Texte intégral
Merci à vous tous,
Vous comprendrez qu'avant de partager votre bonheur, je vous fasse part de l'horreur que j'ai au fond du coeur, pour ce qui s'est passé en Ossétie du Nord. Pour nous tous, qui défendons les valeurs de l'humanisme, ce massacre d'enfants, cette horreur des prises d'otages, est hors de cette l'humanité que nous voulons défendre. Nous devons dénoncer, avec la plus grave des solennités, toutes ces formes aujourd'hui diverses de terrorisme qui s'en prend à cette valeur suprême qu'est la liberté.
J'ai aussi, vous le comprenez, comme vous, une pensée pour nos deux compatriotes qui sont aujourd'hui en Irak encore otages. Nous espérons, nous travaillons pour leur libération. Je ne peux pas vous en dire plus aujourd'hui, mais sachez que nous avons des pensées très proches pour eux, pour leur courage exemplaire ainsi que pour celui de leur famille.
Merci de votre accueil généreux.
Généreux et, je le savais, accueil non exclusif, partagé avec les membres du gouvernement, les députés, les militants, tous ceux réunis dans cette famille qui aujourd'hui veut affirmer son unité, parce que c'est là que réside sa capacité d'avenir. Alors merci de cet accueil, que je sais d'autant plus méritant que ce n'est pas dans vos heures de sommeil que vous en avez trouvé l'énergie...
Bravo à Marie, bravo à son travail, bravo à toute l'équipe nationale, bravo aux équipes départementales, nous sommes plusieurs ici à avoir commencé notre action politique dans les mouvements de jeunes. Figurez-vous que les inventeurs des universités d'été sont à cette tribune. Nous avons tous appris la responsabilité, l'engagement, la générosité dans les mouvements de jeunes.
Je souhaite que le mouvement de jeunes de l'UMP soit actif et audacieux, libre et capable de s'exprimer avec force, nous en avons besoin. Dans toute l'histoire de notre famille politique, ces mouvements sont, non seulement les viviers de l'avenir, mais aussi le terreau de l'audace et de la générosité dont la politique a tant besoin.
Je salue tout particulièrement ceux qui nous accueillent ici, en Haute-Savoie, département qui, après la Vienne, est l'un des meilleurs de France ! et où je passe quelque partie de mon temps, à marcher derrière mon épouse, sur des pentes qui sont raides et pas toujours droites... mais où les habitants sont formidablement généreux.
Cette générosité, on la trouve dans le coeur et dans l'action du président de groupe à l'Assemblée nationale, auquel j'exprime et mon amitié et ma gratitude pour son soutien indéfectible, Bernard Accoyer.
Avant de vous parler de la France, je voudrais vous dire quelques mots sincères et profonds sur l'UMP, son action et son avenir. Créée par nous tous, avec Alain Juppé, autour de Jacques Chirac, en ce printemps 2002, l'UMP est née dans et pour la victoire. Depuis sa création, l'UMP a toujours fait preuve de sa loyauté.
Parce que gouverner n'est pas facile, qu'il faut agir quelquefois dans la tourmente, avoir une famille politique sincère et loyale sur laquelle on puisse compter est une chose essentielle. Vous toutes et tous qui, dans les moments difficiles que vous avez du affronter, avez tenu le cap, je veux vous dire sincèrement et du fond du coeur : merci à tous !
C'est vrai, au début de l'année 2004, nous avons eu le souffle coupé par l'épreuve qu'à du traverser notre ami Alain Juppé. Il était notre fondateur, il a rencontré l'épreuve avec courage. Maintenant, le moment du second souffle est venu pour notre famille politique. Celui de poursuivre une action pour le développement de notre pays, pour le bonheur des Français, pour construire cette UMP porteuse de victoire et d'espoir.
Comme vous l'a dit hier mon candidat préféré, l'UMP doit être la référence de la famille des humanistes européens. Notre défi est d'inspirer une famille politique européenne fondée sur nos traditions, notre culture, mais avec notre message d'ouverture.
Il nous faudra donc de l'énergie, vous en avez et il en a.
Il nous faudra de l'audace, vous en avez, il en a.
Il nous faudra aussi de l'humanité, vous en avez, il en a, nous en avons tous, pour être proche de la société française, de ses ambitions mais aussi de ses blessures.
La France a besoin de l'UMP pour éclairer sa route, réfléchir à son avenir et bâtir son projet. La France a également besoin de l'UMP pour expliquer ses choix et ses engagements. Dans une société moderne, l'action de militantisme est noble. Vous êtes fiers de vos engagements et la France doit respecter les militants. Ceux qui donnent du temps, de l'engagement pour leurs idées, ceux qui sont inspirés par le dévouement, méritent le respect de la société. Nous avons besoin, dans une démocratie républicaine, de cet engagement militant. Militer, c'est proposer, c'est aussi expliquer, expliquer sans cesse notre action et l'exigence qui est la nôtre de tenir le cap de la modernisation de la France, pour qu'elle puisse rayonner à l'aise dans le XXIe siècle.
Vous militez dans un parti particulier, celui qui dans la Ve République est majoritaire et qui donc a une responsabilité supplémentaire, une mission institutionnelle spécifique. Vous devez en permanence équilibrer votre éthique de conviction, vos convictions au plus profond de vous-même, mais aussi l'éthique de responsabilité. Cet équilibre fait que vous êtes acteur de l'équilibre institutionnel.
C'est ce même équilibre concernant le principe de loyauté. La loyauté première est pour le Président de la République, celui que le Général de Gaulle disait être " l'homme en charge de l'essentiel ". C'est notre première loyauté et aucune exception ne peut être faite à ce principe.
Loyauté aussi pour nos engagements, discutés, débattus, formulés, pris devant la Nation. Ainsi, une des fiertés de mon gouvernement est de tenir les engagements pris par le Chef de l'Etat lors de l'élection présidentielle de 2002 et que chacune et chacun des députés ont pris au printemps 2002 devant les Français.
