Texte intégral
Madame la ministre,
Messieurs les délégués interministériels,
Mesdames et Messieurs les présidents,
Mesdames et Messieurs,
Il me revient donc, et j'en mesure l'importance, de conclure ce colloque national sur le thème de la vie après l'accident qui marque le lancement de notre 5ème semaine de la sécurité routière.
Nous avons souhaité que cette semaine soit consacrée cette année aux victimes de la route parce qu'elles sont trop souvent oubliées. En leur donnant la parole nous souhaitons qu'à côté des chiffres et des statistiques on puisse se rendre compte ce que représentent la douleur et le désarroi dans lesquels sont plongées de nombreuses victimes et leur famille.
Quand on écoute les témoignages qui ont été portés au cours des trois tables rondes de cet après-midi, on comprend mieux pourquoi notre combat pour la sécurité routière est une exigence humaine et un devoir collectif et personnel. Chacun là où nous sommes nous avons l'obligation d'agir.
Il faut le rappeler sans relâche, si nous menons ce combat contre la délinquance routière, ce n'est pas pour le plaisir de porter atteinte à la liberté de tel ou tel, mais c'est parce que dès lors que la route est un espace public, un espace à partager, la liberté de faire, la liberté d'aller et venir obéit nécessairement à des contraintes.
C'est parce que nous savons qu'en exigeant le respect des règles nous sauvons des vies, nous épargnons des blessures, nous prévenons des handicaps, pour certains, définitifs.
C'est aussi parce que nous devons protéger avec la plus totale détermination la vie et l'intégrité corporelle de milliers de victimes innocentes.
Ces victimes de la délinquance routière, il faut sans cesse le rappeler, ont simplement eu le "tort" de croiser un conducteur sous l'emprise de l'alcool, des stupéfiants ou en excès de vitesse. Ces trois comportements se cumulant souvent.
Tout au long de cette journée, vous avez témoigné avec foi pour nous faire toucher la réalité de la vie après l'accident, de cette vie, vous l'avez dit, où il faut accepter que les choses ne soient plus jamais comme avant !
Au cours de la première table ronde, vous avez insisté sur l'accompagnement des premiers instants et des premières heures après l'accident. Ces heures où l'on attend le verdict des médecins, où l'on a besoin d'en savoir plus. S'il y a encore des lacunes, reconnaissons que des progrès importants ont été accomplis dans l'accueil des victimes et de leurs familles à l'hôpital, ce dont il faut remercier l'ensemble du corps médical et paramédical.
Nous pouvons, et nous devons encore progresser, en particulier au niveau du suivi psychologique en gommant, par exemple, la différence aujourd'hui encore trop largement admise dans la prise en charge de la victime de l'accident individuel par rapport à celle d'un accident collectif. Tous les accidents sont des drames personnels qui doivent faire l'objet de la même attention, de la même prévention.
Dans la 2ème table ronde, vous avez abordé la question de la réadaptation et de la réinsertion sociale des victimes. Cela passe plus souvent par la prise en charge financière des victimes, mais aussi par la nécessité de réapprendre à vivre grâce à la rééducation, à la formation. L'écoute, le dévouement de professionnels et de bénévoles habités par la passion de leur travail sont essentiels et nous ne les remercierons jamais assez pour ce qu'ils font. Là encore, de nombreux progrès ont été accomplis grâce à une meilleure prise de conscience collective de la place du handicap dans notre société. Le handicap ne doit pas faire peur, le handicap ne doit pas déranger.
En tant qu'élu local, je peux témoigner des initiatives prises pour permettre aux handicapés un accès toujours plus facile et le plus équitable possible aux plus grand nombre de services. C'est long, trop long me direz-vous, mais nous sommes sur une voie pleine d'espoir avec une réelle prise de conscience et la volonté d'avancer.
J'étais présent lors de la 3ème table ronde.
Vous nous avez montré à quel point il est important que ceux qui ont été victimes d'accidents puissent, dans le respect de leur vie personnelle et familiale, non seulement témoigner de ce qu'ils vivent mais aussi se faire l'avocat d'une cause qui a besoin de tellement de bonnes volontés pour être entendue ! Plus que quiconque, vous qui chaque jour vivez dans votre corps et dans votre coeur les conséquences de la violence routière, vous êtes les mieux à même de nous faire partager ce que vous avez vécu et ce que vous vivez. Mieux que beaucoup d'autres, vous avez la possibilité de nous alerter, de nous convaincre de nous comporter autrement pour éviter l'irréparable.
