on montre qu'il y a une autre solution que l'Intifada et la guerre. Même si les jusqu'aux boutistes des deux bords, les colons et le Hamas, y sont opposés, il faut y aller ?
"Par définition, les jusqu'aux boutistes sont contre. Mais la paix, elle, doit quand même pouvoir exister un jour. Autant le faire le plus vite possible."
(Source http://www.u-m-p.org, le 1er décembre 2003)