Tenir nos engagements fait partie de notre honneur. C'est aussi une loyauté essentielle pour le parti majoritaire.
Enfin, loyauté pour l'ensemble de nos partenaires de la majorité. Nous souhaitons naturellement la reconnaissance des différences, avec l'UDF, avec le MPF, avec tous ceux qui aujourd'hui expriment des différences. Mais nous souhaitons que dans ces différences s'expriment aussi des loyautés, parce que la majorité est une participation responsable à une politique dont l'ambition n'est pas le caractère partisan mais la réussite de la France.
La loyauté n'est ni une prudence ni un avertissement, elle est consubstantielle au parti majoritaire. Nous l'avons vu dans le passé, la déloyauté, c'est l'échec.
Nous avons travaillé ensemble, tout cet été, à bâtir l'unité. Il est très important que nous sachions affirmer que l'action dans la France a aussi besoin de notre union car elle est le préalable à l'action.
Seule la division peut nous empêcher d'agir, de construire et de servir. C'est parce que nous faisons le choix de l'union que nous sommes capables de mener la politique dont la France a besoin. C'est ce choix de l'union que nous faisons pour l'avenir de l'UMP et pour l'action gouvernementale.
Beaucoup d'observateurs espéraient qu'en cette rentrée 2004 l'on affiche nos divisions, nos oppositions internes. Il n'y a pas d'ennemis de l'intérieur, nous sommes rassemblés pour agir.
La division, vous l'avez vue, elle n'est pas à Avoriaz, elle était à La Rochelle. La division, elle est en face.
Sachons nous rassembler, affirmer notre cohérence, notamment autour du Chef de l'Etat. Ne soyons pas timides dans notre soutien au président de la République.
La France respectée dans le monde, la France qui aujourd'hui reçoit des soutiens sincères, profonds, du monde entier dans les épreuves que nous traversons, nous le devons à Jacques Chirac, à la politique qu'il a menée.
Michel Barnier vous parlera des contacts qu'il vient d'avoir au Proche-Orient, il vous dira comment il a entendu parler de la France, comment il a entendu les valeurs de notre pays s'affirmer aujourd'hui comme des valeurs essentielles au monde entier. Ce rayonnement de la France, ce message de paix, ce respect des idées de la France, nous le devons, avec Jacques Chirac, à Jacques Chirac. C'est une fierté pour nous tous.
Nous devons également à Jacques Chirac cette étape importante que nous allons franchir, l'étape européenne, lui qui, au Bundestag, avait demandé le traité constitutionnel et qui a su imposer les lignes directrices d'un avenir constitutionnel à l'Europe pour qu'elle se dote d'une constitution continentale.
Voilà ce que nous devons au président de la République.
Il ne faut pas avoir peur de faire cette référence à la reconnaissance du président sur la scène internationale, cette reconnaissance est une force pour la France.
J'ai vu des esprits chagrins dirent récemment que notre Commissaire européen, Jacques Barrot, n'aurait pas les responsabilités qu'il mérite. Regardons les choses de près, qu'y a-t-il d'important aujourd'hui pour la France si ce n'est notre politique d'emploi, qui dépend notamment de nos grands secteurs industriels pour lesquels nous nous battons : Airbus, Alstom, industries automobiles, transports, dont la France est championne en Europe ?
Ces grands projets d'investissements sont les nôtres. Ceux qui conduisent le TGV à Strasbourg, la construction du Lyon-Turin, le canal Seine-Nord, tous ces chantiers vont placer la France au coeur de l'Europe. Voilà de grandes compétences, un engagement important pour notre pays et un rôle fédérateur. Il est essentiel d'avoir confiance en nous-mêmes.
Aujourd'hui, l'essentiel pour nous est d'assumer nos responsabilités européennes, à l'image de Jacques Chirac sur la scène internationale et d'avoir confiance dans le message de la France. C'est aujourd'hui une des forces que nous devons présenter au monde. La force de la France est d'abord et avant tout cette capacité d'avoir aujourd'hui un grand projet européen.
L'UMP gagnera si nous sommes capables tous ensemble de faire gagner la France. Pour cela, nous devons d'abord gagner notre grand projet européen. Cette échéance est devant vous et devant nous. Il n'est pas possible que la France tourne le dos au XXIe siècle. La France ne peut pas refuser d'offrir aux nouveaux pays qui viennent de rejoindre l'Europe un accueil digne de ceux qui ont rejoint le camp de la liberté. Il nous faut pour vivre cet élargissement de nouvelles règles institutionnelles et être capables de présenter un projet européen partagé par tous les Français.
Je compte sur votre amour de la France, je compte aussi sur votre esprit européen, pour être des militants actifs et mobiliser la jeunesse.
Je fais un rêve, je souhaite pour ce referendum, que l'on puisse faire voter toute la jeunesse de France. Je souhaite même qu'il soit possible de voter par Internet, que l'on puisse s'exprimer de la manière la plus large possible. Pour que l'Europe s'affirme comme l'espace de l'EuroFrance, cette France capable de vivre son destin européen, à la fois en se mobilisant avec les autres et en étant attachée au principe de sa souveraineté.
L'Europe, ce n'est pas l'uniformisation mais notre capacité à défendre nos valeurs, nos convictions, à être des " proposants " et des acteurs d'un nouveau projet politique rassemblant les Français.
Aujourd'hui, nombreux sont ceux d'entre eux qui ont peur. Levez les peurs, allez expliquer pourquoi l'Europe nous permettra demain d'avoir une véritable politique de la santé internationale, de partager notre plan cancer ou notre détermination contre la violence routière. Elle nous permettra également d'avoir une politique d'immigration choisie, d'accueillir des étudiants dans nos universités, de participer à notre relèvement démographique.
Une immigration non pas imposée mais choisie, une immigration européenne capable aujourd'hui de donner un avenir, notamment à nos universités, à nos forces de l'intelligence, à tous celles et ceux qui aujourd'hui développent cette société de l'intelligence dont la France doit être un pionnier.