C'est le sens des témoignages que vous allez continuer de nous délivrer tout au long de cette semaine et dont nous avons tellement besoin pour accompagner notre croisade collective "Dire ce que j'ai vécu" explique l'un de vous. Oui, nous voulons que vous nous disiez ce que nous avez vécu pour faire progresser la prise de conscience du risque routier.
Depuis deux ans, on a beaucoup parlé de répression, de dissuasion. C'était un passage obligé car il fallait que la règle soit enfin respectée. Les résultats n'ont pas tardé.
N'attendez pas aujourd'hui que je vous dise que nous allons changer de cap ou baisser la garde, comme certains nous le conseilleraient. Plus que jamais, le Gouvernement est déterminé à faire encore et toujours plus pour mieux faire respecter les règles, comme vient de nous le demander de nouveau le Président de la République en Conseil des ministres ce matin. Mais ces règles seront mieux respectées si chacun en comprend le sens et l'utilité. En comprendre le sens, c'est appréhender les conséquences de l'inconscience, du laxisme, de l'égoïsme, qui sont les germes de la délinquance routière.
Si nous avons progressé au cours de ces deux dernières années, nous aurions voulu progresser encore plus et descendre, dès cette année, sous la barre des 5 000 morts, un chiffre qui n'a pourtant rien d'exceptionnel si l'on imagine les drames et la douleur qui l'accompagne. Ce sera pourtant difficile. Il nous reste donc encore beaucoup à faire.
Ce colloque aujourd'hui, en donnant la parole aux victimes va nous aider à convaincre les plus réticents de la nécessité de poursuivre notre combat. Je sais pouvoir compter sur la mobilisation, sur l'engagement, de tous et en particulier des associations très nombreuses ici, dont on ne soulignera jamais assez le rôle dans cette prise de conscience de la nécessité de changer de comportement.
Tous ensemble faisons de la route un espace apaisé, un espace où chacun se sent en sécurité quel que soit son mode de transport.
Nous y parviendrons encore mieux si on pense plus souvent à la vie après l'accident
Je vous remercie.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 15 octobre 2004)
Messieurs les délégués interministériels,
Mesdames et Messieurs les présidents,
Mesdames et Messieurs,
Il me revient donc, et j'en mesure l'importance, de conclure ce colloque national sur le thème de la vie après l'accident qui marque le lancement de notre 5ème semaine de la sécurité routière.
Nous avons souhaité que cette semaine soit consacrée cette année aux victimes de la route parce qu'elles sont trop souvent oubliées. En leur donnant la parole nous souhaitons qu'à côté des chiffres et des statistiques on puisse se rendre compte ce que représentent la douleur et le désarroi dans lesquels sont plongées de nombreuses victimes et leur famille.
Quand on écoute les témoignages qui ont été portés au cours des trois tables rondes de cet après-midi, on comprend mieux pourquoi notre combat pour la sécurité routière est une exigence humaine et un devoir collectif et personnel. Chacun là où nous sommes nous avons l'obligation d'agir.
Il faut le rappeler sans relâche, si nous menons ce combat contre la délinquance routière, ce n'est pas pour le plaisir de porter atteinte à la liberté de tel ou tel, mais c'est parce que dès lors que la route est un espace public, un espace à partager, la liberté de faire, la liberté d'aller et venir obéit nécessairement à des contraintes.
C'est parce que nous savons qu'en exigeant le respect des règles nous sauvons des vies, nous épargnons des blessures, nous prévenons des handicaps, pour certains, définitifs.
C'est aussi parce que nous devons protéger avec la plus totale détermination la vie et l'intégrité corporelle de milliers de victimes innocentes.
Ces victimes de la délinquance routière, il faut sans cesse le rappeler, ont simplement eu le "tort" de croiser un conducteur sous l'emprise de l'alcool, des stupéfiants ou en excès de vitesse. Ces trois comportements se cumulant souvent.
Tout au long de cette journée, vous avez témoigné avec foi pour nous faire toucher la réalité de la vie après l'accident, de cette vie, vous l'avez dit, où il faut accepter que les choses ne soient plus jamais comme avant !