Nous avons besoin de toutes ces idées. Sachez que l'UMP n'aurait pas d'avenir si elle n'est pas capable de faire partager son ambition et sa conviction européenne aux Françaises et aux Français. Je sais que cela est difficile, mais dès aujourd'hui, sortons le dossier européen des mains des experts. Faisons un dossier pour chacune et chacun d'entre nous. Parlons du travail, de la santé, de la sécurité en termes européens car cela intéresse nos compatriotes.
Le débat européen n'est pas un débat de spécialistes, c'est un débat de citoyens. Je compte sur votre capacité à vous expliquer, à être des militants de l'Europe pour que dans l'année qui vient nous soyons fiers d'être Français porteurs de nos valeurs, mais également Français porteurs du destin européen de la France.
Première ambition, premier de vos objectifs : réussir le destin européen de la France. Deuxième objectif : bâtir, avec toutes les Françaises et les Français, un véritable pacte de croissance.
Nous nous sommes battus pour que revienne la croissance, nous avons mené les actions nécessaires. Nos prédécesseurs avaient laissé la croissance s'évaporer dans l'appareil d'Etat. Le bilan de la politique socialiste est une rupture brutale, historique de la croissance. 4 % en 2000, 2 % en 2001, 1 % en 2002. Avec les 35 heures, le bilan des socialistes, c'est un taux de croissance divisé par quatre en deux ans. A chaque point de croissance perdu, c'est 150 000 emplois détruits.
Pour faire revenir la croissance, nous avons, avec Nicolas, soutenu la consommation ; avec le Chef de l'Etat, nous avons soutenu l'investissement en allégeant la taxe professionnelle ; nous avons développé les exportations.
Nous avons aussi redonné aux Françaises et aux Français le goût de la réforme. La France est aujourd'hui le pays où la réforme est possible. On nous disait que la réforme des retraites était infaisable, nous l'avons faite, vous l'avez faite ! Et aujourd'hui, plus de 100 000 Français peuvent partir à la retraite, avant 60 ans, parce qu'ils ont commencé à travailler très jeune, à quatorze ou quinze ans. Ces personnes, ces Françaises et ces Français, ont droit à leur retraite parce qu'ils l'ont méritée et parce que la valeur du mérite est pour nous essentielle.
Oui, à la valeur travail, oui à la valeur mérite, oui à la retraite pour ceux qui ont travaillé jeunes et qui méritent cette retraite.
C'est la politique que nous avons mené également pour la réforme de l'assurance maladie aujourd'hui engagée. Parce qu'elle n'a pas encore produit ses effets, nous avons des résultats qui ne nous satisfont pas, mais nous devons nous mobiliser pour que se mette en oeuvre la réforme que nous avons faite avec Philippe Douste-Blazy. Cette réforme est capable de maîtriser la dépense publique parce que nous l'avons faite juste, équitable. Elle nous permettra à la fois d'améliorer l'accès des plus faibles à la santé, mais aussi d'équilibrer, dans l'intérêt de tous, notre système de santé. Car, en permanence, quand notre système social de retraite ou de santé était affaibli, ce sont les Français les plus faibles qui étaient les premiers touchés. Voilà une véritable politique sociale. Ce qui a été mené dans le passé n'était pas social parce qu'il s'attaquait directement aux Français les plus socialement fragiles.
Nous continuerons à mener cette politique de réformes avec une équation toute simple : qu'est-ce qu'une réforme à notre façon, à la française ? Elle conjugue trois paramètres.
D'abord, l'écoute.
Une bonne réforme est celle que les Français comprennent et pour laquelle nous avons écouté. Pour la réforme des retraites, nous avons écouté le Comité d'orientation des retraites, pour celle de l'assurance maladie, le Haut conseil de la sécurité sociale. Nous avons toujours le souci de l'écoute. Toute réforme doit commencer par une phase d'écoute, d'attention.
Les 35 heures ont été faites sans écoute, sans dialogue, c'est pour cela qu'elles ont conduit à une impasse. Notre réforme commence toujours par une force, celle de savoir écouter.
Pour la grande réforme de 2005, la réforme de l'école, pour que chaque enfant puisse réussir à l'école, nous avons aussi commencé par une phase d'écoute. Avec la Commission Thélot, plus d'un million de Françaises et de Français se sont exprimés.
Ensuite, choisir les leviers de justice.
Les Français adhèrent aux réformes s'ils sentent qu'elle sont justes. C'est parce que les réformes des retraites et de l'assurance maladie étaient justes que nous avons pu les mener à bien. La réforme de l'école sera juste, permettant aux plus fragiles de pouvoir acquérir non pas les trois mais les cinq acquis fondamentaux de l'école primaire : lire, écrire, compter, mais aussi savoir se servir d'un ordinateur et parler anglais pour affirmer l'esprit d'ouverture de la France.
Il faut savoir écouter, mettre ensuite la justice au coeur de la réforme et enfin, il faut être capable de fermeté et de courage. Après avoir écouté et engagé de vraies réformes de justice, il faut être capable de mener la réforme jusqu'au bout. Sans faiblesse ni fragilité, mener à bien la réforme dont la société française a besoin. Nous pouvons, ici ou là, affronter à un moment ou à un autre l'impopularité, peu importe. Le succès est au bout de la réforme, c'est ce qui compte pour la France. C'est le courage dont nous devons tous faire preuve, car, c'est en réformant la France que nous aurons l'adhésion des Français.
Le pacte de croissance est simple. Pour l'Etat, il s'agit d'abord de respecter ses engagements, de conduire sa politique de réformes et de stabiliser les conditions économiques et sociales.
Pour les entreprises, il s'agit de s'engager en investissant et notamment en bénéficiant de l'allègement des impôts et des charges que nous poursuivrons dans le budget 2005. Nous demandons aux entreprises de profiter de ces allègements fiscaux et sociaux pour transformer la croissance en emplois.
Nous prenons des engagements. Nous avons pris ensemble, avec Nicolas Sarkozy et l'ensemble du gouvernement, l'engagement de la croissance zéro de nos dépenses. Depuis que je suis Premier ministre, nous avons maîtrisé les dépenses du gouvernement, nous exécutons exactement le budget tel qu'il est voté, sans un euro de plus. Cette politique de la maîtrise des dépenses est une rigueur de l'Etat qui profite aux entreprises. En échange, nous demandons aux entreprises de condamner fermement les comportements voyous de ceux qui ne veulent pas respecter le droit du travail, de ceux qui sont en situation de faire des abus de pouvoir pour essayer de contraindre les salariés à des décisions non conformes à notre Etat de droit social.
La République française est une république sociale, chacun doit en respecter les règles, les droits et les devoirs.
Nous avons également pris des engagements pour les partenaires sociaux. Nous voulons assouplir davantage les 35 heures. Avec Gérard Larcher et Jean-Louis Borloo, nous sommes en pleine discussion et nous voyons deux grandes voies de progrès.
La première : donner toujours davantage de responsabilité au contrat dans l'entreprise. En liaison avec l'accord de branche, donner plus de responsabilité sur le terrain aux partenaires sociaux.
La seconde : des heures supplémentaires plus faciles en s'inspirant de ce qui se passe aujourd'hui dans les PME pour permettre à ceux qui veulent gagner plus de pouvoir travailler plus et ainsi créer cette équation : Davantage de travail = davantage d'effort = davantage de mérite = davantage de salaire = davantage de récompense. C'est cela l'esprit de justice de l'UMP.
L'enjeu européen, le pacte de croissance avec les Françaises et les Français, et pour partager cette croissance, le parcours personnalisé vers l'emploi.
C'est un enjeu sur lequel je souhaite que sur le terrain vous puissiez vous impliquer afin d'aider les demandeurs d'emplois à trouver un travail grâce à un service public de l'emploi rénové, qui s'occupera de chacun pour pouvoir intégrer les personnes en difficulté dans la société du monde du travail.
Nous mènerons cette politique avec le plan de cohésion sociale, c'est une politique essentielle.
Le progrès social dépend d'une seule variable dans notre pays : le nombre d'heures travaillées. Il n'y a que deux façons de l'augmenter :
- permettre la liberté de travailler plus pour ceux qui veulent gagner plus
- permettre à davantage de Français de travailler et ainsi d'augmenter la capacité du nombre d'heures de travail, la création de richesse et le partage entre tous les Français de cette richesse par une juste politique sociale.
L'Europe, un pacte de croissance durable et partagé entre les Françaises et les Français et les réformes redonnant à la France le goût de l'avenir.
Ces réformes du goût de l'avenir, nous les engageons pour les années 2004 et 2005, avec des efforts considérables pour la recherche, pour la société de l'intelligence. Un milliard d'euros sont mobilisés au travers d'une agence pour aider la recherche à faire de la France qu'elle reste toujours un grand pays, notamment dans certains grands secteurs industriels. Je pense à l'industrie nucléaire, mais également à un certain nombre de grands dossiers sur lesquels la France a les meilleurs chercheurs au monde, et sur lesquels elle doit naturellement défendre son rang.
Des efforts également considérables pour les laboratoires et pour l'ensemble de notre système éducatif. En une dizaine d'années, nous avons eu une baisse des effectifs scolaires de 150 000 enfants et une augmentation des effectifs enseignants de 15 000, dans un contexte où ce système continue de générer 60 000 jeunes, à l'issue du parcours éducatif, sans qualification, sans diplôme, sans passeport pour l'avenir. Ce n'est pas l'avenir que nous voulons pour notre système éducatif.
Nous voulons un système éducatif permettant à chaque Française et chaque Français, au plus jeune âge, dès l'école primaire, l'acquis des fondamentaux, avec une évaluation réelle, pour entrer dans le secondaire avec ses acquis et faire alors s'épanouir sa personnalité, dans le respect des valeurs républicaines et en chassant toute trace de racisme, d'antisémitisme, qui sont des anti-valeurs. Nous voulons que soient défendues les valeurs de la République, celles de la liberté, de l'égalité, de la fraternité et celle de la laïcité.
Ces réformes nous les poursuivrons, notamment pour favoriser l'intégration dans notre société en luttant contre toutes les discriminations. Il faut que nous soyons en avance sur la société et ne pas avoir à courir derrière elle. Ainsi, nous serons les pionniers du débat contre toutes les formes de discriminations dans notre société. La Haute autorité contre les discriminations nous permettra de lutter contre le racisme, l'antisémitisme, les violences sexistes, contre tout ce qui aujourd'hui porte atteinte à la dignité des femmes et des hommes, des citoyens. Ils ont droit à ce que la République les respecte, que chacun dans la République fasse du respect une valeur commune essentielle.
Vous le voyez, notre programme est chargé de réformes, de progrès, mais c'est un programme tout tourné vers l'avenir. Ensemble, dans une période où la croissance n'était pas là, gaspillée par nos prédécesseurs, nous avons fait les réformes nécessaires pour la France. Maintenant, nous pouvons nous engager dans les réformes d'avenir, celles qui préparent notre pays au XXIe siècle et permettront l'épanouissement de chaque Français, dans une société de liberté.
Voilà notre travail commun, c'est pour cela que vous faites de la politique.
Nous avons besoin de la jeunesse de la France. Notre pays n'est jamais aussi grand que quand il se mobilise pour des valeurs plus grandes que lui. C'est le coeur de la jeunesse. Nous avons besoin de votre amour de la France, de cet attachement que vous portez aux valeurs de notre pays.
Je vous le demande, du matin jusqu'au soir, dans votre action quotidienne, d'être pour l'UMP, pour la France, ceux qui, sans cesse, sont les militants de l'avenir.