Au cours de la première table ronde, vous avez insisté sur l'accompagnement des premiers instants et des premières heures après l'accident. Ces heures où l'on attend le verdict des médecins, où l'on a besoin d'en savoir plus. S'il y a encore des lacunes, reconnaissons que des progrès importants ont été accomplis dans l'accueil des victimes et de leurs familles à l'hôpital, ce dont il faut remercier l'ensemble du corps médical et paramédical.
Nous pouvons, et nous devons encore progresser, en particulier au niveau du suivi psychologique en gommant, par exemple, la différence aujourd'hui encore trop largement admise dans la prise en charge de la victime de l'accident individuel par rapport à celle d'un accident collectif. Tous les accidents sont des drames personnels qui doivent faire l'objet de la même attention, de la même prévention.
Dans la 2ème table ronde, vous avez abordé la question de la réadaptation et de la réinsertion sociale des victimes. Cela passe plus souvent par la prise en charge financière des victimes, mais aussi par la nécessité de réapprendre à vivre grâce à la rééducation, à la formation. L'écoute, le dévouement de professionnels et de bénévoles habités par la passion de leur travail sont essentiels et nous ne les remercierons jamais assez pour ce qu'ils font. Là encore, de nombreux progrès ont été accomplis grâce à une meilleure prise de conscience collective de la place du handicap dans notre société. Le handicap ne doit pas faire peur, le handicap ne doit pas déranger.
En tant qu'élu local, je peux témoigner des initiatives prises pour permettre aux handicapés un accès toujours plus facile et le plus équitable possible aux plus grand nombre de services. C'est long, trop long me direz-vous, mais nous sommes sur une voie pleine d'espoir avec une réelle prise de conscience et la volonté d'avancer.
J'étais présent lors de la 3ème table ronde.
Vous nous avez montré à quel point il est important que ceux qui ont été victimes d'accidents puissent, dans le respect de leur vie personnelle et familiale, non seulement témoigner de ce qu'ils vivent mais aussi se faire l'avocat d'une cause qui a besoin de tellement de bonnes volontés pour être entendue ! Plus que quiconque, vous qui chaque jour vivez dans votre corps et dans votre coeur les conséquences de la violence routière, vous êtes les mieux à même de nous faire partager ce que vous avez vécu et ce que vous vivez. Mieux que beaucoup d'autres, vous avez la possibilité de nous alerter, de nous convaincre de nous comporter autrement pour éviter l'irréparable.
C'est le sens des témoignages que vous allez continuer de nous délivrer tout au long de cette semaine et dont nous avons tellement besoin pour accompagner notre croisade collective "Dire ce que j'ai vécu" explique l'un de vous. Oui, nous voulons que vous nous disiez ce que nous avez vécu pour faire progresser la prise de conscience du risque routier.
Depuis deux ans, on a beaucoup parlé de répression, de dissuasion. C'était un passage obligé car il fallait que la règle soit enfin respectée. Les résultats n'ont pas tardé.
N'attendez pas aujourd'hui que je vous dise que nous allons changer de cap ou baisser la garde, comme certains nous le conseilleraient. Plus que jamais, le Gouvernement est déterminé à faire encore et toujours plus pour mieux faire respecter les règles, comme vient de nous le demander de nouveau le Président de la République en Conseil des ministres ce matin. Mais ces règles seront mieux respectées si chacun en comprend le sens et l'utilité. En comprendre le sens, c'est appréhender les conséquences de l'inconscience, du laxisme, de l'égoïsme, qui sont les germes de la délinquance routière.
Si nous avons progressé au cours de ces deux dernières années, nous aurions voulu progresser encore plus et descendre, dès cette année, sous la barre des 5 000 morts, un chiffre qui n'a pourtant rien d'exceptionnel si l'on imagine les drames et la douleur qui l'accompagne. Ce sera pourtant difficile. Il nous reste donc encore beaucoup à faire.
Ce colloque aujourd'hui, en donnant la parole aux victimes va nous aider à convaincre les plus réticents de la nécessité de poursuivre notre combat. Je sais pouvoir compter sur la mobilisation, sur l'engagement, de tous et en particulier des associations très nombreuses ici, dont on ne soulignera jamais assez le rôle dans cette prise de conscience de la nécessité de changer de comportement.
Tous ensemble faisons de la route un espace apaisé, un espace où chacun se sent en sécurité quel que soit son mode de transport.
Nous y parviendrons encore mieux si on pense plus souvent à la vie après l'accident
Je vous remercie.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 15 octobre 2004)