(Source http://www.u-m-p.org, le 9 septembre 2004)
Vous comprendrez qu'avant de partager votre bonheur, je vous fasse part de l'horreur que j'ai au fond du coeur, pour ce qui s'est passé en Ossétie du Nord. Pour nous tous, qui défendons les valeurs de l'humanisme, ce massacre d'enfants, cette horreur des prises d'otages, est hors de cette l'humanité que nous voulons défendre. Nous devons dénoncer, avec la plus grave des solennités, toutes ces formes aujourd'hui diverses de terrorisme qui s'en prend à cette valeur suprême qu'est la liberté.
J'ai aussi, vous le comprenez, comme vous, une pensée pour nos deux compatriotes qui sont aujourd'hui en Irak encore otages. Nous espérons, nous travaillons pour leur libération. Je ne peux pas vous en dire plus aujourd'hui, mais sachez que nous avons des pensées très proches pour eux, pour leur courage exemplaire ainsi que pour celui de leur famille.
Merci de votre accueil généreux.
Généreux et, je le savais, accueil non exclusif, partagé avec les membres du gouvernement, les députés, les militants, tous ceux réunis dans cette famille qui aujourd'hui veut affirmer son unité, parce que c'est là que réside sa capacité d'avenir. Alors merci de cet accueil, que je sais d'autant plus méritant que ce n'est pas dans vos heures de sommeil que vous en avez trouvé l'énergie...
Bravo à Marie, bravo à son travail, bravo à toute l'équipe nationale, bravo aux équipes départementales, nous sommes plusieurs ici à avoir commencé notre action politique dans les mouvements de jeunes. Figurez-vous que les inventeurs des universités d'été sont à cette tribune. Nous avons tous appris la responsabilité, l'engagement, la générosité dans les mouvements de jeunes.
Je souhaite que le mouvement de jeunes de l'UMP soit actif et audacieux, libre et capable de s'exprimer avec force, nous en avons besoin. Dans toute l'histoire de notre famille politique, ces mouvements sont, non seulement les viviers de l'avenir, mais aussi le terreau de l'audace et de la générosité dont la politique a tant besoin.
Je salue tout particulièrement ceux qui nous accueillent ici, en Haute-Savoie, département qui, après la Vienne, est l'un des meilleurs de France ! et où je passe quelque partie de mon temps, à marcher derrière mon épouse, sur des pentes qui sont raides et pas toujours droites... mais où les habitants sont formidablement généreux.
Cette générosité, on la trouve dans le coeur et dans l'action du président de groupe à l'Assemblée nationale, auquel j'exprime et mon amitié et ma gratitude pour son soutien indéfectible, Bernard Accoyer.
Avant de vous parler de la France, je voudrais vous dire quelques mots sincères et profonds sur l'UMP, son action et son avenir. Créée par nous tous, avec Alain Juppé, autour de Jacques Chirac, en ce printemps 2002, l'UMP est née dans et pour la victoire. Depuis sa création, l'UMP a toujours fait preuve de sa loyauté.
Parce que gouverner n'est pas facile, qu'il faut agir quelquefois dans la tourmente, avoir une famille politique sincère et loyale sur laquelle on puisse compter est une chose essentielle. Vous toutes et tous qui, dans les moments difficiles que vous avez du affronter, avez tenu le cap, je veux vous dire sincèrement et du fond du coeur : merci à tous !
C'est vrai, au début de l'année 2004, nous avons eu le souffle coupé par l'épreuve qu'à du traverser notre ami Alain Juppé. Il était notre fondateur, il a rencontré l'épreuve avec courage. Maintenant, le moment du second souffle est venu pour notre famille politique. Celui de poursuivre une action pour le développement de notre pays, pour le bonheur des Français, pour construire cette UMP porteuse de victoire et d'espoir.
Comme vous l'a dit hier mon candidat préféré, l'UMP doit être la référence de la famille des humanistes européens. Notre défi est d'inspirer une famille politique européenne fondée sur nos traditions, notre culture, mais avec notre message d'ouverture.
Il nous faudra donc de l'énergie, vous en avez et il en a.
Il nous faudra de l'audace, vous en avez, il en a.
Il nous faudra aussi de l'humanité, vous en avez, il en a, nous en avons tous, pour être proche de la société française, de ses ambitions mais aussi de ses blessures.
La France a besoin de l'UMP pour éclairer sa route, réfléchir à son avenir et bâtir son projet. La France a également besoin de l'UMP pour expliquer ses choix et ses engagements. Dans une société moderne, l'action de militantisme est noble. Vous êtes fiers de vos engagements et la France doit respecter les militants. Ceux qui donnent du temps, de l'engagement pour leurs idées, ceux qui sont inspirés par le dévouement, méritent le respect de la société. Nous avons besoin, dans une démocratie républicaine, de cet engagement militant. Militer, c'est proposer, c'est aussi expliquer, expliquer sans cesse notre action et l'exigence qui est la nôtre de tenir le cap de la modernisation de la France, pour qu'elle puisse rayonner à l'aise dans le XXIe siècle.
Vous militez dans un parti particulier, celui qui dans la Ve République est majoritaire et qui donc a une responsabilité supplémentaire, une mission institutionnelle spécifique. Vous devez en permanence équilibrer votre éthique de conviction, vos convictions au plus profond de vous-même, mais aussi l'éthique de responsabilité. Cet équilibre fait que vous êtes acteur de l'équilibre institutionnel.
C'est ce même équilibre concernant le principe de loyauté. La loyauté première est pour le Président de la République, celui que le Général de Gaulle disait être " l'homme en charge de l'essentiel ". C'est notre première loyauté et aucune exception ne peut être faite à ce principe.
Loyauté aussi pour nos engagements, discutés, débattus, formulés, pris devant la Nation. Ainsi, une des fiertés de mon gouvernement est de tenir les engagements pris par le Chef de l'Etat lors de l'élection présidentielle de 2002 et que chacune et chacun des députés ont pris au printemps 2002 devant les Français.
Tenir nos engagements fait partie de notre honneur. C'est aussi une loyauté essentielle pour le parti majoritaire.
Enfin, loyauté pour l'ensemble de nos partenaires de la majorité. Nous souhaitons naturellement la reconnaissance des différences, avec l'UDF, avec le MPF, avec tous ceux qui aujourd'hui expriment des différences. Mais nous souhaitons que dans ces différences s'expriment aussi des loyautés, parce que la majorité est une participation responsable à une politique dont l'ambition n'est pas le caractère partisan mais la réussite de la France.
La loyauté n'est ni une prudence ni un avertissement, elle est consubstantielle au parti majoritaire. Nous l'avons vu dans le passé, la déloyauté, c'est l'échec.
Nous avons travaillé ensemble, tout cet été, à bâtir l'unité. Il est très important que nous sachions affirmer que l'action dans la France a aussi besoin de notre union car elle est le préalable à l'action.
Seule la division peut nous empêcher d'agir, de construire et de servir. C'est parce que nous faisons le choix de l'union que nous sommes capables de mener la politique dont la France a besoin. C'est ce choix de l'union que nous faisons pour l'avenir de l'UMP et pour l'action gouvernementale.
Beaucoup d'observateurs espéraient qu'en cette rentrée 2004 l'on affiche nos divisions, nos oppositions internes. Il n'y a pas d'ennemis de l'intérieur, nous sommes rassemblés pour agir.
La division, vous l'avez vue, elle n'est pas à Avoriaz, elle était à La Rochelle. La division, elle est en face.
Sachons nous rassembler, affirmer notre cohérence, notamment autour du Chef de l'Etat. Ne soyons pas timides dans notre soutien au président de la République.
La France respectée dans le monde, la France qui aujourd'hui reçoit des soutiens sincères, profonds, du monde entier dans les épreuves que nous traversons, nous le devons à Jacques Chirac, à la politique qu'il a menée.
Michel Barnier vous parlera des contacts qu'il vient d'avoir au Proche-Orient, il vous dira comment il a entendu parler de la France, comment il a entendu les valeurs de notre pays s'affirmer aujourd'hui comme des valeurs essentielles au monde entier. Ce rayonnement de la France, ce message de paix, ce respect des idées de la France, nous le devons, avec Jacques Chirac, à Jacques Chirac. C'est une fierté pour nous tous.
Nous devons également à Jacques Chirac cette étape importante que nous allons franchir, l'étape européenne, lui qui, au Bundestag, avait demandé le traité constitutionnel et qui a su imposer les lignes directrices d'un avenir constitutionnel à l'Europe pour qu'elle se dote d'une constitution continentale.
Voilà ce que nous devons au président de la République.
Il ne faut pas avoir peur de faire cette référence à la reconnaissance du président sur la scène internationale, cette reconnaissance est une force pour la France.
J'ai vu des esprits chagrins dirent récemment que notre Commissaire européen, Jacques Barrot, n'aurait pas les responsabilités qu'il mérite. Regardons les choses de près, qu'y a-t-il d'important aujourd'hui pour la France si ce n'est notre politique d'emploi, qui dépend notamment de nos grands secteurs industriels pour lesquels nous nous battons : Airbus, Alstom, industries automobiles, transports, dont la France est championne en Europe ?
Ces grands projets d'investissements sont les nôtres. Ceux qui conduisent le TGV à Strasbourg, la construction du Lyon-Turin, le canal Seine-Nord, tous ces chantiers vont placer la France au coeur de l'Europe. Voilà de grandes compétences, un engagement important pour notre pays et un rôle fédérateur. Il est essentiel d'avoir confiance en nous-mêmes.
Aujourd'hui, l'essentiel pour nous est d'assumer nos responsabilités européennes, à l'image de Jacques Chirac sur la scène internationale et d'avoir confiance dans le message de la France. C'est aujourd'hui une des forces que nous devons présenter au monde. La force de la France est d'abord et avant tout cette capacité d'avoir aujourd'hui un grand projet européen.
L'UMP gagnera si nous sommes capables tous ensemble de faire gagner la France. Pour cela, nous devons d'abord gagner notre grand projet européen. Cette échéance est devant vous et devant nous. Il n'est pas possible que la France tourne le dos au XXIe siècle. La France ne peut pas refuser d'offrir aux nouveaux pays qui viennent de rejoindre l'Europe un accueil digne de ceux qui ont rejoint le camp de la liberté. Il nous faut pour vivre cet élargissement de nouvelles règles institutionnelles et être capables de présenter un projet européen partagé par tous les Français.
Je compte sur votre amour de la France, je compte aussi sur votre esprit européen, pour être des militants actifs et mobiliser la jeunesse.
Je fais un rêve, je souhaite pour ce referendum, que l'on puisse faire voter toute la jeunesse de France. Je souhaite même qu'il soit possible de voter par Internet, que l'on puisse s'exprimer de la manière la plus large possible. Pour que l'Europe s'affirme comme l'espace de l'EuroFrance, cette France capable de vivre son destin européen, à la fois en se mobilisant avec les autres et en étant attachée au principe de sa souveraineté.
L'Europe, ce n'est pas l'uniformisation mais notre capacité à défendre nos valeurs, nos convictions, à être des " proposants " et des acteurs d'un nouveau projet politique rassemblant les Français.
Aujourd'hui, nombreux sont ceux d'entre eux qui ont peur. Levez les peurs, allez expliquer pourquoi l'Europe nous permettra demain d'avoir une véritable politique de la santé internationale, de partager notre plan cancer ou notre détermination contre la violence routière. Elle nous permettra également d'avoir une politique d'immigration choisie, d'accueillir des étudiants dans nos universités, de participer à notre relèvement démographique.
Une immigration non pas imposée mais choisie, une immigration européenne capable aujourd'hui de donner un avenir, notamment à nos universités, à nos forces de l'intelligence, à tous celles et ceux qui aujourd'hui développent cette société de l'intelligence dont la France doit être un pionnier.
Nous avons besoin de toutes ces idées. Sachez que l'UMP n'aurait pas d'avenir si elle n'est pas capable de faire partager son ambition et sa conviction européenne aux Françaises et aux Français. Je sais que cela est difficile, mais dès aujourd'hui, sortons le dossier européen des mains des experts. Faisons un dossier pour chacune et chacun d'entre nous. Parlons du travail, de la santé, de la sécurité en termes européens car cela intéresse nos compatriotes.
Le débat européen n'est pas un débat de spécialistes, c'est un débat de citoyens. Je compte sur votre capacité à vous expliquer, à être des militants de l'Europe pour que dans l'année qui vient nous soyons fiers d'être Français porteurs de nos valeurs, mais également Français porteurs du destin européen de la France.
Première ambition, premier de vos objectifs : réussir le destin européen de la France. Deuxième objectif : bâtir, avec toutes les Françaises et les Français, un véritable pacte de croissance.
Nous nous sommes battus pour que revienne la croissance, nous avons mené les actions nécessaires. Nos prédécesseurs avaient laissé la croissance s'évaporer dans l'appareil d'Etat. Le bilan de la politique socialiste est une rupture brutale, historique de la croissance. 4 % en 2000, 2 % en 2001, 1 % en 2002. Avec les 35 heures, le bilan des socialistes, c'est un taux de croissance divisé par quatre en deux ans. A chaque point de croissance perdu, c'est 150 000 emplois détruits.
Pour faire revenir la croissance, nous avons, avec Nicolas, soutenu la consommation ; avec le Chef de l'Etat, nous avons soutenu l'investissement en allégeant la taxe professionnelle ; nous avons développé les exportations.
Nous avons aussi redonné aux Françaises et aux Français le goût de la réforme. La France est aujourd'hui le pays où la réforme est possible. On nous disait que la réforme des retraites était infaisable, nous l'avons faite, vous l'avez faite ! Et aujourd'hui, plus de 100 000 Français peuvent partir à la retraite, avant 60 ans, parce qu'ils ont commencé à travailler très jeune, à quatorze ou quinze ans. Ces personnes, ces Françaises et ces Français, ont droit à leur retraite parce qu'ils l'ont méritée et parce que la valeur du mérite est pour nous essentielle.
Oui, à la valeur travail, oui à la valeur mérite, oui à la retraite pour ceux qui ont travaillé jeunes et qui méritent cette retraite.
C'est la politique que nous avons mené également pour la réforme de l'assurance maladie aujourd'hui engagée. Parce qu'elle n'a pas encore produit ses effets, nous avons des résultats qui ne nous satisfont pas, mais nous devons nous mobiliser pour que se mette en oeuvre la réforme que nous avons faite avec Philippe Douste-Blazy. Cette réforme est capable de maîtriser la dépense publique parce que nous l'avons faite juste, équitable. Elle nous permettra à la fois d'améliorer l'accès des plus faibles à la santé, mais aussi d'équilibrer, dans l'intérêt de tous, notre système de santé. Car, en permanence, quand notre système social de retraite ou de santé était affaibli, ce sont les Français les plus faibles qui étaient les premiers touchés. Voilà une véritable politique sociale. Ce qui a été mené dans le passé n'était pas social parce qu'il s'attaquait directement aux Français les plus socialement fragiles.
Nous continuerons à mener cette politique de réformes avec une équation toute simple : qu'est-ce qu'une réforme à notre façon, à la française ? Elle conjugue trois paramètres.
D'abord, l'écoute.
Une bonne réforme est celle que les Français comprennent et pour laquelle nous avons écouté. Pour la réforme des retraites, nous avons écouté le Comité d'orientation des retraites, pour celle de l'assurance maladie, le Haut conseil de la sécurité sociale. Nous avons toujours le souci de l'écoute. Toute réforme doit commencer par une phase d'écoute, d'attention.
Les 35 heures ont été faites sans écoute, sans dialogue, c'est pour cela qu'elles ont conduit à une impasse. Notre réforme commence toujours par une force, celle de savoir écouter.
Pour la grande réforme de 2005, la réforme de l'école, pour que chaque enfant puisse réussir à l'école, nous avons aussi commencé par une phase d'écoute. Avec la Commission Thélot, plus d'un million de Françaises et de Français se sont exprimés.
Ensuite, choisir les leviers de justice.
Les Français adhèrent aux réformes s'ils sentent qu'elle sont justes. C'est parce que les réformes des retraites et de l'assurance maladie étaient justes que nous avons pu les mener à bien. La réforme de l'école sera juste, permettant aux plus fragiles de pouvoir acquérir non pas les trois mais les cinq acquis fondamentaux de l'école primaire : lire, écrire, compter, mais aussi savoir se servir d'un ordinateur et parler anglais pour affirmer l'esprit d'ouverture de la France.
Il faut savoir écouter, mettre ensuite la justice au coeur de la réforme et enfin, il faut être capable de fermeté et de courage. Après avoir écouté et engagé de vraies réformes de justice, il faut être capable de mener la réforme jusqu'au bout. Sans faiblesse ni fragilité, mener à bien la réforme dont la société française a besoin. Nous pouvons, ici ou là, affronter à un moment ou à un autre l'impopularité, peu importe. Le succès est au bout de la réforme, c'est ce qui compte pour la France. C'est le courage dont nous devons tous faire preuve, car, c'est en réformant la France que nous aurons l'adhésion des Français.
Le pacte de croissance est simple. Pour l'Etat, il s'agit d'abord de respecter ses engagements, de conduire sa politique de réformes et de stabiliser les conditions économiques et sociales.
Pour les entreprises, il s'agit de s'engager en investissant et notamment en bénéficiant de l'allègement des impôts et des charges que nous poursuivrons dans le budget 2005. Nous demandons aux entreprises de profiter de ces allègements fiscaux et sociaux pour transformer la croissance en emplois.
Nous prenons des engagements. Nous avons pris ensemble, avec Nicolas Sarkozy et l'ensemble du gouvernement, l'engagement de la croissance zéro de nos dépenses. Depuis que je suis Premier ministre, nous avons maîtrisé les dépenses du gouvernement, nous exécutons exactement le budget tel qu'il est voté, sans un euro de plus. Cette politique de la maîtrise des dépenses est une rigueur de l'Etat qui profite aux entreprises. En échange, nous demandons aux entreprises de condamner fermement les comportements voyous de ceux qui ne veulent pas respecter le droit du travail, de ceux qui sont en situation de faire des abus de pouvoir pour essayer de contraindre les salariés à des décisions non conformes à notre Etat de droit social.
La République française est une république sociale, chacun doit en respecter les règles, les droits et les devoirs.
Nous avons également pris des engagements pour les partenaires sociaux. Nous voulons assouplir davantage les 35 heures. Avec Gérard Larcher et Jean-Louis Borloo, nous sommes en pleine discussion et nous voyons deux grandes voies de progrès.
La première : donner toujours davantage de responsabilité au contrat dans l'entreprise. En liaison avec l'accord de branche, donner plus de responsabilité sur le terrain aux partenaires sociaux.
La seconde : des heures supplémentaires plus faciles en s'inspirant de ce qui se passe aujourd'hui dans les PME pour permettre à ceux qui veulent gagner plus de pouvoir travailler plus et ainsi créer cette équation : Davantage de travail = davantage d'effort = davantage de mérite = davantage de salaire = davantage de récompense. C'est cela l'esprit de justice de l'UMP.
L'enjeu européen, le pacte de croissance avec les Françaises et les Français, et pour partager cette croissance, le parcours personnalisé vers l'emploi.
C'est un enjeu sur lequel je souhaite que sur le terrain vous puissiez vous impliquer afin d'aider les demandeurs d'emplois à trouver un travail grâce à un service public de l'emploi rénové, qui s'occupera de chacun pour pouvoir intégrer les personnes en difficulté dans la société du monde du travail.
Nous mènerons cette politique avec le plan de cohésion sociale, c'est une politique essentielle.
Le progrès social dépend d'une seule variable dans notre pays : le nombre d'heures travaillées. Il n'y a que deux façons de l'augmenter :
- permettre la liberté de travailler plus pour ceux qui veulent gagner plus
- permettre à davantage de Français de travailler et ainsi d'augmenter la capacité du nombre d'heures de travail, la création de richesse et le partage entre tous les Français de cette richesse par une juste politique sociale.
L'Europe, un pacte de croissance durable et partagé entre les Françaises et les Français et les réformes redonnant à la France le goût de l'avenir.
Ces réformes du goût de l'avenir, nous les engageons pour les années 2004 et 2005, avec des efforts considérables pour la recherche, pour la société de l'intelligence. Un milliard d'euros sont mobilisés au travers d'une agence pour aider la recherche à faire de la France qu'elle reste toujours un grand pays, notamment dans certains grands secteurs industriels. Je pense à l'industrie nucléaire, mais également à un certain nombre de grands dossiers sur lesquels la France a les meilleurs chercheurs au monde, et sur lesquels elle doit naturellement défendre son rang.
Des efforts également considérables pour les laboratoires et pour l'ensemble de notre système éducatif. En une dizaine d'années, nous avons eu une baisse des effectifs scolaires de 150 000 enfants et une augmentation des effectifs enseignants de 15 000, dans un contexte où ce système continue de générer 60 000 jeunes, à l'issue du parcours éducatif, sans qualification, sans diplôme, sans passeport pour l'avenir. Ce n'est pas l'avenir que nous voulons pour notre système éducatif.
Nous voulons un système éducatif permettant à chaque Française et chaque Français, au plus jeune âge, dès l'école primaire, l'acquis des fondamentaux, avec une évaluation réelle, pour entrer dans le secondaire avec ses acquis et faire alors s'épanouir sa personnalité, dans le respect des valeurs républicaines et en chassant toute trace de racisme, d'antisémitisme, qui sont des anti-valeurs. Nous voulons que soient défendues les valeurs de la République, celles de la liberté, de l'égalité, de la fraternité et celle de la laïcité.
Ces réformes nous les poursuivrons, notamment pour favoriser l'intégration dans notre société en luttant contre toutes les discriminations. Il faut que nous soyons en avance sur la société et ne pas avoir à courir derrière elle. Ainsi, nous serons les pionniers du débat contre toutes les formes de discriminations dans notre société. La Haute autorité contre les discriminations nous permettra de lutter contre le racisme, l'antisémitisme, les violences sexistes, contre tout ce qui aujourd'hui porte atteinte à la dignité des femmes et des hommes, des citoyens. Ils ont droit à ce que la République les respecte, que chacun dans la République fasse du respect une valeur commune essentielle.
Vous le voyez, notre programme est chargé de réformes, de progrès, mais c'est un programme tout tourné vers l'avenir. Ensemble, dans une période où la croissance n'était pas là, gaspillée par nos prédécesseurs, nous avons fait les réformes nécessaires pour la France. Maintenant, nous pouvons nous engager dans les réformes d'avenir, celles qui préparent notre pays au XXIe siècle et permettront l'épanouissement de chaque Français, dans une société de liberté.
Voilà notre travail commun, c'est pour cela que vous faites de la politique.
Nous avons besoin de la jeunesse de la France. Notre pays n'est jamais aussi grand que quand il se mobilise pour des valeurs plus grandes que lui. C'est le coeur de la jeunesse. Nous avons besoin de votre amour de la France, de cet attachement que vous portez aux valeurs de notre pays.
Je vous le demande, du matin jusqu'au soir, dans votre action quotidienne, d'être pour l'UMP, pour la France, ceux qui, sans cesse, sont les militants de l'avenir.
(Source http://www.u-m-p.org, le 9 septembre 2004)